Le journal quotidien - non hétérophobe - de
Silvano Mangana (nom de plume Louis Arjaillès). Maison de confiance depuis 2007.
Photo en-tête Mina Nakamura

"La gravité est le plaisir des sots"
(Alexandre Vialatte)


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dimanche 12 février 2023

Tranche de (ma) vie

Mes vingt ans (et un peu plus)

Pour mon anniversaire (en janvier), un garçon que j'aime et qui m'aime m'a offert ce beau livre. Les fameux écrits de Céleste Albaret, adaptés par Corinne Maier, sont devenus roman graphique grâce aux très beaux dessins de Stéphane Manel. C'est admirable. Et j'ai lu cent fois la dédicace. Et j'en ai pleuré de joie. Pour l'occasion - cette année, c'est un compte rond -, un ami essentiel a organisé, le 29, un dîner dans un restaurant de la Butte Montmartre : amis - gens du spectacle, dont un histrion adoré qui me manquait, et toute la "garde rapprochée" : mes indispensables, du plus âgé au plus jeune (celui du cadeau ci-contre), mon filleul-fils-ami-disciple, le jeune énarque "pas de droite", une comédienne d'exception, deux "vedettes" de la télé, une toute jeune amie belle à se convertir qui aime que j'aime celui qu'elle aime. Nous n'étions que deux "gays" - j'en fréquente si peu ! - et j'ai fait le zouave. Boissons sans excès, en ce qui me concerne, et fin de soirée chez moi, pour s'attendrir avant de se quitter. En cadeau commun, un beau voyage à venir. Devinez où ? 

jeudi 18 août 2022

Silvano in Paris

Prenant un verre l'autre après-midi Place de Valois, je fus intrigué par la succession de touristes prenant en photo cet immeuble. Mon compagnon de table, un tantinet midinette, me dit : "Mais comment, tu connais pas ? C'est l'immeuble où bosse l'héroïne d'Emily in Paris, la série "culte" ! - aujourd'hui, tout est culte, sauf la culture - de Netflix. J'avouai mon ignorance, puis, menant l'enquête, j'ai découvert que l'Office du Tourisme parisien avait créé un parcours* pour les aficionados (aficionadas, plutôt)  de cette saga qui fait vibrer, paraît-il, les instagrameuses du monde entier. N'écoutant que ma témérité, j'ai regardé quelques épisodes (une vingtaine, pas plus !) de cette merveilleuse série, où, entre deux panoramiques "carte postale", les parigots en prennent pour leur grade - ah, ma surprise de voir cette boulangère acariâtre jouée par l'une de mes amies ! -, mais, néanmoins, où les représentants du sexe mâle bleu-blanc-rouge sont "very exciting" et assurent vachement au lit. On se cultive tous les jours.

* Toi aussi, vis le Paris d'Emily : clic
Merci qui ?

mercredi 13 juillet 2022

Instantanés (tannées, aussi)

Un quartier d'Paris


Revoyant de vieux films, qui me sont d'une aide précieuse pour écrire mon roman - non, je n'étais pas né en 1937 - j'y entends l'accent parigot tombé en désuétude, cet accent dont on disait, dans mon midi natal, qu'il était "pointu" : " Celui-là, il parle pointu !" signifiait " c'est un parigot". Aujourd'hui, la tonalité se rapproche de celle des Tourangeaux. L'accent de Tours et de ses environs est considéré comme le plus noble. C'est un accent sans accent. C'est dommage. Écoutons chanter Fréhel, Damia, Piaf : il y a une gouaille à jamais disparue. Au cinéma, dans ces vieux films, l'accent "parisien, tête de chien" est l'apanage des seconds rôles, Carette, Bussière, et, à ses débuts, un Jean Gabin, et, bien sûr, l'immense Arletty. Mon quartier de Montmartre ne résonne plus de cette musique depuis longtemps. Il garde néanmoins cet aspect de communauté particulière. Les brassages de populations en ont fait un melting-pot que la proximité a transcendé. Ainsi, n'en déplaise aux "fachos pas fâchés", désignés ainsi par pure tentation électoraliste, la présence des Kabyles a généré une fraternité peu commune. Certes, on est en terre dite "de gauche", où la tolérance (et beaucoup mieux) règne depuis des lustres. On est tous du même bled, finalement. Vendredi dernier, la mort, subite, d'Hocine, figure du quartier qui m'offrait du fond du cœur des verres d'un mauvais rosé à la terrasse du bar oriental fréquenté par un heureux mélange de "gens de peu" (le Secours Populaire est à côté), de "bobos" estampillés tels par les malveillants de tout poil, de mioches que les parents peuvent surveiller d'un œil en consommant leurs bière-frites (il y a de l'espace pour jouer), a plongé notre "village parisien" dans le deuil : l'émotion a gagné tous ces gens présumés différents. Le patron du bar concurrent a réuni des photographies, une femme que l'on qualifierait d'intellectuelle a fabriqué en hommage une affiche, les jeunes qui tiennent une boutique de mode hip-hop ont fabriqué des t-shirts à l'effigie de cet homme avec lequel tous entretenaient des rapports amicaux. J'en parlais hier, dans un bar où il a coutume de prendre son café matinal, avec Eddy, chanteur connu de grand talent, que tout le monde ici laisse tranquille avec une pudeur méritoire, quand, partout ailleurs, sa seule présence peut susciter l'hystérie des foules. Arrivé dans le coin presque en même temps que moi, il en apprécie la qualité de vie et s'est montré très affecté, me disant que le simple "bonjour" quotidien énoncé avec une cordialité non feinte lui était appréciable. Hocine sera enterré dans sa terre natale. Un soir, je me suis lâché, lui disant qu'il avait le même prénom que mon premier ami. S'il a compris "amant", il n'en a rien laissé paraître. La pudeur, l'indifférence à la différence. 

