Le journal quotidien - non hétérophobe - de Silvano Mangana (nom de plume Louis Arjaillès). Maison de confiance depuis 2007. Photo en-tête Mina Nakamura "La gravité est le plaisir des sots"
Projection du film Vol au-dessus d'un nid de coucou, de Miloš Forman
En Italie, Bologne est indéniablement la ville du cinéma. Sa "cineteca", équivalent de notre cinémathèque, est en pointe pour la restauration des films qui ont subi l'outrage du temps. La cineteca propose toute l'année des projections en plusieurs points de la ville dont, notamment, le cinéma Modernissimo, qu'elle a entièrement rénové. Enfin, chaque année, en cette période, elle programme les séances de cinéma en plein air (Cinema Ritrovato) sur la Piazza Maggiore.
Projection de films muets retrouvés avec accompagnement "live", Piazzetta Pasolini
Le 22 mai 1885 (140 ans, hier) décédait Victor Hugo. Ses obsèques nationales rassemblèrent des millions de personnes dans les rues de Paris alors que la France comptait moins de 40 millions d’habitants.
À Paris, dans le Quartier Latin, la Maison de l'Océan, siège de l'Institut océanographique, accueille régulièrement des concerts à la bougie dans son grand amphithéâtre. En ce lieu, comparable à un palais de la Renaissance italienne, conçu par le même architecte que la Sorbonne voisine, on peut apprécier ces concerts, quel que soit son style de musique favori. Pour en savoir plus, cliquez !
À cette époque, JSB faisait des "cover" de son confrère Vivaldi, en adaptant, par exemple, cette œuvre pour en faire un Concerto pour quatre clavecins. Ici, 4 pianos dans un moment d'anthologie du Festival de Verbier (CH) 2002. Avec (excusez du peu) : Martha Argerich
Evgeny Kissin,
James Levine,
Mikhaïl Pletnev
C'est la première fois que le jeune élève qui m'accompagnait assistait à un récital. Je l'ai vu se recroqueviller sur son fauteuil, extatique, habité, passionné. Le programme choisi par le jeune pianiste russe fut un véritable panorama de ses possibilités, de sa palette sonore, de sa technique imparable — pas une note à côté -, de la maturité : le petit prodige qui jouait à onze ans le Concerto de Grieg est devenu un grand pianiste qui nous surprendra encore. Il y eu des subtilités, une intelligence hors du commun à enchaîner les brumes de Janacek, sans interruption, avec les Funérailles de Liszt qui parvinrent à déchaîner l'enthousiasme d'un public nombreux, recueilli comme rarement, en mélange des générations, puisque Malofeev est devenu une "star" du piano qui touche les grands-pères comme les adolescents. On découvrait une Sonate de Kabalevski où alternent tendresse et fulgurances en tempête vrombissante. On s'enflammait avec Scriabine, compositeur pas assez joué, l'un des plus grands, pourtant. Cinq bis, pas moins, Rachmaninov, Tchaïkovski, pirouette pianistique finale, humilité, petit sourire, fatigue visible, due à l'accumulation des dates à travers le monde. Repas au restaurant attenant à la Salle Gaveau après le concert, dans lequel l'artiste, après la séance de dédicaces, vint s'installer avec son "staff" à quelques mètres de notre table. Nous nous arrêtâmes, au moment de partir, quelques secondes pour ne pas déranger, juste pour un dernier bravo et un merci. À ma grande surprise, une accompagnatrice , dont je compris qu'elle était une sorte d'agent du virtuose en France, m'interpelait par mon nom pour vanter la qualité de l'enseignement de l'école de musique dont, jusqu'à février, je fus le directeur pendant de longues années. Malofeev n'y comprit rien, qui ne parle pas le français, étonné, apparemment. Nous fûmes étonnés de sa pâleur. Ce qui fit dire à mon accompagnateur :" on dirait un albinos "en vrai" ! " Quelle soirée !
Aux États-Unis, la période de la musique disco, qui s’étend des émeutes de Stonewall en 1969 à l’apparition de l’épidémie de SIDA au début des années 1980, est ainsi indissociable de l’histoire du mouvement LGBTQ+. La plupart des musiciens et interprètes issus de ces communautés revendiquent dans leurs chansons, leurs combats et leur apparence, une dimension progressiste et transgressive qui préfigure la culture queer actuelle et les questionnements qui l’animent.
