Le journal quotidien - non hétérophobe - de
Silvano Mangana (nom de plume Louis Arjaillès). Maison de confiance depuis 2007.

"La gravité est le plaisir des sots"
(Alexandre Vialatte)


vendredi 31 juillet 2015

Pénombre complice


À l'heure de la sieste...
(Voir billet d'hier 18 heures.)

Un surprenant "Lac des cygnes" revisité



Le chorégraphe est Matthew Bourne
avec le New London Orchestra.

Rudolph Valentino...


n'était pas particulièrement moche.






Lecture divertissante actuelle : Hollywood Babylone, de Kenneth Anger 
(Collection souple | tristram), enfin en version complète . 
En vente chez tous les bons droguistes.

jeudi 30 juillet 2015

À l'heure de la sieste*...

mettons
-
nous
à
l'aise.

*Pour la rime, on peut remplacer "sieste" par autre chose : à vous de voir. 
Moi, je ne mange pas de ce pain-là... mais je vous connais !

Cómo decirlo… yo también

Après maintes recherches à travers le monde, déception : il a une copine.

Cartes postales



D'Athènes, Pierre Alivon nous envoie ces photos.
Il y fait 40° quand, à Paris, on ressort les petites laine.



Cadeau : un Kissin de 19 ans


C'est la transcription pour piano, par Wilhelm Kempff, de la Sicilienne de la Sonate pour Flûte et basse continue BWV 1035.
Evgueni Kissin avait alors 19 ans.

J'eus l'occasion d'observer, de loin, Evgueni Kissin regagnant sa loge après un récital mémorable lors d'une édition du Festival de La Roque d'Anthéron (en 2008, si je ne m'abuse).
Son attitude ne manqua pas de me frapper : au terme de près de deux heures de concert,  après avoir délivré sans compter des "bis" de haute virtuosité, mais empreints de délicatesse et d'émotion,  l'homme se dirigeait vers le refuge  d'un pas rigide, pressé, affichant un sourire béat, et, à la fois, un regard étrangement absent.
Le grand pianiste - c'en est un, c'est indéniable ! - était visiblement immergé, encore, dans Schubert et Liszt (les transcriptions de ce même Schubert) qui étaient au programme ce soir-là.
Ou peut-être était-il déjà entré dans sa prochaine messe.


mercredi 29 juillet 2015

Saines distractions estivales


Thymios, qui rime avec Eros

Thymios Karagiannis photographié par Nicolas Aristidou

Aujourd'hui, évènement cinéma : ce que film-culte veut dire

Reprise aujourd'hui (vive l'été !) du film de Mark Rydell The Rose (1979) en version numérique restaurée.
Bette Midler y est époustouflante, c'est le rôle de sa vie.
Le scénario s'inspire, ici et là, de la vie de l'immense Janis Joplin.
La bande-son est prodigieuse, qui, c'est selon, vous donne des fourmis dans les jambes, ou vous mène au bord des larmes.
Les parisiens ont de la chance : le film est programmé dans la salle idéale pour ce genre de spectacle : le Max Linder Panorama (écran géant et son THX exceptionnel).


mardi 28 juillet 2015

Trucs et astuces de l'été

Voilà une idée fort intéressante pour éviter les moqueries quand vous êtes en société dévêtue.
Il est en effet toujours gênant d'être la cible des quolibets quand on a fait preuve d'imprévoyance en gardant une pièce de tissu lors de ses expositions au soleil.
On vous décoche alors un "oh, un cul blanc !" terriblement gênant.
L'astuce ci-contre vous permet d'accélérer le processus, et vous évitera les sarcasmes de vos amis.


Mieux vaut en rire



Rory Finn par Scallywag Fox
La tendance de l'être humain à se couvrir de ridicule est ici dénoncée avec beaucoup d'humour.
Ça réconforte.

Impressionnant : Venise déserte !



Les producteurs de ce court-métrage, Le silence des mouettes, ont imaginé une Venise désertée de toute présence humaine. La réalisation de ce film a demandé deux ans de travail, notamment en post-production pour effacer tout être vivant de leurs images.
J'ai déjà évoqué ici l'angoisse qui m'étreint chaque fois que je quitte la Sérénissime. Plus une âme qui vive dans cette vidéo, certes, mais le procédé permet de voir Venise telle qu'on ne pourra jamais l'apprécier.

