Le journal quotidien - non hétérophobe - de
Silvano Mangana (nom de plume Louis Arjaillès). Maison de confiance depuis 2007.

"La gravité est le plaisir des sots"
(Alexandre Vialatte)


lundi 25 mars 2019

Per pranzo o cena ?*

C'est à Vienne (Autriche), Mariahilfer Straße, ja !
Ces derniers mois, l'art de vivre à l'italienne s'est installé en nos contrées,  où se développe un expansionnisme "gastronomique" qui offre, si je puis dire, le pire et le meilleur. 
Dans mon arrondissement parisien, qui n'est pas le plus "branché", le "Café de la mairie" a été rebaptisé "La piazza", et l'un des petits caboulots de la rue des commerces de bouche est devenu un "caffè" sans perdre pour autant sa clientèle de parigots bon teint.
Le "spritz", l'apéritif vénitien par excellence avant le déferlement des marées touristiques, colore d'orange la moindre terrasse, et, souvent, à des heures incongrues, la plupart du temps mal préparé : un cafetier, ravi de l'aubaine, m'a même confié que la limonade remplaçait avantageusement (tu parles !) le prosecco !
Pour la bouffe, c'est encore pire : on a vu fleurir tous azimuts, ici une "trattoria", là un "ristorante italiano", ailleurs une "osteria", ouverts pas des Auvergnats dont les ancêtres avaient pignon sur rue en matière de "bois et charbon". Un peu partout, des margoulins vous vendent des pâtes industrielles à prix d'or et font fortune avec leurs pizze, le mets le plus rentable qui soit, vous vendant au prix de la truffe (ah, les tagliatelles à la truffe du coin, en sauce achetée sous vide aux grossistes désormais "spécialisés", eux aussi !) ces produits que l'on peut se procurer dans la première supérette venue, ou que l'on dégustera, là-bas, à moitié prix, pour le moins.
Quant aux épiceries italiennes qui vous affichent le guanciale** à 35 € le kilogramme, elles naviguent elles aussi sur cette folie transalpine qui s'est emparée du quidam disposé à vider son portefeuille pour sacrifier à la mode.
Il y a, bien sûr, quelques enseignes authentiques qui ne vous prendront pas pour des "piccioni"***, et on attend l'arrivée, mi-avril, dans le Marais (oui, mes chéris !) du géant Eataly qui devrait satisfaire la boulimie des amateurs.
À quel prix ? 
J'y reviendrai.

* Pour déjeuner ou pour dîner ?
** charcuterie issue de la joue et de la bajoue du porc avec laquelle on fait notamment la pasta alla carbonara. Préparer celle-ci avec de la pancetta ou des "lardons" est considéré, chez nos voisins comme une hérésie. Outre les "carbonara", le guanciale permet de cuisiner l'authentique "amatriciana" dont j'ai déjà donné la recette ici. Donnez-vous un peu la peine de chercher sous libellé "gourmandises", non mais !
*** pigeons, té !

"Guanciale" que l'on a tranché avant de le détailler en "lardons".
+  J'ai trouvé la photo dans le blog d'Edda (une mine d'or !). 
Même si l'article est de 2013 (les prix ont bien changé !), cet ode au "guanciale" vous met l'eau à la bouche : slurp

1 commentaire:

Xersex a dit…

Même vos papilles gustatives ressentent l'attrait pour l'Italie!