Elle me parle toujours de Piaf
De Dalida, elle vit à Montmartre


Illustration en tête de billet  : au premier plan, la chanteuse Fréhel et Jean Gabin dans Cœur de lilas, d'Anatole Litvak (1932)

samedi 18 juin 2022

Je me demande...

quel
ange
a bien
pu m'adresser
ce message à peine
subliminal à portée
de vue de mon balcon.

jeudi 31 mars 2022

Printâneries (pas toujours) 2022

Eric Spendrup

 



Des lettres qui font des mots qui font des phrases


Machiavélique, j'insère cette photo de beau gosse ("bg" pour les plus jeunes) en tête d'un billet composé de lettres de l'alphabet, de mots et de phrases.
Je ne me plains pas : dans les statistiques de la semaine dernière, l'épisode de Mon amant de Saint-Jean daté du lundi 21 mars arrive en deuxième position, juste derrière une photo de garçons fesses nues. C'est motivant, merci aux lecteurs lisant.


Par un beau dimanche de printemps

Malgré la pollution aux particules fines, j'ai bravé le danger dimanche dernier. Pendant qu'une autre pollution s'abattait sur le Trocadéro où se pressait une foule composée de racistes-xénophobes assumés antirépublicains, factieux, antivaccins et partisans de Poutine (un pléonasme), j'avais choisi de musarder en solo (j'irai plus tard avec mon compagnon de balades habituel), du côté du "boulmich" (qui le dénomme encore ainsi) et poussai jusqu'aux jardins du Luxembourg que la masse d'êtres humains agglutinés me conduit à délaisser ; j'empruntai une allée latérale pour baguenauder prudemment dans les jardins de l'Observatoire d'historique mémoire.
(...) la masse d'êtres humains agglutinés...
En vieillard (déjà !) libidineux, j'ai observé de mon banc d'accorts jeunes gens qui avaient tombé chemise pour se livrer à des exercices physiques sur les portiques disposés à cet effet. J'ai noté toutefois qu'en ce dernier dimanche de mars, les "beaux" garçons étaient fort rares sur le pavé parisien et alentours. Tout se perd. Seul fait positif : par un heureux effet d'une météo clémente, la bonne humeur était de mise. Je la ressentis également, allant jusqu'à m'extasier sur la beauté d'une jeune femme qui avait pris place non loin de moi à la terrasse d'un café où le serveur était aimable et souriant, ce qui, par les temps qui geignent, est fort revigorant.
En rentrant, je me suis attelé à l'épisode de Mon amant... que vous avez peut-être lu hier. Bref, un dimanche positif pour quelqu'un ne l'a pas été jusqu'à présent (vous suivez ?).

Cinoche

La rédaction du feuilleton et mes activités professionnelles ne me permettent pas de chroniquer en long et en large les films que j'ai vus. Je vais au cinéma à une fréquence moindre que souhaitée.
Je serai assez lapidaire en notant ceux que j'ai pu apprécier (dans le vrai sens du verbe) récemment.
Le maximum est de cinq *.

Moneyboys

Petite nature *** (pour la performance du jeune acteur)
Great freedom **** (malgré le goût amer que me laissent les dernières scènes)
Moneyboys ***** (j'aime le cinéma asiatique, on ne se refait pas)
Belfast *** (bien, mais je ne comprends pas l'engouement de certains)
Pour toujours **** (Accorsi en couple gay, l'Italie, on craque !)

En séances de rattrapage :
Bac nord *** (bien réalisé, bien monté (rhôôô ! et j'ai découvert que Gilles Lellouche pouvait être bon.)
Kaamelott * (j'aimais bien la série, mais bon, on a fait le tour.) 
Eiffel * (téléfilm sur grand écran, sans réel intérêt)

Mes films "de l'année" demeurent : The power of the dog, de Jane Campion ***** (Oscar de la meilleure réalisatrice), La main de Dieu, de Paolo Sorrentino *****, Illusions perdues de Xavier Giannoli ***** et Tick tick... boom de Lin-Manuel Miranda ****. Sur les quatre, trois se voient sur Netflix, et oui !

Ne soyez pas feignants, comme disait mère-grand : vous allez sur votre moteur de recherche et vous verrez de quoi il s'agit si un titre ne vous dit rien. Je ne peux tout faire pour vous et le temps me manque, hélas.

