Nous vivons l'époque de la négligence de soi.
La barbe de trois jours, ou de beaucoup plus, très en vogue, en est un signe évident : elle permet de supprimer de son quotidien un soin personnel qui demande un minimum d'attention. Et nos contemporains sont de moins en moins attentifs, emportés qu'ils sont dans le radeau du mépris d'eux-mêmes, et, subséquemment, d'autrui. Porter intérêt à sa mise, à sa présentation, c'est conjuguer amour-propre et respect des autres.
Tout récemment invité à dîner chez des amis, j'eus naturellement à cœur, après le travail, de prendre une douche et d'arriver (à l'heure !) vêtu - ce qui me semble la moindre des choses - d'une chemise propre fraîchement repassée et d'une veste légère qui, pour autant, n'était pas "de marque". J'eus la surprise de constater que, de tous les convives, j'étais le seul à avoir fait cet effort : la tonalité était au je-m'en-foutisme assumé. C'est moi, qui, de ce fait, passait pour le zombie de l'assistance !
Seuls les plus jeunes d'entre nous, n'ayant pas eu à subir les premiers assauts du vieillissement, peuvent attirer l’œil par leur seule beauté. Pour une courte période, qu'ils en soient prévenus ! L'habitude du soin de soi, prise précocement, leur permettra de passer du statut d'éphèbe à celui de bel homme : le jeu en vaut la chandelle.
Bien sûr, la photo ci-dessus, "so british", est une illustration humoristique de mon propos, les occasions de porter l'habit se faisant rarissimes dans nos sociétés.
Le juste milieu sera suffisant, pour montrer au quotidien fierté et dignité ; sans qu'il soit nécessaire de se ruiner tout en ayant une apparence résolument "tendance" .
Évidemment, c'est aussi une affaire de goût.
Ici, pas de frime, mais une veste toute simple sur un tee shirt basique. |
Le juste milieu sera suffisant pour montrer au quotidien fierté et dignité. |
9 commentaires:
Penchons nous sur nos cœurs, nos esprits blessés, pour affirmer nos valeurs.
Au risque de passer pour un vieux réac, comment ne pas évoquer la tenue des auditeurs de concerts (TCE, Opéra,...) Aux dernières soirées de gala à l'opéra le pourcentage de smokings avait encore baissé... Même pas la provoc que nous avions, jeunes de la veste de smoking plus jeans (sans ça on restait dehors !), mais la banalité des habits "de tous les jours " sans même la cravate. Réac, j'avais dit :-)
PS pour les ronchons, je sais mettre bottes et jeans s'il le faut
Kigou, je ne suis pas du tout d'accord : dans le cadre des concerts, je suis pour le juste milieu. L'accès à la musique dite "grande" doit être largement démocratisé. Ce sont, précisément, les smokings et les visons des vieilles dames emperlousées qui en ont,trop longtemps, éloigné la jeunesse ; c'est, d'ailleurs, en filigrane dans votre propos.
Hélas et trois fois hélas, c'est le négligé pas même élégant qui prend le dessus.
Un peu comme le négligé syntaxique et orthographique.
Rassurons-nous, il n'y aura bientôt plus assez de ronchons pour s'en émouvoir.
Mais c'est dommage : art de vivre ensemble et non seulement préoccupé de soi.
Oui mais parfois, et toutes les soirées n'étaient/ne sont pas des soirées de gala, la tenue festive et élégante peut participer à la "genialité" de la soirée. Si un "dresscode" est convenu (ou demandé) à l'avance, on s'y tient ou on ne vient pas.
J'ai l'impression que ce sont des anciens qui commentent? Question de goût : j'ai des amis qui dépensent une fortune en fringues tendance (D&G et autres)et c'est vilain. Je ne me ruine pas mais je fais attention à mon aspect, car c'est important. Et je me rase.
A une époque où la mode tend à gommer les formes viriles (boxer contre slip, pantacourt contre short...) je me réjouis du retour de la pilosité faciale qui sied si bien aux jeunes visage mâles ;)
Kigou, le "dress code", c'est exceptionnel dans ce domaine.
Maxence, connaissant des "jeunes" qui, comme vous, prennent soin de leur apparence, je ne généralise pas.
Eric, je trouve, moi, que ça les vieillit.
Chacun son truc.
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