Le journal quotidien - non hétérophobe - de
Silvano Mangana (nom de plume Louis Arjaillès). Maison de confiance depuis 2007.

"La gravité est le plaisir des sots"
(Alexandre Vialatte)


dimanche 17 mai 2020

Poco adagio cantabile : tout le contraire de prestissimo



Comment ce divin adagio du Quatuor n°3 (L'empereur), après avoir été l'hymne de l'empire austro-hongrois, devint celui de la République de Weimar puis, texte corrigé en "Allemagne régnant sur le monde", celui du troisième Reich ?
C'est tout un mystère qui résume le grand questionnement que nous évoquâmes l'autre soir avec l'ami E. retrouvé : comment cette nation éclairée se laissa-t-elle glisser dans la barbarie ?
La musique de Haydn survit pour l'éternité aux ignominies.
Fermez les yeux et écoutez : elle chante la paix et la fraternité.
Poco adagio cantabile : le confinement suivit ce tempo, qui fit revenir à nous les oiseaux chantants que l'on croyait à jamais enfuis et je pus suivre jour après jour l'éclosion des fleurs du printemps.

Il est beaucoup trop optimiste de croire en l'avènement d'un monde nouveau :
un large tour de mon quartier m'en a convaincu vendredi : mêmes regards suspicieux au-dessus des masques, mêmes démarches pressées, mêmes incivilités, agressions verbales entre personnes d'apparence civilisées, spectacle désolant des détritus sur la chaussée (dont les fameux masques !) quand, pendant toute la période, de braves gens sous-payés ont donné le maximum pour contredire vaille que vaille la légende de "Paris, ville sale".
Un monde nouveau ?
Écoutons Haydn et ses immenses confrères, respirons !

4 commentaires:

Hadrien a dit…

L'homme est-il capable de recevoir des leçons de ses épreuves? Je crains aussi, hélas, que la réponse soit négative. Même pas un peu plus d'humilité!

Anonyme a dit…

Les fleurs de printemps et les oiseaux chantants seront toujours là, que nous n'y serons plus mais nous aurons pu emmener dans nos esprits le musique d'Haydn et d'autres émerveilements, nous aurons aussi pu emmener le regard de nos Frères et leur sourire...le reste doit être oublié, sans doute beaucoup trop lourd à porter.

Merci d'avoir essayé de nous faire oublier, cher Silvano.
Marie

Silvano a dit…

Merci, Marie : je sais que vous veillez sur ce blog, ange parmi mes anges.

Xersex a dit…

Notre père Haydn va nous calmer et nous conseiller pour le mieux!