Je reviens sur ce Quatuor de Gustav Mahler inséré ici-même mardi dernier (voir plus bas) que Martin Scorsese* fait entendre dans l'excellent Shutter Island.
Outre la puissance évocatrice de la musique et de ce qu'elle réveille dans la mémoire du personnage principal, il y a, à mon sens, autre chose que sous-tend ce dialogue.
Outre la puissance évocatrice de la musique et de ce qu'elle réveille dans la mémoire du personnage principal, il y a, à mon sens, autre chose que sous-tend ce dialogue.
On sait que Malher, juif, fut mis à l'index par les nazis, y compris dans sa ville de Vienne à laquelle il avait tant apporté.
Dire "Brahms" pour "Mahler" n'est pas innocent : je pense que l'auteur a voulu souligner que, pour les antisémites, il y avait la volonté d'effacer ce qu'avait produit le génie juif, de remplacer le patronyme honni par celui d'un authentique germain d'où la "vision" de DiCaprio dans la scène.
On n'en a toujours pas fini avec ça, hélas, et il semble bien que la "bête immonde" de Brecht ne se soit jamais vraiment endormie.
Ci-après la fameuse scène (en version originale) qui contient cette réplique inoubliée des cinéphiles :
* C'est fou le nombre de personnes qui persistent à prononcer son nom "Scortchèse" comme s'il était écrit "Scorcese", peut-être pour montrer que la langue italienne n'a pas de secrets pour elles : raté, il s'appelle Scorsese, et ça ce prononce comme ça se lit, pour une fois.
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