Là,
on est bien.
Silvano Mangana (nom de plume Louis Arjaillès). Maison de confiance depuis 2007.
"La gravité est le plaisir des sots"
mercredi 31 mai 2023
Jace Cameron, très "nature"
Jace Cameron (vu ici même en tenue de soirée : cliquez donc !) est avant tout musicien.
On peut l'écouter ici : clic
C'est inabouti, mais il y a quelques belles idées.
mardi 30 mai 2023
Cosima, "fille de" et "femme de"
Cosima Liszt-Von Bülow-Wagner |
Dans le Ludwig de Luchino Visconti, revu, magnifiquement restauré, sur la nécessaire Arte tout dernièrement, la divine Silvana Mangano (nous n'avons aucun lien de parenté, dois-je préciser) incarne Cosima Wagner, fille de Franz Liszt et de Marie d'Agoult. Cosima, qui devait son prénom au lac de Côme - elle naquit à Bellagio, où se déroule chaque année un Festival Liszt -, épousa tout d'abord le pianiste et chef d'orchestre Hans von Bülow, élève et ami de son père, qui lui présenta Richard Wagner sans se douter que celui-ci allait rapidement le pourvoir en cornes de belle taille. C'est Cosima qui entretint la flamme du défunt Wagner en tenant fermement la barre du Festival de Bayreuth, devenu lieu de culte pour les "wagnériens". Le festival perdura donc entre les mains d'une véritable dynastie (des " épouses, fils, petits-fils ou filles de (Twitter, au secours !) dont l'une des membres, Winifred, soutint avec conviction le parti nazi, au point, que très amie avec Hitler, coururent des rumeurs de mariage avec le Führer !
Après la guerre, interdiction fut signifiée à Winifred de diriger le festival. Elle en transmit la destinée à deux de ses fils.
Drôle de lignée, non ?
Silvano Mangana, "fils de" personne sans la moindre rancœur.
Louis II d Bavière (Helmut Berger) et Cosima Wagner (Silvana Mangano) dans le Ludwig de Visconti |
lundi 29 mai 2023
Jeanne du Barry, vite fait
La Comtesse et the king of France |
La Du Barry par Drouais, cherchez l'erreur ! |
Versailles, c'est chouette !
La musique est super.
Louis XV a l'accent américain.
Maïwenn joue bien, mais rien
à voir avec le portrait de la Du Barry.
Pierre Richard : on n'y croit pas, mais
Benjamin Lavernhe est là : heureusement !
J'ai bâillé plusieurs fois. Voilà voilà.
Et nous voici sans amant !
Lu au soleil
dimanche 28 mai 2023
Helmut Berger, l'ange pervers
Cliquer là-dessus !
* Il existe également un livre de 2015 :
Helmut Berger, Autoportrait (Séguier éd.), plus facile à trouver, à la Fnac, entre autres.
Murat
Jean-Louis Murat est mort jeudi dernier à l'âge de 71 ans.
Artiste discret, hors système, il détestait le compromis.
Cet Ange déchu hante encore les adolescents des années 90.
Ceux d'aujourd'hui n'auront aucun mal à s'y retrouver.
samedi 27 mai 2023
La solitude du blogueur de fond
Vieux jeunes : j'aime ! |
vendredi 26 mai 2023
Louis Partridge au Cap d'Antibes
jeudi 25 mai 2023
mercredi 24 mai 2023
Ramène ta fraise !
mardi 23 mai 2023
Tel qu'en lui-même
Ce n'est pas un "modèle", c'est une image de vie : un garçon à son réveil, auquel on a servi avec dévotion une tasse de café. On n'a pas jugé bon de retoucher la photo ; il y a tant de beauté ici, dans cette probable chambre d'étudiant aux murs fatigués et meurtris, que toute tentative de sublimer l'instant par quelque logiciel d'édition serait absolument vaine.
Cet ange est souverain, qui ne doit offrir ses lèvres qu'avec parcimonie.
Il faut l'admirer, l'aimer, et repartir sur la pointe des pieds.
"Sublime" : mieux qu'attendu
Il y a le ciel, le soleil, la mer. Et des ados qui ont la musique en commun. |
J'écrivais, il y a peu, que le titre de ce film n'était pas facile à porter. Je ne pouvais m'abstenir de le voir, cependant, tant le thème me paraissait en adéquation avec celui de ce journal : des anges, la mer, le soleil, la musique..., très Gay Cultes, en fait !