Producteurs : Gregoric & Jesenicnik
Musique : Old Europe par Patrick Smith/AudioMicro.com

Les belles chansons ne vieillissent pas

dimanche 26 juillet 2015

L'homme aux doigts d'or (3)

Cet après-midi, j'étais vierge de tout.
Dix-huit ans, tu as dix-huit ans, et c'est insensé.
Et je n'ose me déshabiller. Non, je voudrais juste te regarder. Je ne me sens pas le droit de te toucher. Mais ton désir est visible, qui fait se tendre le fin tissu du caleçon qu'on dirait de soie.
Et tu dis "que veux-tu qu'on fasse ?".
Et je dis "c'est absurde, je me sens comme un puceau".
Ça te fait éclater d'un rire tendre ; mais, c'est vrai, je suis ce que tu voudras, et ne peux rien décider. Je m'en remets à toi.
Et c'est toi qui me déshabilles maintenant, mettant en évidence nos différences. Dix-huit ans, et moi beaucoup plus : dans le miroir, le verdict tombe, impitoyable. Tu épouses mon corps fatigué que tu ravives en un instant du contact avec ta peau fraîche et brûlante. Je m'abandonne à toi, me laisse étourdir de tes incroyables caresses, tes lèvres, tes mains, ton corps comme une vague qui me submerge.
L'étreinte finale est un accord parfait.
Penché sur moi, tu plonges ton regard dans le mien comme une flèche, comme si tu voulais me transpercer.
Quand tu jouis, tu as des yeux d'assassin.

(c) Gay Cultes 2015 - Tous droits réservés

... je voudrais juste te regarder.

Luxe, calme, et volupté(s)


Barack Obama : un être humain

En visite africaine, face au président du Kenya, Barack Obama n'a pas éludé la question des droits des homosexuels, comparant l'homophobie à la discrimination raciale qu'ont connue les Etats-Unis., dans un continent où l'homosexualité est illégale et, le plus souvent, sévèrement réprimée.
Le président du Kenya a répondu que c'était un "non sujet", arguant que la population de son pays "ne l'acceptait pas".
Toujours est-il que, quoi que l'on pense de la politique des États-Unis, Monsieur Obama est un homme d'honneur.

Salute !


L'Aperol Spritz, typiquement vénitien, a envahi les terrasses de café parisiennes "branchées".
Eh, oh, 'y a longtemps qu'on connaît !

Obligatoire dans la chaleur de Catania - Photo Silvano

Venise n'est pas en Italie

Canaletto "photographia" Venise mieux que quiconque.
Venise exerce sur moi comme sur des millions d'humains à travers les siècles une fascination que
j'ai bien du mal à expliquer à travers tous les billets que j'ai pu consacrer à la Sérénissime.
À me l'expliquer, je n'y parviendrai sans doute jamais, ou alors par bribes.
Ainsi, il m'apparait évident que l'un des aspects de cette fascination est que Venise est musique : je me suis délecté du volumineux ouvrage (près de 800 pages !) que Sylvie Mamy, après des années de travail, a consacré en 2011 à Antonio Vivaldi.
En exergue, une citation extrait de l'ouvrage de Gilles Deleuze intitulé "Le fil" (1988) où ce dernier tente une explication de ce qu'est la musique baroque, qu'il conclut par ceci : 
"Le trait du Baroque, c'est le pli qui va à l'infini".
Venise est musique, et Vivaldi est son prophète : on ne peut penser à Venise sans penser à Vivaldi, et inversement.
Il fallut attendre la deuxième moitié du vingtième siècle pour que le "prêtre roux" soit enfin reconnu, après une longue période d'oubli : de jeunes étudiants passionnés découvrirent ça et là, en Italie, des manuscrits qui révélaient le génie de celui que Bach, lui-même "oublié" fort longtemps, admirait tant.
Pendant très longtemps, je me refusai à écouter Les Quatre saisons : le vulgaire s'en était emparé, les utilisant en musique pour attente téléphonique, dans les ascenseurs, dans les aéroports et autres circonstances tout aussi triviales.
C'est là, pourtant, un chef-d’œuvre parmi d'autres dans la production du Maître vénitien.
Issu d'une famille pauvre, le jeune Antonio dut accéder à la prêtrise comme seule voie possible à l'élévation du niveau de vie dans une Venise où tant de lieux de cultes exigeaient une "main d’œuvre" pléthorique : il fallait recruter prêtres et chanoines pour célébrer offices et sacrements à tours de bras !
C'est donc cette "carrière" que le jeune Antonio, déjà violoniste d'exception, embrassa.
Ce n'est qu'après son ordination, à 25 ans (âge obligatoire), que le musicien commença à composer.
La République de Venise, après que la Sérénissime ait rayonné à travers le monde, était déjà sur son déclin.
Elle n'eut alors pour vocation que d'accueillir les "grands" de ce monde pour fêtes en tous genres : Venise restait cependant capitale des arts, musique en tête, et il fallait "fournir" : inspiré, génial (ici le mot trouve sa véritable signification), Vivaldi s'y employa sans difficultés, laissant à l'humanité une œuvre immense que je n'ai pas fini de découvrir : un interlocuteur avisé sur la question me citait, hier encore, des pièces dont je n'avais jamais entendu parler, accroissant mon avidité, ma soif de connaître...
Tout cela me ramènera toujours à Venise, où je suis allé plusieurs fois, mais que je ne peux prétendre connaître comme il se devrait : j'ai fort peu exploré, par exemple, le quartier (sestiere) du Castello, populaire, et ne suis jamais allé sur l'île de San Giorgio Maggiore qui, pourtant, impressionnante, nous attend à quelques brasses, de l'autre côté de la lagune quand on arrive de San Marco : je suis donc encore un peu "touriste" ; il faudra, la prochaine fois, que j'évite absolument les lieux que je connais déjà, et m'écarte des chemins balisés que j'ai déjà foulés.
Et, comme tant d'autres avant moi, j'essaierai, une fois de plus, de comprendre l'angoisse qui m'étreint chaque fois que je quitte la "ville" (peut-on employer ce terme ?) la plus étrange d'Europe : mais, comme le chantait Serge Reggiani, Venise n'est pas en Italie ; j'ajouterai que Venise n'est pas en Europe, elle n'est nulle part, elle est Venise, elle est unique.

