Le journal quotidien - non hétérophobe - de
Silvano Mangana (nom de plume Louis Arjaillès). Maison de confiance depuis 2007.

"La gravité est le plaisir des sots"
(Alexandre Vialatte)


jeudi 7 février 2019

La lecture de Mattias. Et les miennes.

Mattias Crowe par Paola Vivas
J'ai lu "le Goncourt", que l'on m'avait offert pour Noël.
C'est leurs enfants après eux de Nicolas Mathieu, à cent lieues de ce que je lis habituellement et encore plus éloigné de ce que je commets quand j'essaie de faire l'écrivain ; c'est fort et âpre, dans cette France dite "profonde" qui n'en peut plus depuis si longtemps, où l'on s'aime mais souvent mal, où les vices naissent de l'oisiveté forcée, où l'on n'a jamais vu un "gay" (comme ce mot sonne dérisoire dans ce contexte) et, s'il y en a, ce doit pas être la joie et il y a intérêt à se planquer m'éloigné-je.
426 pages qui se lisent quasiment (j'ai mon rythme, mais certains le peuvent) d'une traite car ça vous prend et c'est difficile de s'en détacher.
Beau cadeau, quoi.

Autre cadeau, mais d'anniversaire celui-là, Un amour sans résistance de Gilles Rozier, moins "décourageant" que le précédent, car je pense que je peux écrire aussi bien, voire mieux. Mais énervant parce que se déroulant sous l'occupation qui m'avait fourni le point de départ de ce que j'écris laborieusement. Mais excitant, aussi, car je trouve mon argument beaucoup plus original.
L'intérêt du roman de M.Rozier réside principalement dans le fait qu'on ne connaît pas le sexe du narrateur ou de la narratrice, un concept : un homo se dira que c'est une histoire d'amour entre deux jeunes hommes, un hétéro que c'est un couple "classique", une lectrice choisira l'un des deux. Seules les lesbiennes n'y pourront trouver leur compte.

Je viens de commencer Les caves du Vatican qui n'est pas un Simenon comme son titre pourrait l'indiquer, mais le seul roman d'André Gide que je n'avais pas lu.
Les premières pages ne sont guère engageantes, exhalant une forte odeur de naphtaline.
Je crois comprendre cette petite voix intérieure qui me disait non, pas celui-là, plus tard peut-être, et encore...

L'autre après-midi, j'ai lu (l'avais-je déjà lu ? il y a longtemps, peut-être) Le voyage dans le passé de Zweig.
Quelques pages seulement et tant d'émotions.
Z-w-e-i-g.


4 commentaires:

Xersex a dit…

Zweig: j'ai lu le même livre en octobre dernier! Très interessant!

Anonyme a dit…

A vous lire, Silvano, je comprends pourquoi, intuitivement j'hésite la plongée dans "Leurs enfants après eux" mais je le ferais, peut être quand il y aura un peu plus de soleil et de douceur dans l'air.
J'attends fort patiemment votre prochain ouvrage et avec une grande confiance car votre écriture est belle. J'imagine que pour l'écrivain, au-delà du travail incontestable, le plus difficile doit être de s'y laisser aller, de s'y laisser conduire. Exercice difficile quand tout dans notre monde nous demande la maîtrise.
Merci de ce que vous nous offrez quotidiennement.

Marie

Anonyme a dit…

Leurs enfants après eux,j'en ai fait l'achat hier après midi.Ma libraire était elle aussi très enthousiaste ,elle aussi l'a lu d'une traité...encourageant! Serge

Jules D. a dit…

Le voyage dans le passé, belle et fulgurante histoire d'amour.
Mon livre de chevet reste Le monde d'hier.
Jules