Dans le même Spartacus (voir billet précédent), c'est John Gavin qui joue le rôle de Jules César, que l'on peut admirer, très peu vêtu, dans la scène des "bains".
Crassus (Laurence Olivier) au bel esclave Antoninus (Tony Curtis) : - Eh bien, Antoninus, je suis de ceux qui aiment à la fois les huîtres et les escargots.
Cette allusion à la bisexualité de l'un des principaux personnages du "Spartacus" de Stanley Kubrick en fait une scène cultissime. En effet, en raison des codes de censure en vigueur à Hollywood lors du tournage, la scène ne put être intégrée au film qu'en 1991, lors de sa restauration. Pour l'anecdote, précisons que, la bande son de cette séquence de drague ayant été perdue, Tony Curtis dut passer à la post-synchro. Laurence Olivier étant décédé, c'est Anthony Hopkins qui le doubla dans la scène.
A l'époque, avant que la séquence ne soit purement et simplement retirée, un membre éminent de la commission de censure avait suggéré que les huîtres et les escargots soient remplacés par... des truffes et des artichauts !
C'est le film d'Oshima connu en France sous le titre "Furyo". Bien avant Taboo (ci-dessous), Oshima aborde déjà le thème de la confusion des sentiments dans ce film incandescent où le beau Major Jack Celier (David Bowie), prisonnier de guerre, sème le trouble chez le Capitaine Yonoi (incarné par Ryuchi Sakamoto), commandant du camp, qui ira jusqu'à lui éviter la peine capitale. Pour les yeux de Bowie, on le comprend.
Dans le film de Nagisa Oshima "Gohatto" (ou "Taboo", ou "Tabou"), en 1999, l'arrivée du trop beau Sozaburo va mettre le feu au cœur et au corps de virils samouraïs. La musique est signée Ryuchi Sakamoto et l'on trouve au générique Takeshi Kitano, déjà présent dans "Furyo" du même Oshima. C'est très beau et ça se trouve en DVD... en cherchant bien.
Bien avant de réaliser "Un enfant dans la foule", Gérard Blain fut l'inoubliable "Beau Serge" de Chabrol.
En 1944, Paul, 13 ans, est le mal aimé de sa famille.
En quête de chaleur humaine il découvre sur fond de guerre les amitiés particulières et s'aperçoit qu'il peut capter l'attention de certains hommes qui lui apportent une affection sensuelle mais toujours fugitive...
C'est un film de Gérard Blain qui fut l'un des "jeunes premiers" de la "nouvelle vague" : ce beau garçon reste à jamais l'interprète du "Beau Serge" de Claude Chabrol. Derrière la caméra, il réalise notamment cet "Enfant dans la foule" (1976) où il aborde avec pudeur le thème de l'homosexualité.
Il est amusant de noter qu'actuellement, en france, le film est diffusé sur une chaîne câble-satellite dédiée tout particulièrement à un public "familial"*. Intéressant.
Avec Catherine Deneuve dans "Belle de jour" de Luis Buñuel
Une relation plus qu'ambigue entre Rodolfo et Eddie ("Vu du pont" de S.Lumet)
Avant toute chose, on répètera une fois encore que la présence d'une personnalité dans ces pages ne préjuge en rien de son identité sexuelle.
Les plus de 50 ans doivent se souvenir de Jean Sorel dont on crut, à l'époque, qu'il ferait une carrière "à la Delon", qui eut la chance de tourner avec des géants du cinéma comme Visconti ou Bunuel et qui déçut par la suite, tournant des films de série, d'improbables séries B, et une multitude de téléfilms sitôt diffusés sitôt oubliés.
Pour son rôle dans "View from the bridge" (Vu du pont) de Sidney Lumet (jamais édité en DVD !) et sa relation avec le personnage joué par Raf Vallone, Sorel entra au Panthéon des "icônes gay" : il est question de ce film dans le formidable "Celluloid Closet" de Rob Epstein et Jeffrey Friedman d'après le livre de Vito Russo.
On se souviendra également de Sorel dans "Sandra" et dans "Belle de jour" en amant de "la Deneuve" et, peut-être, dans un "Homme qui rit" de Sergio Corbucci qui fit les délices des spectateurs des cinémas de quartier du samedi soir.
A 74 ans, Jean Sorel, aux dernières nouvelles, poursuit une carrière d'acteur en Italie où il tourne régulièrement pour la télévision.
