Le journal quotidien - non hétérophobe - de
Silvano Mangana (nom de plume Louis Arjaillès). Maison de confiance depuis 2007.

"La gravité est le plaisir des sots"
(Alexandre Vialatte)


dimanche 31 mars 2019

Pedro Almodovar revient... avec un ange d'enfer !

Pedro Almodovar revient avec Dolor y gloria (Douleur et gloire), qui sortira vraisemblablement en France au moment du festival de Cannes. 
La bande-annonce, avec, en guise de fond sonore, la chanson de la divine Mina, nous promet un retour aux grands thèmes almodovariens. De plus, le grand Pedro retrouve trois de de ses acteurs fétiches, Penelope Cruz, Miguel Bose et Antonio Banderas, lequel s'était égaré ces derniers temps dans des films ricains sans intérêt.
Enfin, révélation d'un ange du nom de Cesar Vicente dont les très belles photos, fixes ou animées, plus bas, devraient mettre le blog en ébullition.
On a hâte, bien sûr !




Cesar Vicente dans Dolor y gloria

En couleurs, il est très bien aussi.



Fou...
j'ai failli oublier
de vous souhaiter
un
bon dimanche !

Cadeau : un "tube "qui nous fait un beau dimanche

Avec un ange si pur*

Josué Wiese (Ph. Cristiano Madureira)

*Mais faut-il se fier aux apparences ?

samedi 30 mars 2019

Un grand petit pianiste à Bologne

Alexander Malofeev, Piazza Maggiore, Bologna.
Il y a dix jours, je me trouvais au même endroit.
Le jeune pianiste donnait le Concerto de Tchaïkovski à Bologne mardi dernier.
Court reportage en vidéo ici : clic

Et le soir, il faut bosser (avec le chef Roberto Abbado) !


Images qui bougent avec du son

Je vais au cinéma.
Mais je n'ai pas toujours le temps de chroniquer chaque film vu. 
Ainsi ai-je préféré, ces derniers jours, relater mes italiennes extases.
À Bologne s'étalent en CinémaScope des publicités pour la série italo-britannique Le nom de la rose adaptée du roman du grand auteur local Umberto Eco.
Damian Hardung en tenue monastique
Il s'avère qu'à mon retour, j'ai découvert que la série était diffusée sur des chaînes à péage que je paie, et que j'ai donc pu en voir l'essentiel : en demeure que le film "de cinéma" (il faut préciser, de nos jours !) de Jean-Jacques Annaud est nettement supérieur à cette version télévisée qui s'étale un peu plus pour nous révéler des détails dont on n'a finalement que faire, même s'il est amusant d'apprendre, car on ne pourrait s'en douter, bien sûr, que des moinillons s'enculaient allègrement dans leurs cellules ou à l'ombre des arbres tutélaires (comme on dit) avant que d'être occis par quelque jalouse du monastère.
C'est fabriqué avec les moyens d'aujourd'hui, comme en relief même en 2D, les sons tournoient dans les enceintes, et puis, tout de même, c'est tourné en Italie, avec un Adso (l'assistant de Guillaume de Baskerville joué par John Turturro) incarné par un jeune Damian Hardung fouloulesque, avec lequel on aimerait bien sonner mâtines.


Damian Hardung en civil dans la vraie vie par Matt Lambert
Bref, j'avoue que la série se laisse voir sans déplaisir, mais n'égale pas, loin s'en faut, le film où Sean Connery obtint sans aucun doute l'un des plus grands rôles, si ce n'est le meilleur, de sa carrière.

Beautiful Timothée

Timothée Chalamet et Steve Carrel, également excellents
Le cher Elio de Call me by your name a dû faire frémir, voire désespérer plus d'une minette (et d'un minet !) dans My beautiful boy  (le "my" ayant été ajouté connement par le distributeur français), mélo sans pathos (à saluer !) où un père tente de sortir son fils de l'enfer de la drogue.
J'ai beaucoup de mal avec les films "à injections", de L'homme au bras d'or à Requiem for a dream, en passant par Panique à Needle Park, trois films importants, au demeurant !
Alors, voir notre petit chéri de 2018 se piquouser avec la dernière énergie (c'est le cas de le dire) dans le film plutôt réussi de Felix Van Groeningen, ça remue.
Comme à peu près 137% des films d'aujourd'hui, c'est "tiré d'une histoire vraie".
Bon, allez, 3 étoiles sur 5 pour moi, quand même, parce que Chalamet affirme son talent, et promet d'être un acteur majeur des années à venir, comme le fut (et le confirma) un certain Leonardo DiCaprio antan.
En bémol de dernière mesure, j'apprends qu'est mise en chantier une suite de Call me by your name : j'aimais beaucoup la fin du premier film et n'avais pas apprécié les dernières pages du roman d'Acyman. Je crains le pire.

