Silvano Mangana (nom de plume Louis Arjaillès). Maison de confiance depuis 2007.
Photo en-tête Mina Nakamura
"La gravité est le plaisir des sots"
lundi 1 décembre 2025
vendredi 21 novembre 2025
Edouard Dermit et Jean Cocteau
mercredi 12 novembre 2025
"Cabo Negro" : le retour au cinéma d'Abdellah Taia
Le film sort le 03.12 dans les salles en France. La jeunesse LGBTQ+ marocaine d’aujourd’hui est le sujet de ce film. L’histoire de deux étudiants de Casablanca : la lesbienne Soundouss (Oumaima Barid) et le gay Jaâfar (Youness Beyej). Ils vont dans la villa louée par l’Américain Jonathan à Cabo Negro. Jonathan, qui est aussi l’amant de Jaafar, ne viendra jamais. Ils décident de rester dans la villa et de réinventer le monde, l’amour… C’est un film pour célébrer la beauté de la jeunesse gay du Maroc. Sa volonté à exister fort, à résister fort, malgré les lois extrêmement injustes et la violence sans cesse renouvelée du pouvoir… L’avant-première de CABO NEGRO aura lieu le 2 décembre, à 20 h, en présence de l’équipe du film, au cinéma parisien MK2 BEAUBOURG. Vous pouvez réserver vos places (cartes UGC / MK2 acceptées) dès maintenant ici: https://www.mk2.com/ile-de-france/evenement/cabo-negro …. Merci fort de votre soutien… Salam tendre à vous tou.te.s… Abdellah Taia
mardi 14 octobre 2025
vendredi 3 octobre 2025
Paul et Arthur
jeudi 21 août 2025
Des séries et des hommes * : Mondieu, ce Lorenzo !
mardi 19 août 2025
Terence Stamp | Billy Budd


Du roman d'Herman Melville Billy Budd, Benjamin Britten fit un opéra qui reste son chef-d'œuvre, souvent repris sur les grandes scènes internationales.
En 1962, Peter Ustinov en fit un film respectueux de l'œuvre originale où Terence Stamp campait un Billy dont la beauté et une sorte de "sainteté" provoquent le trouble tout autour de lui, préfigurant le Théorème de Pasolini dont l'acteur sera le héros peu après.
Un peu dans le film d'Ustinov, beaucoup dans la plupart des diverses reprises de l'opéra de Britten (lui-même homosexuel), la dimension "gay" de l'oeuvre de Melville n'échappera à personne, d'autant qu'elle est sublimée, dans l'opéra, par le livret de E.M Forster et Eric Crozier.
Souvenons-nous que c'est à Forster que l'on doit l'inoubliable Maurice porté à l'écran par James Ivory.
mercredi 30 juillet 2025
mercredi 16 juillet 2025
"L'étranger", première image
L'étranger, de François Ozon, d'après le chef-d'œuvre d'Albert Camus, sortira au cinéma le 29 octobre prochain.
Aux côtés de Benjamin Voisin, Rebecca Marder et Pierre Lottin : ça promet !
jeudi 10 juillet 2025
Sur Chopin
Je citai Oscar Wilde, hier, en prélude à... un Prélude de Chopin.
Sur le pianiste compositeur aussi Français que Polonais, Marcel Proust écrivit ceci :
Qu’un vol de papillons sans se poser traverse
Jouant sur la tristesse ou dansant sur les flots.
Rêve, aime, souffre, crie, apaise, charme ou berce,
Toujours, tu fais courir entre chaque douleur
L’oubli vertigineux et doux de ton caprice
Comme les papillons volent de fleur en fleur ;
De ton chagrin alors ta joie est la complice :
L’ardeur du tourbillon accroit la soif des pleurs.
De la lune et des eaux, pâle et doux camarade,
Prince du désespoir ou grand seigneur trahi,
Tu t’exaltes encore, plus beau d’être pâli,
Du soleil inondant ta chambre de malade
Qui pleure à lui sourire et souffre de le voir…
Sourire du regret et larmes de l’Espoir !
Marcel Proust, Les Plaisirs et les Jours, Portraits de peintres et de musiciens 1896
Illustration : Chopin d'après P.Schick
mercredi 9 juillet 2025
mardi 1 juillet 2025
dimanche 29 juin 2025
Glikine, un écrivain en Tessin
Grâce à Gay Cultes, j'ai noué avec l'écrivain helvétique Alexandre Glikine* des liens amicaux qui nous ont amenés à nous rencontrer à Paris. Nous correspondons régulièrement et Alexandre me fait part de ses travaux en cours et de ses découvertes artistiques. Ainsi m'a-t-il envoyé ces photographies prises lors d'un voyage à Lugano. "Ce sont, m'écrit-il, des détails d'une grande fresque peinte en 1529 par Bernardo Luini. D'abord, un St. Sébastien, un peu notre icône. Ensuite, un très beau jeune homme qui porte un bouclier sur lequel figure un scorpion. D'après les explications fournies sur place, il symboliserait le diable...