Messieurs tout nus dans The power of the dog, de Jane Campion

Poésie chantée

J'ai déjà partagé ici la chanson Luna diamante qui illustre une très belle scène de Pour toujours, film étoilé ci-dessus. Elle est extraite de l'album mina fossati où s'unissent les voix du grand Ivano Fossati et de la divine Mina. Voici la chanson L'infinito di stelle qui ouvre l'album. Fossati nous offre un texte superbe que déroule la vidéo ci-dessous. Chanter en italien, vous ne pourrez plus vous en passer ! Je vous en prie :


L'homo invisible

 C'est sur France 5, lundi dernier, qu'a été diffusé le passionnant document de Julie Delettre et Caroline Halazy. Malgré quelques libertés prises avec l'ordre chronologique, le film traite avec acuité de l'empreinte laissée par les homosexuels dans l'art. Les artistes reconnus ont bénéficié d'une tolérance, contrairement aux personnes issues des classes populaires qui eurent à subir l'ostracisme et les persécutions de la "mondaine" (les "descentes" dans les bains publics entre autres) envers celles et ceux qui, jusqu'à une période récente étaient considérés par l'OMS comme atteints d'une maladie mentale ! Avant les années 70, on ne parlait pas de "ça", ma bonne dame ! C'est en conquérant plus de visibilité médiatique (tout s'acquiert par la lutte, en définitive) que les bastions réactionnaires tombent petit à petit. Des images d'archives émaillent le récit, entrecoupées de témoignages du plus haut intérêt, comme ceux de Gérard Lefort (l'ex-animateur de "Passé les bornes..." de la France Inter), de Didier Varrod et d'Eddy de Pretto, lequel, ce n'est étrangement pas évoqué, a eu à subir il y a peu un déferlement de haine via les réseaux sociaux et des courriers évidemment anonymes, allant jusqu'à recevoir des menaces de mort, son crime ayant consisté à chanter ce qu'il est... dans une église. Comme quoi, on n'en a pas fini avec la connerie humaine.

Si vous n'avez pas eu la chance de voir ces 90 minutes de haute qualité, vous pouvez le regarder jusqu'au 27 mai sur le site de france.tv ici : clic

Dans l'intimité

Quand il m'a dit il y a un an déjà, " Après les flammes, nous entretiendrons les braises.", je n'ai pas pensé tout de suite à la dernière phrase du film de Christophe Honoré Les chansons d'amour que je viens de lui faire découvrir.
Cette phrase, c'est :
"Aime-moi moins, mais aime-moi longtemps."
Voilà.

" Aime-moi moins, mais aime-moi longtemps "

lundi 30 septembre 2019

Automneries 2019, numéro deux

Tout près de chez moi, mais en 1938
C'est le bonheur de la semaine écoulée : un voisin m'a offert une caisse de disques vinyles en parfait état, dont nombre de Deutsche Gramophon période Von Karajan ; à ma grande stupéfaction, les disques sont dans un état neuf, comme sortant d'un bon vieux disquaire qualifié comme il en existait autrefois. L. - béni soit son Saint Nom - a trouvé un jour les disques dans la cour de l'immeuble, laissés là, en toute vraisemblance par un résidant en urgence de déménagement ; il les a récupérés puis descendus à la cave, d'où la plus agréable odeur de moisi jamais ressentie dans mon salon depuis que j'y ai posé ma vie.
L. n'a pas de platine, et j'ai bien compris que l'écoute de Boris Godounov parasitée par les hurlements ad libitum de sa marmaille n'étaient pas dans ses priorités.
Alors, la collection Archiv, pour les fans, hein... !
Dans cette malle aux trésors se trouvent les Symphonies de Beethoven par HvK (un intime :  je ne l'appelle plus que comme ça !) que je possédais déjà mais pas dans cet état impeccable qui ne nécessite même pas l'usage de mon chiffon antistatique usuel.
S'y trouvent également les concertos du même Ludwig par Kempff et Leitner que je ne possédais qu'en CD, et des coffrets d'opéras, dont des éditions associées La Scala/DG qui doivent être rares de nos jours.
J'en passe et des tout aussi exceptionnels (Les Etudes de Chopin par Pollini !) qu'un revendeur de ma connaissance m'envierait à en défaillir.
Bref, il y a des moments de vie plus heureux que d'autres, constaté-je en enfonçant allègrement une porte béante. Mais actuellement je "fais mes nuits", en gros bébé, sans interruption, ce qui ne m'était pas arrivé depuis des lustres.
Et bien ça compte énormément et me permet de passer des journées autrement constructives qu'aux temps où je me traînais misérablement en veste d'intérieur jusqu'à onze heures du matin.
Un heureux hasard amplement planifié, prémédité, veut en effet que je ne commence jamais à exercer mon activité professionnelle avant l'après-midi, à l'exception notable du samedi où je dois être sur le pied-de-guerre sur les coups de onze heures du matin, vous rendez-vous compte ?
Je m'élance alors lentement vers mon lieu d'exercice, et peut-être aurai-je la chance, la prochaine fois, comme ce fut le cas samedi dernier, de croiser ce très bel ange dont le sourire et le bonjour respectueux me font chavirer, d'autant que je me demande s'il ne se poste pas ici chaque fois juste pour ce bref échange de bienveillances ; je lui ai enfin parlé enfin samedi dernier, et voletèrent au-dessus de nous de ces gentillesses qui vous purifient l'atmosphère : vingt-quatre secondes de bonheur absolu pour enchanter une journée d'automne entre figues et raisins.
... de ces gentillesses qui vous purifient l'atmosphère...

