Je reviens vers vous (l'expression la plus idiote de l'actuelle décennie !) samedi ou dimanche prochain.
Dix ans de Gay Cultes, voyez la colonne de droite sous le libellé "Tout Gay Cultes" : il y a de quoi lire, regarder, s'émouvoir, s'énerver, s'ex...... .
J'ai cessé définitivement le 9 novembre 2017
Je vous
confie quelques
anges pour la semaine.
Prenez-en bien soin, merci.
J'aime bien ce garçon qui n'est pas un imbécile, loin de là.
Mais pourquoi enfourche-t-il le canasson de bataille confraternel qui consiste à terminer toute question par un "quoi" d'une trivialité encore plus insupportable venant de lui ?
Ainsi, s'entretenant l'autre matin sur France Inter avec la grande Joan Baez, on l'entendit interroger :
Il est vrai qu'un "que voyez-vous ?" semblerait tellement vieux-jeu par les temps qui s'essoufflent...
Alors, un "qu'est-ce ?", n'est-ce-pas...
Ces amertumes ravalées, force m'est de reconnaître l'extrême intelligence de ces entretiens du matin où l'homme fait preuve d'une qualité rarissime dans sa profession : il sait écouter.
Ainsi, grâce à cela, on a pris un vif intérêt à l'émission du dernier vendredi, où l'invité n'était autre que l'acteur franco-américain Timothée Chalamet, nouvelle icône gay (hétéro, non ?) grâce au film dont on n'ose plus dire le nom (appelez-le comme vous voulez !) tant le sujet est battu et rebattu au point qu'on a l'impression de l'avoir vu et revu avant même sa sortie, mercredi prochain.
C'est à Rome que je le verrai : doublé en italien, et pourquoi pas ?
Vénéré de nos jours en Italie comme chanteur-poète majeur, Fabrizio de Andrè (1940-1999), anarchiste convaincu, influencé, disait-il, par Brassens ou Bob Dylan, lutta toute sa vie, à travers ses œuvres, pour combattre toutes les exclusions.
Avec la magnifique chanson Andrea, il chante la douleur d'un garçon qui a perdu son Ami soldat à la guerre, tué dans les montagnes du Trentin lors de la "grande" guerre.
Cette chanson courageuse, l'une des rares à célébrer une relation amoureuse entre hommes dans un pays réputé très homophobe, a finalement trouvé un public sur YouTube où le nombre de "vues" et les témoignages émus lui rendent justice.
La sincérité finit toujours par emporter l'adhésion.
Voici une traduction quelque peu approximative de ce très beau texte qui se réfère sans doute, donc, à la guerre des Alpes 1915-18 (l'Italie avait déclaré la guerre à l'empire austro-hongrois) qui fit environ 140 000 victimes, en particulier autour de la montagne appelée Cima Palon
(Monte Pasubio).
Andrea s'est perdu, s'est perdu et ne sait pas revenir
Andrea avait un amour
Boucles noires
Andrea avait une douleur
Boucles noires.
Il était écrit sur la feuille qu'il était mort
sous les drapeaux
C'était écrit, la signature était en or,
une signature de roi
Tué dans les montagnes
de Trente
par la mitraille.
Yeux couleur forêt
paysan du royaume
profil français
yeux couleur forêt
soldat du royaume
profil français
Andrea a perdu, perdu l'amour
la perle la plus rare
Andrea a dans la bouche, dans la bouche une douleur
la perle la plus sombre.
Andrea cueillait, recueillait des violettes
au bord du puits
Andrea jetait les boucles noires
dans le cercle du puits
le seau lui dit, lui dit "Monsieur,
le puits est profond
il a plus de fond que le fond des yeux
de la nuit des larmes".
Lui répondit "il suffit, il suffit qu'il soit plus profond que moi".
(Andrea est l'une des chansons de l'album Rimini (1978)
Un ami italien me fait découvrir cette chanson et cet artiste, Enzo Carella, décédé en 2017.
Le Parisien d'adoption - si tant est que Paris vous "adopte" - que je suis et qui aime tant l'Italie, ne pouvait qu'être sensible à une chanson italienne qui évoque Paris :
Sto più grave di Parigi sotto i grigi cieli
Con te non si può
Voglio bere un goccio
Far la fine d 'uno straccio
Io faccio il pazzo Brucio
Parigi per te lo faccio il pazzo
Ma tu non bruci per me
Poi con il frac mi metto in coda tra due ali di follia
Il rnio cuore è fuori moda Non sei più la festa mia
Mai più ti farò sviolinate e ci sto male
Giuro che non vale Mai più
Non si può Ogni primo amore è dolce e non si morde mai lo faccio il pazzo Brucio
Parigi per te Io faccio il pazzo
Ma tu non bruci per me
Tu incidente sull'amore Caso dalla mia follia
Non sei più la festa mia
Vesto in grigio senza te.
Mathieu Riboulet - Photo de Renaud Monfourny, je crois.
L'écrivain Mathieu Riboulet est mort le lundi 5 février. C'est un billet du trop rare Celeos (Véhèmes) qui me l'a appris hier. J'ai aussitôt téléphoné à une amie comédienne de très grand talent qui le connaissait et m'en avait longuement parlé lors d'un déjeuner d'hiver, de ceux qui vous réchauffent le cœur, où l'on parle de nos passions, de nos engouements, où l'on se recommande tel ou tel ouvrage, rares et vrais moments de partage.
Publié par les très exigeantes éditions Verdier, c'est le récit Les œuvres de miséricorde que je me procurai après cette conversation, pour recevoir l'une de ces gifles littéraires qui vous font hésiter - si ce n'est renoncer - à reprendre la plume, une langue mordante, sèche, tranchante comme une lame acérée, mais poétique aussi.
À mon amie, hier, je citai cette phrase du disparu que j'avais découverte, peu avant, sur le site du journal La Montagne : "Je suis désormais, comme nombre d'entre nous, très au-delà de l'accablement en ce qui concerne notre époque".
Elle me répondit, riant à demi : tout le monde n'a pas la chance de savoir, comme toi, user de simulacres pour survivre dans cette époque.
J'ai compris qu'il lui arrivait encore de parcourir ces pages.
* L'amant des morts est le titre d'un roman de Mathieu Riboulet publié également par les éditions Verdier.
C'est fou, ce pourrait être ma chambre-à-coucher :
les murs blancs, les appliques, le couvre-lit tout aussi immaculé,
l'armoire-dressing...
Las, manque l'essentiel.
La chanson de Sufjan Stevens, extraite de la bande originale du film,
n'est pas faite pour calmer nos impatiences.
Apparemment, le réalisateur a transporté sa caméra jusqu'au Musée archéologique de Naples.
Il ne s'agit pas, ici, du footballeur cité ci-dessous.
On voit actuellement à la télé(sans)vision, le footballeur Antoine Griezmann en vedette d'une publicité pour une célèbre marque de rasoirs et de produits de rasage.
On trouve même dans le commerce un coffret "édition limitée Griezmann".
Si le suivisme est le même que pour les coupes de cheveux (folkloriques, souvent !), on va assister à une baisse sensible du nombre de jeunes barbus dans nos contrées.
Vive le foot !
Ou presque.