Le journal quotidien - non hétérophobe - de
Silvano Mangana (nom de plume Louis Arjaillès). Maison de confiance depuis 2007.
Photo en-tête Mina Nakamura

"La gravité est le plaisir des sots"
(Alexandre Vialatte)


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lundi 25 août 2025

Sal Mineo et Don Johnson, pépites !

 Fortune and Men's Eyes est une pièce de théâtre de 1967 et un film de 1971 écrits par John Herbert sur l'expérience d'un jeune homme en prison, explorant les thèmes de l'homosexualité et de l'esclavage sexuel . J'en avais diffusé quelques photos, il y a longtemps, que je publie à nouveau au bas de ce billet.

Ci-dessous, voici un film 16 mm, perdu depuis 50 ans. C'est un morceau d'histoire dont personne ne soupçonnait l'existence. D'une durée de 15 minutes, il sert à la fois d'introduction et d'extrait de la pièce controversée de John Herbert, Fortune and Men's Eyes, jouée au Coronet Theater de Los Angeles en 1969. La pièce était mise en scène par Sal Mineo, qui l'a également légèrement réécrite et remaniée. Sal Mineo a découvert (ouais...) et encadré l'acteur Don Johnson dans le rôle de Smitty. Le producteur Martin Poll a vu Don Johnson et Michael Greer dans la pièce Fortune and Men's Eyes et leur a confié les rôles principaux du film culte, aujourd'hui disparu, Le Jardin magique de Stanley Sweetheart. Ce film invisible est un symbole de la libération sexuelle des années 70. Il n'en subsiste que la bande-annonce que j'insère plus bas.

Bande-annonce du Jardin magique de Stanley Sweetheart, aujourd'hui disparu :

Photos de la pièce   Fortune and Men's Eyes présentée
à Los Angeles à partir de 1967 :

Sal Mineo avec Don Johnson

Miami Vice, c'est pour plus tard.

jeudi 21 août 2025

Des séries et des hommes * : Mondieu, ce Lorenzo !



Comment ne pas craquer sur le beau ténébreux Lorenzo Zurzolo,
qui joue Daniele, l'un des principaux personnages
de la série Prisma (Prime Vidéo) ?
L'histoire de sa relation avec Andrea, l'un des jumeaux en premiers rôles
de cette série italienne pour jeunes adultes, dont je suis, est très excitante.
Via Gay.it : ça vous étonne ?
* Vous l'avez ?

Note pour l'inspecteur des travaux finis
:
Mondieu en un seul mot, c'est fait èsseprès.

vendredi 15 août 2025

Revoir Nuovo Olimpo, réécouter Mina


La très belle chanson de Mina en point final d'une histoire bouleversante

Difficile d'être objectif quand, c'est mon cas, on aime passionnément Rome, le cinéma italien, Anna Magnani, la grande chanteuse Mina (ah, la chanson Povero amore, en point final !) et la "pasta" que l'on déguste dans les "trattorie" bruyantes et chaleureuses du Trastevere. Le film use de ces ingrédients en agréables clichés. Tout le scénario repose sur un rendez-vous manqué qui va hanter douloureusement les deux principaux protagonistes tout au long de leur vie. Des "années de plomb" à nos jours, ces deux hommes faits pour s'aimer ne pourront s'accomplir, séparés, dans leur existence, malgré leur réussite sociale. Le film d'Oztepek, cinéaste très inégal, nous touche, cette fois, car l'amour, qu'il soit homosexuel ou autre, est universel. Il y a quelques grands moments : la rencontre, les premiers enlacements filmés avec pudeur (on n'est pas dans "Elite"), et, vers la fin du film, la réaction de l'épouse de Pietro qui comprend la douleur de l'homme qu'elle aime et qui n'a jamais été tout à fait sien. Il y a quelques maladresses et imperfections (le maquillage des acteurs "vieillis"), mais aussi une belle interprétation, dont ces deux beaux Italiens bouleversés, bouleversants. On peut déplorer que Netflix ait si mal défendu ce film qui, sans atteindre jamais au chef-d'œuvre, mérite mieux que cette diffusion quasi confidentielle.
Nuovo Olimpo est visible sur Netflix.


samedi 14 juin 2025

Russes et gays : rien de nouveau, au contraire !