Diable qu'il est beau !
Ensuite, puisqu'on en est à ce chapitre, un autre détail, photographié dans l'église de S. Pellegrino à Giornico (TI) : c'est plutôt un gag – ils avaient déjà des drones, à l'époque... Détail d'un Jugement Dernier de Giovanni Battista Tarilli et Domenico Caresana , de 1589."
[Un homme confie à son journal intime les étranges phénomènes qui s’emparent de lui. En écoutant un morceau de musique de Jean-Baptiste Miroglio, compositeur italien obscur du XVIIIe siècle, il voit soudain avec intensité du jaune et du vert. Intrigué par la correspondance des notes et des couleurs, il enquête alors sur l’identité de ce Miroglio, pour percer le mystère. Le secret résiderait-il dans un traité de musique disparu ? Cette recherche l’emmène de la Provence à l’Italie, de Londres à Amsterdam, à la poursuite d’anciennes partitions. Au cours de ses périples, il est la proie de visions qui se superposent à ses perceptions colorées : le voici claveciniste du XVIIIe siècle, attiré et tétanisé par l’amour d’un chevalier qui l’introduit dans sa maison et dans sa vie. Au terme du voyage, l’homme se révèle à lui-même.]
Dans son œuvre, on s'intéressera aussi à Alypios, qui narre la relation amoureuse, au cours d'une cavale, entre un chevalier et son esclave en 267 après J.-C. et au recueil de nouvelles Richter 6.5, dans lequel il poursuit ses interrogations sur la quête de soi et l’indétermination du désir.
Bonus
qui me semble en phase avec L'inconnu d'Aix :
L'inconnu d'Aix et Alypios ont été édités à La Différence : cette maison n'existant plus, ces deux ouvrages vont être réédités prochainement.
Richter 6.5 est édité par Éditions Presse Inverse
samedi 28 juin 2025
Jeanne - Querelle
Immortelle Jeanne Moreau
sur les images de Querelle, de Rainer Werner Fassbinder
“Yet each man kills the thing he loves, By each let this be heard, Some do it with a bitter look, Some with a flattering word, The coward does it with a kiss, The brave man with a sword! Some kill their love when they are young, And some when they are old; Some strangle with the hands of Lust, Some with the hands of Gold: The kindest use a knife, because The dead so soon grow cold. Some love too little, some too long, Some sell, and others buy; Some do the deed with many tears, And some without a sigh: For each man kills the thing he loves, Yet each man does not die.”
savez-vous qui a écrit ce texte ?
lundi 23 juin 2025
Pasolini : rien de vint comme espéré
(La meilleure jeunesse, Poèmes à Casarsa, trad. Nathalie Castagné, Dominique Fernandez © poésie/Gallimard, 1995)
samedi 21 juin 2025
Faites de la musique
Détestez la mauvaise musique, ne la méprisez pas. Comme on la joue, la chante bien plus, bien plus passionnément que la bonne, bien plus qu’elle s’est peu à peu remplie du rêve et des larmes des hommes. Qu’elle vous soit par là vénérable. Sa place, nulle dans l’histoire de l’Art, est immense dans l’histoire sentimentale des sociétés. Le respect, je ne dis pas l’amour, de la mauvaise musique n’est pas seulement une forme de ce qu’on pourrait appeler la charité du bon goût ou son scepticisme, c’est encore la conscience de l’importance du rôle social de la musique. Combien de mélodies, de nul prix aux yeux d’un artiste, sont au nombre des confidents élus par la foule des jeunes gens romanesques et des amoureuses.
Marcel Proust (Les plaisirs et les jours - 1896)
Ne méprisons pas la "chanson populaire" : qu'on le veuille ou non, elle est un point de repère de notre vie, même si l'on est davantage sensible aux œuvres des grands de la musique.
Dalida à l'Olympia (chanson créée en 1974)
La chanson populaire peut confiner au chef-d'œuvre, non ?
jeudi 5 juin 2025
L'amant de Marcel
Le compositeur et chef d'orchestre Reynaldo Hahn fut l'amant de Marcel Proust de 1894 à 1896. Leur amitié survécut à leur liaison charnelle, qui dura jusqu'à la mort du grand écrivain en 1922.