Disco, I’m Coming Out met en lumière les symboles de la libération sexuelle et de l’émancipation gay dans la société américaine des années 1970 à travers la pénombre d’une discothèque dans laquelle résonnent les bandes-son cultes de Gloria Gaynor ou encore Donna Summer. C'est l'expo à voir, à entendre et à danser à la Philharmonie de Paris jusqu'au 17 août.
Il y a le traditionnel concert de Nouvel An de Vienne, mais aussi celui de Venise, à la Fenice, sous la direction d'orchestre de Daniel Harding, avec la soprano Mariangela Sicilia et le ténor Francesco Demuro. On peut suivre le concert en direct mercredi 1ᵉʳ janvier à 12 h 20 sur RAI1. Si vous avez la chance d'être à Venise, attention, c'est quasiment complet !
Ces faits se sont déroulés en notre douce France au vingt et unième siècle :
Paul, 17 ans, a violemment été agressé samedi 21 septembre à Mazamet (Tarn) simplement parce qu’il a « le tort d’être homosexuel » s’insurge sa maman qui témoigne dans le journal "La dépêche" :
"On veut dénoncer ce que l’on fait aux homos dans notre pays.
On ne veut pas que la peur soit dans notre camp, on ne va pas se laisser intimider". Voilà pourquoi Sandy a voulu témoigner de l’enfer qu’a vécu son fils Paul, 17 ans, violemment agressé ce samedi 21 septembre à Mazamet (Tarn) simplement parce qu’il a "le tort d’être homosexuel" s’insurge sa maman.
Paul, qui habite dans un petit village du sud du Tarn, a passé une partie l’après-midi de samedi à Mazamet pour aller voir Emma (*) une de ses amies. Et vers 16 h 30, alors que
les deux jeunes traversent un jardin public pour se diriger vers la gare où Paul doit
prendre un train pour rentrer chez lui, ils sont accostés par une jeune fille,
vague connaissance d’Emma qui leur demande s’ils sont en couple.
Paul répond que non puisqu’il "aime les garçons".
Une réponse qui va provoquer une réaction de haine de la jeune fille qui va aussitôt
rameuter "des cousins". Une dizaine d’individus, des filles et des garçons âgés de 13 à 20 ans,
débarquent et s’en prennent sans autre forme de procès à Paul qui va être passé à tabac.
"Ils étaient tous sur lui", raconte Sandy. Son amie, qui a tenté de s’interposer,
va elle aussi recevoir des coups.
L’agression va durer une bonne minute qui semble interminable. Les deux victimes doivent leur salut à l’intervention d’un passant, "un homme d’une trentaine d’années", qui va mettre en fuite les agresseurs. "J’aimerais bien retrouver cet homme", confie la maman reconnaissante.
Des menaces jusqu’à l’hôpital
Paul et Emma trouvent alors refuge près de la gare pour se cacher, de peur que leurs agresseurs reviennent, et préviennent Sandy qui va alerter la police. Une patrouille va aussitôt arriver et les prendre en charge pour les amener au commissariat. Sur le trajet, Paul identifie trois filles qui font partie de ceux qui l’ont roué de coups. Elles sont interpellées et placées en garde à vue, comme un autre de leur complice identifié également un peu plus tard, un adolescent de 15 ans très défavorablement connu de la police et de la justice pour des faits de violences notamment.
Quand Sandy arrive au commissariat de Mazamet, elle retrouve son fils et son amie sous le choc et le visage tuméfié. Mais le cauchemar n’est pas pour autant terminé. Elle les emmène aux Urgences de l’hôpital de Castres où ils vont attendre cinq heures avant de pouvoir être examinés. Dans ce laps de temps, une femme, visiblement membre de la famille de certains agresseurs, va se glisser dans l’hôpital pour questionner Emma avant de passer un coup de fil pour "organiser un comité d’accueil" à l’extérieur. Le personnel hospitalier, alerté de la situation, va mettre à l’abri les victimes et leur famille et prévenir la police qui arrive pour sécuriser les lieux avant l’éventuelle arrivée des agresseurs.
Indignation et colère de la maman
Paul et Emma sont ensuite retournés au commissariat déposer plainte en bonne et due forme et tenter d’identifier le reste de leurs agresseurs sur photo. Quatre étaient toujours en garde à vue ce dimanche, trois filles et un garçon, tous mineurs. L’enquête, prise très au sérieux par les policiers mazamétains, continue.
"Je suis encore choqué" témoigne Paul 24 heures après son agression. Son amie, elle aussi, a du mal à s’en remettre. "Je l’ai eu au téléphone. Elle n’est pas bien et elle a pleuré plusieurs fois", continue le jeune homme qui souffre d’un traumatisme crânien, de douleur au dos, à la mâchoire et de nombreux hématomes.
