Le journal quotidien - non hétérophobe - de
Silvano Mangana (nom de plume Louis Arjaillès). Maison de confiance depuis 2007.

"La gravité est le plaisir des sots"
(Alexandre Vialatte)


vendredi 6 avril 2018

"Au revoir, mes amis !"


En 2015, à la Philharmonie de Paris, l'une des dernières apparitions : il ne se résout pas à quitter la scène.


Je me souviens de lui, de ces après-dîners chez Ali, où les artistes en tous genres se retrouvaient après leurs spectacles respectifs.
Il s'installait au piano et jouait jusqu'à l'épuisement.
Il ne savait pas s'arrêter.
Il n'a jamais su quitter la scène, son vrai lieu de vie.
je me demande comment il a fait pour partir pour de bon.

3 commentaires:

Anonyme a dit…

Je suis si triste.
Tout a commencé quand j'avais 16 ans, à l'époque de BBH75.
J'ai écouté Higelin parce que les plus grands, ceux qui avaient des sous pour acheter des disques, l'écoutaient. Et dès le départ, cette musique, cette énergie, cette folie ne parlaient pas à ma tête mais à tout mon corps.
Je l'ai vu je ne sais combien de fois en concert, à Bordeaux sous chapiteau, à Lyon, à Clermont-Ferrand, dans des Zenith ou des salles plus petites. Et à chaque fois c'était comme un énorme shoot, une communion (moi qui ne suis pas du tout croyant). Depuis 40 ans chaque fois que j'ai un coup de blues, une grosse tristesses, plutôt que de prendre une cuite, je l'écoute à fond dans le casque jusqu'au bout de la nuit. Et le lendemain, même si j'ai la tête dans le sceau de ne pas avoir dormi, je vois la vie différemment.
La dernière fois que je l'ai vu en concert, c'est à Cébazat, près de Clermont-Ferrand. L'année de ses 70 ans. Un concert dantesque de près de 3 heures.
J'étais au premier rang, dans mon fauteuil roulant, il est venu me faire une bise sur le front. Je lui ai demandé de chanter Alertez les bébés. Il m'a dit qu'il aimerait me faire plaisir mais qu'il ne se souvenait pas des paroles car il ne l'avait pas interprété depuis longtemps.
L'humoriste Didier Porte avait dit un jour que déjeuner avec Higelin était une expérience unique dans le monde du spectacle ... car il ne disait du mal de personne, jamais.
A tout ceux à qui cet Homme a laissé une trace dans leur vie, tenons-nous chaud ensemble ce soir.

Daniel

Silvano a dit…

Merci pour ce beau témoignage, Daniel.

Anonyme a dit…

Quel touchant témoignage que celui de Daniel, lourd de notre humanité.
Afin de vous alléger, Daniel, je vous invite à "Prendre le large" avec F.Hardy et F.Ozon, récemment proposé par Silvano qui ne manque jamais de nous offrir un antidote au chagrin du monde.

Et toute mon affection pour y accompagner Jacques.
Marie