Quatre jours, ce n'est rien, mais j'en profitai pour m'attarder dans ces quartiers où les hordes de barbares armés de leurs perches-à-selfie, n'ont pas l'idée, c'est heureux, de mettre leurs baskets.
Quand ils se bousculent aux abords de la Fontaine de Trevi, s'extasient sur l'atroce monument à la gloire de Vittorio Emanuele de la Piazza Venezia ou arpentent en meutes le Colosseo, on se balade le nez au vent dans le Testaccio où, sur la place, lézardent de vieux autochtones, un œil sur les petits-enfants qui, comme tous les gosses du monde, courent après les pigeons, dont les froissements d'ailes troublent à peine le calme d'une matinée paresseuse.
J'aime que la langue italienne substitue à notre "marche", le terme "cheminement" ; je chemine donc, sans me presser, les mains derrière le dos, dans ces quartiers dits "populaires". Le soir, sereinement épuisé, je dormirai bien mieux qu'à Paris.
Je découvre les abords de San Lorenzo, où je déjeune, comme je me l'étais promis, la trattoria où Pasolini avait ses habitudes. J'y déguste la meilleure "pasta Amatriciana" de ma vie, en complimente la patronne qui en rougit de fierté, et me promet, si je reviens, de m'expliquer ce que "carbonara" veut dire.
Comme souvent, le "vino della casa", un "pecorino" (ce terme ne désigne pas seulement un fromage) est un cadeau. L'addition est toute douce. Je note que les endroits où j'ai fait les repas les moins glorieux, sont aussi les plus chers.
Gigantesque... et fort laide |
Je me suis mis, d'ailleurs, in-petto, en colère, de découvrir la gigantesque (et fort laide) statue de Jean-Paul II, que l'on a érigée sur la Piazza dei Cinquecento, signe que le pouvoir vaticanesque vous traque en des lieux que l'on souhaiterait vierges de toute influence "sacrée".
Mais, fort heureusement, l'âme du poète court encore dans les rues :
Une partie de football dédiée à Pier Paolo Pasolini, oui ! |
Demain, je vous narre mes émois artistiques.
Silvano
1 commentaire:
J'étais en vous lisant, un peu, et pas assez – il me semble sentir l'odeur de l'amatriciana –, à Rome. J'attends la suite avec impatience !
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