Le journal quotidien - non hétérophobe - de
Silvano Mangana (nom de plume Louis Arjaillès). Maison de confiance depuis 2007.

"La gravité est le plaisir des sots"
(Alexandre Vialatte)


jeudi 15 août 2019

Rome : pose tes fesses ailleurs !

Avant le décret
Beaucoup d'habitants dénoncent l'incompétence crasse "du"maire de Rome (la signora Raggi a refusé qu'on féminise son titre) en maints domaines : propreté, transports, alimentation de la ville en eau potable sont les points les plus contestés de son (in)action, marquant les limites du mouvement "5 étoiles en matière de gestion communale ; au plan national, les effets de ces inconséquences sont dramatiques qui vont faire le jeu de l'extrême droite personnifiée par Salvini, allié aux fascistes de l'ex-MSI.
Par miracle, la mairesse (tiens !) de la ville éternelle a pris - un peu tard, selon moi - une décision qui permettra de préserver l'un des plus beaux sites de la capitale italienne : restaurés il y a quelques mois, les escaliers qui mènent de la Piazza di Spagna à la Trinità dei Monti, et, de fait, à la Villa Borghese et au Pincio, sont désormais protégés des foules sans égards pour les lieux historiques : auparavant, il n'est pas exagéré de dire que les gens bivouaquaient quasiment sur les marches, y dévorant leurs hamburgers et buvant leurs canettes, souillant visuellement la très belle perspective architecturale ; il est désormais interdit de s'asseoir ici sous peine d'amende, les sanctions étant appliquées sans faillir par les "carabinieri" chargés de faire respecter l'arrêté communal.
Le comportement de certains touristes et sans doute d'autochtones a donc pour effet une interdiction qu'on eût préféré voir s'appliquer au fait de pique-niquer sur les lieux sans aller jusqu'à sanctionner le simple fait de s'asseoir.
Reste à la signora Raggi, après ces mesures très médiatiques, à faire les efforts nécessaires pour débarrasser les rues de Rome des ordures qui s'accumulent et à s'occuper sérieusement du problème de transports en commun indignes d'une des plus belles villes du monde.





4 commentaires:

Anonyme a dit…

Je me tiens le plus souvent éloignée de cette forme de tourisme qui me semble n'avoir aucun sens et ne permet en réalité aucune rencontre que ce soit avec les lieux ou avec les autres. Le "moi-je" y est à son paroxisme et les exclus encore plus exclus. L'humanité semble se dissoudre dans la masse de la foule.
Je ne pense, cependant, pas que c'est ce genre de réponse qu'il faut y apporter. Ce ne serait qu'une répression de plus, sous laquelle notre monde s'assombrit.
Ne serait il pas possible de penser à d'autres formes de réflexions qui demanderaient sans doute plus de temps et de bienveillance ; quelques bancs à l'écart de ses lieux qui permettraient aux persoones fatiguées de se reposer et bien en amont et bien plus vaste, une éducation au respect de l'autre et de notre monde.
Effectivement, les lieux historiques vides ou presque, sont beaux et inspirants mais quand même...il y manque "des coeurs qui battent"
Marie

Silvano a dit…

Nous sommes d'accord, Marie : quant à souhaiter de la "bienveillance" par les temps qui courent...
Etre obligé de réprimer pour obtenir du respect me gêne énormément aussi.
Notons que sur ces hauteurs s'étendent les grands espaces de la Villa Borghese, ce que l'on appelle le Pincio, l'une des promenades préférées des Romains : on peut s'y reposer à loisir sous les arbres, posé sur l'un des nombreux bancs qui la jalonnent.

Anonyme a dit…

Buongiorno. J'aime bien le commentaire de Marie, l'anonyme ;-) .
Je suis même à 100% en phase, avec un bémol. Je crois - je crains - que dorénavant, pour obtenir un résultat positif, il faille passer par la répression, et donc moins de libertés. Je le déplore. Cela alimente mon pessimisme, mais c'est la conséquence, selon moi, d'une absence d'éducation qui va aller en croissant. Je n'ai aucun espoir que cela s'améliore. Je suis allé un jour à Cefalù. Il m'a fallu un bon quart d'heure pour pouvoir photographier la façade de la cathédrale. Les touristes me voyaient, mais restaient devant, sans raison, sans jamais s'écarter. J'ai pu faire ma photo, in fine. Marie parle de temps et de bienveillance. La bienveillance disparaît au même rythme que les glaciers ; le temps ... J'aimerais partager votre espoir, Marie. Je crois que le temps va aggraver les choses. Je ne voudrais pas alourdir le climat, pourtant ! Je suis à une semaine de mon départ pour les Marches, et j'ai hâte de me retrouver en Italie. Vous ne pouvez imaginer mon bonheur de retraverser la frontière, en attendant le moment de m'y installer pour toujours (si le climat politique le permettra le jour venu). Et pour finir sur une touche joyeuse, merci à ce blog d'exister. Je vous aime bien, et j'éprouve du plaisir à venir. D. (L'anonyme ;-)). (D. = Denys)

Silvano a dit…

On peut choisir de cocher Nom/URL pour indiquer un pseudo (Denys, Marie...) : il s'affichera ensuite en cliquant au même endroit.
Sinon, vos signatures du champ anonyme ne me dérange pas.
Comme D., et malgré ma nature, je suis pessimiste en la matière.