Il n'aura jamais accédé au statut de "star".
Et pourtant...
S’inspirant d’un fait divers authentique et inexpliqué, Peter Shaffer raconte l’histoire
d’un garçon de dix-sept ans qui a crevé les yeux de six chevaux, une nuit, dans un
manège.
L’action a pour cadre un hôpital où un psychiatre tente d’élucider le mystère de cet
acte. Ainsi commence une enquête plus prenante qu’une aventure policière dans
laquelle un duel passionné va opposer le docteur Dysart au jeune Alan Strang.
Nul ne peut échapper à l’envoûtement de ce débat implacable et superbe que domine
la figure fantastique d’Equus, le dieu-cheval, dont un enfant solitaire avait fait son
maître et son esclave
On peut voir actuellement au Théâtre Marigny cette reprise française de la pièce de Peter Shaffer (l'auteur d'Amadeus), créée à Londres en 1973.
Bruno Wolkowitch y fait preuve d'un talent que ses prestations télévisées ne laissaient entrevoir.
Le jeune Julien Alluguette est littéralement habité par un rôle qui demande une énergie de chaque instant.
Christiane Cohendy et Delphine Rich sont épatantes.
La mise en scène (Didier Long) et la scénographie (chorégraphie de Daniel Larrieu) sont d'une efficacité redoutable.
Un grand moment qui fait regretter la désaffection dont semble souffrir le spectacle vivant.
Aujourd'hui, pour remplir les salles, on adapte des films à succès et on préfère miser sur des gloirettes du (tout) petit écran.
Ici, le théâtre reprend ses droits.
Allez-y !
Revu récemment, My Own Private Idaho n'a rien perdu de sa force, en ode à la jeunesse perdue. Le film de Gus Van Sant émeut, étreint, faisant (re)découvrir un Keanu Reeves qui ne tournait pas encore dans des films à pop-corn, et un ange qui ne fit que passer, River Phoenix, à jamais figé dans ses vingt ans. Indispensable dans votre vidéothèque.
A la demande du représentant de l'Institut Charles Trénet, il a été procédé à quelques rectifications dans le billet écrit il y a quelques mois sur le chanteur et poète Charles Trénet* : malgré divers "guillemets" qui ne pouvaient laisser planer de doute sur les intentions de l'auteur, il est vrai que les informations sur la procédure inique dont le grand chanteur fut victime (et qui aboutit finalement à un non-lieu) ne laissaient pas clairement apparaître, malgré une note en bas de page, que Trénet, s'il était bien "gay", n'était pas "pédophile". L'homophobe-crétin de base (pléonasme !) en effet, se complaît généralement dans l'amalgame pédé=pédéraste=pédophile et l'Internet étant ce qu'il est, la sale "rumeur" se répand à la vitesse de l'éclair ! Avec plaisir, dont acte. Signalons au passage que selon les derniers chiffres publiés par la Sacem, pour l'année 2007, la chanson "La Mer" de Charles Trénet est la deuxième oeuvre française la plus exportée, juste après "Comme d'habitude) (François-Thibaut-Revaux).
La "une" de Libération lors de la disparition de Charles Trénet
Dans cet extrait du film "Philadelphia" de Jonathan Demme (1993), Andrew Beckett (Tom Hanks), ravagé par le virus qui va l'emporter, se livre à une explication de texte de "La Mamma morte" chantée par Maria Callas, à l'adresse de son avocat Joe Miller (Denzell Washington). C'est l'une des plus belles scènes de ce film qu'il est bon de montrer aux jeunes gens qui, aujourd'hui, dit-on (de nombreuses productions pornographiques faisant du "bareback" leur fond de commerce), ont tendance à relâcher leur vigilance.
Maria Callas fut longtemps "icône gay". On se fera un devoir d'entretenir la flamme en faisant, là aussi, découvrir l'immense chanteuse aux jeunes générations. Surtout quand, à la lecture de nombreux blogs gays, on découvre que les idoles du jour ont pour nom Madonna, Mylène Farmer en France et autres voix à la justesse plus que douteuse.
Maria Callas
Actuellement sur une scène parisienne, reprise de "Master Class", avec une Maria Callas incarnée par... Marie Laforêt. Qui ne fera certainement pas oublier l'interprétation de Fanny Ardant il y a quelques années.