Amour sacré, amour profane
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... où la beauté masculine vous accompagne... |
Si la musique m'est chevillée à l'âme, les arts plastiques me sont moins accessibles. Je me sens inculte en la matière, me fie simplement à mon instinct qui me guida, en ce mercredi où de grondants orages et un soleil qui voulait à tout prix s'imposer se disputaient le ciel de Rome, vers ce
Palazzo Barberini qui recèle d'inestimables trésors, dont deux Caravage (dont l'un est allé, à mon grand dépit, faire un tour à Tokyo) et quelques beaux spécimens de l'école que le peintre maudit a générée.
C'est mon instinct qui, en ces lieux - où la beauté masculine vous accompagne d'emblée quand vous gravissez les marches des deux escaliers, l'un de Bernin, l'autre, plus sophistiqué, de Borromini - me mène vers le sublime portrait de Beatrice Cenci de Guido Reni, la célèbre
Fornarina de Raphaël ou l'impressionnante vestale de marbre d'
Antonio Corradini, d'un réalisme confondant.
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La vestale Tucci (La Velata) de Corradini |
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Ce sont ces trois femmes qui m'auront, une fois n'est pas coutume, attiré, aimanté dirais-je, de prime abord, avant que de céder à l'attrait plus charnellement ancré en moi de l'
Amor sacro e Amor profano de Giovanni Baglione auquel ma photo
(voir plus bas) ne rend pas justice.
Je suis également impressionné par les perspectives, quasiment en trompe-l’œil du
Christ et la femme adultère de Tintoretto (chez nous, "Le Tintoret").
Me dirigeant vers
Il trionfo della divina provvidenza l'incroyable fresque de
Pietro da Cortona, je croise un jeune visiteur
sans smartphone en main - je vous conterai une anecdote sidérante sur le sujet dans un billet plus terre-à-terre - qui semble s'être échappé d'un groupe en visite studieuse ou, peut-être, de l'emprise parentale.
Je ne le saurai pas : je ne le reverrai plus après ce moment privilégié où nous nous retrouvons, seuls, dans cette salle de pas perdus qui ne le sont pas pour moi, en l'occurrence.
Les visites de musées m'offrent souvent ce genre de surprise ; ce n'est pas le moindre de leur intérêt.
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Les visites de musées m'offrent souvent ce genre de surprise. |
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Pour Cortona, oui, il faut élever le regard. |
La visite du Palazzo Barberini est essentielle, où voisinent, en bonnes cuvées baroques, les Christ et les vestales, le profane et le sacré unis pour émouvoir le visiteur, savant ou simplement sensible au beau.
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Beatrice Cenci de Guido Reni, admirable portrait de femme |
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La Fornarina de Raphaël, aussi |
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Amor sacro e Amor profano de Giovanni Baglione |
Demain : un étrange groupe de jeunes hommes, une rue que j'aime particulièrement, des impressions fugaces, du trivial, en fait...
Photos (bonnes et mauvaises) Silvano Mangana
4 commentaires:
Que voici un excellent début de périple! merci S !
La délicatesse de la vestale de marbre est stupéfiante . Comment arrive t-on à un tel génie ?
Merci de nous faire participer à ce beau voyage, vivement demain!
Le bonheur indicible des contemplations interrompues, lorsque l'interruption devient à son tour contemplation.
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