Le cinéma argentin est prolixe en matières de productions LGBT (etc.) : on en retient, par exemple, les œuvres de Marco Berger (Absent, Le colocataire...) qui n'est certes pas dénué de talent. Sa manière de filmer le corps masculin est très personnelle, celle de sonder la psychologie de ses personnages tout autant.
Il est évident que Sublime, de Mariano Biasin, avait tout pour me séduire : premiers émois amoureux, confusion des sentiments, bande d'ados de 16-17 ans et leur groupe rock me ramènent à mes jeunes années, tout y est ! Il m'est donc extrêmement difficile d'émettre un avis objectif, si ce n'est, en chipotant, pour dénoncer quelques longueurs et une intrigue parfois cousue de fil blanc. Mais, dans l'ensemble, c'est une bonne surprise : photo soignée, jeunes acteurs très bons (surtout le personnage principal), et belle histoire d'apprentissage avec quelques moments d'émotion.
Deux salles, seulement, à Paris, dont l'Espace St Michel où le public était essentiellement composé de messieurs d'un âge avancé. Le film ne devrait pas tenir l'affiche très longemps. Il faudra guetter la sortie DVD ou les plateformes.
Teo Inama, et Martin Miller |
Un dossier pédagogique intéressant est à lire ici : clic
lundi 22 mai 2023
Mon amant de Saint-Jean | Épisode 74 : "Ce n'est que le début."
Je donnais tout à Émile.
Sauf mes lèvres : un serment est un serment. Il essaya maintes fois de
m’embrasser, y compris par surprise. Je le repoussais alors d’une tendre
fermeté. Une fois rhabillé, il se recroquevillait dans l’encoignure de la
fenêtre et se renfrognait. Il boudait, et je trouvais cela charmant. Il
m’aimait. En mai, au creux du nid d’amour des Nathanaël, nous fîmes plus d’une
fois ce qui nous plaisait tant. Quand Marcel m’en donnait la clé, il disait
« Jouissez, mes petits, jouissez, mais discrètement : le parquet
craque, le lit grince, les voisins ont l’ouïe fine. Malgré les sourires de
convenance, je n’ai pas confiance. La délation est tristement dans les mœurs de
nos concitoyens. Un faux pas, et voilà mon paternel prévenu. »
Alors, nous faisions l’amour précautionneusement, étouffant les ultimes râles
d’une main plaquée sur la bouche, que nous gardions ainsi un moment, tant le
fou-rire, inévitablement, nous gagnait.
Le dernier samedi de ce même mois, de
mai, j’allai écouter Pierre Bloch qui jouait au Conservatoire. La solennité de
ce que l’on appelait pompeusement « auditorium » m’impressionna. Dans
le même temps, on allait remettre les prix qui sanctionnaient une année
d’étude. Les parents de Pierre étaient là, que je saluai rapidement. Je ne
connaissais pas son père, un homme de grande taille, d’aspect bienveillant. Il y
avait de la douceur dans son regard, et un voile de mélancolie qui me le rendit
immédiatement aimable. Mis à part les jeux d’orgue que j’allais entendre
quelquefois avec Émile, c’était mon premier concert. La classe de violon était
très fréquentée, ce qui me valut d’entendre de nombreux jeunes musiciens, dont
une jolie fille très adroite, coiffée à la Danièle Darrieux, qui joua, je
crois, une partita de Bach. J’étais à mon aise, maintenant, avec ce compositeur
que mon amoureux montpelliérain m’avait fait découvrir. Bloch se produisit en
dernier lieu. C’était le meilleur, que justifiait sa place dans le
programme. D’un air grave, il vint se placer à l’avant-scène. Je vis ses mains
trembler avant de se saisir de l’instrument. Je sus, à cet instant, ce que
voulait dire le mot « trac ». Je lui envoyai mes pensées les plus
encourageantes. Je crois que j’étais plus ému que lui. Je retins mon souffle
jusqu’aux premières notes. Celles qui suivirent m’indiquèrent qu’il avait
vaincu toutes ses craintes. Il s’était presque instantanément affirmé, oubliant
le monde extérieur, pénétrait au cœur de la musique. Il y a peu de temps, du tréfonds
de ma mémoire, est remontée la pièce qu’il joua ce jour-là. J’en avais retenu
le thème principal, une simple mélodie qui, par la suite, se fond dans un
torrent en jaillissements d’écume, passage qu’il exécuta avec une étonnante
virtuosité pour son jeune âge. Chez mon disquaire, auquel, sans craindre le
ridicule, je fredonnai les quelques notes du début, j’en retrouvai l’origine,
une œuvre de Pablo Sarasate intitulée Les Adieux, dont j’ai acquis l'enregistrement de Yehudi Menuhin.
