Le journal quotidien - non hétérophobe - de
Silvano Mangana (nom de plume Louis Arjaillès). Maison de confiance depuis 2007.

"La gravité est le plaisir des sots"
(Alexandre Vialatte)


dimanche 3 février 2019

Cadeau : musique et cinéma



C'est une version "romantique" de l'un des Préludes du Clavier bien tempéré de J.S Bach, un arrangement par Alexandre Siloti (1863-1945) qui fut un ami de Tchaikovski (il fut l'éditeur du célèbre Concerto pour piano et Orchestre n°1) et reçut l'enseignement de Franz Liszt.
Siloti change la tonalité originale (de mi à si mineur) et harmonise à sa guise ce Prélude que l'immense Emil Gilels joue, ci-dessus, à l'issue d'un récital berlinois de 1964.
Une réussite, à l'instar de certains "arrangements" de Liszt, Busoni, ou, plus près de nous, d'un Whilelm Kempff.
On entend cette oeuvre, ainsi arrangée, dans le joli film L'économie du couple de Joachim Lafosse que diffusait Arte jeudi dernier.

Jouée par Glenn Gould telle qu'elle fut composée, elle sert de fond sonore - ou peut-être l'a t'elle inspirée ? - à cette scène du film Shame de Steve McQueen où l'on suit Michael Fassbender courant dans NY. Non seulement la séquence est cinématographiquement très réussie, mais elle illustre à merveille ce que le talent peut produire en matière de mariage image et musique.


Un mariage parfait

5 commentaires:

Xersex a dit…

Gilels demeure parmi mes pianistes préférés.

Pour compléter ce post musical, ces deux vidéos de Gilels (à rechercher sur youtube):

Emil Gilels - Rachmaninov, Scriabin, Bach-Siloti
ici le concert entier:
Emil Gilels - Live in Moscow 3 - Beethoven, Prokofiev, Rachmaninov, Scriabin, Bach/Siloti - 1977

Dans la deuxième vidéo, on entends Glenn Gould gémir alors qu'il joue. Pas vraiment un délice!

Silvano a dit…

Dans la seconde vidéo, on voit courir Michael Fassbender ; et ça, c'est un délice !
Le problème étant que, dans ce film, il joue un "sex-addict"... aux femmes.
Dans tous ses enregistrements, Gould "gémit" (il chante le texte, en fait) : beaucoup l'admirent, beaucoup ne le supportent pas. Personnellement, ça ne m'a jamais gêné.

Xersex a dit…

il ne s'agit pas de s'ennuyer pour ses gémissements, mais de manquer de poésie. Par et chez Gould la poésie est très peu, mais je sais que c'est une question de goût!! Kempff, Arrau, Gilels, Sviatoslav & Karl Richter sont à un niveau beaucoup plus élevé!

Quel dommage que Gilels, par exemple, n'ait jamais enregistré pluse de Bach, Haendel, Haydn, Mozart!

Silvano a dit…

Vous voyez, Xersex, Gould cherche un son proche de celui du clavecin. Personnellement, je préfère Perahia, par exemple, qui exploite très bien les possibilités du piano "moderne" sans trahir l'oeuvre originale du grand JSB.
En 2019, on ne joue plus Bach comme Gould, c'est certain.

Xersex a dit…

Je le sais bien, grande contradiction de rechercher un son similaire sur un piano du XXe siècle. Cependant, ce n’est pas seulement une question de JSB. S'agit de "poésie" et j'en trouve sincèrement très peu avec GG. Decidement GG n'est parmi mes favoris!

Je suis sûr que tu connais très bien Edwin Fischer, Artur Schnabel ou Dinu Lipatti. Mais aussi Benno Moisewitsch. La poésie est chez eux!