Pour Sandy, c’est un mélange d’indignation et de colère qui la submerge. "J’espère que ses agresseurs seront sévèrement punis", lâche-t-elle.
📽️ L’Académie de France à Rome est heureuse d’annoncer que le Festival de Film de la Villa Médicis (Rome) revient cette année pour sa quatrième édition, du 11 au 15 septembre 2024 !
Le jury de cette nouvelle édition est composé de :
• Clément Cogitore, artiste et cinéaste • Vimala Pons (@vimala_pons), artiste de cirque et actrice • Rasha Salti (@rashasalti), chercheuse, écrivaine et commissaire d’art et de cinéma
Parmi les films sélectionnés - bientôt annoncés ! - le jury décernera deux prix : le Prix Villa Médicis du meilleur film et le Prix spécial du Jury.
Le film raconte l'histoire deSaúl Armendáriz, un lutteur amateur gay d'El Paso, devenu une célébrité internationale après avoir créé le personnage "Exotico", également appelé le "Liberace de Lucha Libre". Son personnage a bouleversé le monde machiste de la lutte et a changé sa vie.
Baiser torride entre Gael Garcia Bernal et le chanteur Bad Bunny
Sortie en septembre (Prime Video) De l'autre côté de l'Atlantique, on pourra aussi le voir en salles. Pourquoi pas chez nous ?
La hausse des agressions contre des homos, bi. et trans. (28% en 2022 par rapport à 2021 : 184 cas recensés par SOS Homophobies !) est des plus inquiétantes. Cette journée revêt donc une importance accrue.Le respect aveugle de préceptes religieux antédiluviens en est l'une des causes principales, qui relève de l'inobservation de la laïcité, qui est l'un des principes fondamentaux de notre régime républicain. Les tenants de la "Manif pour tous", qui rongent leur frein depuis la promulgation de la loi de 2013 et leurs supporteurs de l'ultradroite (comprendre fafs ou fachos) ont également leur part dans cette vague d'intolérance. Soyons plus que jamais vigilants et dénonçons vigoureusement toute atteinte au droit d'être ce que l'on est. Silvano
Si vous n'avez pu le voir lors de sa diffusion, hier soir, ne manquez surtout pas (en "replay" sur le site de France Télévisions) l'excellent document Homos en France écrit par Vincent Dedienne (qui assure le commentaire) et Aurélia Perreau. Une réussite.
Drôle, tragique, ébouriffant : les mots me font défaut pour définir ce tsunami qui a déferlé sur nos écrans mercredi dernier. Hommage ému et émouvant au cinéma, le spectacle de Damien Chazelle ne laissera personne indifférent : vous aimerez ou adorerez le détester. Moi, j'ai choisi mon camp : je dis "bravissimo" !
Et puis, cette référence, en fin de film, n'est-ce pas ? :
J'ai maintes fois évoqué ici (donnez-vous la peine de chercher) le "cas Tchaïkovski" dont l'orientation sexuelle est tabou en Russie, quel que soit le régime politique en vigueur (vigueur est un euphémisme). J'avais également rédigé des billets sur le film quelque peu grandiloquent de Ken Russel La symphonie pathétique (Music Lovers) qui, finalement, reste tout à fait regardable de nos jours, même si le cinéaste prend des libertés (inhérentes à son style) avec l'Histoire. Et puis, Richard Chamberlain, dans le rôle du compositeur, était d'une beauté renversante.
Le couple Tchaïkovski. Mariage de raison.
Pour son quatrième film sélectionné à Cannes et après plusieurs années d'interdiction de sortie du territoire, c’est un Kirill Serebrennikov libre qui se retrouve sur la Croisette pour la projection de son film La Femme de Tchaïkovski, où il saisit toute la "rhétorique homophobe russe".
Dans le film de Russel, Antonina Miliukova, l'épouse du compositeur, lequel est dans l'incapacité de consommer le mariage (la scène dans le wagon-lit est explicite), va finir ses jours dans un asile d'aliénés. Je ne sais pas ce qu'il en est dans le film de Sebrennikov dont la date de sortie en France n'est pas encore connue. Je suis à mon poste de vigie.
