Le journal quotidien - non hétérophobe - de
Silvano Mangana (nom de plume Louis Arjaillès). Maison de confiance depuis 2007.
Photo en-tête Mina Nakamura

"La gravité est le plaisir des sots"
(Alexandre Vialatte)


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dimanche 31 juillet 2022

Merci la vie


Soirée imprévue.
Trois semaines sans nouvelles de ce séjour en pays lointain sans connexion.
La sonnette de l'entrée chante, mais pas comme d'habitude (il y a un code) : "Je voulais que ce soit une vraie surprise."
Il a des fleurs plein les bras. On communie toute la soirée sur le balcon. Linguine al pomodoro toutes simples faites en commun. On boit un peu trop. C'est le bonheur d'être ensemble. Il n'est pas question d'être raisonnables. Au moment du départ, une douce étreinte. Je souffle "Merci de m'aimer." Il dit "C'est que tu es tellement aimable." J'ai dormi comme un adolescent. Enfin. Il a repris sa course, mais il est là. 

jeudi 26 mai 2022

Homophobie ordinaire

 Quatre ados de seize ou dix-sept ans dans le métro. 
L'un d'eux leur montre sur son "smartphone" une photo peu ragoutante d'une victime de la "variole du singe", cette affection nouvellement arrivée en France.
L'un d'eux, alors :
- Beurk ! D'façon, c'est pour les gays, euh j'veux dire, les homosexuels (trop "sympa", gays ?), c'est pas pour nous, on est pas du même bord, on s'en fout.

mardi 21 avril 2020

Glups* !



* Vous pouvez remplacer par diantre, fichtre, morbleu, my god, ce que vous voulez !

mardi 3 décembre 2019

Beau comme (un) Raphael

Raphael Barroso par Vicente Mosto

Que de belles rencontres
dans le métropolitain...
avant la grève !

samedi 28 septembre 2019

Sur la ligne


Nos "anciens" se souviennent sans doute de l'époque ou, sur recommandation du magazine Gay Pied, les adeptes parisiens de notre religion avaient toutes chances de se rencontrer en empruntant systématiquement la deuxième voiture des trains du Métropolitain.
C'était bien avant Tinder et autres réseaux de rencontre de haute technicité actuels, par lesquels, d'un clic, paraît-il, on a l'opportunité de trouver l'homme de sa vie.

vendredi 31 août 2018

Les droits du lecteur selon Daniel Pennac

Le qu'en-lira-t-on (ou les droits imprescriptibles du lecteur) 


Daniel Pennac établit ici une liste de droits du lecteur, pour lui permettre de s'affranchir d'un protocole de lecture trop conventionnel, et s'adonner à sa façon et à son rythme à cette pratique, en toute liberté. Il dresse la liste des 10 droits suivants :

« Le droit de ne pas lire ».
« Le droit de sauter des pages ». Ce droit explique qu'un lecteur peut sauter des pages et le conseille même aux enfants pour qui les livres comme Moby Dick et autres classiques sont réputés inaccessibles de par leur longueur. Il mentionne qu'il a lu Guerre et Paix en sautant les trois quarts du livre.
« Le droit de ne pas finir un livre ». Daniel Pennac explique qu'il y a plusieurs raisons de ne pas aimer un livre et les énumère : le sentiment de déjà lu, une histoire qui ne nous retient pas, une désapprobation totale des thèses de l'auteur, un style qui hérisse le poil ou au contraire une absence d'écriture qui ne vient compenser aucune envie d'aller plus loin... L'auteur dit qu'il en existe 35 995 autres. Tout cela pour dire que l'on a tout à fait le droit de ne pas aimer le livre ou l'auteur.
« Le droit de relire. » L'auteur explique ici les raisons de relire un livre : pour le plaisir de la répétition, pour ne pas sauter de passage, pour lire sous un autre angle, pour vérifier. Il fait aussi le parallèle avec l'enfance.
« Le droit de lire n'importe quoi ». Daniel Pennac explique que l'on peut lire tout ce que l'on veut mais que cela n'exclut pas qu'il y ait des bons et mauvais romans. Il les classe en deux sortes, les romans industriels qui se contentent de reproduire à l'infini les mêmes types de récits, débitent du stéréotype, font commerce de bons sentiments, des valeurs et des anti-valeurs ainsi que des sensations fortes. L'auteur les décrit comme mauvais, car il ne trouve pas que cela est de la création mais de la reproduction. Il la considère comme une « littérature du prêt à jouir ».
« Le droit au bovarysme (maladie textuellement transmissible) ». Droit à la « satisfaction immédiate et exclusive de nos sensations ». Daniel Pennac décrit tous les phénomènes liés à cette « maladie ». L'imagination qui enfle, les nerfs qui vibrent, le cœur qui s'emballe, l'adrénaline qui « gicle » et le cerveau qui prend momentanément « les vessies du quotidien pour les lanternes du romanesque ».
« Le droit de lire n'importe où ». L'auteur explique que l'on peut lire n'importe où en prenant l'exemple d'un soldat qui se porte volontaire chaque matin pour nettoyer les toilettes afin d'y lire l'œuvre intégrale de Nicolas Gogol.
« Le droit de grappiller ». Ce droit explique que l'on peut commencer un livre à n'importe quelle page si l'on ne dispose que de cet instant-là pour lire.
« Le droit de lire à haute voix ». Daniel Pennac donne le témoignage d'une fille qui lui explique qu'elle aime bien lire à voix haute à cause de l'école qui interdisait la lecture à voix haute. Il la compare à plusieurs auteurs (comme Flaubert) qui, pour écrire leurs livres, les relisaient à voix haute.
« Le droit de nous taire ». Ce droit explique que l'on peut lire et taire notre expérience, nos sentiments vis-à-vis du livre.


