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Photo Silvano |
- Tu viens dormir pour la douzième fois, Yann, lui dis-je d’une voix cotonneuse.
Et onze fois j’ai subi ton corps contre le mien quand tu t’agites dans ton sommeil, ton souffle quand tu dors sur le côté et ton haleine, ce mélange de pomme et de cigarette blonde ; et puis, quand tu rêves, ce bras qui s’égare sur moi, car tu dois penser à elle ; et moi, tu comprends, je n’en peux plus de cette envie de toi, de ces nuits blanches à espérer, à me dire « jamais » ou « la prochaine fois, qui sait ? ».
Et Yann me foudroie de son sourire "Ultra Brite au goût sauvage", le même que celui du plongeur de la pub à la télé :
- Cette envie de moi, ça fait mal, non ?
Aussitôt, il enlève le slip blanc de tous mes fantasmes, me rejoint sous les draps, enfouit son visage trop beau dans l’oreiller, marmonne :
- Fallait bien que ça arrive, non ? Sois calme, sois tendre, sois doux, et j’aimerai peut-être.
Et moi, je ne serai plus jamais aussi calme, aussi tendre, aussi doux.
Silvano/Louis
3 commentaires:
Magnifique le non dit final, tellement calme, tendre et doux...
Que de lettres on écrit que pour le post-scriptum.
Oui, très beau texte.
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