Le journal quotidien - non hétérophobe - de
Silvano Mangana (nom de plume Louis Arjaillès). Maison de confiance depuis 2007.
Photo en-tête Mina Nakamura

"La gravité est le plaisir des sots"
(Alexandre Vialatte)


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dimanche 2 novembre 2025

Triste anniversaire

Letizia Battaglia | Pasolini a Milano 1972

Dans la nuit du 1er au 2 novembre 1975, Pier Paolo Pasolini l'écrivain, poète et cinéaste, figure intellectuelle dérangeante(Nouvelle fenêtre) de l'Italie des "années de plomb" est assassiné à Ostia, un quartier de Rome sur la côte. Selon la version officielle, il est tué par un jeune prostitué de 17 ans, dit "la Grenouille", qui accusait Pasolini de tentative de viol. En première instance, il est condamné pour homicide en concours avec des inconnus, mais il devient l'unique coupable en appel. 
Depuis 1975, les motifs de ce crime ont fait l'objet de multiples supputations, la thèse du prétendu viol n'ayant convaincu personne.
Aux dernières nouvelles (2023), la mafia romaine est mise en cause.
Le meurtre de Pasolini pourrait être lié au vol des pellicules originales de certaines scènes de son dernier film, Salo ou les 120 journées de Sodome. Un film auquel il tenait tant qu'il se serait rendu à Ostia pour récupérer ses bobines. Il s'agirait donc d'un meurtre prémédité.

Ci-après, l'émission Hors Champs de France Culture intitulée Un peu de Pasolini en nous (2015, épisode 5).
Avec interventions de 
René de Ceccatty, auteur, éditeur au Seuil, Hervé Joubert-Laurencin, professeur d’esthétique et d’histoire du cinéma à Paris X, Bertrand Bonello, cinéaste, Stanislas Nordey, comédien et metteur en scène français, Arnaud Meunier Pier Paolo Pasolini, cinéaste italien, lui-même.

lundi 16 juin 2025

Pasolini, "l'ultima cena" *



Lors d'un séjour à Rome, je m'étais fait un devoir de faire un pèlerinage pasolinien qui me conduisit jusqu'à cette trattoria dans laquelle dîna le poète et cinéaste. Pasolini se rendit ensuite dans le quartier de Termini où il leva un "ragazzo di vità", Giuseppe (Pino) Pelosi. On sait ce qu'il advint ensuite : l'assassinat de Pasolini à Ostie dans la nuit du 1ᵉʳ au 2 novembre 1975.
Apprenant cette tragédie, l'aubergiste décida de ne pas encaisser le chèque de Pasolini et de l'encadrer en guise d'hommage à son fidèle client.
Le cadre contenant la "relique" figure toujours en bonne place dans ce restaurant qui propose une authentique cuisine romaine des plus savoureuses.


Pommidoro est situé 
Piazza Dei Sanniti 44/46
,
dans le quartier de San Lorenzo, fréquenté
par la jeunesse étudiante : les prix sont beaucoup
plus abordables que dans le centre historique.

 * Le dernier dîner.

Nota bene
C'est pour moi douloureux, mais il est raisonnable d'attendre janvier 2026 pour se rendre à Rome. Nous sommes en plein "jubilé", qui attire une foule de visiteurs qui accroit d'importance l'affluence dans la Ville Éternelle.

jeudi 13 mars 2025

Pasolini, Saint et martyr, par Bruce LaBruce

 Saint Pasolini, né en 1922 et mort en 1975 à l'âge de 53 ans. Le génie, poète, philosophe, réalisateur de cinéma, écrivain et intellectuel est l'un des grands martyrs du 20ᵉ siècle dont la mort, un assassinat politique probable déguisé en [relation tarifée ayant mal tourné]*, reste à ce jour aussi sombre que l'assassinat de JFK. Son film énormément controversé, Salo, ou les 120 journées de Sodome (1975), une critique sauvage du fascisme et de la bourgeoisie, aux images sexuelles choquantes et violentes, est sorti trois semaines après sa mort. Au moment de sa mort, il travaillait sur un roman postmoderne appelé Petrolio, à propos d'un cadre pétrolier nommé Carlo qui connaît une profonde séparation de personnalité, d'un côté un marchand de pouvoir impitoyable, de l'autre côté vivant uniquement pour satisfaire ses plaisirs charnels. Il développe également la capacité de changer à volonté pour devenir une femme. Il avait aussi prévu d'en faire un film ! Il avait l'intention de transformer le roman en film. Je pense qu'on peut dire sans risque que Pasolini était un homosexuel qui aimait les femmes — une bonne règle pour les homosexuels de s'en souvenir — je l'ai gardé à l'esprit quand j'ai fait « Le Visiteur », ma réinvention de Teorema de Pasolini), pour preuve, ses relations d'amour platonique avec la grande Anna Magnani, qui a joué dans son film Mamma Roma (1962), et avec la grande chanteuse d'opéra Maria Callas, qui a joué dans son film Medea (1969). (Note : Dans Le Visiteur, la fille est jouée par l'artiste transmasculin Ray Filar)
Buce LaBruce
*J'ai retraduit.

