Après avoir grandi dans un quartier difficile de Miami, Chiron, un jeune homme tente de trouver sa place dans le monde. Moonlight évoque son parcours, de l’enfance à l’âge adulte.
Chiron adulte (Trevante Rhodes) et ses fausses dents en or : on a vu plus vilain. |
Grand écart cinéphile, la semaine dernière, qui me fit passer en vingt-quatre heures des bulles de savon de La la land (que d'aucuns détestent parce qu'il draine le public "populaire" vers les salles) vers ce Moonlight intense, habité, poignant.
Se découvrir homo dans le milieu le plus homophobe qui soit, c'est entrevoir une porte ouverte vers l'enfer. Sans être pour autant un stéréotype, le jeune Chiron, dont on suit l'itinéraire, de la prime enfance à l'âge adulte, va devoir subir brimades et harcèlement de la part de ses camarades, tous membres de la communauté noire de Miami, engoncée dans ses codes machistes.
Adulte, il choisira de s'inventer une personnalité plus conforme (ou conformiste) à ses origines, mettant en veilleuse son identité, laquelle refera surface dans l'une des plus belles scènes d'émotion que l'on n'ait vu au cinéma depuis longtemps.
Mise en scène sans concession, acteurs impliqués, Moonlight est sans aucun doute le film qu'on ne peut manquer en ce début d'année, la seule frustration venant d'une troisième partie qui tire quelque peu à la ligne.
On notera que le distributeur français, frileux au départ (tu penses, coco, des pédés, et noirs en plus !), vient de doubler le nombre de salles en catastrophe, car oui, le public est au rendez-vous !
Fiche complète (on notera que Brad Pitt, en producteur exécutif, n'est pas pour rien dans l'aboutissement d'un projet initial qui a dû se heurter à pas mal de réticences !) : ici
Cadeau : un extrait de la très belle musique de Nicholas Brittel :
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