En juin 2001, à l'occasion de ce que l'on appelait encore la "Gay pride", France 3 diffusait le documentaire Je suis la folle de Brejnev.
L'homosexualité masculine sous le régime soviétique vue par Frédéric Mitterrand, au travers d'images tournées à Moscou et à Saint-Pétersbourg dans le milieu noctambule gay (boîtes, cabarets, prostitution…), d'images d'archives, de nombreux extraits de films de fiction russes (des grands réalisateurs Eisenstein, Paradjanov) et d'interviews de victimes de la répression homophobe. Ce reportage au ton très personnel est à la fois documentaire historique et politique, portrait social de la Russie gay de l'époque et journal intime des grands artistes russes homosexuels.
En 2001, un an après la première élection de Poutine, les gays pouvaient encore se retrouver dans des lieux dédiés, comme le club 69 (!) du reportage ci-dessous, extrait du film de Frédéric Mitterrand. On sait ce qu'il est advenu par la suite, avec les lois répressives du régime de l'indéboulonnable autocrate. 
Le film est aujourd'hui introuvable. Les associations peuvent le louer pour projection publique à ADAV Projections.

Quatre extraits du film, tout de même : 


Ces interviews ne pourraient se faire aujourd'hui :
ils seraient considérés comme étant de la "propagande pour l'homosexualité
en vertu des lois promulguées, depuis, par le pouvoir.


Cinéma soviétique : Eisenstein, amours contrariées



Ces extraits en or massif via la chaîne YouTube L'humanisme vaincra le nihilisme 

samedi 31 mai 2025

Ce soir, un rendez-vous immanquable !

L'estimé Jean-Marc, du blog-ami Bibliothèque Gay, s'adonne avec passion à la recherche littéraire gay, révélant des "pépites" ignorées. C'est le cas de l'ouvrage Tu seras seul, d'Alain Rox (Marcel Rottembourg), Mémoires d'un homosexuel de la Belle Époque aux Années Folles, avec une présentation, des notes et un dossier par lui-même.
On peut commander cet ouvrage ici : clic
Ce soir, pour ignorer le tumulte que ne manquera pas d'engendrer un certain match de foot, on écoutera Jean-Marc à 20 heures dans l'émission Mauvais genre de France Culture.
On peut d'ores et déjà écouter l'émission en podcast ici : clic

mardi 13 mai 2025

Nager tout nu, c'est hygiénique

Photo Eliot Elisofon, années 30
Une question me vient : qui sont ces pervers vêtus de noir en haut à gauche de la photo ?
Jusqu'aux années 60, la natation se pratiquait nu dans beaucoup d'écoles américaines, et notamment au sein des YCMA, mouvement de jeunesse chrétien (exclusivement masculin jusqu'aux années 70) qui existe encore de nos jours un peu partout dans le monde et fut célébré, comme vous le savez peut-être (!) par le groupe disco Village People dans une chanson désormais "culte".
Au départ, à la fin du 19e siècle, on s'aperçut que les fibres s'échappant des maillots de bain de l'époque obstruaient les filtres des piscines, ce qui eut pour effet de généraliser la pratique de la nage à l'état naturel.
De plus, on pensait que la natation, pratiquée nu, était plus hygiénique.
La tradition perdura jusqu'aux années 70, quand la mixité fit son apparition dans l'association.
Ce genre de comportement, jugé normal à l'époque, serait générateur de tempêtes de nos jours où la pruderie est de mise.





Les photos ci-dessus proviennent d'archives des YMCA

Un témoignage d'un "ancien" trouvé sur le Net (mal traduit, désolé) :

[La natation était obligatoire pour le camp d'été du YMCA. 
J'avais peut-être environ 8 ans à l'époque et j'y suis retourné les deux  années suivantes également. 
Toute notre natation était complètement nue, pas de maillots de bain autorisés. 
J'ai lu que la raison en était qu'ils ne voulaient pas que les 
fibres de coton qui sortaient parfois des maillots de bain obstruent leurs filtres. 
Quoi qu'il en soit, personne n'a paniqué, personne n'a été molesté (putain!) Et nous avons 
même nagé nus (et d'autres trucs) au camp d'été. 
Et un peu plus tard, au collège, nous nous sommes douchés nus. 
De bonnes choses et les garçons seront des garçons ! ]



YMCA "nude swimming"

Article revu et corrigé publié ici en 2019.

lundi 17 février 2025

"Disco I'm coming out" à la Philharmonie : on ira à pas chassés !



Aux États-Unis, la période de la musique disco, qui s’étend des émeutes de Stonewall en 1969 à l’apparition de l’épidémie de SIDA au début des années 1980, est ainsi indissociable de l’histoire du mouvement LGBTQ+. La plupart des musiciens et interprètes issus de ces communautés revendiquent dans leurs chansons, leurs combats et leur apparence, une dimension progressiste et transgressive qui préfigure la culture queer actuelle et les questionnements qui l’animent.