La femme de Tchaïkovski de Sebrennikov
En guise de synopsis : Russie, 19ᵉ siècle. Antonina Miliukova, jeune femme aisée et brillante, épouse le compositeur Piotr Tchaïkovski. Mais l’amour qu’elle lui porte tourne à l’obsession et la jeune femme est violemment rejetée. Consumée par ses sentiments, Antonina accepte de tout endurer pour rester auprès de lui. Les critiques, sans être dithyrambiques, ont réservé un très bon accueil au film de Sebrennikov. Le Monde avertit que "La Femme de Tchaïkovski n’est pas davantage un plaidoyer féministe qu’un biopic mélomane." Ci-après la bande-annonce (sous-titres anglais) :
Nota : le réalisateur a bien évidemment proclamé à Cannes son opposition à la guerre en Ukraine :
Les gays sont partout dans les médias. Encore récemment, le très regardable Grand Échiquier de France 2 recevait le comédien Nicolas Maury et le danseur-étoile Germain Louvet dans une émission dont le thème était l'amour. Claire Chazal, plus motivée qu'Anne-Sophie Lapix, qui la précéda dans l'animation de l'émission "culte" ressuscitée, sut écouter les deux intervenants avec l'attitude de quelqu'une pour laquelle l'orientation sexuelle ne saurait être considérée comme "anormale" ou exceptionnelle. Dorénavant, les séries télé qui s'adressent à un jeune public font une large part à toutes les sexualités.
Il y a donc une évidente évolution.
Cependant, hors de la capitale et des villes culturellement "branchées" (quoi que...), la différence est encore source de bien des maux : harcèlement et violence font toujours et encore de nouvelles victimes.
On lira avec intérêt le rapport 2021 (à télécharger) sur les LGBTI phobies de SOS Homophobie : (c'est ici) qui donne à penser que rien n'est gagné.
L'excellent documentaire de France 5 Homosexualité, les derniers condamnés que je signalais dimanche dernier peut se voir en "replay". Il permet de mesurer le chemin parcouru. Espérons...
Contribution Ludovic, lecteur assidu de Gay Cultes, par ailleurs écrivain sous pseudonyme d'auteur, m'a envoyé ce message que je transmets in extenso :
J'ai regardé hier soir le documentaire sur les derniers homosexuels condamnés. Passionnant, car c'est mon âge, mais pas mon cas, car j'étais tellement convaincu que j'étais un malade qui n'avait le droit que de se cacher honteusement que je n'ai pas pris le moindre risque. Passé mes premières expériences adolescentes, j'ai tout enfoui sous le masque de la normalité. Je n'ai connu le véritable amour physique et sentimental et le véritable plaisir sexuel qu'à quarante ans.
Il faudrait que les jeunes gays regardent ce documentaire. Merci du travail d'information par le dialogue intergénérationnel que vous entretenez de façon si subtile et si vivante par votre blog. Ludovic
*Le 17 mai est une date symbolique pour les personnes homosexuelles. L’homosexualité est retirée de la liste des maladies mentales de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) le 17 mai 1990.
On sort d'Illusions perdues, le film de Xavier Giannoli, avec en tête, lancinant, le thème du premier mouvement de ce Concerto pour 4 claviers du dieu Bach. Ici interprété au festival de Verbier (CH) le 22 juillet 2002 par quatre très grand(e)s pianistes. Un concert qui a fait date. Le public de cette soirée eut bien de la chance.
Musiciens orchestre (excusez du peu !) : Violon: Renaud Capuçon Sarah Chang, Ilya Gringolts, Gidon Kremer, Vadim Repin, Dimitry Sihcovetsky, Christian Tetzlaff, Nikolaj ZnaiderAlto : Yuri Bashmet, Noboko ImaiVioloncelle : Mischa Maisky, Boris Pergamenschikow,Contrebasse : Patrick de los Santos
Ce n'est qu'une vue partielle de la fresque A year in Normandy de David Hockney, pièce majeure de l'exposition du même titre au Musée de l'Orangerie de Paris (jusqu'au 14 février 2022). La maison du peintre et ses alentours ont inspiré ses travaux récents et c'est... bluffant ! Hockney s'est installé dans le Calvados en 2019 Site officiel du musée ici :clic
En ce 10 mai, jour du quarantième anniversaire de l'accession de la gauche au pouvoir, force est de constater que les années Mitterrand/Lang furent celles d'un foisonnement culturel jamais égalé jusqu'à nos jours. Aucune initiative culturelle d'envergure n'a été prise par les présidents qui se sont succédé depuis et aujourd'hui la crise sanitaire laisse le secteur culturel exsangue. Les images qui illustrent mon propos ont été prises lors du défilé du bicentenaire de la Révolution Française et proviennent des archives de Jean-Paul Goude, ici.
Avertissement : tout commentaire partisan (hors politique culturelle) sera écarté.