Silvano Mangana (nom de plume Louis Arjaillès). Maison de confiance depuis 2007.
"La gravité est le plaisir des sots"
jeudi 31 octobre 2024
mercredi 30 octobre 2024
Gabriele a vingt ans
Gabriele Pizzuro, l'un des deux magnifiques acteurs du bouleversant Stranizza D'Amuri (Fireworks) vient d'avoir vingt ans. Un tantinet fantomatique sur cette photo prise à Rome le jour de son anniversaire, on est loin du personnage du film :
Dans Stranizza D'Amuri / Fireworks |
Par on ne sait quelle stupidité, le film n'est visible en France que sur la plateforme Univers Ciné. Il n'est jamais sorti en salles chez nous. Vu la beauté des images, des paysages de Sicile et malgré le grand succès et les prix remportés en Italie, nous sommes privés d'une vision sur grand écran, quand le film roumain Trois kilomètres jusqu'à la fin du monde, au sujet voisin, bénéficie d'une vraie sortie nationale. Il faut dire que ce dernier est "allé à Cannes", et qu'il a reçu une "Queer Palm". Je l'ai vu dimanche dernier : c'est plutôt bien, mais ça peut se regarder sur un bon écran de télé.
Frustrant.
mardi 29 octobre 2024
Piano du matin : Tarentelle
Léaud/Truffaut
lundi 28 octobre 2024
Désarroi
Cette fois, il l'a vraiment perdu. Et le voici qui cherche
sur les lèvres de chaque partenaire de rencontre
ses lèvres à lui ; dans l'étreinte avec chaque
partenaire de rencontre, il cherche à se convaincre
qu'il s'agit de son ami, qu'il s'abandonne à lui.Il l'a vraiment perdu, comme s'il n'existait plus.
Parce que lui - à l'entendre - il voulait se sauver
de cette infamie, de cette volupté morbide ;
de cette infamie, de cette volupté de la honte.
Il était encore temps - ce sont ses mots - de se sauver.
Il l'a vraiment perdu, comme s'il n'existait plus.
Par l'imagination, l'égarement des sens
sur les lèvres des autres, ce sont ses lèvres qu'il recherche ;
il essaie de sentir à nouveau son amour.
Constantin Cavafis
En attendant les barbares et autres poèmes (Nrf - Gallimard | Traduction Dominique Grandmont)
dimanche 27 octobre 2024
Amour, délices et orgue
en cliquant ici.
samedi 26 octobre 2024
À découvrir ou à revoir
Synopsis :
Durant l’été 1960, Marc et Philippe sont moniteurs dans une colonie de vacances en Auvergne. Tout les oppose : le premier se veut viril, tandis que le second se montre beaucoup plus réservé et taciturne. Au cours d’un malheureux concours de circonstances, Marc surprend Philippe habillé en femme. Une relation ambigüe, mélange de sadisme et de vénération, s’instaure alors entre les deux hommes.
Les abonnés de Prime Video et d'Univers Ciné le trouveront sur ces deux plateformes.
On peut également le louer ou l'acheter en vod un peu partout ailleurs et notamment, en version restaurée, sur l'excellent Cinétek : clic
vendredi 25 octobre 2024
L'amour au rugby
Jean, 18 ans, est le joueur prodige du club de rugby de son village. Alors que son équipe défend son titre, il tombe amoureux d'Ayoub, un joueur de l'équipe adverse. Sa relation avec ses coéquipiers s'en trouve ébranlée.
Jean est tombé amoureux est un court métrage diffusé par TV5 Monde.
Si cette bande-annonce vous appâte, regardez le film (trop court) dans son intégralité ici : clic.
jeudi 24 octobre 2024
"Miséricorde" est un OFNI*
Miséricorde, c'est : tragi-comique, sylvestre, sensuel, bandant, dérangeant (dans le meilleur sens du terme), lumineusement sombre et vraiment… ouf !
Selon moi, le meilleur Guiraudie.
(Message personnel : tu me feras une omelette aux morilles, dis ?)
* Objet Filmique Non Identifié.
Félix Kysyl, formidable ! |
mercredi 23 octobre 2024
Le petit Sacha est devenu grand
Alexander Malofeev
a fêté ses 23 ans.
Celui qui fut un petit
prodige du piano est
maintenant un grand artiste
qui se produit sur les scènes
du monde entier, avec les meilleures
formations et les plus grands chefs.
en "bis" d'un concert, Alexander joue, en toute simplicité,
le Menuet en Sol mineur d'Händel.
mardi 22 octobre 2024
Un courrier de Bernard Pignero
Dans les textes commentant, il y a peu, une prestation des frères Jussen, jeunes pianistes hollandais des plus charmants, on trouvait une critique de la manière dont leurs visages ressentaient la beauté de l'œuvre qu'ils interprétaient : Schafe können sicher weiden, de Jean-Sébastien Bach, en l'occurrence.
En réaction à ces commentaires, mon ami Bernard Pignero*, écrivain, m'a envoyé un courriel dont je vous donne l'essentiel :
« En regardant Lucas Debargue jouer la Méphisto valse N°1 sur YouTube, je constatais une fois de plus que je ne connais rien de plus émouvant que les expressions du visage d’un pianiste qui vit la musique qu’il joue. En plus, ça ne gâte rien s’il est aussi joli que le jeune Lucas, avant qu’il ne s’essaye à une moustache et une barbiche ridicules, ou s’il a la bouille de bébé du jeune Daniil Trifonov avant qu’il ne se laisse embroussailler par une barbe de clochard (mais qu’ont-ils donc, tous ces jeunes pianistes ? Leur prodigieuse virtuosité ne suffit-elle pas à calmer leurs doutes sur leur virilité ?). En fait, ce qui se lit sur leurs visages, c'est précisément le mystère de la musique : ce qui fait qu’elle nous comble sans que nous puissions l’expliquer et encore moins l’exprimer par des mots.
