J'ai les moyens, voilà tout ! |
J'ai fait deux jolis présentoirs (l'un avec le résumé de Tombe, Victor !, l'autre avec des commentaires de lectrices et de lecteurs), embarqué quatre livres avec moi plus les trois que Les mots à la bouche m'ont gentiment prêtés, cela pour une question de droits, car j'enrage d'engraisser mon pseudo-éditeur : si je fais l'acquisition de livres, je ne touche aucun droit d'auteur, alors, ces trois-là, c'est toujours ça de pri(s)(x). Vous vous douterez bien que ce n'est qu'une question de principes, car je n'écris ni pour faire fortune ni pour mettre de l'huile d'olive dans mon pesto.
J'y suis allé un peu à reculons, avoué-je, sous la pluie de ce samedi matin ronchon, me disant que, vu la date et le peu de publicité, j'allais me morfondre huit heures durant.
Il en fut tout autrement mes amis !
La salle des fêtes de la mairie du quatrième est spacieuse, lumineuse (le soleil ayant daigné reprendre vigueur dès la fin de matinée), et l'accueil des organisateurs fort aimable ; les "confrères" sont chaleureux, dont mes voisins de table, François Harray et Patrick Lowie, venus en voiture de Bruxelles avec une cargaison d'ouvrages qui m'impressionne : je n'en ai écrit qu'un, que je sens tout petit petit à côté.
Photo Centre LGBT Paris Idf |
À ma grande surprise, dès 14 heures, je suis obligé de faire appel à mon disciple préféré (qui me donne du "Maitre" devant des appariteurs médusés) pour qu'il s'en aille quérir en moult tours de roues de scooter des ouvrages que j'avais sciemment laissés en ma demeure !
Le bilan de ce premier salon est donc amplement positif, qui m'a permis de rencontrer des lecteurs assidus de ce blog*, de convaincre des inconnu(e)s d'acquérir le bouquin, de me rendre compte que, en bonne forme, je sais me "vendre", de rougir de fierté d'entendre un jeune homme volubile me dire "Ah oui, Tombe Victor !, j'en ai entendu parler !" (ou ? quand ? comment ? ou ça ? par qui ?), et m'annoncer que, désargenté à cette heure, il reviendra après une visite au Bancomat le plus proche. Je pense connement que mais oui, c'est ça, ah lalalalalala, ces jeunes, tous les mêmes, mais le garçon revient un peu plus tard avec ses quatorze euros, et j'en pleurerais presque.
Il y a Kriss, gaycultien fidèle, qui l'a déjà acheté, mais le prend à nouveau pour avoir mon paraphe, et là aussi, j'ai les yeux embués de gratitude.
Se présente une anglaise lesbienne qui vit à Rio de Janeiro, qui feuillette un exemplaire, l'acquiert : mon petit livre va voyager jusqu'au Brésil, dans une ville, me dit-elle, où le maire, évangéliste, est, en pléonasme, homophobe et a fait interdire la gay pride !
Vient aussi à ma table, une jeune asiatique qui le prend pour, dit-elle, le traduire en chinois !
Un peu plus tard, deux jolis jeunes gens : je ne sais pas pourquoi, mais je sens que l'un des deux est totalement "Tombe, Victor !-compatible". Ils s'approchent, ressentent sans doute que je les aime beaucoup, ces inconnus auxquels je brosse un bref portrait de mes personnages qui les convainc de l'emporter avec eux. Il y a des ondes d'amour, et je leur dis "je le dédie à vos deux prénoms, n'est-ce-pas ?", et leurs yeux brillent quand le plus grand hoche la tête avec le plus beau sourire de la journée.
Il y a la gentillesse de Pedro (l'un des organisateurs) avec lequel je collaborerai peut-être un jour, la découverte de Patrick Cardon (qui a "bien aimé", ce qui, de sa part...), beau personnage qui éclaire cette manifestation de sa stature (dans les deux sens du terme).
