Merci au lecteur qui, en commentaire d'un récent billet, a rappelé Matt Dillon à mon bon souvenir. La photo ci-dessus provient du film Rumble Fish (titre français Rusty James) de Francis Coppola (1983) avec lequel il tourna, la même année, Outsiders qui fut l'objet d'un billet ici-même. Dillon poursuit une carrière où se côtoient le pire et le meilleur. Pour le meilleur, on retiendra Drugstore Cow-Boy de Gus Van Sant en 1989 et, tout récemment, The House that Jack Built de Lars von Trier (2018) malgré quelques scènes d'une violence insoutenable pour un garçon sensible comme moi. Mais ce n'est pas la première fois que Von Trier me fait le coup : je n'ai jamais pu regarder jusqu'au bout Dancer in the dark dans lequel Björk est époustouflante !
Pour adoucir le propos, quittons ce billet sur une photo tirée d'Outsiders, où Matt est entouré d'une bande de loulous tout à fait Gay Cultes compatible, où l'on reconnaîtra entre autres Tom Cruise, Rob Lowe, Emilio Estebez et Patrick Swayze :
Mon activité professionnelle étant ce qu'elle est, j'ai beaucoup de problèmes à résoudre en cette fin de semaine très particulière.
Je vais être très (trop ?) disponible pour m'adonner aux joies du confinement, dont celle de garder ouvert ce journal, où, comme d'habitude (tiens, ça ferait un bon titre de chanson !), je vais persévérer dans la bonne humeur. Il y a de tragiques événements, que les médias suivent de près, suscitant des réactions auxquelles je n'ajouterai pas ma réflexion : ce journal doit nous consoler des aléas de la période. Je reviens tout de suite.
Depuis ma petite enfance, cette œuvre m'est indispensable.
Surtout par cet immense interprète. Au point, à 6:04 ou à 11:30 d'entrer en transes. (YouTube me suggère, pendant l'écoute, d'écouter "Pour Elise" de Beethoven par Lang Lang. Non, merci.)
Vous l'avez peut-être découvert il y a peu, ici-même, à la conquête du Graal (cliquer). Vous verrez vendredi que l'aimable Juani Zalazar a plus d'un tour dans son sac. Pour patienter :
* Référence au chef-d'œuvre interprété par Henri Salvador mais aussi au film de Jaoui/Bacri Le goût des autres. Cinéphiles et mélomanes auront tilté immédiatement.
Les "rugbymen" se débrouillent comme il peuvent : " Un arrêté préfectoral interdit l’accès aux vestiaires des clubs de sport. Alors voilà, on respecte l'arrêté... "
Incroyable Daniil Trifonov qui sublime, s'il était encore possible, cette 4è Etude Transcendante de Franz Liszt, la bien nommée, dite Mazeppa ! J'en étais resté à Claudio Arrau dont c'est le sommet de la discographie. Trifonov réussit à m'en soustraire.
Ce qui n'est pas rien.
Mazeppa aux Loups,1826 - Horace Vernet
Le poème romantique de Lord Byron inspira Franz Liszt et, entre autres, les peintres Horace Vernet (ci-dessus) et Théodore Géricault :
Le nuit prochaine, retour à l'heure d'hiver. D'aucuns se réjouissent de gagner une heure de sommeil. Outre ce dérisoire avantage, et n'en déplaise aux partisans - majoritaires selon les sondages - de l'heure d'été, et bien que n'en retirant aucun bénéfice personnel, je suis pour le maintien de l'heure d'hiver tout au long de l'année, sachant à quel point le manque de lumière naturelle est un facteur de stress, notamment pour les enfants obligés de se rendre nuitamment à l'école. Le principal argument "pro-heure d'été" avancé par les sondés est la possibilité de prolonger tard dans la soirée leurs agapes apéritives. Scientifique ! Ou égoïste. La crise sanitaire a mis en veilleuse les débats sur le changement d'heure : peut-être l'occasion, en temps voulu, de faire œuvre de pédagogie. Pour l'heure (!), ce rendez-vous annuel me donne l'occasion d'offrir ces belles photos du très fouloulesque Lucas Queiroz photographié par Karl Simone. Ah, prolonger d'une heure une nuit en pareille compagnie, le rêve !
J'écoutais hier soir dans un Paris sous black-out la fameuse version du poème de Goethe mise en musique par Franz Schubert interprétée par Dietrich Fischer-Dieskau accompagné par Gerald Moore.
Le silence inaccoutumé d'une rue hier encore très animée et, dansant sur les murs blancs du salon sous les assauts du vent d'est, l'ombre des deux érables qui règnent sur la placette, se prêtaient admirablement, en totale adéquation, à cette redécouverte.
Quel est ce chevalier qui file si tard dans la nuit et le vent ? C'est le père avec son enfant ; Il serre le petit garçon dans son bras, Il le serre bien, il lui tient chaud.
« Mon fils, pourquoi caches-tu avec tant d'effroi ton visage ? — Père, ne vois-tu pas le Roi des Aulnes ? Le Roi des Aulnes avec sa traîne et sa couronne ? — Mon fils, c'est un banc de brouillard.
— Cher enfant, viens, pars avec moi ! Je jouerai à de très beaux jeux avec toi, Il y a de nombreuses fleurs de toutes les couleurs sur le rivage, Et ma mère possède de nombreux habits d'or.
— Mon père, mon père, et n'entends-tu pas, Ce que le Roi des Aulnes me promet à voix basse ? — Sois calme, reste calme, mon enfant ! C'est le vent qui murmure dans les feuilles mortes.
— Veux-tu, gentil garçon, venir avec moi ? Mes filles s'occuperont bien de toi Mes filles mèneront la ronde toute la nuit, Elles te berceront de leurs chants et de leurs danses.
— Mon père, mon père, et ne vois-tu pas là-bas Les filles du Roi des Aulnes dans ce lieu sombre ? — Mon fils, mon fils, je vois bien : Ce sont les vieux saules qui paraissent si gris.
— Je t'aime, ton joli visage me charme, Et si tu ne veux pas, j'utiliserai la force. — Mon père, mon père, maintenant il m'empoigne ! Le Roi des Aulnes m'a fait mal ! »
Le père frissonne d'horreur, il galope à vive allure, Il tient dans ses bras l'enfant gémissant, Il arrive à grand-peine à son port ; Dans ses bras l'enfant était mort.
(Traduction de Charles Nodier)
Nota On pensera évidemment au roman de Michel Tournier, prix Goncourt 1970 et au film de Volker Schlöndorff de 1996 qui en est l'adaptation. D'aucuns relèveront l'aspect ambigu de ces œuvres, une exaltation de l'enfant quelque peu suspecte. Certains exégètes, et non des moindres, ont vu dans le texte de Goethe, un Roi des Aulnes en prédateur sexuel que l'avant-dernière strophe pourrait permettre d'accréditer.
Le personnage légendaire n'a pas fini de susciter la controverse.