L'homme dont les travaux permirent de sauver des millions de vie, l'homme qui permit aux alliés d'entrer dans une phase décisive pour la victoire finale, connut une destinée pitoyable : les lois qui avaient permis, à l'époque victorienne, de condamner Oscar Wilde au cachot, étaient toujours en vigueur après la seconde guerre mondiale. Alan Turing, le génial mathématicien qui perça le mystère du code Enigma mis au point par les nazis, fut victime de cette législation rétrograde : condamné à la castration chimique après "actes indécents" (!), il finit par se suicider.
À ce niveau là, on est loin du compte en parlant d'ingratitude.
Sa mémoire fut finalement honorée par la reine Elizabeth II, puis, tout récemment par le premier ministre en exercice, Gordon Brown.
On lui devait bien ça.
Quant au film, que j'ai pu voir en avant-première, il relève de la très bonne cinématographie "made in U.K", même si l'équipe de tournage est constituée de ressortissants de multiples nations.
On ne pourra s'empêcher de penser au Discours d'un roi : The Imitation Game fait partie, en effet, de ces cadeaux que nous offrent régulièrement nos voisins d'outre-Manche, efficaces, bien construits, bien filmés, dotés d'une distribution impeccable.
Ici, l'acteur Benedict Cumberbatch, qui peut se réjouir du désistement de Leonardo DiCaprio initialement pressenti pour le rôle de Turing, livre une belle performance qui pourrait bien être récompensée par l'Académie des Oscar.
Quant à Keira Knightley, elle est formidable dans ce film : la maturité venant, elle n'est plus seulement très jolie, elle est belle !
Tous les rôles dits "secondaires" sont fort bien tenus, qu'on ne peut citer tous. Une mention toutefois pour Matthew Goode et Mark Strong, sans oublier Matthew Beard... un ange.
Alan Turing (Benedict Cumberbatch) devant "Christopher" (la machine) |
The Imitation Game
En salles (France) : mercredi 28 janvier 2015
8 commentaires:
D'aucuns pensent qu'il ne s'est pas suicidé, mail qu'il a été assassiné.
cfr le roman de Laurent Alexandre et David Angevin, qui vient de paraître : " L'homme qui en savait trop ",chez Robert Laffont. (Je ne l'ai pas encore lu)
Autre film dont la sortie est prévue ce 28 janvier et qui me semble tout à fait intéressant : "Les nuits d'été" de Mario Fanfani réalisé avec le concours de jolis acteurs (bande-annonce : https://www.youtube.com/watch?v=Ce7xmFMhWZU) : mais peut-être aviez-vous déjà songé à poster un billet à son sujet Silvano ... Bonne soirée :-)
Clément
La bande-annonce ne m'inspire guère, mais je vais m'informer plus, Clément.
En revanche, je concocte un billet sur "Love is strange", film à voir absolument.
Il faut recevoir deux prix Nobel, pour être contraint au suicide par l'Etat.
L'Etat, le plus froid des monstres froids.
Roger
"Love is strange" est en effet un film charmant dont la délicatesse et la subtilité m'ont émues pour longtemps, hâte d'en lire votre critique.
Clément
Correction au sujet de mon commentaire précédent : "m'ont ému" et non pas émues. Toujours prendre le temps de se relire. Bonne soirée,
Clément
Oui, Clément, je ne voulais pas jouer les pères fouettards, mais j'avais relevé.
Clément : patientez jusqu'à demain matin.
Enregistrer un commentaire