Le journal quotidien - non hétérophobe - de
Silvano Mangana (nom de plume Louis Arjaillès). Maison de confiance depuis 2007.

"La gravité est le plaisir des sots"
(Alexandre Vialatte)


mardi 7 novembre 2023

Nuovo Olimpo de Ferzan Öztepek : l'éternel regret

Synopsis
Dans la Rome des années 70, Enea et Pietro se rencontrent par hasard dans un cinéma. Naît alors une passion inoubliable entre les deux hommes… que le destin séparera.

(...) ces deux beaux Italiens bouleversés...


Difficile d'être objectif quand, c'est mon cas, on aime passionnément Rome, le cinéma italien, Anna Magnani, la grande chanteuse Mina (ah, la chanson "Povero amore" !) et la "pasta" que l'on déguste dans les "trattorie" bruyantes et chaleureuses du Trastevere. Le film use de ces ingrédients en agréables clichés. On est loin, cela disant, de l'exaltation, de la folie, qui faisaient l'originalité de La grande bellezza de Sorrentino, même si l'histoire développée ici n'a rien à voir. Tout le scénario repose sur un rendez-vous manqué qui va hanter douloureusement les deux principaux protagonistes tout au long de leur vie. Des "années de plomb" à nos jours, ces deux hommes faits pour s'aimer ne pourront s'accomplir, séparés, dans leur existence, malgré leur réussite sociale. Peu ou prou autobiographique, le film d'Oztepek, cinéaste très inégal, sans génie, nous touche cependant, car l'amour, qu'il soit homosexuel ou autre, est universel. Il y a toutefois quelques grands moments : la rencontre, les premiers enlacements filmés avec pudeur (on n'est pas dans Elite), et, vers la fin du film, la réaction de l'épouse de Pietro qui comprend la douleur de l'homme qu'elle aime et qui n'a jamais été tout à fait sien. Il y a quelques maladresses et imperfections (le maquillage des acteurs "vieillis"), mais aussi une belle interprétation, dont ces deux beaux Italiens bouleversés, bouleversants. On peut déplorer que Netflix défende si mal ce film qui, sans atteindre jamais au chef-d'œuvre, mérite mieux que cette diffusion quasi confidentielle.
S.

Damiano Gavino (Enea) et Andrea Di Luigi (Pietro) 





Filmographie de Ferzan Öztepek usur IMDb : clic

La chanson de Mina (dernières images et générique final) : 

3 commentaires:

Joachim a dit…

Vu ! Et en accord avec vous sur toute la ligne. La chanson de Mina est magnifique.

Anonyme a dit…

Mina qui se trouve également dans Douleur et gloire...

Pivoine.

Silvano a dit…

@Pivoine : P.Almodovar est un admirateur de Mina. Il avait l'intention de faire un film sur elle. Le projet n'a pu se concrétiser, hélas.