Via Improbables librairies Improbables bibliothèques
Merci !

lundi 27 août 2018

Aaaaaaaaah, enfin un pape sympa !*

« Quand cela se manifeste dès l'enfance, il y a beaucoup de choses à faire par la psychiatrie. »
François, pape, évoquant l'homosexualité dans l'avion qui le ramenait d'Irlande. 
Pour rappel, l'église de Rome est enlisée dans des scandales de pédophilie mettant en cause de nombreux prêtres couverts par leur hiérarchie en divers points du globe, notamment au Chili, en Argentine (chez lui), en Irlande, en Pennsylvanie, en France, etc.


* Disaient certains dans les premiers mois de son pontificat.

lundi 30 juillet 2018

Il est pas cool, le XXIè siècle ?

Apéritif à Lucca, Duomo (centre historique, donc) - 5 euros
Chaque séjour au-delà des Alpes me réserve son lot de nouveautés, heureuses ou malheureuses. J'apprécie toujours autant le service italien dans les bars et restaurants, toujours aimable, attentif sans obséquiosité. La générosité qui veut qu'une boisson alcoolisée soit toujours accompagnée de comestibles, (en abondance, souvent) nous éloigne beaucoup de la coupelle de cacahuètes ou de chips servie (et pas toujours !) avec l'apéritif hexagonal.
Las, je l'ai noté ici maintes fois, force est de reconnaître que l'Italien est excessif dans le positif comme dans le négatif.
Ainsi, j'ai été sidéré de l'arrivée massive des tatouages sur les épidermes de nos voisin transalpins : ici, on ne fait pas dans le détail, certain(e)s ayant choisi d'être ainsi décorés de la tête au pied, par des motifs d'un goût souvent douteux.
Port d'Ischia après la pluie
De même, la "connexion" permanente via les smartphone et les tablettes est devenue vice national.
Dans un restaurant sur le port d'Ischia, où il était si bon d'écouter le clapotis des vagues, d'admirer un coucher de soleil irisé d'après la pluie, un trio de jeunes s'installa à la table voisine : deux filles ultra "fashion" et un garçon sensible très (mal) "looké" à peine assis, se mirent en devoir de s'auto-portraiturer pour leurs "insta." respectifs en prenant des poses de top modèles, moues "kimkardashiées" à l'appui. Je les observai en scrutateur des mœurs du temps, sans laisser paraître mon effondrement. La séance dura environ une quinzaine de minutes, jusqu'à l'arrivée des pizze, lesquelles eurent droit également à leur immortalisation par "pic" véhiculée jusques aux foules d'adeptes en extase supposée.
Adepte de Mister Bean, je me mis en devoir d'exécuter une série de "selfies" très "moi aussi, na nanère !" me livrant à un medley de mes grimaces les plus immondes, pour le plus grand plaisir de mes voisins, hilares, et d'Amedeo, maître des lieux*.
Les trois stars ne levèrent pas les yeux sur ce show exceptionnel, et pour cause : chacune d'elle engloutissait machinalement sa pizza les yeux rivés sur son précieux petit rectangle magique.
Le comble me fut asséné deux jours plus tard chez Coquille (oui, avec un q), restaurant "à la mode", et qui le mérite : cuisine raffinée et décor somptueux sous les étoiles.
Une grande table me faisait face où avaient pris place des filles très "bimbo" néanmoins mères de familles avec leur progéniture.
Un môme de six-sept ans tournait autour de la table, portable en main, absorbé par les images diffusées sur son appareil, ou un jeu peut-être.
Mon regard se portait alors sur une poussette garée à droite, en bout de table, où un bébé de quelques mois faisait glisser son doigt avec dextérité sur une tablette !
Si, oui, parfaitement, tout à fait, absolument : je le prouve avec une photo de mauvaise qualité, certes, mais révélatrice !
Elle est pas géniale, cette époque ?

Pendant que maman consulte son écran, bébé, dans sa poussette en bas à droite...
Glossaire (j'ai de plus en plus de jeunes lecteurs paraît-il, mais toujours la vieille garde !) :
"fashion" = mode
"insta" = abréviation pour Instagram, réseau "social"
"pic" = abréviation de "picture", pour photographie
"kimkardashier" = (néologisme de mon cru) verbe du premier groupe : imiter en tous points la madone des réseaux, une dénommée Kim Kardashian (comme son nom l'indique).