Chantal Lauby m'envoie, par sms, un message d'une tendresse incroyable pour me soutenir, et j'aurais dû apporter des mouchoirs en papier.
Steevy, de la télévision, est resté une petite heure pour dédicacer son livre, m'apprenant par là même, qu'il est aussi écrivain. Il semble également très gentil, ce qui n'est pas la moindre de ses qualités.
Quand je rentre chez moi après ces huit heures si brèves, il y a des post-it partout que mon coursier d'un jour a laissés avec, dessus, des compliments et des boutades. Sur la porte de la cuisine : "quelle est cette pièce ?", sur celle de la chambre : "la chambre du mal(e)", sur l'ordinateur : "vive le maître !", et d'autres que je ne peux décrire ici.
"Salon du livre gay"c'était, journée d'amour ce fut.
À refaire ! |
* Un merci tout particulier à Kriss (conversation constructive ô combien !), à Pepito-JL, à Michel qui vit si loin, là-bas, et à M. "Bibliothèque Gay" qui vit si près de chez moi, m'apprend-t-il.
Lisez, les gars, lisez ! |
14 commentaires:
L'émotion me vient de vous lire, Silvano, de "toucher" cette journée de "réussite" (je sais que vous n'aimez pas ce mot) pour vous ; ce qui me met en joie.
Evidemment, vous savez parfaitement nous la décrire, nous la faire vivre et étendre ces "ondes d'amour" concentriques au-delà de cette salle des fêtes parisienne.
En véritable écrivain.
Marie
Si je doutais de la fréquentation d'un tel salon -quantitativement parlant bien sûr - je ne doutais pas que "Tombe, Victor !" et son auteur y trouveraient un excellent accueil, relatifs à leurs qualités.
Point de flagornerie ici, mais l'expression d'un sincère ressenti.
J'attends avec impatience ce deuxième tome !
Une première réussie, qui ne q'effacera pas. Bonne défense du livre.
Bravo Silvano. Content pour vous et quel joli comte rendu ! Un seul regret: ne pas avoir pu me rendre à Paris pour vous y rencontrer et vous encourager pour le prochain.
Bravo pour ce succès, Silvano. Mes contraintes personnelles m'ont retenu en Cévennes, mais j'aurais aimé vous faire visite à ce salon. Votre disciple semble toujours aussi facétieux !
Marie, je vous aime.
Roland, vous êtes précieux.
Ludovic, Pascal, j'ai bien besoin de vos encouragements, c'est beaucoup plus difficile d'accoucher du deuxième opus.
Celeos, jusqu'à 17h59, j'ai espéré vous voir arriver.
Je découvre votre compte-rendu de cette journée mémorable, ce matin en revenant de mes occupations matinales de ce lundi... je suis heureux pour vous Silvano, permettez-moi de partager votre bonheur.
Bien cordialement.
Les Anges de Sandro Botticelli pousseraient ils à la lecture ? J'ai quelques doutes...
Ce salon nous aura permis un beau moment d'échange. Et de faire connaissance "in the real life", comme l'on dit dans le monde du virtuel. Je suis heureux de voir que vous avez pu rencontrer vos lecteurs dans toute leur diversité.
Pour ma part, j'ai eu quelques autres échanges intéressants. Ce salon s'est avéré plus intéressant que ce à quoi je m'attendais.
Au plaisir d'une autre rencontre, au gré de note voisinage géographique.
Cordialement
Jean-Marc
Bravo et bon courage pour votre rédaction.
au plaisir ! :)
Très heureux de voir que ce jour fût une réussite pour 'Tombe Victor'.
Et impatient également (quoique la patience permet de créer de belles oeuvres) de lire le 2ème tome. Tous mes encouragements réitérés.
Félicitations et merci de ce partage de votre joie!
Même le sourire de ces deux petits jeunes a sauté les frontières...
Quels beaux moments pour vous et pour nous!!!
Plaisir partagé
Cet écrin culturel empli d'amitié, d'amour et de diversité fut un moment fort agréable.
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