Quel beau débat avez-vous lancé, Silvano, nourri, enthousiaste, vif, diversifié, à propos de Call me by Your Name. J'ai adoré le film. Je comprends aussi qu'il puisse susciter des réticences, ainsi celle exprimée déjà le 28 décembre 2017 par Celeos, auteur d'un blog engagé, Véhèmes : "... je subodore, justement, — mais ceux qui me lisent savent que j’ai parfois la dent dure et quelquefois mauvais esprit — que la mise en spectacle de ce roman cache peut-être ce que je reproche bien souvent à ce qu’on appelle la « culture gaie », à savoir sa mise en scène de manière « hors sol » : un milieu petit-bourgeois, intellectuel, sans problème économique particulier dans lequel émerge un amour qui relève davantage du romanesque que du romantisme ...". Une célèbre Tête de méduse orne ce blog, loin de l'Italie souriante, qui grimace d'ailleurs depuis les élections du 4 mars. Le chemin toscan que vous développez aujourd'hui m'évoque les incertitudes dont souffre ce merveilleux pays, ainsi que d'autres en Europe. On ignore où mène cette montée en zigzags parcourue par deux humains, petits, fragiles. Alors les joutes esthétiques ? Poursuivons-les malgré leur vanité. Jamais nous ne convaincrons, hormis ceux qui sont de notre chapelle ou veulent y accéder. Récemment, je me suis souvenu d'une question posée par une femme aussi savante que spirituelle : "En matière de goût, s'il existait des critères objectifs pour décider, qu'en feriez-vous ?" On continuera toujours de disputer, source d'enrichissement de l'esprit. Pourquoi ? La réponse se trouve peut-être dans la "Critique de la faculté de juger" (1790) - c'est ce que je connais de plus solide, mais lire Kant est tellement rebutant ...
Merci MamyGrand, j'aime les commentaires qui prennent une certaine hauteur. Oui, j'avais lu les réticences de Celeos en décembre, qui n'avait pas encore vu le film, et pour cause. Je n'ai pas les moyens de louer une maison de style en Lombardie, mais ça ne me dérange pas que des intellectuels présentés comme "petits-bourgeois" y passent leurs vacances, en jouant du Bach et en lisant des livres : il va y avoir du monde à conduire à la potence ! Notre ami flinguait un peu plus tard le bon film "Seule la terre" qui se déroule en milieu âpre, terrien, en concluant son (bon) billet par ces mots : "Bon, encore un film gay raté. Ce n’est pas très grave." Mais le blog s'intitule Véhèmes et s'engage : ce que l'on ne saurait contester.
Comment peut-on ne pas avoir aimé " SEULE LA TERRE (God's Own Country) " de Francis LEE ??? J’ai pourtant été remué 27 ou 28 fois par " LE SECRET DE BROKEBACK MOUNTAIN (Brokeback Mountain) " de Ang LEE,... qui m’a paru une bluette, à la sortie de cette unique projection !
Par honnêteté intellectuelle, je viens de lire le billet de CELEOS sur " SEULE LA TERRE ". Son avis est tranché, certes, mais il est dommage qu’il ait pu empêcher certains de ses lecteurs d’aller voir ce film ! Étonnant de la part d’une personne vivant dans le monde rural, si j’ai bien compris. Le titre français du film est ce qu’il est, mais plus philosophique et plus parlant / parlable que l’appellation anglaise. La sonorité anglaise du titre peut faire référence au caractère âpre et dur de la campagne anglaise (Galloise, irlandaise, écossaise ? [West Yorkshire, selon IMDb]). Quant à l’histoire elle-même, elle est condensée en 104 minutes, donc le réalisateur est bien obligé d’aller à l’essentiel, éludant certains détails, ou évitant de s’appesantir. OUI, il est dommage de sabrer certaines oeuvres par de pareils avis, quand on connaît la difficulté de vivre son homosexualité ou bisexualité, notamment à la campagne.
Personnellement, j'aime bien l'être qui se dessine derrière Céléos...tout différent (finalement) de la forme de ce blog que j'affectionne (réellement) particulièrement. Ca ne vous aura pas échappé. Je me demande pourquoi, on ne peut pas être tout simplement différents et...aimés, aimants ; mais ça c'est l'histoire du monde. J'ai une profonde et sincère reconnaissance à "Silvano" de m'avoir accueillie dans ce qui reflète la beauté esthétique du monde et les sentiments humains comme la gratitude, l'amitié, l'amour...ne s'enferme dans aucun temps. Bonne route à tous. Marie
Marie, merci pour ce commentaire apaisé. En ce qui me concerne, je ne me laisserai pas entraîner dans une ridicule "guerre des blogs" et reste un lecteur attentif de Véhèmes, même si je partage pas toutes ses positions. Vive la diversité. Je vous embrasse, marie.
Loin de moi l’idée de dénigrer l’opinion de CELEOS, ses avis sont ses avis, et il a raison et le droit de les avoir.
Mais concernant " SEULE LA TERRE ", cela me chagrine... La divergence d’opinion, toutefois, n’empêche pas le fait de pouvoir s’apprécier, voire de boire un café ensemble si, bien improbable, l’occasion s’en présentait !
J’apprécie le fait, en premier, de prendre du temps à nous offrir des carnets d’humeurs que nous aimons lire... ou détester de temps à autre ! :-)
12 commentaires:
Quel beau débat avez-vous lancé, Silvano, nourri, enthousiaste, vif, diversifié, à propos de Call me by Your Name.