Il faudra que j'écrive un jour à propos de l'émission de France 5 Silence, ça pousse ! Si vous l'avez déjà regardée, vous savez pourquoi.
Si vous avez un jardin à entretenir ou un balcon "vert" comme moi, ça vous fait plusieurs raisons de la suivre.
Ça n'a rien à voir (quoique, en réfléchissant...) Arte a donné vendredi dernier un document amusant sur le "Glam Rock" dont le plus éminent représentant fut le Bowie de Ziggy Stardust. Prirent la vague avec le talent que l'on sait des groupes comme Queen, Roxy Music ou The Sparks.
Il y a toujours quelque chose à voir sur la chaîne franco-allemande, même si, actuellement, semble s'essouffler la programmation des films du dimanche soir.
Un enfant dans la foule (G.Blain 1976)
Par ailleurs, sur le tube, j'ai vu, sidéré, le film de Gérard Blain Un enfant dans la foule que l'on peut acquérir sur Amazon pour la modique somme de 199,50 € (!). Sidéré, parce qu'il serait strictement impossible de produire un film aussi "pédérastique" de nos jours : pas du tout ma tasse de cappuccino (j'en connais...), mais révélateur de l'état d'esprit d'une époque (1976) sur un sujet devenu sulfureux.
Je reviendrai sur Gérard Blain qui fut le Beau Serge de Claude Chabrol, bel acteur-réalisateur travaillé, semble-t-il par son adolescence, et dont le film Les "Amis" (les guillemets disent tout) mérite une chronique.
Je termine ces sautes d'humeur automnales par une photo... printanière :

Joseph Frigo & Manning Walsh, Room with a View par Hector Clark

lundi 23 septembre 2019

Automneries 2019, numéro un

Rome vue de haut - Photo Silvano Mangana
Mon dix-huitième arrondissement étant multicolore, j'étais si étonné de la foule monochrome qui envahissait le parvis du théâtre l'Odéon par une après-midi de septembre ensoleillée, que j'amusai l'ami que j'avais au téléphone d'un "c'est blanc de monde !".
Le ciel, aujourd'hui, par-dessus les toits de Paris, est moins d'azur qui va  virer au gris-argent ; s'y installera comme en urgence je le pressens, un automne qui me met bon an mal an dans les meilleures dispositions.
Les rues autour de moi bruissent d'une fourmilière affairée autour du vide-grenier de saison, et je sais ce qu'a d'incongrue la dénomination "grenier" dans une capitale où le moindre espace doit être rentabilisé, tant la fièvre immobilière qui s'est emparée de la ville ces dernières années l'a rendue inaccessible au commun des citoyens.
"Le ciel... qui va virer au gris-argent" - Photo instantanée, S.
"Citoyen", tiens, encore un terme devenu désuet, que l'on n'entend quasiment plus prononcer dans ces médias qui font la loi beaucoup plus, en fin de compte, que le législateur, ou du moins, qui en soufflent à ce dernier la teneur en fonction des  faits-divers ou de l'impatience des foules !
Chaque fois que m'oppressent  - et c'est de plus en plus fréquent - la malveillance, les incivilités, les affrontements de toute nature entre "citoyens" (le mot est peut-être obsolète, finalement), sans omettre ce qui touche à la vie publique - ce que l'on appelle aussi "politique" -, je me réfugie dans une Italie pourtant toujours prête à basculer dans le pire, et malgré tout accueillante et (j'ose !) "gionesque", presque identique, des décennies plus tard, à ce qu'en dit Jean, et, plus près de nous, à ce qu'en ressent Dominique Fernandez.
Je n'arrive pas à concevoir que c'est à Salvini que le signore affable qui m'offre une grappa bianca Nardini, celle que l'on vend à prix d'or chez nous, a peut-être, et même sans doute, apporté son suffrage à Salvini, ce fantoche qui vient de se tirer une balle dans le pied, ce dont on a jubilé, mais, je le crains, permettra juste au peuple italien de reculer pour mieux se faire sauter.
Le blog, j'en suis conscient, a cédé ces derniers temps à la facilité ; j'y trouve moi-même quelques médiocrités, des photos dont j'ai décidé de le débarrasser, car ne correspondant plus à mon état d'esprit du moment - mes amis vous diraient que je change avec la lune tout en soulignant - ce sont mes amis - que c'est chez moi une qualité, ce dont je suis de moins en moins sûr.
Clara Haskil (...) aimait les chats (...) en les vénérant.
Il y a un ami comédien tourmenté qui me rend visite avec moins d'assiduité qu'auparavant, mais il a maintenant une petite fille à élever, aussi belle qu'extraordinairement aimable. Nous avons renoué l'autre soir avec notre rituel qui consiste à écouter de la musique, religieusement posés sur le canapé, jamais vautrés, pour rester en alerte, pour partager nos trouvailles : lui avait apporté des vinyles dont un Bill Evans en public où il ravive des "feuilles mortes" tant ressassées, et un Mozart toujours en vie sous les doigts de Clara Haskil, laquelle aimait les chats comme on doit les aimer, en les vénérant. Je lui fis découvrir cet Alexandre Kantorow que j'ai glissé ça et là dans Gay Cultes ces derniers temps, et me fis confirmer ce que je clame ici ce faisant, qu'un immense pianiste est en devenir, qui nous console des duretés d'un monde devenu quasiment inhabitable.
Ceux qui viennent ici chercher autre chose que des photos de jeunes gens - il en est ! - ont peut-être compris que j'avais eu un été végétal.
Mes mains se sont subitement verdies, avec un désir irrépressible de m'entourer de fleurs et plantes dans un environnement bétonné chaque jour plus oppressant.
Une chaîne de télé a diffusé l'autre soir un film documentaire (ce n'est pas le terme qu'il faudrait) intitulé Sur les toits de Rome : les documents filmés ne manquent pas qui célèbrent souvent dans une tonalité "dépliant touristique" les beautés de la capitale italienne. Celui-là est différent, qui nous montre la grande cité vue du ciel, mais surtout de ses terrasses semblables à celles du film de Sorrentino La grande bellezza. J'ai souvent arpenté Rome le nez en l'air, repérant en effet ces jardins suspendus au cœur de l'effervescence latine (de "latium" s'entend). Le film de Morad Aït-Habbouche est à voir et revoir sans tarder et vaut bien que l'on supporte l'interminable minute de publicité qui le précède. C'est ici : clic.
Mais attention, ces images sont vénéneuses : elle inoculent en vous un besoin de charger illico le coffre de votre Fiat 500 ou de la 4 Chevaux de Mestre Giono et de filer tranquillement vers le Pincio.
Je vous souhaite une bonne semaine.


