Le journal quotidien - non hétérophobe - de
Silvano Mangana (nom de plume Louis Arjaillès). Maison de confiance depuis 2007.

"La gravité est le plaisir des sots"
(Alexandre Vialatte)


jeudi 7 mai 2020

Zéro faute

Je suis un peu en retard aujourd'hui.
Insomnie, sédatif, réveil tardif.

©Adobe Stock

J'ai fait hier après-midi, la dictée de France 3, bien plus simple qu'autrefois celle de Bernard Pivot.
Presque un jeu d'enfants où je ne fis aucune erreur, si ce n'est de déplacer d'une lettre l'accent circonflexe qui chapeaute le a du verbe bâiller.
Si l'erreur, selon les barèmes actuels ne m'eût valu aucune pénalité, on notera qu'elle induit une faute de sens pour laquelle je me flagelle mentalement.
Le texte de la dictée était extrait du roman de Joseph Kessel Le lion, le voici, servant de corrigé.
On conviendra que Pivot, c'est bien loin.

[Le lion m’écouta un instant, bâilla, s’étira (je sentis sous ma main les muscles énormes et noueux onduler), croisa les pattes de devant et demeura immobile.
— Bien, dit Patricia. Maintenant il vous connaît. L’odeur, la peau, la voix… tout. Maintenant on peut s’installer et causer.
Je ralentis peu à peu le mouvement de ma main sur le cou du lion, la laissai reposer, la retirai.
— Mettez-vous ici, dit Patricia.
Elle montrait un carré d’herbes sèches, situé à un pas des griffes de King. Je pliai les genoux pouce par pouce, m’appuyai au sol et m’assis enfin aussi lentement que cela me fut possible.
Le lion fit glisser son mufle de mon côté. Ses yeux allèrent une fois, deux fois, trois fois à mes mains, à mes épaules, à mon visage. Il m’étudiait. Alors, avec une stupeur émerveillée, où, instant par instant, se dissipait ma crainte, je vis dans le regard que le grand lion du Kilimandjaro tenait fixé sur moi, je vis passer des expressions qui m’étaient lisibles, qui appartenaient à mon espèce, que je pouvais nommer une à une : la curiosité, la bonhomie, la bienveillance, la générosité du puissant.
« Tout va bien, tout va très bien… », chantonnait Patricia.
Elle ne s’adressait plus à King : sa chanson était la voix de son accord avec le monde.]

3 commentaires:

Anonyme a dit…

Voulez-vous dire que vous avez écrit baîller, Silvano? Mais quelle faute de sens cela induit-il? Cela m'échappe, je suis curieux...
Yama Zek

Silvano a dit…

Yama ZEk : pardon, je fatigue , je n'ai pas mis d'accent du tout (j'avais à l'esprit la prise de parole d'un participant). Et sans accent, ça change le sens, donc.

Anonyme a dit…

Merci de m'extraire ainsi de ma perplexité !
Yama Zek