Le journal quotidien - non hétérophobe - de
Silvano Mangana (nom de plume Louis Arjaillès). Maison de confiance depuis 2007.

"La gravité est le plaisir des sots"
(Alexandre Vialatte)


jeudi 11 juillet 2019

De Steinweg à Steinway



La très discrète Steinway-Haus, sur le Ring viennois
Je possède encore le piano droit de mes études au conservatoire. Maintes fois labouré, il n'a eu à subir qu'une coûteuse révision il y a quelques temps, et sonne toujours puissamment malgré sa faible hauteur.
C'est un "Grotrian Steinweg", le même modèle que celui du pape retraité Ratzinger (Benoît seize), comme j'ai pu le constater avec amusement sur une photo que je ne retrouve pas.
La famille Steinweg fabriquait d'excellents pianos en Allemagne dès le milieu du 19e  siècle. La révolution et des difficultés d'ordre économiques virent une partie de la famille, menée par Heinrich, le père fondateur, émigrer vers les Etats-Unis dès 1850, "américanisant" leur nom de famille en "Steinway", tandis que l'un des fils choisit de rester en Allemagne pour perpétuer la marque et la façon Steinweg.
Steinway & Sons devinrent ainsi les facteurs des pianos de concert les plus utilisés par les grands noms du piano, classique ou jazz.
Ayant assisté plusieurs fois au choix du piano sur la scène du festival de La Roque d'Anthéron par les plus grands pianistes, je constatai qu'entre les Bechstein et autres Yamaha de concert proposés, ils finissaient immanquablement par choisir un Steinway pour leur concert du soir.
Malgré les sonorités chatoyantes d'un Bösendorfer, réputé "meilleur piano du monde" ou la puissance (trop, à mon goût) d'un Fazioli, Steinway reste le piano de concert le plus fiable, celui que l'on peut faire régler (par un maître-artisan) de manière à lui permettre d'exprimer tout ce qu'il possède au tréfonds de lui-même, ces qualités qui l'ont rendu incontournable.
Ce long préambule pour dire combien j'ai été heureux d'entrer dans la "boutique" viennoise de la marque prestigieuse, où, à première vue, sont exposées les "sous-marques" de la firme, comme "Boston" ; il faut montrer patte blanche pour accéder au saint des saints où attendent les joyaux de la collection à des prix inaccessibles au commun des mortels.

Pour faire des emplettes...
J'ai choisi celui-ci.

5 commentaires:

Enguerrand a dit…

M'enfin ! Être à Vienne et fouler le show-room de Steinway et pas celui de Bösendofer "Der klang, der berührt", n'est juste que "das ist ein skandal" ! Rien de moins !

En parlant beau piano, ne pas oublier le merveilleux facteur de Bayreuth Steingraeber & Söhne et le facteur historique allemand Blüthner connu surtout parmi une poignée de professionnels.

Steinway, coca du piano, un son identique disponible partout dans le monde ! C'est comme la clim !
Je préfère l'émotion incomparable, ineffaçable du son du Bösendofer imperial. J'ai eu l'opportunité d'écouter le concerto pour piano n°1 de Chopin par Martha Argerich au KKL de Lucerne et un concert de jazz au festival de Montreux. Dieu soit loué, il y a mieux que les Steinway dans la vie !

Silvano a dit…

Bösendorfer ? Et pourquoi pas un accordéon Crosio ?
Je plaisante, mais on n'a pas toujours le temps pour tout et j'en ai fait beaucoup en 4 jours ! Soyez moins négatif, Enguerrand : vous m'agaçâtes.

Luther a dit…

Il n'y a pas 2 pianos de même marque et de même modèle qui "sonnent" de manière identique ; pas plus les Steinway que les pianos d'étude bas de gamme.
Je précise que je suis accordeur de pianos.

Enguerrand a dit…

Et pourquoi pas un accordéon Crosio ?

Merci, je ne connaissais pas les accordéon Fratelli Crosio !

Non, non je voulais point vous agacer.

C'est que c'était tellement énorme de parler du facteur américain (il n'a plus rien d'allemand, même si demeure l'usine de Hambourg)et ne pas parler du show-room sans prétention du facteur local Bösendorfer réputé ne sortir que des chefs d'œuvre de ses ateliers.

Une gaititude, Sylvano ! Une scène de séduction superbe (enfin, pour moi), dans "Colonel Redl" d'Istvan Stsabo, avec le merveilleux Klaus Maria Brandauer, son personnage séduit un bel espion italien, qui causera sa perte, dans le salon de démonstration de Bösendorfer.

Grace à vous, je veux connaitre Bolzano.

Enguerrand a dit…

C'est bien vrai, je l'ai lu souvent. Dans cette grande qualité de gamme de piano, ce sont tout de même encore des produits de manufacture d'artisan.

C'est vrai que la prépondérance de Steinway est, pour moi, gênante. Ceux qui ont ces moyens (énormes), font trôner un Steinway dans leur salon, comme la bourgeoisie européenne du 19ème un Carl Bechstein. Par exemple, Fazioli produit des pianos extraordinaires, d'une finition remarquable.