Nos favoris dans La favorite


Joe Alwyn
J'ai déjà fait allusion au film de Yórgos Lánthimos, ébouriffante chronique des mœurs de la cour d'Angleterre au début du 18è siècle, emmenée par trois actrices exceptionnelles Olivia Colman (et un  Oscar, un !), Rachel Weisz et la de plus en plus impressionnante Emma Stone.
Ce blog étant tout de même un petit peu pédé branché jeunes gens-finis-mais encore tout doux, je saluai récemment la réapparition, côté distribution masculine, de Nicholaaaaaaaaaaas Hoult (Lord Harley) tout en oubliant, ce que je répare illico, de signaler combien Joe Alwyn (déjà 28 ans, le bougre !) est affriolant en Samuel Masham.
Le film peut se regarder encore sur quelques grands écrans (il faut de l'espace pour l'admirer), et sortira en juin sur les supports domestiques.

Idem
Nicholas Hoult magnifié par ses pairs cacochymes



Ma vie avec John F.Donovan : plutôt une bonne surprise



Le gamin (Jacob Tremblay) est un peu moins insupportable que certains...
Je n'avais pas aimé Juste la fin du monde (déjà, l'emploi de "juste...", en début de phrase, ou placé n'importe comment en conversations mondaines me hérisse) après un bouleversant Mommy qui atteint au chef-d'oeuvre. J'étais donc sur mes gardes en entrant dans la salle (le Max Linder, je conseille, si vous habitez Paris), sachant que d'un tel phénomène, on peut s'attendre au meilleur comme au pire.
Ce film-là est très "américain", très différent de sa production précédente, en attendant que Xav (je l'appelle comme ça dans l'intimité) revienne en terrain (vraiment) gay pour Matt & Max, son prochain opus déjà en boîte (en clé numérique devais-je dire).
Avec Ma vie avec John F.Donovan, Dolan tient peut-être (enfin ?) son film maudit, puisque seule la France a eu, pour l'heure, le privilège de montrer à ses cinéphiles cette jolie histoire d'un homme qui se souvient de la relation épistolaire qu'il eut, enfant, avec l'acteur star de son feuilleton télévisé (on disait comme ça à l'époque) préféré.
Non, non, je sais ce que vous pensez : ici, pas de rencontre et de relation pédo-sexuelle à la Michael Jackson, et ce n'est pas ce qui motive le fait que le film peine à être vu partout dans le monde. Simplement, l'accouchement fut difficile, car, comme Dolan le disait il y a peu à l'hebdomadaire Télérama :  "Pour la première fois, tout a été pénible et problématique du début à la fin, du financement à la postproduction, et bien au-delà. Ce serait inélégant de citer précisément les gens qui ont posé problème, et je suis finalement fier du résultat, mais il a fallu faire des choix très difficiles. J'ai connu toutes les déceptions que je pouvais vivre, humainement et artistiquement. En passant à un budget important, à un tournage fragmenté, en anglais et sur deux continents, j'ai été confronté à ma propre ignorance, inexpérience, incompétence."
Surprenante preuve d'humilité - si l'on ne peut croire qu'il se dédouane -  de la part de quelqu'un que les jalou(x)(ses) du Marais (marigot ?) parisien et/ou cinématographique se plaisent à dépeindre en personnage prétentieux bouffi d'orgueil !
Car, quoi qu'il en dise, laborieusement monté et remonté, le film est plutôt une bonne surprise dont le  cinéaste trentenaire n'a pas à rougir.
Et puis, hein, la Susan Sarandon de Thelma et Louise en résurgence, merci M. Dolan !

Tournage de Matt & Max, le prochain Dolan. À Cannes ?



 *
Sinon, si ce n'est déjà fait, on voit d'urgence Green Book Sur les routes du Sud, de Peter Farelly, et, bien sûr, Grâce à Dieu, de François Ozon.
*

 Bonus :

Damian Hardung : voir tout là-haut.

jeudi 28 mars 2019

Le dépareillage : tout un art


Dépareillées, certes,
mais de vraies chaussettes !

Coming Out : sur les écrans français le 1er mai




Ce qui me donne l'occasion de rappeler le formidable travail de l'association Le Refuge.
Cliquez sur l'image ci-après et faites un don, même modeste :

À vos œufs : prêts ? Partez !

