Débarrassons-nous du désagréable : les bleus, le front, le crâne, le nez, ces petites choses sont en voie de rétablissement, grâce à vos vœux sans nul doute.
Dimanche matin, une douce amie, infirmière de son état est venue en découdre. Entre ses mains expertes, les fils se sont défilés. Assis dans le canapé, j'eus l'impression d'être chez le coiffeur. Ce fut beaucoup moins désagréable que la séance de couture aux urgences huit jours auparavant.
Mon emménagement, jeudi dernier, s'est passé avec la sérénité supposément requise (c'est moi qui l'avais requise, peine perdue !) : nuit sans sommeil, et sur le pied de guerre à l'aube.
Me voici dans mon nouvel appartement parisien ; je n'écris pas "installé", car je suis entouré de cartons difficiles à déplacer pour un Silvano encore handicapé : Saint Arnica, priez pour nous !
Après mon "frère" grec, constamment présent à mes côtés depuis l'accident, c'est mon ami, mon fils, celui qui n'aime pas qu'on me fasse des misères, qui va prendre la relève. L'ami grec étant parti au pays des Hellènes (et les garçons ?) - quoi de plus normal ? - le petit, rompu aux disciplines sportives, va pouvoir faire usage à bon escient de sa jeune musculature.
Hier soir, il a découvert mon nouveau home. J'eusse préféré un nouvel homme, mais il n'y a pas... urgence.
Aperitivo sur le balcon et couscous chez les Kabyles du dessous, où se presse en terrasse chaque soir une clientèle variée (oui !), dont quelques jeunes gens en empathie, si vous voyez ce que j'entends par là.
On a un peu exagéré : après le Cognac offert par le maître de céans, qui m'a déjà adopté - je le mérite, il est vrai ! - nous retournâmes sur le balcon (une loggia, dira-t-on snobément) pour du limoncello. Deux fois (ou trois ?), et nous nous grisâmes de diverses fadaises échangées.
Après une ronronnante nuit, je me réveillai vers les huit heures pour me rendre compte qu'il n'y avait... plus le moindre courant électrique dans la maison !
Je réglai - fébrilement, disons-le - le problème en deux heures éprouvantes, tant les "musiques" d'attente du fournisseur et d'Enedis, sont de nature à vous mettre les nerfs au bord de la crise, comme le dit l'ami Pedro.
À onze heures, je pus enfin faire mon premier café en chantant à gorge déployée l’Alléluia de Vivaldi.
Sortant prendre un air vivifiant bien qu'un tantinet pollué, je constatai avec plaisir que je retrouve un rythme de déplacement pédestre à peu près normal.
Vous imaginerez peut-être ma joie d'enfin pouvoir faire le tour du dizuitiaime en oubliant plaies et bosses.
Mais, tout de même, pour écrire de manière un peu moins littéraire, quelle fucking année 2020 !
Silvano
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Ce que je vois depuis mon salon après le dernier limoncello, d'où la netteté. Mais ça calme ! |
Rédigé mercredi à onze heures vingt du soir en écoutant l'intégrale des Sonates de
Beethoven par
Claudio Arrau sur Youteub (au point où j'en suis...).
Allez écouter ça, c'est mieux que très bien :
cliquer, svp.