Le journal quotidien - non hétérophobe - de
Silvano Mangana (nom de plume Louis Arjaillès). Maison de confiance depuis 2007.

"La gravité est le plaisir des sots"
(Alexandre Vialatte)


mardi 12 décembre 2017

Bonnet d'âne

Métro de Moscou, un lundi comme les autres
Tel Don Quichotte combattant les moulins-à-vent, je ne cesse de pourfendre, ici et en d'autres lieux, la médiocrité ambiante, l'appauvrissement de la langue sous les coups de boutoir de personnes dont la profession est d'écrire, de s'exprimer sur le papier, par le truchement d'un écran, ou sur les ondes.
Pour ce qui est du niveau de lecture et de la compréhension du texte lu, la France figure en trente-quatrième position de  l'étude la plus récente réalisée sur des enfants d'un équivalent CM1, ceci expliquant en partie cela.
En creusant un peu plus, on a pu noter qu'au domicile familial des enfants les plus en difficulté, on ne trouve trace du moindre livre imprimé.
Évident !
Certes, on peut remettre en cause, et souvent avec raison, les différentes méthodes mises en place par l'éducation nationale ces dernières années ; et j'approuve, pour ma part, la décision de remettre en vigueur la dictée quotidienne. C'est à cet exercice que je dois de savoir écrire à peu près correctement, et sans fautes d'orthographe.

Dans le classement évoqué plus haut, c'est la Russie qui arrive en tête.
Ci-dessus, une photo prise sur la ligne violette du métro de Moscou, qui dispose cependant du wifi gratuit. Il n'y a pas de hasard.


7 commentaires:

joseph a dit…

Alors là vous prêchez un converti ....ce n'est qu'un début, continuons le combat ; quoique pour la question de dictée, un gros débat en Belgique concerne la cotation , pour ou contre: ainsi de mon temps (oh le vilain vieil homme) en terminale, notre professeur estimait qu'à partir de la quatrième faute grossière , il arrêtait la lecture de la dissertation ; mais il y a peu, j'ai lu dans une publication destinée aux enseignants du primaire, que la cotation devait plus insister sur les mots corrects que sur les fautes commises ; quant à la lecture, j'estime que de nombreux étudiants réussiraient mieux dans toutes les matières s'ils comprenaient les énoncés et les consignes! et pour cela il est indispensable d'être confrontés aux écrits et s'efforcer de rechercher le sens des mots nouveaux rencontrés

André a dit…

Consolez-vous; dans le même classement, la Belgique francophone est 35ème !

Entendue à l'émission Ce soir ou jamais du 9/12/2010, de la bouche d'un professeur de philosophie dans un lycée technique (spécialité française, ça) une excellente description du processus de lecture.

"A peine a-t-on appris aux élèves à lire que leur plus cher désir, c'est de désapprendre à lire. Ce que je veux dire par là, c'est que l'école ne fait absolument pas le poids avec un contexte social où tout invite à mépriser la lecture, le livre, le rapport à la littérature. L'élève, qui n'est élève que certaines heures de la journée, est avant tout un enfant, un adolescent, et on l'invite en permanence à se connecter, à son portable, à son mp3, sur internet, etc. Or ce qui fait la qualité d'un lecteur, c'est le fait qu'il puisse pratiquer la lecture comme quelque chose qui est de l'ordre du loisir solitaire, à l'abri de la masse, dans le silence, dans une déconnexion du monde."

Les adolescents ont-ils encore d'autres "loisirs solitaires" que les jeux vidéo ? Combien d'entre eux imaginent-ils que la lecture soit un plaisir ? Déjà faudrait-il que leurs parents ...

André a dit…

Egalement entendue à cette émission Ce soir ou jamais cette autre partie de l'explication : "Puisque l'enquête [PISA 2010] porte sur les élèves de 15 ans et non pas les élèves de telle classe, les pays comme la France et la Belgique qui pratiquent systématiquement le redoublement sont, de ce fait même, défavorisés dans les classements internationaux."

Pippo a dit…

Bonjour Silvano,
Repensant à votre billet alors que je gagnais mon lit hier, j'ai pensé à la question que je vous soumets ce matin. Constatez-vous un recul analogue dans l'apprentissage du piano ? Il implique la notation musicale, le déchiffrage plus ou moins laborieux, puis la
reconnaissance de l'articulation syntaxique du petit ou du grand morceau étudié, clé de son sens, s'il s'agit d'une pièce tonale.
Merci de faire part de votre expérience.

Pierre Sand a dit…

Au point qu'un jeune lecteur dans le métro(je dis jeune non pour ses seuls attraits mais aussi parce qu'un jeune homme lecteur est une rencontre encore plus rare), se trouve immédiatement paré d'un charme rassurant. Le livre est un instrument de séduction. Le livre est l'éventail du garçon intelligent...

Pierre

Silvano a dit…

Mamy Grand, le temps me manque pour développer ; mais le public concerné par la discipline est souvent privilégié, rarement issu des milieux défavorisés, ce que l'on ne peut que déplorer. Dans ce contexte, on ne constate pas de baisse de niveau flagrante ces dernières années. Les parents moins aisés exercent peu voire pas du tout de suivi sur les études musicales de leur enfant, et l'on sait que le travail personnel chez soi est d'une importance vitale.

Pippo a dit…

Merci de votre réponse. Bourdieu pas mort. Bonne journée.