Le jeune Australien Will Connoly, 17 ans, connaît une notoriété planétaire depuis qu'il a écrasé un œuf sur le crâne d'un sénateur d'extrême droite de son pays qui tenait des propos islamophobes après l'attentat de Christchurch (Nouvelle Zélande).


Nicolas D.A, Eric Z., Marine LP, Dieudonné, Alain S., Renaud C. et consorts, attention à ce que vous éructez : ça peut donner des idées, d'autant que la France est la première productrice d’œufs en Europe !


Tache sur tache du plus bel effet
Selon France Info,  "l'adolescent juge que son geste "n’était pas la bonne chose à faire*" "Cependant, cet œuf a uni les gens, et de l’argent a été récolté, des dizaines de milliers de dollars ont été récoltés pour les victimes", nuance-t-il. Will Connolly devait être jugé, mais son avocat a annoncé, le 20 mars, qu'aucune charge n'avait été retenue contre son client. Entre-temps, des internautes avaient lancé une cagnotte sur le site Gofundme (en anglais)pour l'aider à payer les frais de justice. L'objectif de 50 000 dollars australiens (31 000 euros) a été dépassé et affichait quelque 79 000 dollars australiens (49 000 euros) lundi en fin d'après-midi. Une somme que Will Connolly va verser aux victimes des attentats de Christchurch." 

Capture d'écran. On peut voir l'entretien ici : clic
Je ne l'ai pas inséré car ça imposait de la pub.

Et pourquoi pas ? (ndr)


Tiens, et puisqu'on parle des populistes et autres fachos, on applaudit cette belle allégorie romaine, à quelques mètres du parlement, qui unit, sous les yeux d'un policier sans doute interloqué, Salvini à son (provisoirement) compère Di Maio : 

Luigi et Matteo : un couple sans doute éphémère

mercredi 27 mars 2019

Mis sous claies

C'est une photo d'Herbert List

Le bon choix


Au festival international de piano qui se déroule chaque été à La Roque d'Anthéron, en Provence, les pianistes viennent sur scène au petit matin pour choisir le piano sur lequel ils joueront lors du concert du soir.
Ci-dessus Nikolaï Lugansky teste quelques traits du troisième concerto de Rachmaninov.
Petite mise en doigts matinale, quoi.

Ci-dessous, deux autres grands pianistes choisissent leur piano : 

Alexandre Tharaud
Christian Zacharias
Photos Silvano

Ailleurs, si proche


Fils de

Paris Brosnan, fils de Pierce : "les chiens font pas des chats" (dicton populaire sans négation)

mardi 26 mars 2019

Tintin en chair et en os


Jean-Pierre Talbot incarna Tintin au cinéma dans Tintin et le mystère de la toison d'or de Jean-Jacques Vierne (1961), puis dans Tintin et les oranges bleues de Philippe Condroyer (1964).

Hergé-Hopper par Xavier Marabout


Xavier Marabout vit à Auray, en Bretagne, où l'on peut visiter sa propre galerie.
Il a signé en 2017 une série d'acryliques sur toiles où il place les héros d'Hergé dans le contexte des œuvres d'Edward Hopper.
Si Tintin, dans cette plaisante suite de tableaux, est souvent en compagnie de pulpeuses pin-up, on peut le soupçonner d'être bi (voir la revue qui traîne à ses pieds dans l'un des tableaux) ou, pour le moins, très "gay-friendly".


Sexy, le Tintin, non ?
Le bel indifférent ?

Est-il vraiment intéressé ?

La revue à ses pieds... tiens, tiens !

Toute la série de toiles en cliquant... ici

Flagrant délit

Art de rue, à Paris, Butte-aux-cailles.

lundi 25 mars 2019

Vertigo


Comme si c'était le moment de penser à ce genre de chose !