Lucas Debargue |
Mais peut-être, au-delà de cette manifestation visible sur un visage d’interprète, a fortiori un beau visage juvénile, de ce que la musique nous procure d’indicible (manifestation visible qui inclut souvent d’étranges et parfois douloureuses grimaces), on peut penser que c’est tout ce qu’il y a de non communicable dans l’expérience humaine qu’exprime le concertiste. Ce qui confirmerait que la musique est bien le summum de la création artistique. Il y a certes des pianistes qui restent impassibles et semblent ne rien éprouver en jouant. Je suppose que leurs proches décèlent tout de même dans leur inexpressivité les marques d’une attention et d’une concentration qui témoignent d’une relation directe avec le mystère de la musique. Peut-être ont-ils justement intériorisé que la création musicale est le langage de l’au-delà de la raison humaine, le langage qui englobe à la fois la raison et ce qui ne peut être raisonné, et restent-ils médusés et comme anesthésiés devant la responsabilité qu’ils prennent en feignant d’en maîtriser le sens alors qu’ils n’en connaissent que les règles.
Quand je parle de tout ce qu’il y a de non communicable dans l’expérience humaine ou du moins dont les mots ne parviennent pas à rendre compte de façon satisfaisante, je pense à la jouissance érotique qui se lit sur le visage aimé, dans les soupirs, dans les crispations presque douloureuses, bien mieux que dans les mots d’amour maladroits et haletants qui semblent inspirés par un délire plus que par la raison. Dans les deux cas, on est confronté, et parfois avec une impression de voyeurisme, à l’expression incontrôlable d’une émotion qui dépasse de loin tout ce qu’un visage peut traduire volontairement, dissimuler ou même simuler. Et dans les deux cas, seul le visage peut extérioriser cette sorte de transe quand tout le corps est engagé, et avec quelle concentration pour le pianiste ! dans la recherche de cet indicible que sont le mystère de la musique ou le mystère de l’amour. »
Bernard Pignero, que j'approuve des deux mains (de pianiste) !
* Dernier ouvrage paru : Un livre de plus (et autres récits) | Encretoile éd.
J'y reviendrai.
lundi 21 octobre 2024
Autant certes la femme
Autant certes la femme gagne
À faire l’amour en chemise,
Autant alors cette compagne
Est-elle seulement de mise
À la condition expresse
D’un voile, court, délinéant
Cuisse et mollet, téton et fesse
Et leur truc un peu trop géant.
Ne s’écartant de sorte nette,
Qu’en faveur du con, seul divin,
Pour le coup et pour la minette,
Et tout le reste, en elle est vain
À bien considérer les choses,
Ce manque de proportions,
Ces effets trop blancs et trop roses…
Faudrait que nous en convinssions,
Autant le jeune homme profite
Dans l’intérêt de sa beauté,
Prêtre d’Éros ou néophyte
D’aimer en toute nudité.
Admirons cette chair splendide
Comme intelligente, vibrant,
Intrépide et comme timide
Et, par un privilège grand
Sur toute chair, la féminine
Et la bestiale — vrai beau ! —
Cette grâce qui fascine
D’être multiple sous la peau
Jeu des muscles et du squelette,
Pulpe ferme, souple tissu,
Elle interprète, elle complète
Tout sentiment soudain conçu.
Elle se bande en la colère,
Et raide et molle tour à tour,
Souci de se plaire et de plaire,
Se tend et détend dans l’amour.
Et quand la mort la frappera
Cette chair qui me fut un dieu,
Comme auguste, elle fixera
Ses éléments, en marbre bleu !
Paul Verlaine, in Hombres (Poème X)
dimanche 20 octobre 2024
Écoutez ! (Vous pouvez pleurer.)
Krystian Zimerman, piano
et Leonard Bernstein, dir.: en totale communion !
Malgré des centaines d'écoutes, je suis toujours bouleversé.
Je recommande aussi la version Arrau/Giulini
L'interprétation de l'immense Rubinstein est tout aussi sublime :
malheureusement YouTube n'en propose qu'une version tronquée.
L.Bernstein et G.Gould en répétition |
Pour écouter cette version néanmoins légendaire, c'est ici.
samedi 19 octobre 2024
Timothée/Bob : impatience !
de James Mangold (Walk The Line) est un film très attendu.
La prestation de Timothée Chalamet, qui incarne Bob Dylan dans
cette biographie est, d'après les premiers échos, incroyable.
vendredi 18 octobre 2024
L'automne à Turin
jeudi 17 octobre 2024
Piano du matin : pour une gaie journée avec Franz et Nikolaï
Le grand Lugansky au Festival de Verbier, été 2008
mercredi 16 octobre 2024
Le bon chatmaritain
"Je fus sauvé par un chat. Son museau apparut brusquement devant moi entre les bûches, et nous nous regardâmes un instant avec étonnement. C'était un incroyable matou pelé, galeux, couleur de marmelade d'oranges, aux oreilles en lambeaux et avec une de ces mines moustachues, patibulaires et renseignées que les vieux matons finissent par acquérir à force d'expériences riches et variées.