Le journal quotidien - non hétérophobe - de
Silvano Mangana (nom de plume Louis Arjaillès). Maison de confiance depuis 2007.
Photo en-tête Mina Nakamura

"La gravité est le plaisir des sots"
(Alexandre Vialatte)


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mercredi 24 septembre 2025

Et les feuilles de l'automne...

Photo Bruce Weber



rencontrent des ciels moins bleus
Et ton absence leur donne la couleur de tes cheveux.
Marilyn Bergman / Alan Bergman / Michel Legrand
Les moulins de mon cœur

jeudi 4 septembre 2025

Détatoueur, un métier d'avenir

Celui-ci n'a pas attendu le XXIᵉ siècle. Il n'a pas les femmes dans la peau. *

" On peut vouloir retirer une erreur de jeunesse, effacer un dessin démodé,
comme un motif tribal des années 2000,
ou tout simplement oublier un souvenir lié au passé. "


"Le détatouage connaît un véritable boom ces dernières années, un phénomène qu’une petite série de chiffres permet d’appréhender. En France, 20 % de la population – soit une personne sur cinq – est tatouée, contre seulement 10 % en 2010. Avec l’explosion de ce marché qui représente, dans l’Hexagone, 270 millions d’euros en 2024, évolue désormais son corollaire : celui du dé tatouage. Selon les estimations de la Clinique des Champs-Élysées, une chaîne de cliniques de chirurgie et de médecine esthétique qui compte vingt-et-un établissements en France, 23 % des personnes tatouées dans le monde souhaitent aujourd’hui se faire détatouer, soit environ dix millions de personnes chaque année. L’Europe représente 30 % d’un marché mondial estimé à 1,2 milliard d’euros en 2025."

Ce n'est pas moi qui le dit : c'est le Figaro Madame, mon magazine à la con préféré, si !
Article intégral ici : clic

 * Je suis sceptique : l'IA ? 
Peu importe : ça illustre fort bien le propos.

mercredi 3 septembre 2025

L'amitié

 "Friendship is born at that moment when one person says to another, "What! You too? I thought I was the only one!"

" L'amitié naît au moment où l'on dit à l'autre : « Quoi ! Toi aussi ? Je croyais être le seul ! " ― C. S. Lewis Mais...
" Mes parents partent pour le weekend. Je serai seul chez moi ! "

samedi 29 mars 2025

Victor, ego

« Tout ce qui augmente la liberté augmente la responsabilité.
Être libre, rien n'est plus grave ; la liberté est pesante et toutes les chaînes qu'elle ôte au corps,
elle les ajoute à la conscience. »

Victor Hugo

lundi 17 mars 2025

Éloge de la mauvaise musique

Détestez la mauvaise musique, ne la méprisez pas. Comme on la joue, la chante bien plus, bien plus passionnément que la bonne, bien plus qu'elle s'est peu à peu remplie du rêve et des larmes des hommes. Qu'elle vous soit par là vénérable. Sa place, nulle dans l'histoire de l'Art, est immense dans l'histoire sentimentale des sociétés. Le respect, je ne dis pas l'amour, de la mauvaise musique, n'est pas seulement une forme de ce qu'on pourrait appeler la charité du bon goût ou son scepticisme, c'est encore la conscience de l'importance du rôle social de la musique. Combien de mélodies, de nul prix aux yeux d'un artiste, sont au nombre des confidents élus par la foule des jeunes gens romanesques et des amoureuses. Que de "bagues d'or", de "Ah ! Reste longtemps endormie", dont les feuillets sont tournés chaque soir en tremblant par des mains justement célèbres, trempés par les plus beaux yeux du monde de larmes dont le maître le plus pur envierait le mélancolique et voluptueux tribut — confidentes ingénieuses et inspirées qui ennoblissent le chagrin et exaltent le rêve, et en échange du secret ardent qu'on leur confie donnent l'enivrante illusion de la beauté. Le peuple, la bourgeoisie, l'armée, la noblesse, comme ils ont les mêmes facteurs porteurs du deuil qui les frappe ou du bonheur qui les comble, ont les mêmes invisibles messagers d'amour, les mêmes confesseurs bien-aimés. Ce sont les mauvais musiciens. Telle fâcheuse ritournelle que toute oreille bien née et bien élevée refuse à l'instant d'écouter, a reçu le trésor de milliers d'âmes, garde le secret de milliers de vies, dont elle fut l'inspiration vivante, la consolation toujours prête, toujours entrouverte sur le pupitre du piano, la grâce rêveuse et l'idéal. Tels arpèges, telle "rentrée" ont fait résonner dans l'âme de plus d'un amoureux ou d'un rêveur les harmonies du paradis ou la voix même de la bien-aimée. Un cahier de mauvaises romances, usé pour avoir trop servi, doit nous toucher, comme un cimetière ou comme un village. Qu'importe que les maisons n'aient pas de style, que les tombes disparaissent sous les inscriptions et les ornements de mauvais goût. De cette poussière peut s'envoler, devant une imagination assez sympathique et respectueuse pour taire un moment ses dédains esthétiques, la nuée des âmes tenant au bec le rêve encore vert qui leur faisait pressentir l'autre monde, et jouir ou pleurer dans celui-ci.
- Marcel Proust -
Extrait de "Les plaisirs et les jours", Chapitre XIII

mercredi 8 mai 2024

Einstein et le piano

 


" Au piano, jouez surtout les choses qui vous plaisent, même si votre professeur ne vous les assigne pas. Vous apprendrez tellement de choses que vous apprécierez que vous ne remarquerez même pas que le temps passe. " Albert Einstein, conseil à son fils Hans Albert.



jeudi 31 août 2023

Atterré, ou pas ?

