Le journal quotidien - non hétérophobe - de
Silvano Mangana (nom de plume Louis Arjaillès). Maison de confiance depuis 2007.

"La gravité est le plaisir des sots"
(Alexandre Vialatte)


samedi 13 janvier 2024

"Saltburn", c'est fou !

Tous complètement barrés
Synopsis

Au milieu des années 2000, un jeune étudiant de l'université d'Oxford est invité par l'un de ses camarades de classe à passer l'été à Saltburn, la luxueuse propriété de sa famille. Entre soirées folles, sexe, drogue et luxe, cet été inoubliable tourne au cauchemar.

Le beau Felix (Jacob Elordi) et Oliver (Barry Kheogan) : une relation plus qu'ambigüe
Il y a dans Saltburn des scènes qui font un sacré ramdam (buzz, pour les anglophones), dont l'une peut faire penser à la fameuse "scène de la pêche" de Call me by your name ! C'est occulter les qualités intrinsèques du film d'Emerald Fennell, dont on déplore qu'il ne soit visible, en France, que par le biais de Prime Vidéo, quand il a bénéficié d'une sortie en salles aux États-Unis. Ce Saltburn est une merveille de transgression qui confirme le talent d'une réalisatrice oscarisée en 2021 pour le scénario de Promising Young Woman, film qui laissait présager d'une belle carrière de cinéaste. Ici, l'histoire commence comme dans un film pour grands ados, qui nous emmène dans l'univers des écoles britanniques de renom, Oxford en l'occurrence, pour partir jouissivement en vrille dès que le personnage principal, Oliver, incarné par l'excellent Barry Kheogan*, est reçu à Saltburn, immense demeure "so british" de la famille de Felix, incarné par le très beau Jacob Elordi, que l'on a pu voir, en Elvis Presley dans le Priscilla de Sophia Coppola, film dont on peut se dispenser sans regret au demeurant. La famille de Felix est un assemblage de barges, c'est peu de le dire, où Oliver est introduit par son pote en pièce rapportée dont les deux premiers tiers du film donnent à penser qu'il est un benêt fasciné par la beauté et le charisme de son camarade. Je n'en dirai pas plus, mais l'on verra qu'il n'en est rien. Dès l'arrivée à Saltburn, le film devient fou, nous emporte dans un univers quasiment surréaliste, avec ses personnages qui roulent sur la jante, se télescopent, se haïssent aimablement, à l'anglaise, avant le feu d'artifice final (dans tous les sens du terme) où s'écroule un monde voué à l'autodestruction, avec un petit coup de pouce bien (et mal) venu. C'est admirablement écrit, bien photographié, superbement interprété. Ça devrait faire date. À voir (hélas !) sur Prime Vidéo : je suppose qu'on peut ruser pour y accéder. 

* On avait remarqué Barry Kheogan en 2022 dans l'excellent Banshees d'Inisherin de Martin McDonagh.

Aaaaah, Felix (Jacob Elordi) : à se damner !


6 commentaires:

Anonyme a dit…

"Promising Young Woman" était très prometteur en effet, je le recommande aussi.

Seb

Brad a dit…

Barry Keoghan a été l’un de mes favoris ces dernières années. plutôt beau et sexy ! J'ai beaucoup apprécié ce film (je l'ai vu la semaine dernière) et j'ai particulièrement aimé la fin (pour des raisons que vous pouvez imaginer et qui comprenait une de mes chansons préférées d'il y a des années). le film est assez intrigant et on ne sait tout simplement pas ce qui va se passer. Jacob Elordi est séduisant en soi, mais mon premier choix se porte sur Barry. (et j'adore Rosamund Pike.)

mitiougri a dit…

Merci pour ce billet qui m'a amené à visionner cette pépite cinématographique au scénario totalement imprévisible. Effectivement, on regrette que ce ne soit visible que sur Prime.
Joël

Ludovic a dit…

Film pour le moins étonnant et somptueusement transgressif, poussant le "so british" dans ses derniers excès pour la plus grande perversité du spectateur voyeur, complice et frustré avec un art exceptionnel.

Anonyme a dit…

Règles du jeu, dans un style anglais décadent.
Saltburn est un film intense, perçant et provocateur. ~

Silvano a dit…

Un prénom ou un pseudo, svp.