Per pranzo o cena ?*

C'est à Vienne (Autriche), Mariahilfer Straße, ja !
Ces derniers mois, l'art de vivre à l'italienne s'est installé en nos contrées,  où se développe un expansionnisme "gastronomique" qui offre, si je puis dire, le pire et le meilleur. 
Dans mon arrondissement parisien, qui n'est pas le plus "branché", le "Café de la mairie" a été rebaptisé "La piazza", et l'un des petits caboulots de la rue des commerces de bouche est devenu un "caffè" sans perdre pour autant sa clientèle de parigots bon teint.
Le "spritz", l'apéritif vénitien par excellence avant le déferlement des marées touristiques, colore d'orange la moindre terrasse, et, souvent, à des heures incongrues, la plupart du temps mal préparé : un cafetier, ravi de l'aubaine, m'a même confié que la limonade remplaçait avantageusement (tu parles !) le prosecco !
Pour la bouffe, c'est encore pire : on a vu fleurir tous azimuts, ici une "trattoria", là un "ristorante italiano", ailleurs une "osteria", ouverts pas des Auvergnats dont les ancêtres avaient pignon sur rue en matière de "bois et charbon". Un peu partout, des margoulins vous vendent des pâtes industrielles à prix d'or et font fortune avec leurs pizze, le mets le plus rentable qui soit, vous vendant au prix de la truffe (ah, les tagliatelles à la truffe du coin, en sauce achetée sous vide aux grossistes désormais "spécialisés", eux aussi !) ces produits que l'on peut se procurer dans la première supérette venue, ou que l'on dégustera, là-bas, à moitié prix, pour le moins.
Quant aux épiceries italiennes qui vous affichent le guanciale** à 35 € le kilogramme, elles naviguent elles aussi sur cette folie transalpine qui s'est emparée du quidam disposé à vider son portefeuille pour sacrifier à la mode.
Il y a, bien sûr, quelques enseignes authentiques qui ne vous prendront pas pour des "piccioni"***, et on attend l'arrivée, mi-avril, dans le Marais (oui, mes chéris !) du géant Eataly qui devrait satisfaire la boulimie des amateurs.
À quel prix ? 
J'y reviendrai.

* Pour déjeuner ou pour dîner ?
** charcuterie issue de la joue et de la bajoue du porc avec laquelle on fait notamment la pasta alla carbonara. Préparer celle-ci avec de la pancetta ou des "lardons" est considéré, chez nos voisins comme une hérésie. Outre les "carbonara", le guanciale permet de cuisiner l'authentique "amatriciana" dont j'ai déjà donné la recette ici. Donnez-vous un peu la peine de chercher sous libellé "gourmandises", non mais !
*** pigeons, té !

"Guanciale" que l'on a tranché avant de le détailler en "lardons".
+  J'ai trouvé la photo dans le blog d'Edda (une mine d'or !). 
Même si l'article est de 2013 (les prix ont bien changé !), cet ode au "guanciale" vous met l'eau à la bouche : slurp

C'est lundi, mon joli !


dimanche 24 mars 2019

Espèce d'acculé

Pedro Maia, garçon du Brésil, via Laurent de Red Mug etc.

Arguments publicitaires








Photo pour une ancienne publicité d'une célèbre marque de vêtements de sports appréciée des jeunes gens, notamment pour ses magasins très particuliers où officient, torses nus, des vendeurs très fouloulous.  








Cadeau : Vivaldi en Andalousie (et ce flûtiste !)



C'est Alberto Domínguez Gálvez qui tient ici la partie soliste de ce fameux Flautino Concerto du prêtre roux.
Un excellent musicien agréable à regarder de surcroît.
La vidéo a été captée dans le bel amphithéâtre du site archéologique d'Itàlica, en Andalousie.
Onze minutes pour enchanter notre dimanche.

Un déjeuner de printemps

Ici, avec deux ou trois vrais amis, ce serait parfait.

Je suis tout à la joie de penser que je vais pouvoir
entreprendre la remise en beautés de mon modeste balcon.
C'est un privilège que d'en pouvoir jouir à Paris où, je m'en souviens,
il y a quelques années, je devais ouvrir la fenêtre de ma chambre
sur cour, et m'étirer périlleusement pour vérifier l'état du ciel avant de sortir.
Pélargoniums et laurier rose ont résisté vaillamment à ce faux hiver.
Quant aux roses trémières, elles savent faire front à toutes intempéries et bientôt se
dresseront fièrement pour narguer ce Sacré-Cœur qui tente vainement de leur faire ombrage.
Le dimanche, quand le quartier fait la grasse matinée, je vais pouvoir  prendre mon petit déjeunerdans cet espace préservé.
Il faudra attendre, pour y dîner à deux, que les vacances d'été dépeuplent les alentours et que s'installe enfin cette éphémère douceur qui favorise les conciliabules presque chuchotés jusqu'à une heure avancée de la nuit.
Un palazzo vénitien apprêté pour un mariage - Darja Barannik


Eliott et Lucas, l'amour vainqueur

Lucas (Axel Auriant) et Eliott (Maxence Danet-Fauvel), Skam France