Rédigé dimanche 22 septembre
vers 10 heures du matin. 


lundi 18 juin 2018

Fin de printemps

Y viva España





Oui, je sais,
cher toi, qui viens uniquement pour
les jolies photos d'anges et mes humeurs
de dilettante polymorphe, que veux-tu, ça ne passe pas.
(Il y a beaucoup de talent dans ce dessin.)








Culture


Michel a perdu le doudou de sa fille à l’aéroport de Roissy. Il dépose un avis de recherche avec une récompense. Sofiane, employé à l’aéroport, y voit l’occasion de se faire un peu d’argent et prétend avoir retrouvé la peluche. Le mensonge révélé, Michel et Sofiane se lancent malgré tout sur les traces du doudou. Une mission plus compliquée que prévu... 

Edward Hopper, Intermission


C'est, sans déconner, l'argument (!) du film dont la bande-annonce était présentée dimanche dernier dans la rubrique "culture" du journal de 13 heures de France 2, service public de télévision.
L'illustration n'a rien à voir, c'est pour relever le niveau.









Fiertés


En l'honneur de la "quinzaine des fiertés LGBT+" (du 15 juin au 1er juillet), la mairie de Paris a décoré aux couleurs de l'arc-en-ciel certains passages pour piétons de la capitale et orné le mobilier urbain d'autocollants de même tonalité.
On ose espérer que des quartiers moins branchés "gay" que le Marais bénéficient également de cette jolie mise en couleurs. Je pense notamment à ces arrondissements (19ème  par exemple) où l'on casse allègrement du pédé. S'il est vrai qu'aucun fait-divers  de ce type n'est venu défrayer la chronique ces derniers temps, on notera qu'un attentat terroriste récemment déjoué visait la "communauté homosexuelle".
Bravo tout de même à Madame Hidalgo, actuellement cernée de toutes parts, pour cette initiative.

Anges craquants








 

jeudi 28 décembre 2017

En suspens

Le "café suspendu" est une belle tradition napolitaine : quand on prend son café on peut en régler un second, à suspendre, qui sera offert à une personne dans le besoin.
Cette généreuse pratique tend à se répandre heureusement bien au-delà du Vésuve, et, notamment, en Belgique.
À Montreuil, en Seine-Saint-Denis, c'est une boulangerie biologique autogérée qui en a transposé le principe : les boulangers (pas de patron, et chacun est salarié à hauteur de 1500 € mensuels) ont repris le concept, rebaptisé "baguette suspendue", qu'ils appliquent également aux viennoiseries et galettes.
"La conquête du pain" - c'est le nom de cette boulangerie - distribue également ses invendus aux plus démunis et fournit gratuitement les associations caritatives.
Certes, comme le rappelle souvent un blogueur ami, notre monde va mal, mais on trouve tout de même par ci, par là, des raisons de ne pas désespérer de l'espèce humaine.