De quels chefs-d'œuvre avons-nous été privés quand il a été sacrifié !
Avec sa grande amie Maria Callas
Avec LA Magnani

jeudi 5 septembre 2024

Pasolini, tricheur !

 

Comme l'atteste la plaque (de marbre, bien sûr !), Pier Paolo Pasolini a regardé Il Padrino (Le Parrain) de Coppola dans ce cinéma de Carrare en 1973 et n'a pas payé son billet.

lundi 4 décembre 2023

La "Diva assoluta" et Pier Paolo, une amitié

Pier Paolo Pasolini avec Maria Callas à Caserta Vecchia
lors du tournage du film de Pasolini Il Decameron, 1971 © Mario Tursi


samedi 19 septembre 2020

Christique (2) : la mort d'Enrique

Enrique Izaroqui, le Christ inoubliable de Pasolini

Douloureuse coïncidence :  je faisais jeudi dernier référence à L'évangile selon Saint-Matthieu de Pier Paolo Pasolini. (ici)Or j'ai appris hier la mort d'Enrique Irazoqui, que PPP avait choisi pour interpréter le rôle du Christ : acteur non professionnel ( il était étudiant à l'époque), Izaroqui est certainement le plus "vraisemblable" Jésus Christ de l'histoire du cinéma. Pour les suppléments du DVD de l'Evangile..., l'excellent éditeur Carlotta Films avait rencontré l'acteur à Cadaquès en 2003, document qui vient d'être mis en accès libre ici : cliquer

Avec Pasolini sur le tournage 

Photos Cineteca di Bologna


jeudi 2 mai 2019

Pier Paolo in Trastevere

Pasolini dans un "vicolo" du Trastevere-1953

Via Trastevereapp.com
Si vous aimez Rome, faites
un détour par ce site : cliquez

mercredi 4 avril 2018

Troublant

Herbert List : Pier Paolo Pasolini, 1953
À la fenêtre, derrière lui, un joyeux ragazzo.
Grande photo.

lundi 9 octobre 2017

Jeu cinéma : la solution

Je suis fier de mes lecteurs, que je félicite.
Vous fûtes nombreux à identifier Teorema/Théorème le film de Pasolini à travers cette scène de lévitation, là où l'un d'entre vous, tout de même, a cru reconnaître un extrait de Monthy Pithon la vie de Brian : inexact, mais merci à lui de m'avoir déridé.


Très belle affiche d'époque, explicite :




Quant au synopsis, écoutons ce qu'en disait Guy Bedos après une diffusion à la télévision ; ça vaut son pesant de rigatoni :


vendredi 21 juillet 2017

Pino Pelosi est mort

Pelosi, meurtrier "désigné" ou "présumé" de Pier Paolo Pasolini, est mort dans la nuit de mercredi à jeudi.
Le mystère autour de la mort de Pier Paolo Pasolini est toujours aussi épais,l’hypothèse la plus sérieuse expliquant sa mort concerne le livre « Pétrole » que Pasolini était en train de préparer, et qui devait révéler une thèse sur la mort d’Enrico Mattei (responsable de l’ENI groupe nationalisé du pétrole italien) le 27 octobre 1962 mettant en cause la Démocratie chrétienne, des groupes pétroliers, la CIA et la mafia. Un autre journaliste voulant révéler aussi cette affaire a été tué. Les services secrets du Vatican ont également été évoqués.
On réécoutera avec intérêt l'émission de Patrick Pesnot sur France Inter en 2011, toujours en ligne ici : clic

