Félix Beaupérin : une beauté à faire chavirer... |
L'auteur, dans son Banquet d'Auteuil (créé à Montpellier l'an dernier) prend le parti d'homosensualiser notre Molière national (Jean-Baptiste Marcenac, excellent), lequel, délaissé par son Armande d'épouse, se prend de passion pour le jeune comédien Michel Baron, incarné ici par Félix
Beaupérin, un comédien hors du commun qui cumule toutes les qualités : une beauté à faire chavirer gentes dames et beaux messieurs (en hommage de l'auteur, sa nudité décomplexée est loin de nuire au tableau !), une diction parfaite, un vrai talent d'acteur qui lui promet de beaux lendemains, un charme, un charisme, un allant... n'en jetons plus ou alors par brassées : toutes et tous, sans doute, dans la salle, le regardons avec les yeux de Molière, a-mou-reux !
Et personne ne démérite dans une très intelligente distribution où, s'il faut, dans l'air du temps, trouver quelque peu à critiquer, seul Quentin Moriot (Osmane) ne parvient jamais à s'impliquer vraiment.
Tous les autres (10 comédiens sur scène) sont brillants que je ne peux tous citer, retenant particulièrement un Frédéric Quiring qui interprète Jean-Baptiste Lully avec une distance très... moderne, oui, un homme de pouvoir qui régna sur la musique de la cour du roi-soleil, ne dédaignant pas intrigues et magouilles en politique digne de Machiavel (lisez ou relisez l'excellent Baptiste de Vincent Borel chez Sabine Wespieser Éditeur), Maître adulé, flagorné, qui, lui aussi, comme les autres protagonistes, tombe sous le charme dévastateur du jeune Baron.
Tous ces personnages sont réunis pour un banquet suivi d'une "party" chez Poquelin dit Molière, à Auteuil, dégénérant en beuverie désinhibante propice aux règlements de comptes, sous la houlette... du spectre de Cyrano de Bergerac.
Baron et Molière |
Deux heures de spectacle qui passent comme par enchantement, car la mise en scène de Régis de Martrin-Donos ne faiblit jamais, que la mise-en-lumière est bien pensée, que la musique originale de Jean-Pierre Stora est excellente, dont je retiens, entre autres, une étrange pièce de clavecin, très "dance music", clin d’œil amusant et très bien venu.
Peut-être est-ce dû à un samedi de départs en vacances de printemps, mais j'ai été surpris de constater que la salle du Théâtre 14 ne soit occupée qu'aux deux-tiers.
Parisiens, gent provinciale de passage, avis à la population : il ne reste que 6 représentations, dont la dernière samedi prochain 25 avril à 20h30 !
Aux prix de places proposés par les vendeurs en ligne, vous vous ferez un très beau cadeau.
Silvano
Que ne ferais-je pas pour vous inciter à vous y précipiter !
Au Théâtre 14, 20 avenue Marc Sangnier Paris XIV (évidemment !)
Métro porte de Vanves - Bus 58 et 95 - Tram T3
Texte de la pièce aux éditions H&O
5 commentaires:
Vous me donnez envie d'y retourner. Beau billet.
J'y cours !
Je pars subito pour pallier l'inconvénient de n'être pas parisien...
Est il prévu une tournée en Belgique?
Joseph, je ne sais pas, je ne connais personne.
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