"Reynaldo Hahn a été sans doute un des êtres que Proust a le plus aimés. Quiconque a pu approcher un tant soit peu Reynaldo Hahn le comprend sans peine. Sa conversation avait un grand charme qui ne tenait pas seulement à son talent de musicien et de chanteur, mais à l'étendue de sa culture, à son usage du monde, à un enthousiasme généreux et narquois, dont on subissait aussitôt la contagion, à une disponibilité qui est à la fois un attribut de l'intelligence et une forme de la bonté."
Emmanuel Berl
« Hier, à Versailles, Marcel avait, devant certains arbres, devant une mare ensoleillée ou un parterre de fleurs, des moments d’attendrissement ou de joie ingénue, comme en ont les enfants à la vue de leur premier joujou. »
Reynaldo Hahn : Journal (1890-1945) (Gallimard)
Bonus
Les agréables frères Jussen jouent Le ruban dénoué, de Reynaldo Hahn,
première pièce des Décrets indolents du hasard, enregistrés en 2024.
Hahn n'a pas écrit seulement L'heure exquise, tube ultra-célébré.
En guise de "Piano du matin", ce jour
mercredi 4 juin 2025
Belle allure, mais
Dans ma rue, je croise fréquemment un garçon — gay, sans aucun doute — qui arbore ce genre de vêtements, ce qui change agréablement des sacs siglés foot.
L'autre jour, n'y tenant pas, je lui ai adressé un pouce levé en guise de compliment pour sa tenue. J'eus droit à un regard méprisant. Ce qui me rappelle ce que Proust, déjà, disait de certains (de pas mal) d'entre nous (1) dans une page de Sodome et Gomorrhe :
[Aussitôt il
témoigna au professeur la dureté des invertis, aussi méprisants pour ceux à qui ils plaisent qu’ardemment empressés
auprès de ceux qui leur plaisent. Sans doute, bien que chacun parle mensongèrement de la douceur, toujours refusée par le destin, d’être aimé, c’est une loi générale et dont
l’empire est bien loin de s’étendre sur les seuls Charlus, que
l’être que nous n’aimons pas et qui nous aime nous paraisse
insupportable. À cet être, à telle femme dont nous ne dirons
pas qu’elle nous aime mais qu’elle nous cramponne, nous
préférons la société de n’importe quelle autre qui n’aura ni
son charme, ni son agrément, ni son esprit. Elle ne les recouvrera pour nous que quand elle aura cessé de nous aimer. En
ce sens, on pourrait ne voir que la transposition, sous une
forme cocasse, de cette règle universelle, dans l’irritation
causée chez un inverti par un homme qui lui déplaît et le recherche. Mais elle est chez lui bien plus forte. Aussi, tandis
que le commun des hommes cherche à la dissimuler tout en
l’éprouvant, l’inverti la fait implacablement sentir à celui qui
la provoque, comme il ne la ferait certainement pas sentir à
une femme, M. de Charlus par exemple, à la princesse de
Guermantes dont la passion l’ennuyait, mais le flattait. Mais
quand ils voient un autre homme témoigner envers eux d’un
goût particulier, alors, soit incompréhension que ce soit le
même que le leur, soit fâcheux rappel que ce goût, embelli
par eux tant que c’est eux-mêmes qui l’éprouvent, est considéré comme un vice, soit désir de se réhabiliter par un éclat
dans une circonstance où cela ne leur coûte pas, soit par une
crainte d’être devinés qu’ils retrouvent soudain quand le désir ne les mène plus, les yeux bandés, d’imprudence en imprudence, soit par la fureur de subir du fait de l’attitude
équivoque d’un autre le dommage que par la leur, si cet
autre leur plaisait, ils ne craindraient pas de lui causer, ceux
que cela n’embarrasse pas de suivre un jeune homme pendant des lieues, de ne pas le quitter des yeux au théâtre
même s’il est avec des amis, risquant par cela de le brouiller
avec eux, on peut les entendre, pour peu qu’un autre qui ne
leur plaît pas les regarde, dire : « Monsieur, pour qui me prenez-vous ? (simplement parce qu’on les prend pour ce qu’ils
sont) je ne vous comprends pas, inutile d’insister, vous faites
erreur », aller au besoin jusqu’aux gifles, et devant quelqu’un
qui connaît l’imprudent, s’indigner : « Comment, vous connaissez cette horreur ? Elle a une façon de vous regarder !…
En voilà des manières ! » M. de Charlus n’alla pas aussi loin,
mais il prit l’air offensé et glacial qu’ont, lorsqu’on a l’air de
les croire légères, les femmes qui ne le sont pas, et encore
plus celles qui le sont. D’ailleurs, l’inverti mis en présence
d’un inverti voit non pas seulement une image déplaisante
