Le journal quotidien - non hétérophobe - de
Silvano Mangana (nom de plume Louis Arjaillès). Maison de confiance depuis 2007.

"La gravité est le plaisir des sots"
(Alexandre Vialatte)


dimanche 16 juin 2019

Krystian Zimerman à Paris : quand le piano est d'or




La salle Pierre Boulez de la Philharmonie de Paris était comble pour le récital qu'y donnait le vendredi 7 juin dernier le grand pianiste polonais Krystian Zimerman, l'un des meilleurs interprètes vivants au monde.
C'était un cadeau d'anniversaire à retardement que m'offrait un ami très cher, comédien et mélomane, en remplacement d'un Radu Lupu en nouvelle annulation il y a peu.
Nous ne perdîmes rien au change, jouissant d'une performance pianistique hors du commun, le Maître ayant choisi d'inscrire à son programme l'impressionnante Sonate n° 3 de Brahms et les quatre Scherzos de Frédéric Chopin, le tout agrémenté de quatre mazurkas pour alléger ce qui, de prime abord, pourrait apparaître sportif, mais l'incroyable éventail sonore dont dispose ce musicien eut maintes fois l'occasion d'être mis en relief.
Virtuosité, certes, et technique incroyable, mais aussi et surtout une sensibilité que le Steinway apporté par le pianiste lui-même, permettait d'exprimer, touchant  droit au cœur l'auditoire, subjugué  par l'immense talent en démonstration ici.
L'extraordinaire clameur et l'ovation-debout en fin de concert étaient largement méritées que Krystian Zimerman reçut à son tour en plein cœur, ému aux larmes.
Vue partielle de la salle Pierre Boulez | Philharmonie de Paris
Ce fut l'occasion d'apprécier une nouvelle fois l'acoustique de cette salle et son architecture que certains, à la mode française bien connue, critiquèrent négativement lors des premiers concerts - y sont-ils réellement allés ? - mais que Paris, enfin dotée d'une salle à la hauteur de ses plus belles sœurs internationales, peut être fière de posséder, comme elle est fière aujourd'hui de la Pyramide de Pei et autres monuments autrefois tant décriés.
En conclusion de ce billet rédigé avec quelque fébrilité, un document INA d'un intérêt particulier : ce deuxième Scherzo de Chopin, joué ici par un Zimerman "jeune", qui, aujourd'hui, s'est encore bonifié ; une oeuvre étudiée autrefois, jamais oubliée, toujours dans mon cœur, et, miraculeusement, dans mes doigts.

Fin de concert, je suis ému : la photo est floue.




Krystian Zimerman dans Wikipédia : clic

1 commentaire:

Anonyme a dit…

J’ai bien aimé cette interprétation que j’ai écouté jusqu’au bout avec plaisir.
Ce qui est rare lorsque j’ai encore dans l’oreille l’interprétation de Samson François.
Par curiosité vous pouvez écouter Samson François plus lent et plus contrasté dans les nuances.
Avec S F on a l’impression qu’il nous raconte personnellement une histoire…
lien ici
J’ai découvert grâce à l’excellente émission Portrait de Famille sur France Musique
Dang Thaï Son inconnu en France qui donne un récital le 26 juin à Paris (j’y serais).
On peut écouter son interprétation de la même œuvre en allant à 24 mn 03 sec.
lien ici
Jean-Paul V