Le  cadavre de Pasolini sur la plage d'Ostia



Pelosi lors de la reconstitution du meurtre
[Pino Pelosi, condamné pour le meurtre en 1975 du poète et cinéaste italien Pier Paolo Pasolini, est décédé dans la nuit de mercredi à jeudi d'un cancer, emportant ses secrets avec lui, ont annoncé les médias italiens.
Pino Pelosi, un voyou prostitué âgé à l'époque de 17 ans, que Pasolini avait conduit sur la plage d'Ostie, près de Rome, dans la nuit du 2 novembre 1975 quand il fut assassiné, a longtemps déclaré avoir agi seul pour se défendre d'une tentative de viol de la part du réalisateur de 53 ans.
Il avait été condamné à 9 ans de prison, une peine confirmée en 1979 par la Cour de cassation.
Mais pour beaucoup, le jeune homme n'aurait été que l'instrument d'un complot ourdi par des fascistes, voire par des dirigeants politiques de la Démocratie chrétienne gênés par les textes assassins de cet intellectuel marxiste atypique, éclectique et subversif.
Il y a une douzaine d'années, Pino Pelosi avait évoqué dans une interview télévisée la présence de deux autres personnes au moment des faits, expliquant n'avoir pas parlé plus tôt par peur de représailles.
"Pino Pelosi n'a jamais voulu donner la moindre contribution à la possibilité de reconstruire la vérité sur la mort de Pier Paolo Pasolini. Il a emporté malheureusement avec lui les secrets qu'il était seul à connaître", a réagi Nino Marazzita, avocat de la famille du cinéaste, cité par l'agence AGI.
"Pino Pelosi était la seule personne qui aurait pu faire la lumière sur la mort de Pier Paolo Pasolini. Avec sa mort, il ne nous reste que les résultats des examens scientifiques", a déclaré Stefano Maccioni, l'avocat d'un cousin du cinéaste, selon la même source.
Pino Pelosi avait affirmé qu'il venait de sortir de l'Alfa Romeo du réalisateur quand "au moins six personnes" sont arrivées à bord de deux voitures et une moto. Il faisait nuit, il n'a pas vu leurs visages.
"Deux personnes ont pris Pasolini et l'ont tiré hors de l'habitacle. Elles l'ont frappé à coups de bâtons" avant de lui rouler dessus avec une Alfa semblable à la sienne, avait raconté Pino Pelosi, dit "La Grenouille".
Selon la presse, ce récit pourrait être appuyé par le fait que des traces ADN appartenant à au moins trois personnes différentes ont été relevées sur les vêtements de Pasolini, même s'il n'est pas certain que les éventuels suspects puissent être identifiés.
Le mystère reste entier 42 ans plus tard: l'agence AGI rappelle que Pino Pelosi avait été condamné en première instance pour homicide "en concours avec des inconnus", avant sa condamnation définitive comme unique coupable.
"Trop de choses ne coïncidaient pas: l'agression bestiale d'un homme athlétique et entraîné comme Pasolini de la part d'un chétif "Pino la grenouille" semblait invraisemblable", ajoute l'agence.

dimanche 28 février 2016

Voyage à Rome


Corot : Trinita dei Monti depuis la Villa Médicis


C'est pour la sixième fois que j'entre dans la ville éternelle, et pourtant mon cœur s'est profondément agité.
C'est un usage immémorial parmi les gens affectés d'être émus en arrivant à Rome, et j'ai presque honte de ce que je viens d'écrire.
Stendhal, Promenades dans Rome.




Surtout pas d'affectation, et ce séjour ne sera pas "romantique", et encore moins catholique.
Je n'ai jamais abordé Rome de manière identique, et je sais qu'il en sera de même cette fois, où je m'en vais chercher une ville encore différente, entraperçue l'an dernier lors d'une incursion dans un quartier encore préservé, "pauvre" - même si la Via del Pigneto s'anime à présent, la nuit venue, des verres entrechoqués et des conversations enfumées d'une jeunesse "branchée", un peu comme dans certains "spots" parisiens.
C'est le quartier populaire, vers la froide Via Prenestina, qui servit de toile de fond à Accatone, le film fiévreux de Pasolini , et je comprends enfin aujourd'hui pourquoi mon compagnon de voyage m'y mena, même si le but du trajet se trouvait être un restaurant qui flatte les papilles d'une clientèle locale en mode "hipster" (ah, ces anglicismes, dont il faudrait trouver des équivalences qui nécessiteraient de longues phrases sur le mode littéraire !).
Le dernier chèque de PPP pour son dernier repas
Cette fois, c'est dans la simple trattoria proche de San Lorenzo où Pier Paolo prit sa dernière "cena" avec Ninetto Davoli que j'irai rassasier mon appétit de cuisine romaine, dont on me dit qu'en cet endroit elle est aussi savoureuse qu'authentique.
Pas de musées cette fois, mais simplement, si le temps le permet, des déambulations solitaires, le nez au vent, en pèlerinage païen, hormis une visite à San Sebastiano (dont je parlais récemment), si tant est que cette incursion en lieux saints soit dénuée d'arrière-pensées peu  compatibles avec le dogme.
Pas de Campo de' Fiori, pas de Piazza Navona, mais quelques menus plaisirs, tout de même, comme ce chocolat chaud de Sicile près du Théâtre de l'Opera ou, peut-être, encore, un "gelato" dans la ruelle, non loin de la Fontaine de Trevi... que j'éviterai soigneusement.



"Ragazzi di vita" au temps d'Accatone, mais on ne peut plus se baigner dans les eaux polluées du Tibre

Je pars demain matin.
Je publierai vos commentaires de la semaine en rentrant (j'ai programmé quelques images ou des rediff' pour faire patienter mes lecteurs) car mes outils informatiques restent à Paris.