Le journal quotidien - non hétérophobe - de
Silvano Mangana (nom de plume Louis Arjaillès). Maison de confiance depuis 2007.

"La gravité est le plaisir des sots"
(Alexandre Vialatte)


dimanche 8 mars 2020

Cette chère Clara

" J’ai connu trois génies : Albert Einstein, Winston Churchill et Clara Haskil  ", a déclaré l’acteur, réalisateur et producteur Charlie Chaplin lors de l’enterrement de Clara Haskil. 




Sous ses doigts, la musique tutoyait les anges.
De toutes les pianistes du siècle précédent, Clara Haskil (1895-1960) est celle qui a laissé l'empreinte la plus indélébile, malgré une carrière des plus brèves : une dizaine d'années seulement.
D'elle, je possède finalement peu d'enregistrements, un petit coffret qui recèle deux disques vinyles précieux d'un enregistrement public à Besançon en septembre 1956, réédité par la fnac en collaboration avec l'INA : Beethoven, Schubert, Mozart bien sûr et Schumann qu'elle jouait mieux que personne. 
Le coffret du récital de Besançon en 1956
J'écoute souvent, aussi, les Concertos 9 (dit Jeune homme) et 19 de Mozart enregistrés en public à Stuttgart en 52 et 56 avec Carl Schuricht à la baguette, en 33 tours noir également.
Enfin, en CD, l'inégalé Concerto en la mineur de Schumann suivi des Kinderszenen (Scènes d'enfants), des Waldszenen (Scènes de la forêt) avec le plus bel Oiseau prophète jamais entendu à ce jour, et, pour finir, les Variations sur le nom d'Abegg : un trésor absolu.
Pour en apprendre beaucoup sur cette immense artiste, on se précipitera toutes affaires cessantes, sur le formidable documentaire de Pierre-Olivier François et Pascal Kling diffusé par Arte et toujours visible (mais faites vite : 30 mars dernier délai !) Clara Haskil - Le mystère de l'interprète
Ce film offre un grand moment de musique et d'histoire : une pépite !

Cadeau : 

4 commentaires:

Ludovic a dit…

Elle jouait les notes mieux que personne mais le silence entre les notes comme personne.

Silvano a dit…

Oui Ludovic. Et nous en savons l'importance.

Pippo a dit…

Merci de ce cadeau si délicat.
Clara Haskil formait un duo très apprécié avec un violoniste belge, l'apollinien Arthur Grumiaux, que j'ai un peu connu. Veuillez excuser ce souvenir patriotique.

Ludovic a dit…

En effet Pippo, les sonates piano violon de Mozart Haskil-Grumiaux sont parmi les plus beaux enregistrements que je connaisse. Mon père m'a raconté avoir rencontré Arthur Grumiaux dans un train et avoir bavardé avec lui: c'était un homme d'une grande simplicité et d'une grande culture musicale. L'école belge du violon est très réputée à juste titre.