* Par respect pour mes visiteurs et pour ne pas polluer ce blog hautement esthétique, je m'abstiens de diffuser ces photos, euh, redoutables.


samedi 7 juillet 2018

Ambiance


Les Parisiens se targuent de vivre dans une capitale tolérante, civilisée, ouverte. L'homophobie ordinaire serait l'apanage de la province, de celle qu'un con descendant appelait la "France d'en bas".
La photo ci-dessus a été prise dans un immeuble parisien du Marais, quartier réputé gay-amical, où, la semaine dernière, ont été souillées ou effacées les décorations de la quinzaine des fiertés.
Ambiance.

lundi 11 décembre 2017

Tumulte

Les tambours médiatiques se sont enfin tus, qui ont accompagné le décès de deux personnalités, dont ceux, amplifiés avec force mégawatts, qui résonnèrent en l'honneur d'un chanteur qui ne faisait pas partie de mes icônes, loin de là.
L'homme fut l'objet d'une ferveur populaire que je respecte, car, à l'instar d'un certain Marcel Proust, on peut détester ce genre de musique sans pour autant faire montre de mépris :


Éloge de la mauvaise musique
- Marcel Proust -

Détestez la mauvaise musique, ne la méprisez pas. Comme on la joue, la chante bien plus, bien plus passionnément que la bonne, bien plus qu'elle s'est peu à peu remplie du rêve et des larmes des hommes. Qu'elle vous soit par là vénérable. Sa place, nulle dans l'histoire de l'Art, est immense dans l'histoire sentimentale des sociétés. Le respect, je ne dis pas l'amour, de la mauvaise musique, n'est pas seulement une forme de ce qu'on pourrait appeler la charité du bon goût ou son scepticisme, c'est encore la conscience de l'importance du rôle social de la musique. Combien de mélodies, du nul prix aux yeux d'un artiste, sont au nombre des confidents élus par la foule des jeunes gens romanesques et des amoureuses. Que de "bagues d'or", de "Ah! Reste longtemps endormie", dont les feuillets sont tournés chaque soir en tremblant par des mains justement célèbres, trempés par les plus beaux yeux du monde de larmes dont le maître le plus pur envierait le mélancolique et voluptueux tribut - confidentes ingénieuses et inspirées qui ennoblissent le chagrin et exaltent le rêve, et en échange du secret ardent qu'on leur confie donnent l'enivrante illusion de la beauté. Le peuple, la bourgeoisie, l'armée, la noblesse, comme ils ont les mêmes facteurs porteurs du deuil qui les frappe ou du bonheur qui les comble, ont les mêmes invisibles messagers d'amour, les mêmes confesseurs bien-aimés. Ce sont les mauvais musiciens. Telle fâcheuse ritournelle que toute oreille bien née et bien élevée refuse à l'instant d'écouter, a reçu le trésor de milliers d'âmes, garde le secret de milliers de vies, dont elle fut l'inspiration vivante, la consolation toujours prête, toujours entrouverte sur le pupitre du piano, la grâce rêveuse et l'idéal. tels arpèges, telle "rentrée" ont fait résonner dans l'âme de plus d'un amoureux ou d'un rêveur les harmonies du paradis ou la voix même de la bien-aimée. Un cahier de mauvaises romances, usé pour avoir trop servi, doit nous toucher, comme un cimetière ou comme un village. Qu'importe que les maisons n'aient pas de style, que les tombes disparaissent sous les inscriptions et les ornements de mauvais goût. De cette poussière peut s'envoler, devant une imagination assez sympathique et respectueuse pour taire un moment ses dédains esthétiques, la nuée des âmes tenant au bec le rêve encore vert qui leur faisait pressentir l'autre monde, et jouir ou pleurer dans celui-ci.
Extrait de "Les plaisirs et les jours", Chapitre XIII


 Retour au calme
Gustave Courbet, Homme à la ceinture de cuir - 1845/46



jeudi 7 juillet 2016

Bulle friponne


Sur la place Santa Maria in Trastevere, à Rome, les bulles peuvent réserver quelque surprise.
Trouverez-vous l'autre symbole phallique sur la photo ?
Vous allez encore dire que je vois le mâle partout.

jeudi 12 mai 2016

Hérésie !

Pris en situation mardi dernier

Ils ne reculent devant rien pour former le mauvais goût du consommateur.
Au secours !

dimanche 7 février 2016

Merci Madame


Il est des murmures qui résonnent bien mieux que des vociférations.
Qui raisonnent, aussi.

dimanche 13 décembre 2015

Le sens de la répartie

- Chéri, j'ai plus rien à me mettre !
- Si : moi !*
* Saillie salace entendue chez l'honorable Silvano en verve ce jour-là.

mercredi 9 septembre 2015

Vaporetto

La laideur (voir billet précédent) n'a pas tout envahi à Venise, heureusement !
Photos Silvano 2013

dimanche 6 septembre 2015