jeudi 7 septembre 2017

De la Seine au Po, et vice versa

Un peu plus loin, aussi.
À l'heure où vous me lisez, je suis donc à Torino/Turin, où, me dit-on, il me faudra arpenter les rives du Po à l'heure de l'aperitivo. J'y retrouverai l'ambiance du quartier qui, à Rome, jouxte en parallèle la via Cavour, à Monti.
Et peut-être celle des quais de Seine, entre le Musée d'Orsay et le pont de l'Alma, que mon vieil ami S. m'a fait découvrir pas plus tard que samedi dernier.
Les automobilistes ont sacrément râlé quand la Mairie de Paris a condamné les voies sur berges pompidoliennes aux voitures. L'incongruité des bagnoles bruyantes et polluantes sur les rives du fleuve, dans le plus beau décor qui soit, valait bien qu'on prenne les mesures nécessaires pour y mettre fin, malgré la pétition mise en ligne sur un site bien connu où elles abondent, la "pétitionnite" aigüe en un clic sévissant de nos jours à tout propos, si bien que je n'en signe plus aucune, lui préférant d'autres modes d'action.
Sans aucun rapport avec Paris Plage où il ne me viendrait pas à l'idée de mettre les pieds, ces rives rendues aux piétons ont suscité en moi un contentement, voire de l'émerveillement.
Bien sûr, les marchands sont installés : bars branchés (avec transats), restaurants voguant ou non, disputent en mode cool le terrain au court de pétanque, à l'espace détente, aux groupes de jeunes pique-niquant au bord de l'eau (couverture sur le bitume oublié, vin rosé "vous voulez un verre, m'sieur ?", bouffe de jeunes étudiants fauchés (pléonasme ?) achetée à la supérette ou préparée vite fait dans la studette studieuse... L'état d'esprit est au convivial, l'ambiance festive, bon-enfant, les flics presque discrets et, semble-t-il, efficaces, les anges joggeurs ou cyclistes et les autres, souvent d'une beauté à couper le souffle : émerveillement.
Cet espace nouvellement créé se rallie, de chez moi, en bus, ou en métro jusqu'à la station Solférino, non loin du siège d'un parti politique à l'agonie.
Les prix pratiqués par les débits de boisson sont corrects pour la capitale, on ne vous assaille pas pour pousser à la consommation : un état d'esprit étonnant dont j’espère qu'il perdurera.


Et tiens, en cadeau bonus, cette jolie chanson ancienne avec de belles images qui bougent :



lundi 31 juillet 2017

Quelques bonheurs bus

J'illustrerai ce billet de photos d'anges.
Au petit bonheur.


Les garçons qui gravitent autour de moi -  je ne veux sous-entendre pour autant que je suis leur centre de gravité : ils ont de belles occupations et d'autres intimités - me font tant de cadeaux du cœur que je vous ennuierais, à la longue, en les transmettant ici jour après jour.
Je fais part aujourd'hui de quelques unes de ces joyeuses émotions qui, ça et là, parsèment mon existence parisienne d'étoiles qui trouent le ciel le plus anthracite d'autant de lumière vive.

Un soir, aux prémices de l'été, G2 (j'ai deux G dans mon ciel, dont l'autre, plus ancien), mon gentil voisin du dessus, est venu avec son petit ami et le colocataire de celui-ci (c'est fou ce qu'on co-loue autour de moi) pour un "aperitivo" (le garçon-ami de G 2 est Italien) qui s'est prolongé en rires et chansons dites "de variétés" martelées au piano par votre serviteur et chantées - fort juste - par un G2 éclairé.
G2 va rentrer sous peu d'Italie où son ami R. l'a entraîné dans un périple culturel et ludique à la fois. C'est normal, c'est l'Italie.
Ils m'ont envoyé une carte postale, oui !
Je suis sensible à ces mots gentils envoyés de là où où je ne suis pas. Autant qu'à l'offrande d'un bouquet de fleurs, c'est dire ! J'aime ces garçons "bien élevés" qui savent plaire à ceux qui ont mis les pieds sur terre bien avant eux et savent recevoir, à présent, - car ce ne fut pas toujours le cas : à vivre vite, on néglige souvent l'essentiel - les dons des anges qui savent aimer.

Ph. Hervé Guibert
F., qui est beau comme un Dieu mais a autre chose à faire que de s'en apercevoir, vient parfois déjeuner le dimanche dans mon quartier où résident, dans un voisinage immédiat, ses parents et, à peine plus loin, sa grand-mère.
C'est l'occasion pour lui de "passer" boire un café, et il arrive que la rencontre se prolonge jusqu'à partager ensemble le repas du soir.
En écoutant de la bonne musique, on parle beaucoup : des discussions vives, parfois, jouissives, car F. pratique la dissection de l'actualité (politique, notamment) en parfait analyste malgré son jeune âge. Je le vois peu, car il prépare LE concours, celui qui fait les "élites" de la nation, ceux qu'il est de bon ton de vilipender par les temps qui s’essoufflent. Il m'amuse fort, ce garçon qui croit savoir qui couche avec qui dans le microcosme, en a la certitude ; et je m'attendrais presque à le voir sortir des photos de ces personnages en situation scandaleuse ! Car le jeune homme est doté d'une réelle force de conviction, et pourrait, un jour devenir dangereux. Mais ils sont deux, dans le petit cercle, à m'appeler "Maître" avec tant de candide fierté, que je ne peux faire autrement que de l'aimer.