 

Avant l'été, un "tract Gallimard" intitulé Le français va très bien, merci, a alimenté la chronique et reçu un accueil critique enthousiaste, du Monde à Télérama, en passant par France Inter. Ma première réaction fut de m'en irriter. Je ne sus si je devais m'en flageller, trouver qu'elle était celle d'un"boomer" refusant une "évolution" du langage, si je devais me borner à constater placidement que, depuis les années 1980, les chercheurs en sciences cognitives semblent partager le constat d’une inversion de l’effet Flynn, et d’une baisse du QI moyen.

Or, cherchant à me déculpabiliser, je finis par tomber sur ce texte, écrit en 2019, qui anticipait une réponse au tract :

La disparition progressive des temps (subjonctif, passé simple, imparfait, formes composées du futur, participe passé…) donne lieu à une pensée au présent, limitée à l’instant, incapable de projections dans le temps. La généralisation du tutoiement, la disparition des majuscules et de la ponctuation sont autant de coups mortels portés à la subtilité de l’expression. Supprimer le mot « mademoiselle » est non seulement renoncer à l’esthétique d’un mot, mais également promouvoir l’idée qu’entre une petite fille et une femme, il n’y a rien. Moins de mots et moins de verbes conjugués, c’est moins de capacités à exprimer les émotions et moins de possibilité d’élaborer une pensée. « Des études ont montré qu’une partie de la violence dans la sphère publique et privée provient directement de l’incapacité à mettre des mots sur les émotions. Sans mot pour construire un raisonnement, la pensée complexe chère à Edgar Morin est entravée, rendue impossible. Plus le langage est pauvre, moins la pensée existe. L’histoire est riche d’exemples et les écrits sont nombreux, de Georges Orwell dans 1984 à Ray Bradbury dans Fahrenheit 451 qui ont relaté comment les dictatures de toutes obédiences entravaient la pensée en réduisant et tordant le nombre et le sens des mots. Il n’y a pas de pensée critique sans pensée. Et il n’y a pas de pensée sans mots. Comment construire une pensée hypothético-déductive sans maîtrise du conditionnel ? Comment envisager l’avenir sans conjugaison au futur ? Comment appréhender une temporalité, une succession d’éléments dans le temps, qu’ils soient passés ou à venir, ainsi que leur durée relative, sans une langue qui fait la différence entre ce qui aurait pu être, ce qui a été, ce qui est, ce qui pourrait advenir, et ce qui sera après que ce qui pourrait advenir soit advenu ? Si un cri de ralliement devait se faire entendre aujourd’hui, ce serait celui, adressé aux parents et aux enseignants : faites parler, lire et écrire vos enfants, vos élèves, vos étudiants. Enseignez et pratiquez la langue dans ses formes les plus variées, même si elle semble compliquée, surtout si elle est compliquée. Parce que dans cet effort se trouve la liberté. Ceux qui expliquent à longueur de temps qu’il faut simplifier l’orthographe, purger la langue de ses « défauts », abolir les genres, les temps, les nuances, tout ce qui crée de la complexité sont les fossoyeurs de l’esprit humain. Il n’est pas de liberté sans exigences. Il n’est pas de beauté sans la pensée de la beauté. "

Christophe Clavé.

jeudi 6 juillet 2023









"Devant cette nuit chargée de signes et d’étoiles, je m’ouvrais pour la première fois à la tendre indifférence du monde.
De l’éprouver si pareil à moi, si fraternel enfin, j’ai senti que j’avais été heureux, et que je l’étais encore." 

mercredi 3 mai 2023

Tant d'amour


Une minute entière de bonheur ! Dieu !
Que faut-il de plus à une vie humaine ?
F. Dostoïevski

jeudi 11 août 2022

Durassien

 

"Je crois qu'on ne lira plus, les gens continueront à écrire, mais les gens ne liront plus, la lecture restant l'apanage d'une classe fermée.
Je ne voudrais pas être à la place des gens qui vivront après l'an 2000, toutes les conditions sont réunies pour que l'ennui soit vécu dans sa plénitude, l'ennui profond j'ai beau y penser à cette époque et je ne vois que ça, le développement de l'ennui, la recherche vaine d'un événement."
Marguerite Duras


samedi 10 juillet 2021

Absinthe



"L'absinthe apporte l'oubli, mais se fait payer en migraines. Le premier verre vous montre les choses comme vous voulez les voir, le second vous les montre comme elles ne sont pas ; après la troisième, vous les voyez comme elles sont vraiment. Et il n'y a rien de pire au monde."
Oscar Wilde

mardi 6 juillet 2021

Saint Sébastien Bach

"Sans Bach, la théologie serait dépourvue d'objet, la Création fictive, le néant péremptoire.
S'il y a quelqu'un qui doit tout à Bach, c'est bien Dieu."

(Emile - Michel Cioran / 1911-1995 / Syllogismes de l'amertume / 1952)

Une tombe pour un immortel - Leipzig (All.)

mercredi 21 avril 2021

Toujours vrai

Officier allemand lisant un livre dans un château en 1918

« Si parfois un quelconque homme de génie essaye de secouer le dur collier de la tradition, on s’arrange de façon à le noyer dans le ridicule ; 
alors le pauvre homme de génie prend le parti de mourir très jeune, et c’est la seule manifestation pour laquelle il trouve de nombreux encouragements. »

Claude Debussy, Monsieur croche