© Joachim Bertrand

 Disco, I’m Coming Out met en lumière les symboles de la libération sexuelle et de l’émancipation gay dans la société américaine des années 1970 à travers la pénombre d’une discothèque dans laquelle résonnent les bandes-son cultes de Gloria Gaynor ou encore Donna Summer.
C'est l'expo à voir, à entendre et à danser à la Philharmonie de Paris jusqu'au 17 août.

On réserve ici : cliquer

vendredi 24 janvier 2025

Bientôt sur nos écrans

Daniel Craig et Drew Starkey

Queer, de Luca Guadagnino (Call me by your name), d'après William S. Burroughs,
sort le 26 février dans nos salles.
Patience !

My name is Bond, James Bond !

samedi 22 juin 2024

" The celluloïd closet " sur France Télévisions (ce soir sur France 4)

J'ai souvent évoqué ici ce remarquable "doc" de Rob Epstein et Jeffrey Friedman sorti en salles en 1995.
Le service public, que le parti populiste d'extrême droite veut privatiser (bolloréiser, sans aucun doute) si, par malheur, il accède au pouvoir, nous permet de le voir ou de le revoir ce soir. Le film est par ailleurs visible à loisir sur la plateforme France Télévisions. 
Rappelons-en le synopsis
L'homosexualité a très longtemps été considérée comme un tabou absolu par le 7e art en général et par Hollywood en particulier. Pourtant, un examen attentif de la production cinématographique américaine réserve bien des surprises. En s'appuyant sur le livre de Vito Russo, Robert Epstein et Jeffrey Friedman passent en revue différents personnages homosexuels, hommes ou femmes, tels qu'ils ont été incarnés et plus généralement suggérés dans plus d'une centaine de films, dont certains sont devenus des grands classiques du cinéma. Divers auteurs, scénaristes ou comédiens comme Tony Curtis, Tom Hanks, Shirley MacLaine ou Susan Saradon, racontent des anecdotes de tournage.

Bande-annonce originale (en angliche) :
 

vendredi 3 mai 2024

Sunday Bloody Sunday


Non, il ne s'agit pas de la chanson de U2, mais du film de John Schlesinger (Macadam Cow-Boy).
Belle histoire d'un jeune homme (Murray Head) écartelé entre deux passions, l'une féminine, l'autre masculine, Sunday Bloody Sunday (Un dimanche comme les autres) fut, à ma connaissance, le premier film "grand public" à offrir un baiser échangé par deux personnages masculins.


Peter Finch & Murray Head
En 1971, des "oh" de réprobation accueillirent ce premier baiser gay dans les salles.
Quant à ceux qui ne se manifestaient pas…

mardi 5 mars 2024

Films (gay) cultes

Nathan Bexton & James Duval | Nowhere (Gregg Araki 1997)

Johnathon Schaech & James Duval | The Doom Generation (Gregg Araki 1995)

samedi 17 février 2024

"Sans jamais nous connaître" : l'amour est universel

Peu importe que les deux amants du film d'Andrew Haigh soient gays : loin des œuvres cataloguées LGBT, celle-ci bénéficie d'une sortie confortable qui lui vaut un public plus large. Quel que soit son genre ou son orientation sexuelle, comment ne pas être bouleversé par cette histoire qui évite les sentiers battus de la romance, sonde les êtres jusqu'aux tréfonds de l'âme : inspiré du roman Présences d'un été, de Taichi Yamada, All of us strangers (titre original), nous laisse bouleversés, heureux et malheureux à la fois, hagards, presque, lors du retour à la vie "normale" à la sortie de la salle obscure. Longtemps nous hanteront les fantômes qui font du film sa particularité : si Andrew Scott et Paul Mescal sont prodigieux en amants désespérés cherchant tous deux la consolation, Claire Foy (The Crown) et Jamie Bell (oui, Billy Elliot !) imprègneront longtemps notre mémoire cinéphile. Il en est de même pour la bande-son, avec les "tubes" du temps passé, de Pet Shop Boys au magnifique Power of love de Frankie Goes to Hollywood qui pourrait être le titre de ce film indispensable.


Note pour les Parisiens et visiteurs : le film est projeté, entre autres, dans le Publicis Cinéma des Champs-Élysées qui offre des conditions techniques (image et son) optimales.

vendredi 22 décembre 2023

Un peu d'histoire (la nôtre !) ( rediffusion)

 Le premier éditeur allemand d'écrits et de photos gays


Adolf Brand (1874/1945) était un éditeur, écrivain et photographe allemand. Il était également un pionnier en faveur de l'acceptation de la bisexualité masculine et de l'homosexualité. Il est né à Berlin en 1874, fils d'un maître vitrier assez aisé, ce qui lui permit de vivre une confortable vie de famille.
Il devint brièvement enseignant avant de créer une maison d'édition et de produire un périodique allemand, Der Eigene (L'Unique) dès 1896. Il s'agissait de la première publication homosexuelle au monde qui parut jusqu'en 1931. Der Eigene s'est concentré sur le matériel culturel gay. , et aurait eu jusqu'à 1500 abonnés par numéro au cours de son existence, bien que les chiffres exacts soient incertains.