Mon tourne-disque le joue pendant que j’écris ces lignes. Pierre Bloch m’apparaît,
pâle, concentré, brillant, musique. Il obtint le premier prix, distançant ses
camarades de plusieurs longueurs, excepté la jeune fille dont la coupe de
cheveux était calquée sur celle de la grande vedette de cinéma en vogue à l’époque,
qui obtint un deuxième prix. Je me souviens douloureusement que Pierre, dans
les coulisses, encore ému et fier de la récompense obtenue, avait croisé un
camarade auquel on avait attribué un deuxième accessit. Le garçon l’avait
toisé, ivre de haine : « Bloch, en Allemagne, on ne t’aurait même pas
laissé participer. Il vous faut tout, à vous autres ! » Mon ami m’avait
confié ces propos, sans se départir de ce flegme qui le caractérisait, sans que
la moindre larme perle au bord de ses yeux noirs. Comme j’en frissonnai de
dégoût, il dit, prophétique : « Ce n’est rien, Claude, ce n’est que le début. Ils
iront beaucoup plus loin. »
À suivre
© Louis Arjaillès - Gay Cultes 2022-2023
Épisodes précédents : cliquer
Si vous êtes perdu(e) : clic
dimanche 21 mai 2023
Beauté divine
Et c'est le temps qui court...
Rachmaninov n'avait pas attendu Barry Manilow, Donna Summer, voire Alain Chamfort (d'où mon titre) pour ces improvisations sur ce thème de Chopin transmises ici par le grand Daniil Trifonov. Ça relativise tout le reste :
Joie de vivre
L'aperitivo
En France, on appelle ça, vilainement, "apéritif dînatoire".
Chez nos voisins italiens, on se contente du terme "aperitivo", car, le plus souvent, un buffet généreux attend l'assoiffé qui aura à s'acquitter seulement du prix de la boisson avant de se sustenter. Les jeunes gens à faibles moyens pécuniaires en font leur dîner dans une ambiance festive, comme, ci-dessous, Piazza Trilussa dans le Trastevere romain.
"Aperitivo" à l'italienne : j'avais fait cette photo lors d'un séjour à Rome en 2016 |
samedi 20 mai 2023
Fée du logis
©Gerard Urbano photographié par Walter Jenkel en 2015 |
Helmut Berger en Louis II de Bavière : le rôle de sa vie
Louis II finit ses jours, reclus dans son château fantasmagorique, entouré de ses valets-amants. |
Le destin tragique du "roi fou" exigeait un film d'une longueur peu "commerciale", et c'est ainsi que l'on put voir des versions amputées de 25 minutes au bas mot, ou, pire, on débita le métrage en épisodes pour la télévision !
C'est notamment grâce à la pugnacité de la productrice et cinéaste Véra Belmont (Rouge baiser, Marquise, Survivre avec les loups, Le secret de mon père) que fut effectué le montage de ce qui est donné aujourd'hui comme étant la version intégrale, soit une durée de 3 heures et 47 minutes.
Véra Belmont avait demandé à visionner des "rushes" inexploités qui se révélèrent indispensables à la compréhension du film et qui, de plus, donnaient toute sa valeur à l'interprétation de Romy Schneider qui retrouvait pour l'occasion son rôle de Sissi, mais cette fois sous un angle plus fidèle à la vérité historique.
En France, un DVD "version intégrale" existe chez Studio Canal. On peut également le louer ou l'acheter en VOD sur My Canal ou Univers Ciné.
Dans le film de Visconti, l'identité sexuelle du roi de Bavière est une composante essentielle.
On y remarquera le beau Marc Porel, fauché depuis en pleine jeunesse, en "amant-cerbère" du souverain reclus.
Visconti, Romy et Helmut Berger sur le tournage. J'ai acheté cette photo à Rome. |
Marc Porel dans Ludwig, en amant-cerbère |