J'ai adoré le film. Je comprends aussi qu'il puisse susciter des réticences, ainsi celle exprimée déjà le 28 décembre 2017 par Celeos, auteur d'un blog engagé, Véhèmes : "... je subodore, justement, — mais ceux qui me lisent savent que j’ai parfois la dent dure et quelquefois mauvais esprit — que la mise en spectacle de ce roman cache peut-être ce que je reproche bien souvent à ce qu’on appelle la « culture gaie », à savoir sa mise en scène de manière « hors sol » : un milieu petit-bourgeois, intellectuel, sans problème économique particulier dans lequel émerge un amour qui relève davantage du romanesque que du romantisme ...".
Une célèbre Tête de méduse orne ce blog, loin de l'Italie souriante, qui grimace d'ailleurs depuis les élections du 4 mars. Le chemin toscan que vous développez aujourd'hui m'évoque les incertitudes dont souffre ce merveilleux pays, ainsi que d'autres en Europe. On ignore où mène cette montée en zigzags parcourue par deux humains, petits, fragiles.
Alors les joutes esthétiques ? Poursuivons-les malgré leur vanité. Jamais nous ne convaincrons, hormis ceux qui sont de notre chapelle ou veulent y accéder. Récemment, je me suis souvenu d'une question posée par une femme aussi savante que spirituelle : "En matière de goût, s'il existait des critères objectifs pour décider, qu'en feriez-vous ?"
On continuera toujours de disputer, source d'enrichissement de l'esprit. Pourquoi ? La réponse se trouve peut-être dans la "Critique de la faculté de juger" (1790) - c'est ce que je connais de plus solide, mais lire Kant est tellement rebutant ...
Merci MamyGrand, j'aime les commentaires qui prennent une certaine hauteur. Oui, j'avais lu les réticences de Celeos en décembre, qui n'avait pas encore vu le film, et pour cause. Je n'ai pas les moyens de louer une maison de style en Lombardie, mais ça ne me dérange pas que des intellectuels présentés comme "petits-bourgeois" y passent leurs vacances, en jouant du Bach et en lisant des livres : il va y avoir du monde à conduire à la potence !
Notre ami flinguait un peu plus tard le bon film "Seule la terre" qui se déroule en milieu âpre, terrien, en concluant son (bon) billet par ces mots : "Bon, encore un film gay raté. Ce n’est pas très grave."
Mais le blog s'intitule Véhèmes et s'engage : ce que l'on ne saurait contester.
Comment peut-on ne pas avoir aimé " SEULE LA TERRE (God's Own Country) " de Francis LEE ??? J’ai pourtant été remué 27 ou 28 fois par " LE SECRET DE BROKEBACK MOUNTAIN (Brokeback Mountain) " de Ang LEE,... qui m’a paru une bluette, à la sortie de cette unique projection !
Je suis véhément contre CELEOS !
MAIS TOUS LES GOÛTS SONT DANS LA NATURE !
FRÉDÉRIC.
Tous les goûts..., Fred.
Raison de plus pour ne pas être véhément, allons.
J'ajoute que oui, la situation politique, en Italie, est plus que préoccupante.
Par honnêteté intellectuelle, je viens de lire le billet de CELEOS sur " SEULE LA TERRE ". Son avis est tranché, certes, mais il est dommage qu’il ait pu empêcher certains de ses lecteurs d’aller voir ce film ! Étonnant de la part d’une personne vivant dans le monde rural, si j’ai bien compris. Le titre français du film est ce qu’il est, mais plus philosophique et plus parlant / parlable que l’appellation anglaise. La sonorité anglaise du titre peut faire référence au caractère âpre et dur de la campagne anglaise (Galloise, irlandaise, écossaise ? [West Yorkshire, selon IMDb]). Quant à l’histoire elle-même, elle est condensée en 104 minutes, donc le réalisateur est bien obligé d’aller à l’essentiel, éludant certains détails, ou évitant de s’appesantir. OUI, il est dommage de sabrer certaines oeuvres par de pareils avis, quand on connaît la difficulté de vivre son homosexualité ou bisexualité, notamment à la campagne.
la situation politique italienne n'est pas inquiétante, c'est fou, chers amis!
Personnellement, j'aime bien l'être qui se dessine derrière Céléos...tout différent (finalement) de la forme de ce blog que j'affectionne (réellement) particulièrement.
Ca ne vous aura pas échappé.
Je me demande pourquoi, on ne peut pas être tout simplement différents et...aimés, aimants ; mais ça c'est l'histoire du monde.
J'ai une profonde et sincère reconnaissance à "Silvano" de m'avoir accueillie dans ce qui reflète la beauté esthétique du monde et les sentiments humains comme la gratitude, l'amitié, l'amour...ne s'enferme dans aucun temps.
Bonne route à tous.
Marie
Marie, merci pour ce commentaire apaisé. En ce qui me concerne, je ne me laisserai pas entraîner dans une ridicule "guerre des blogs" et reste un lecteur attentif de Véhèmes, même si je partage pas toutes ses positions. Vive la diversité. Je vous embrasse, marie.
Vous restez un lecteur attentif, mais il vous a retiré de la liste de ses "amis". Tout ça est bien puéril, je trouve.
Cher SILVANO, chers toutes et tous !
Loin de moi l’idée de dénigrer l’opinion de CELEOS, ses avis sont ses avis, et il a raison et le droit de les avoir.
Mais concernant " SEULE LA TERRE ", cela me chagrine... La divergence d’opinion, toutefois, n’empêche pas le fait de pouvoir s’apprécier, voire de boire un café ensemble si, bien improbable, l’occasion s’en présentait !
J’apprécie le fait, en premier, de prendre du temps à nous offrir des carnets d’humeurs que nous aimons lire... ou détester de temps à autre ! :-)
FRÉDÉRIC.
"Affaire" close : je ne publierai plus rien sur ce sujet.
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