Giorgione
 La réception du roi de France Henri III à Venise - Attribué à "Palma le Jeune" (vers 1595)

Repérages

Reçu 5 sur 5


samedi 25 juillet 2015

Un été studieux

Une pensée émue pour vous, qui devez passer des examens en septembre.
Si je puis vous être utile...
Photo Werner Bischof

Promotion


Cadeau : un orchestre + 2 pianos + Mozart : bonheur total garanti !


La Camerata de Salzbourg fait autorité : on se souvient de l'intégrale des concertos de Mozart avec Geza Anda, incontournable.
Ici, aux pianos, l'excellent Pierre-Laurent Aimard et Tamara Stefanovich, qui fut son élève. Leur complicité est évidente.
C'est un concert fort bien filmé en haute définition.
J'ose espérer que vous disposez d'enceintes de bonne qualité reliées à votre ordinateur et, bien sûr, que vous regardez cette captation en plein écran.

vendredi 24 juillet 2015

Aujourd'hui, brochettes*


* et merguez.
Je sens qu'on va encore me parler de Maupassant.

Coup de cœur

Il y a donc encore des chanteurs sachant chanter, des auteurs sachant écrire, des compositeurs sachant composer : Pierre Lapointe fait les trois avec un indéniable talent.


(...) On embrasse tour à tour des garçons et des filles
Car, pour nous, tout ce qui compte c'est de voir des yeux qui brillent. (...)

Toutes les chansons de l'album Paris tristesse sont de la même qualité.
Pas de clinquant : juste un piano et une voix.


Expansionnisme



mercredi 22 juillet 2015

Nous, c'est le goût !

Gerard Urbano par Walter Jenkell

Cameron Geddes par Josh McNee

Le Palazzo Biscari de Catane : baroque sicilien flamboyant

Détail d'une fenêtre côté mer
Lors de mon premier séjour à Catane, je n'avais pu visiter le Palazzo Biscari.
J'en nourrissais quelques regrets et m'étais juré de réitérer la tentative. Les descendants de cette illustre famille à plusieurs branches, de Paterno Castello en Moncada, permettent dorénavant les visites en petits groupes, et organisent des évènements (cocktails, mariages, manifestations diverses) qui permettent la maintenance du lieu, impressionnant témoignage du baroque sicilien, mais aussi du style néo-classique, chaque propriétaire-descendant ayant eu à cœur d'y laisser son empreinte plus ou moins heureuse. C'est un "Moncada" qui conduit la  visite, patiemment, s'efforçant de la commenter dans la langue de ses visiteurs (ce jour-là, Italiens, Anglais et Français), laissant à chacun le choix de l'obole à déposer dans la cassette discrètement placée dans l'entrée.
Les Paterno sont une famille d'aristocrates siciliens de la race des "guépards" chère à Lampedusa et Visconti, la salle de bal du palazzo n'ayant rien à envier à celle du film somptueux du grand Luchino.
S'offre au regard un festival de stucs, de tableaux, de faiences, de fresques, au point que c'en est étourdissant.
Comme l'est le parcours à travers les temps de cette lignée non exempte de machiavélisme en politique, de trafics d'influence divers, et de mariages consanguins dans le seul intérêt d'en empêcher l'extinction !
Notre hôte nous en montre d'ailleurs le résultat en deux tableaux ou épouse et mari ont un furieux air de famille.
L'entrée du Palazzo se fait dans la rue qui tourne autour de l'église San Placido, les terrasses donnant sur la mer, si l'on peut-dire, puisque celle-ci n'affleure plus depuis longtemps les anciens remparts de la ville.
Pour la petite histoire, on notera que l'excellent film de Marco Bellochio Vincere, qui narre une part importante de la vie privée de Mussolini, a été en partie tournée dans le Palazzo Biscari, de même que, récemment, le clip de la chanson Violet Hill du groupe Coldplay dont les membres s'agitent à flancs d'Etna et dans la cour du Palazzo.
On pourra en savoir plus en parcourant le site officiel du Palazzo Biscari (en anglais ou italien) ici : clic

Une curiosité côté mer : mi-hommes mi-femmes !
Un escalier d'une sobriété exemplaire
Vue partielle de la salle de bal
Tout là-haut, les musiciens !
Il cortile (la cour) et l'entrée du Palazzo
 
Côté remparts

Photos Silvano - Gay Cultes