de lui-même, qui ne pourrait, purement inanimée, que faire
souffrir son amour-propre, mais un autre lui-même, vivant,
agissant dans le même sens, capable donc de le faire souffrir
dans ses amours. Aussi est-ce dans un sens d’instinct de
conservation qu’il dira du mal du concurrent possible, soit
avec les gens qui peuvent nuire à celui-ci (et sans que l’inverti n° 1 s’inquiète de passer pour menteur quand il accable
ainsi l’inverti n° 2 aux yeux de personnes qui peuvent être
renseignées sur son propre cas), soit avec le jeune homme
qu’il a « levé », qui va peut-être lui être enlevé et auquel il
s’agit de persuader que les mêmes choses qu’il a tout avantage à faire avec lui causeraient le malheur de sa vie s’il se
laissait aller à les faire avec l’autre. Pour M. de Charlus, qui
pensait peut-être aux dangers (bien imaginaires) que la présence de ce Cottard dont il comprenait à faux le sourire, ferait courir à Morel, un inverti qui ne lui plaisait pas n’était
pas seulement une caricature de lui-même, c’était aussi un
rival désigné. Un commerçant, et tenant un commerce rare,
en débarquant dans la ville de province où il vient s’installer
pour la vie, s’il voit que, sur la même place, juste en face, le
même commerce est tenu par un concurrent, n’est pas plus
déconfit qu’un Charlus allant cacher ses amours dans une
région tranquille et qui, le jour de l’arrivée, aperçoit le gentilhomme du lieu, ou le coiffeur, desquels l’aspect et les manières ne lui laissent aucun doute. Le commerçant prend
souvent son concurrent en haine ; cette haine dégénère parfois en mélancolie, et pour peu qu’il y ait hérédité assez
chargée, on a vu dans des petites villes le commerçant montrer des commencements de folie qu’on ne guérit qu’en le
décidant à vendre son « fonds » et à s’expatrier. La rage de
l’inverti est plus lancinante encore. Il a compris que dès la
première seconde le gentilhomme et le coiffeur ont désiré
son jeune compagnon. Il a beau répéter cent fois par jour à
celui-ci que le coiffeur et le gentilhomme sont des bandits
dont l’approche le déshonorerait, il est obligé, comme Harpagon, de veiller sur son trésor et se relève la nuit pour voir
si on ne le lui prend pas. Et c’est ce qui fait sans doute, plus
encore que le désir ou la commodité d’habitudes communes,
et presque autant que cette expérience de soi-même qui est
la seule vraie, que l’inverti dépiste l’inverti avec une rapidité
et une sûreté presque infaillibles. Il peut se tromper un moment mais une divination rapide le remet dans la vérité. Aussi l’erreur de M. de Charlus fut-elle courte. Le discernement
divin lui montra au bout d’un instant que Cottard n’était pas
de sa sorte et qu’il n’avait à craindre ses avances ni pour luimême, ce qui n’eût fait que l’exaspérer, ni pour Morel, ce qui
lui eût paru plus grave.]
In À la recherche du temps perdu, livre IV (Sodome et Gomorrhe) Marcel Proust | nrf Gallimard (2)
(1) Si vous êtes déjà allé "en boîte", ces attitudes vous sont, sans nul doute, familières.
(2) Mon logiciel de secours en cas de doute, me signale, au fil de mes billets, les phrases de plus de 40 mots, qui nuisent, selon lui, à la compréhension du texte. C'est prendre mes lecteurs pour des andouilles, me semble-t-il. Avec le texte de Monsieur Proust, mon logiciel a bugué : bien fait !
samedi 31 mai 2025
Ce soir, un rendez-vous immanquable !
L'estimé Jean-Marc, du blog-ami Bibliothèque Gay, s'adonne avec passion à la recherche littéraire gay, révélant des "pépites" ignorées. C'est le cas de l'ouvrage Tu seras seul, d'Alain Rox (Marcel Rottembourg), Mémoires d'un homosexuel de la Belle Époque aux Années Folles, avec une présentation, des notes et un dossier par lui-même.
On peut commander cet ouvrage ici : clic
Ce soir, pour ignorer le tumulte que ne manquera pas d'engendrer un certain match de foot, on écoutera Jean-Marc à 20 heures dans l'émission Mauvais genre de France Culture.
On peut d'ores et déjà écouter l'émission en podcast ici : clic
Message d'Abdellah Taïa
L'écrivain et cinéaste marocain m'adresse ce gentil message après la publication, jeudi dernier, de l'article intitulé Abdellah Taïa peut se réjouir :
" Merci de tout mon cœur, cher Silvano.
Quel très beau prénom : Silvano !!!!
Cela me rappelle évidemment la sublime Silvana Mangano !!!
Salam tendre et slaoui-rbati à vous et à votre cœur. "
Abdellah Taïa








.jpg)
.jpg)














