Le journal quotidien - non hétérophobe - de
Silvano Mangana (nom de plume Louis Arjaillès). Maison de confiance depuis 2007.

"La gravité est le plaisir des sots"
(Alexandre Vialatte)


jeudi 10 juin 2021

Minghella en Italie


Dans son film Le talentueux Mr Ripley, que j'évoquais ici il y a peu,
feu Anthony Minghella, reproduisit fugacement (il faut le voir au ralenti)
cette photo fameuse d'un (présumé) couple des années 60, prise à Naples.

6 commentaires:

Raziel a dit…

Mes ami-e-s d'Italie me disent que le machisme à Napoli est très fort... voire trop fort. Toute expression d'amour entre garçons serait vue de manière négative, au minimum...
Par contre, sans être un expert chez Freud, comme Chouchou de la Place de Clichy, je dirais que c'est peut-être une expression *homo-sociale*, ce qui serait permis dans ce contexte. Freud avait écrit, je pense, que les hommes peuvent se toucher, s'embrasser, s'enlacer (et plus...?), dans des milieux ultra-masculins comme le sport, etc, sans que leur sexualité soit mise en question, alors que je garçons dits "sensibles" sont mis à l'écart de cette camaraderie... sujet vaste et complexe...

Silvano a dit…

Raziel : c'est à cent lieues de ce que j'ai vu. J'avais même écrit un billet sur une piazzetta napolitaine, où je vis, aussi éberlué que mon compagnon de voyage, des jeunes gens qui donnaient libre cours à leur affection mutuelle tout à côté de la caserne des carabinieri.
Enfin, large écho a été donné dans divers médias à ces "trans" (ou travestis, je ne sais plus) considéré par les napolitains comme "sacrés".
"Chouchou de la Place de Clichy" : ?

Raziel a dit…

Puisque vous y étiez, je vous crois. Parfois, il faut se rendre sur place et voir pour soi-même. Je reste trop théorique dans mes analyses, apparemment 🤓

Chouchou d'la Place Clichy :
https://youtu.be/6mygqPZCn5I

J'adore les sushis ! 😅

Silvano a dit…

Oui, Raziel, voici ce que j'écrivis ici à mon retour :

"Le soir même, on retrouve Naples, tumultueuse, hystérique, impitoyable au parisien surprotégé, fascinante, épuisante !
Surprenante Napoli, où, à la nuit tombée, de jeunes hommes s'enlacent sur une piazzetta, qui semble lieu de rendez-vous des ragazzi sensibles, sous le regard indifférent des carabinieri qui ont casernement ici-même. Sans doute ces jeunes gens ont-ils choisi cette proximité pour vivre leur amour sans être inquiétés, étonnant paradoxe dans une ville réputée machiste, latine dans tous les sens du terme.
Ici, malgré des coupes de cheveux improbables, en imitation, vraisemblablement de celles des stars du calcio,les garçons se doivent d'être beaux, et y parviennent sans difficulté. Je n'ai pas osé prendre en photo ces trois giovani sollicités (pourquoi eux ?) pour un renseignement : je garde au cœur leurs sourires curieux. Après-coup, j'ai l'impression qu'ils faisaient partie du petit groupe installé sur les marches de la piazzetta des garçons, dimanche. Leurs sourires étaient, peut-être, de connivence."


Xersex a dit…

Dans le sud de l'Italie il y a beaucoup de machisme, mais vous ne semblez pas connaître les femminielli napolitains (ici, pour en savoir plus)

Silvano a dit…

OUi, Xersex ! J'ai écrit "Enfin, large écho a été donné dans divers médias à ces "trans" (ou travestis, je ne sais plus) considéré par les napolitains comme "sacrés"." J'avais oublié le terme "femminielli". Merci.