Le petit P. se trouve, quand j'écris ces lignes, à Antibes, où se déroule l'action de Tombe, Victor !
Tout heureux de mettre ses pas dans ceux de mes personnages, il m'envoie un texto - c'est un spécialiste ! - avec une photo d'un poteau indicateur surmonté de la plaque "Chemin des contrebandiers", qu'il accompagne de ces mots : " Je suis tout foufou de découvrir tout ça ! ".
L'affection - avec un très grand A - que me porte ce gamin mérite mieux, souvent, que mon attitude par trop "pédagogique", et je serais bien inspiré de faire plus d'efforts, de l'écouter mieux, de ne pas me borner à lui concocter de bons petits plats, même si leur préparation est un acte d'amour.
Avant de partir au sud, il m'a invité dans un lieu étrange, branché, auquel l'on ne pourrait le nom de "restaurant", mais où l'on déjeune d'un pain creux d'illustre boulanger dans lequel un chef très médiatisé fourre, au choix, diverses préparations fort goûteuses.
L'endroit est achalandé d'employés et cadres de ce quartier où l'on fait des affaires autour de l'art, principalement. Beaucoup de costumes bleu-marine de coupe étroite très parisienne, comme en porte, entre autres, Bruno Julliard, le premier adjoint de notre Mairesse. Une barbe soignée, et le tableau est complet. Mais, comme à l'accoutumée, je digresse : je suis touché de cette invitation de la part d'un garçon qui vient tout juste d'entrer dans la vie active.
C'est moi qui offre le café au Palais Royal où nous débouchons après une courte promenade dans l'un des plus agréables quartiers du vieux Paris.
Le petit P. retourne à son travail, et je me balade le nez au vent, guilleret. Jour de chance, je trouve les chaussures de cuir blanc - chic et décontractées -  dont je rêvais depuis le début des soldes, et même, olive sur la pissaladière, de l'huile d'olive Alziari, la niçoise, dont j'achète le petit modèle tant son prix s'est envolé vers les cimes depuis quelques mois.

Photo Luke Smalley, 1993

En rentrant, je me suis fait un devoir de préparer des "tramezzini"* : certains soirs, vers onze heures, E., le sportif de la petite bande fait une halte après l'un de ses matchs de foot en salle.
Il est affamé et fait honneur à la collation que je lui ai réservée.
Il est tard, l'heure à laquelle j'écris, en général. Le bruit familier de son scooter, qu'il gare en bas de chez moi, m'arrache à mes divagations à prétentions littéraires ; je cours à la cuisine préparer le plateau et le litre d'eau nécessaire après l'effort.
On sonne. J'ouvre la porte sous un "Bonsoir, Maître" tonitruant qui annonce à tout le voisinage qu'E. est là.
Et bien là.



" Je suis tout foufou de découvrir tout ça ! "
Je travaille, bien sûr, à mon "volume 2", que mes fidèles se rassurent.
Mais j'ai encore tout bousculé de fond en comble : je reviens à la conception initiale, une saga où l'on retrouvera les personnages du premier roman.


* Les fidèles lecteurs connaissent : ce sont des petits sandwiches "à la Vénitienne" au pain de mie garnis de diverses façons. 
Mais ils ne sont et ne seront jamais aussi bon qu'à Venise.
 




lundi 27 février 2017

Inaccessibles, mes anges ?


Depuis le début - il y aura dix ans en novembre - j'exprime ici, par le truchement de ces photographies,  mon goût pour les jeunes hommes.
Ma vie de chaque jour (aux "minuscules joies", chantait Bécaud) me met en présence d'une jeunesse à laquelle je m'abreuve, non pas en élixir de jouvence, mais en échange que je crois équilibré, où le désir a (parfois, mais pas toujours) aussi sa place, moins prégnante au fil des ans. Le fossé qui sépare les générations s'en trouve comblé, à travers nos discussions, nos disputes, nos regards, tendres, le plus souvent.
Je constate que ce n'est pas toujours compréhensible, que le privilège qui m'est accordé peut dépasser l'entendement, quand on n'a pas la chance de vivre ces moments, qu'en 2015, un correspondant désignait sans véhémence aucune comme émouvants, de par  " la différence d'âge, la relation quasi paternelle, une complicité sans doute bien plus grande et des sentiments surtout qui relèvent de l'interdit" .
Ces "minuscules joies", si grandes, me maintiennent en vie. 

dimanche 11 décembre 2016

Un piano dans une gare

En gare de Chambéry
Bien sûr, le meilleur y côtoie le pire : pour un moment de grâce, combien de Lettre à Élise massacrées, de mômes martelant le clavier de leurs petits poings rageurs ?
Mais la mise à disposition de pianos dans les gares est une excellente chose.
D'autant qu'on peut y faire de jolies rencontres (photo)... 

mardi 4 octobre 2016

Ces dimanches soir en amitié

L'avant-dernier dimanche, le petit cercle s'est élargi de deux "petits nouveaux", mon aimable jeune voisin  et son ami italien, autour d'un "aperitivo" à cinq. Ambiance festive, conversations passionnées : le cinéma, l'Italie chère à mon cœur, et les choses de la vie. Nous fîmes connaissance avec les nouveaux arrivants, même si j'avais l'impression d'avoir toujours connu l'un deux, avec lequel une complicité m'unissait déjà, d'aimables conversations... dans l'escalier de mon immeuble.
Les habitués ont déjà eu la dent dure sur d'impétrants vite évacués. Ce soir-là, en quelques instants précieux, nos "novices" se trouvèrent unanimement adoubés. Ce fut presque instantané : il est des personnes qui suscitent immédiatement l'empathie ; et des verres emplis de breuvages grisants, qui, s'entrechoquant, scellent les amitiés nouvelles.
Je m'imbibe, on le sait, de ces jeunesses qui démentent tout ce que l'on peut colporter - surtout par ceux qui font partie de la secte pléthorique des "vieux cons" - sur une génération dans laquelle il suffit de savoir capter ceux de ses membres qui ont soif de culture, d'émotions, d'échanges ; ils sont plus nombreux qu'on pourrait le croire.


