En réflexion matutinale

Le soleil retrouvé, les températures plus clémentes, la flore soudain galvanisée qui semble vouloir rattraper le temps perdu : ah, si seulement la belle saison enfin revenue pouvait dissiper les puanteurs de l'atmosphère qui règne, en ces temps troubles, sur le pays des "lumières" !

Pour m'en consoler, semblent s'être mobilisés, rien que pour moi, les garçons croisés ici et là, enfin débarrassés de leur carapace hivernale, manteaux et blousons remisés pour longtemps, garçons en fleur, sourires en bannière, qui s'attardent aux terrasses, offerts à mon regard avide.

Comme chaque année au printemps revenu, me taraudent des désirs d'Italie, de Spritz, de poulpe, de Pinot Grigio entêtant, de suaves gelati, de balades à son bras, ou presque, dans les venelles où l'ombre apaise enfin des brûlures de l'astre du jour, de nos rires complices, de nos joutes verbales qui m'épuisent heureusement, de ces moments où, rassasiés, tacitement, nous faisons la paix.

Quelque part, bien trop loin, mon ragazzino sait que je suis un port d'attache, et que je l'attends. A tout moment, je suis prêt à faire ma valise pour le suivre sur nos routes enchantées.