Un agréable rituel

Non, ce n'est pas l'un de mes invités !

On peut être mécréant et sacrifier à ces rites d'origine religieuse ancrés dans notre culture judéo-chrétienne quand ils sont source d'amicales libations. Celui de la galette des rois en est un, qui me permet de réunir chaque année dans mon salon mes chers petits, en patriarche -pas si vieux, tout de même ! - bienveillant que la jeunesse apaise, quand, pour d'autres, elle est vue, au mieux, comme une gent incompréhensible, au pire comme une population inamicale.
Il y a, ce dimanche après-midi, une joyeuse effervescence qui illumine ma demeure autour de l'excellent vin blanc que le petit dernier, unanimement adoubé, a rapporté de ses vacances en son terroir, de la fameuse galette que le maître de maison a laissé s'attarder un peu trop dans le four (affectueuses moqueries), du cérémonial respecté -"pour qui est cette part ?"- et de la fève trouvée (complot ?) par le nouveau venu. Jeux de mots, rires, photos pour immortaliser la scène, et des livres offerts, dont l'un paraphé de la dédicace la plus émouvante qu'il m'ait été donné de lire depuis des lustres.
Le soir, avec l'un des convives, émerveillé de côtoyer des célébrités "pour de vrai", du rire encore, à gorges déployées, pour la dernière représentation, dans un théâtre comble jusqu'au dernier strapontin, d'un certain Gaspard, humoriste intelligent s'il en est, qui parcourt, avec une nonchalance trompeuse, des sentiers à mille lieues des pantalonnades affligeantes que donnent à voir nos télés sans vision.
Il est des dimanches moins heureux.

L'irrévérence de haut niveau, DVD hautement conseillé.