 Conversation intime bercée par Villa-Lobos
Dimanche dernier, changement d'ambiance, tête à tête avec P., dont Paris, en quelques mois, - bien qu'il s'en défende - a révélé la personnalité, a exalté les traits, lui a donné l'occasion, enfin, de s'épanouir. J'observe avec tendresse son évolution : ce n'est plus le garçon timide, un peu engoncé, que j'ai connu quand il était en voie de terminer de brillantes études. J'ai la prétention de penser que j'ai bien fait, en maintes occasions, de bousculer ses certitudes de tout jeune homme. Il le sait, et je lis dans ses yeux qu'il m'en sait gré. Je le fais rire : ayant préparé un couscous, je le reçois... en djellaba ! Ces jeunes insufflent dans mes veines un sang neuf, et c'est à moi de leur en être reconnaissant. C'est un échange inestimable.  
Repas oriental sur fond musical ad-hoc (Mozart l’Égyptien, le beau disque d'Hugues de Courson), Bordeaux de bonne cuvée, puis, renonçant au film que nous avions prévu de nous projeter, conversation intime bercée par Villa-Lobos.
Qui est l'andouille qui a écrit Je hais les dimanches ?*

*Un certain Aznavour, chanté par Piaf et Gréco, me souviens-je.  

samedi 6 août 2016

Concerto pas grosso à Palerme


C'est un bel édifice (construit entre 1865 et 1901) ancré sur une place entre deux mondes, les demeures luxueuses de la via Libertà et le quartier populaire du Borgo Vecchio.
Beaucoup moins important que le Teatro Massimo, il peut accueillir un petit millier de spectateurs.
En cette soirée de juillet, l'Orchestre Symphonique de Sicile, hôte permanent du lieu, donne un concert sur la place.
Au programme, Sibelius, Tchaïkovski, Grieg, et Debussy.
Deux des œuvres ayant pour instrument solo la harpe, il n'est guère surprenant qu'en ce bruyant environnement, on ait recours à sonorisation.
Mais les organisateurs ont choisi de mettre le paquet : une multitude de micros - une forêt - a été disposée sur scène de façon à amplifier chacune des sections.
Et le résultat est... calamiteux.
" J'espère qu'on entendra bien la harpe, mon chéri. "
À l'Ouverture du Barbier de Séville de Rossini, "offerte" (merci du cadeau !) en début de concert, on pousse un cri de stupeur dès les premières notes : ce serait parfait pour Metallica ou Iron Maiden, mais le public en grande partie grisonnant , ne s'attendait sans doute pas à pareil déferlement de watts.
Mon comparse retient à grand peine un fou-rire pendant que je m'éloigne vers les barrières qui délimitent l'enceinte des "payants" (on peut entendre gratuitement à cent lieues à la ronde, supposè-je).
L'amplification à outrance distord inévitablement le son des cordes, le téléphone portable qu'un musicien a oublié d'éteindre fait entendre un air imprévu, un violoniste donne de fréquents coups d'archet dans un micro qui les répercute comme autant de détonations...
Sibelius n'est pas plus à la fête que son collègue italien : l'imprécision rythmique - on ne sait qui, de la harpiste ou de l'orchestre court après l'autre -, la technique perfectible de cette même soliste, le volume sonore, ont raison de notre patience : on quitte les lieux dès la première pause, un peu groggy, amusés néanmoins de cette ambiance très particulière dont, en d'autres temps, les Marx Brothers auraient pu faire une scène de choix.
On n'ira pas jusqu'à exiger le remboursement de nos places à cinq euros : l'expérience, unique, les vaut bien !

Photos Silvano Mangana, juillet 2016

jeudi 4 août 2016

Je t'avais dit...


" mets les patins* ! "
Tu seras privé de goûter.

* Point jeunes : les patins, très répandus au siècle dernier (et précédent) sont des pièces d'étoffe (feutre, laine...) à glisser sous les chaussures pour circuler dans les appartements dotés d'un parquet ciré. Ils permettent de ne pas abimer le revêtement, le frottement du feutre sur le parquet ayant également - judicieux deux-en-un - un effet lustrant.
De plus, le comportement de la personne ayant à en user est follement rigolo.
Depuis l'invention du patin à parquet, l'être humain n'a plus jamais fait preuve d'ingéniosité.

mercredi 4 mai 2016

Moi, pour l'Ascension...

je
monte
dans le Vercors
avec un adepte de l'escalade.
Dans quel état reviendrai-je ?
À suivre.

Nota bene : les commentaires relatifs aux billets publiés ce jour et les trois suivants, seront mis en ligne dimanche prochain 8 mai.

mardi 3 mai 2016

Menu larcin

Photo Silvano Mangana. Non mais !
Amusant de trouver cette photo (argentique, à l'origine) de F. qui trône au-dessus de mon lit depuis quelques années, dans un blog espagnol (ou d'Amérique du Sud ?). Je l'avais publiée ici, il y a déjà fort longtemps. Le blogueur ne cite pas le nom de l'auteur, mais Gay Cultes figure dans les liens de la colonne de droite. Le jeune F. fit un temps partie de ma vie ; sa mère avait fait de moi un référent : j'étais une "bonne fréquentation". Quoique...