Synopsis
Charles Eismayer est l’instructeur le plus redouté de l’armée autrichienne. Mais Mario, fraîchement arrivé à la caserne, ne se laisse pas intimider. Résolu, il lui tient tête et affiche ouvertement son homosexualité, mettant à l’épreuve la vision du monde apparemment conservatrice du sergent-major, qui mène en réalité une double vie. Brusqué par le comportement provocant de Mario, Eismayer voit ses convictions s’ébranler jour après jour, et des sentiments inattendus naissent entre les deux hommes.
Le film de l'Autrichien David Wagner, évidemment classé LGBTQ, pâtit d'une sortie ultraconfidentielle (9 salles en France !), disparaissant sous les avalanches Milady et Wonka qui monopolisent les écrans de cette période de fêtes. Retraçant la véritable histoire de deux soldats que tout semble opposer, le film est une vraie réussite dans laquelle les amoureux du cinéma sauront, dès les premières images, déceler des références : au Full metal jacket (et non "jaquette", hi hi !) de Stanley Kubrick et aux Reflets dans un œil d'or de John Huston où un autre major, incarné par Marlon Brando craquait pour un le beau soldat Williams (Robert Foster) surpris montant à cru, en tenue d'Adam, un fougueux étalon.
Le sergent major, ici incarné par Gerhard Liebmann, instruit les jeunes recrues de la manière la plus féroce qui soit, confinant au sadisme. Le beau soldat Falak (Luka Dimic), homosexuel revendiqué, subit, comme d'autres, les excès d'autorité de son supérieur, avant que ne se tisse, entre les deux hommes, des liens d'un tout autre genre. Je ne divulgâcherai pas la fin, bien que l'histoire de ces deux hommes ait défrayé la chronique en Autriche. Wagner évite les écueils du genre, ne sombre jamais dans le pathos, contourne les stéréotypes ""queer", raconte avec habileté cette histoire authentique, "froidement" diront certains, émaillant sa narration de quelques scènes très fortes émotionnellement, rendant peu à peu le personnage principal plus humain qu'on ne pouvait le supposer lors des premières scènes. On déplorera la sortie en catimini d'un film digne d'une large audience. Si vous le pouvez, ne le manquez pas : c'est toujours mieux sur grand écran.
Luka Dimic, craquant ! |
Gerhard Liebmann, impitoyable (?) et Luka Dimic, la tentation |
2 commentaires:
Il fallait bien une plume comme la votre pour nous signaler ce film .
Joël.
Vivement que ce beau film apparaisse dans ma liste VOD
Merci pour cette recommandation !
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