... le sémillant* et professionnel journaliste Hugo Clément. |
J'apprécie Quotidien, l'émission de Yann Barthès, surtout pour le début d'édition et la chronique de Vincent Dedienne. Depuis quelque temps, l'animateur s'amuse à ridiculiser l'emploi de certains mots de notre langue qui lui paraissent obsolètes*. Passe encore pour "la poudre de perlimpinpin" de Macron, qui, effectivement, frise la sénescence*, mais, dorénavant, dès qu'un terme est jugé un peu trop "intello", Barthès sort son rire le plus sardonique*. Ainsi, l'autre soir, c'est le sémillant* et très professionnel journaliste Hugo Clément qui se vit brocarder* pour avoir utilisé l'adjectif "ubuesque" (il parlait dune situation que l'on pourrait qualifier également de kafkaïenne*). Je pense peut-être à tort que le public de "Quotidien" n'est pas celui d'Hanouna, et qu'il se trouve sans doute des téléspectateurs de cette émission pour accepter que l'on y emploie des termes un peu au-dessus du niveau habituel de la télé(sans)vision. Et aussi pour les comprendre, la chronique de Vincent Dedienne faisant foi.
(J'ai fait suivre d'une astérisque les mots vachement vieux mdr pdtr lol, de nature à faire se gausser* notre sympathique - au demeurant* - présentateur*.)
12 commentaires:
Peu me chaut que le Yann du paf aguiche le chaland de la petite lucarne par cette ironie langagière, j'ai adoré la poudre de perlimpinpin parfaitement adéquate à ce niveau de la controverse !
N’ayant plus de télévision depuis quelques temps, je ne connais pas cette émission (même si Barthès m'est familier et globalement antipathique). Cependant, épingler l'utilisation abusive du terme «ubuesque" me semble tout à fait indispensable. En effet, je n'en peux plus d'entendre ce mot utilisé tort et à travers. il y a une sorte de prétention socioculturelle absolument détestable dans ce vocabulaire utilisé souvent malhabilement. Ubuesque a pris le relais de "au jour d'aujourd'hui", "chef d'œuvre" et autres expressions vidées de leur sens par ces imbéciles. je travaille avec quelqu'un pour qui la culture est un monde inconnu mais qui tient absolument à donner une image de fausse élégance... et rien n'est plus détestable et risible... elle est la seule à penser faire encore illusion...
il va de soi que la première victime en est le langage lui même puisque ces mots existent et ont légitimement leur place dans le discours de tous les jours. La bêtise aura raison de tout, hélas...
Le problème n'est pas tant l'utilisation de ces mots "à tort et à travers"(ce n'est pas cela que moque l’animateur) que leur disparition totale.
de toute manière, j'ai l'impression que le langage devient de plus en plus la vitrine de ce que certains prétendent être que de ce qu'ils sont en réalité. soit on donne dans le jeunisme ("truc de ouf" à près de 60 ans est du dernier ridicule), dans la fausse culture ("chef d'oeuvre", "classique" et toute la palette à la mode du jour) et dans la pseudo-spiritualité ("tu devrais pratiquer la méditation, ça m'a fait un bien fou", dixit la personne la plus agressive et tourmentée que je connaisse). le tout partant d'un mépris systématique des interlocuteurs supposés être dupes.
"Ubuesque" signifie "totalement absurde , grotesque" (Larousse).Pourquoi ce mot serait-il réservé à "l'élite", Pepito?
Et voilà qu'à nouveau Gay Cultes se transforme en forum de discussion !
Je kiffe grave vos comm !
Ce blog va devenir complètement oufesque Silvano, à votre âge m'enfin !
Je suis le seul à apprécier l'humour qui sous tend ce billet ?
L'admirable Alfred Jarry (auteur du truculent père Ubu) se serait bien gaussé des fatuités jeunistes de Yann Barthès – apanage/héritage de Canal + où c'était le dogme, tandis que la moyenne d'âge des téléspectateurs est de plus de 50 ans... et que Barthès a les cheveux gris. Les (vrais) jeunes regardent peu la télé, et quand il le font, c'est pour Hanounah ou NRJ12.
C'est désolant, car il n'est pas bête le bougre (et a vraiment de l'esprit). Or donner l'image qu'employer un langage plus riche est une tare, mènera à un plus grand appauvrissement des plus pauvres (qui le regardent), matériellement et intellectuellement. Moins on a de mots, moins on a d'outils pour penser, moins on peut penser et plus on sera esclave de ceux qui ont les mots. Les mots sont puissants, et qui sait les manipuler tient un vrai pouvoir – cf. les bateleurs à gogos du type Le Pen ou Mélanchon (en respectant absolument le droit de chacun à voter pour qui il veut).
Pour finir, je suis juste prêt à me transformer en Torquemada dès que j'entends le mot : surréalisme...
À l'exception de l'orthographe du nom du second "bateleur", je suis d'accord avec vous, Petrus.
Tout cela étant (ma foi fort bien) dit, cela nous permet de voir ici une jolie photo de ce non moins joli journaliste, dont j'apprécie encore davantage le délicieux camarade Martin Weill!
Yamazek
Il est vrai que prôner un art de vivre et de parler " vieille France" quand une république nouvelle voit le jour , même si les ombres de Louis XIV, de Napoléon Bonaparte , voire même pour certains éditorialistes belges, Churchill, de Gaulle, planent au dessus , semble presque de la provocation extrème !
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