Le journal quotidien - non hétérophobe - de
Silvano Mangana (nom de plume Louis Arjaillès). Maison de confiance depuis 2007.
"La gravité est le plaisir des sots"
Silvano Mangana (nom de plume Louis Arjaillès). Maison de confiance depuis 2007.
"La gravité est le plaisir des sots"
(Alexandre Vialatte)
mardi 9 octobre 2018
Montserrat Caballé aux portes du paradis
Nous avons perdu une immense chanteuse.
Cette aria donne une idée de la palette sonore de cette grande dame.
C'est un grand privilège que de pouvoir apprécier ce genre de musique, ces voix surnaturelles.
Ce que l'on nomme "le grand public" ne retiendra sans doute d'elle, que son duo avec Freddie Mercury, union œcuménique de deux talents hors-norme.
C'est déjà ça.
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5 commentaires:
une voix et une musicalité merveilleuse, de sorte que la Divina l'avait reconnue comme son héritier. Justement appelée "la Superba", pour sa superbe utilisation et sa maîtrise de la voix et du souffle!
Une carrière non sans taches, une voracité de rôles vraiment exagérée: Sieglinde, Rosina (Barbier de Séville, Médéa de Cherubini en 1989 !!!).
Et puis je dois admettre, quelle peine la voir chanter jusqu'à le dernier juin 2018:
Montserrat Caballe sings Live at 85!! (6/6/2018) [Last Perfomance]
https://youtu.be/bGP-5KEYrRE
complètement sans voix! l'ombre de l'ombre de l'ombre d'elle-même!
Montserrat Caballe sings Live at 85!! (6/6/2018) [Last Perfomance]
Je me demande pourquoi. Je ne crois pas au manque d'argent ...
Non Xersex, le plaisir de chanter, d'exister, d’être aimée, et peut-être aussi un brin de provocation d'une artiste qui a battu tous le records de sa catégorie (3800 apparitions sur scène en 35 ans de carrière). Caballé savait très bien qu'elle ne chantait plus, que ce n'était plus sa voix de velours et soie mais une véritable serpillère comme avant elle Victoria de Los Angeles avait fait la démonstration de ce que la vieillesse est un naufrage. Mais le cœur, Xersex, la merveilleuse illusion que la vie vaut le coup d'être bue jusqu'à la lie, ça ne vieillit jamais.Il faut avoir beaucoup de courage ou d'inhibitions pour accepter à 80 ans de ne plus chanter que devant l’image hideuse que nous renvoie le miroir de notre salle de bain. La Caballé avait dépassé ces préjugés ou ces interdits. On l'aime aussi pour ça et vous aussi j'en suis certain!
@ Ludovic:
t'as raison, mais donc il ne s'agit plus de musique, mais c'est un événement dans lequel la musique a à voir avec la mémoire. Un mythe de l'art lyrique se présente (ou se présentait) à nous donner les derniers soupirs de son art. Le public se précipite, donc probablement c'est moi que me trompe. Mais moi, si j'avais été à sa place, je n'aurais jamais fait ces concerts.
"La merveilleuse illusion que la vie vaut le coup d'être jusqu'à ce que le mensonge, ça ne vieillit jamais".
Je répète: la musique et le chant ici ont peu à voir avec cee concerts. C'est plutôt un événement, un échange d'amour, de souvenirs, d'émotions. Toutes les belles choses, peut-être plus grandes que la musique elle-même. Mais le public ne venait pas pour la musique et le chant, mais pour entendre et voir la Caballe. Exactement comme avec les derniers concerts de Callas en 1973-1974: entendre et voir un mythe, et dire: j'étais là.
je ne l'aurai vue qu'une seule et unique fois lors d'une masterclass à la cité de la musique il y a deux/trois ans... elle faisait peine (et chaud au coeur) à voir dans sa chaise roulante aux côtés de sa fille et je ne sais plus quel ténor... elle poussa de la voix (et des cannes) en fin de séance... elle quitta la scène en larmes.. nous n'étions pas d'en faire autant...
(on était loin de JAcquemart-André :P )
Bonjour Silvano,
Certes, il est préférable d'écouter de telles musiques en salle ou dans son salon, mais quelle merveille de pouvoir les contempler et de sentir une larme couler.
Comme à l'écoute de Maria Callas, je ressens toujours la chaleur de cette voix, et ce monde sans être divin, et sans raison.
Je vous en remercie.
François B
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