Erich Mühsam, Kurt Hiller, John Henry Mackay (sous le pseudonyme de Sagitta), ainsi que les artistes et photographes Wilhelm von Gloeden, Fidus et Sascha Schneider ont également contribué à la revue. Brand a lui-même rédigé de nombreux poèmes et articles. Les écrits de Brand, ainsi que ceux d’autres contributeurs de Der Eigene visaient à célébrer la pédérastie grecque pour en faire le modèle culturel de l’homosexualité moderne.
Brand est devenu membre du groupe de réforme Friedrichshagener Poets Circle. Il croyait en l’égoïsme du "surhomme" de Nietzsche, un rôle qu’il souhaitait lui-même assumer. Il aimait la provocation et l'appel fédérateur de la philosophie nietzschéenne.
En 1899, il fut condamné à un an de prison et à de lourdes amendes pour avoir frappé publiquement Ernst Lieber, un délégué du Reichstag. Lieber était à la tête du parti du centre lié à l'Église catholique. Brand fut accusé de l'avoir frappé avec un fouet, ainsi que de la diffusion d'écrits présumés obscènes.
Sévèrement traité à la prison de Kaiserreich, il fut déclaré anarchiste en 1899 et surveillé par la police toute sa vie.
Le genre de photo qu'on trouvait dans la revue de Brand
Brand participa à la première organisation publique de défense des droits des personnes gaies de Magnus Hirschfeld et finit même par financer la recherche scientifique menée par Hirschfeld jusqu’à la scission de 1903 :la même année, Brand fonda la Communauté de l’Unique (GdE). Ce nouveau groupe prônait l'amour entre hommes, en particulier celui de l'homme mûr et du jeune homme, considéré comme un simple aspect de la virilité à la portée de tous les hommes. GDE rejetait les théories médicales de médecins tels que Magnus Hirschfeld, lequel affirmait qu'un homme homosexuel était un type de personne différent, représentant le "sexe intermédiaire".

La Communauté de l’Unique de Brand était une sorte de mouvement ayant pour credo l'idéal guerrier de Sparte et celui de la pédérastie dans la Grèce antique. Elle était très impliquée dans le camping et la randonnée proche du scoutisme et pratiquait parfois le naturisme à une époque où le culte de la nudité était fort répandu en Allemagne., ce qui devait aboutir dans les années 20 à la "Freikörperkultur" d'Adolf Koch.
Les écrits et les théories de l'anarchiste romantique John Henry Mackay (1864-1933) eurent une influence considérable sur la GdE à partir de 1906.
Il y avait beaucoup d'artistes et d'écrivains gais, et Adolf Brand a réussi à réunir de nombreux poètes, peintres et photographes. Des célébrités telles que Ludwig Renn, Erich Mühsam, Thomas Mann et Klaus Mann en faisaient partie. Fondée en 1903, l'association «La communauté des personnes» était considérée comme un lieu de rencontre pour les hommes homosexuels qui souhaitaient discuter d'idées extrêmement politiques, mais aussi rencontrer de nouveaux partenaires.
Adolf Brand
Bisexuel, Adolf Brand a vécu après la Première Guerre mondiale avec son épouse Elise et son amant Max Miede. Avec l’ascension d’Hitler en 1933, sa carrière en tant qu’éditeur de littérature homosexuelle s’achève. Selon la rumeur, des documents homosexuels confisqués au domicile de Brands auraient été remis au nazi Ernst Rohm avant l’assassinat de ce dernier évoqué dans le film de Visconti Les damnés.
Les nazis ont effectué d'innombrables perquisitions au domicile de Brand, de 1933 à 1937. Brand a été condamné à de nombreuses amendes qu'il a payées par petits versements jusqu'en 1939. Peu de personnes se sont rendues au domicile des Brand, craignant des représailles.
Adolf et Elise Brand sont morts en février 1945 lors d'un bombardement allié de Berlin. Ironiquement, les nazis ont célébré leurs funérailles et ont officiellement déclaré Brand «héros de la nation».


Photo du baron Gloeden, contributeur de la revue.

mardi 14 novembre 2023