Le journal quotidien - non hétérophobe - de
Silvano Mangana (nom de plume Louis Arjaillès). Maison de confiance depuis 2007.
Photo en-tête Mina Nakamura

"La gravité est le plaisir des sots"
(Alexandre Vialatte)


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dimanche 19 octobre 2025

Miam miam de saison

 Suggérée par François-Régis Gaudry, cette recette nous vient d'Italie. Plus précisément de la Valtellina, région du nord qui se frotte (quelle coquine !), à la Suisse.


Pour l'entrée avec une grande tablée d'ami(e)s comme je les aime

6 grandes tranches de bresaola coupées fines
3 cèpes moyens nettoyés
60 g de parmesan
5 cl d’huile de noix (ou de noisette ou d’olive)
Un trait de vinaigre balsamique
fleur de sel
poivre du moulin

Dans un grand plat, disposer les tranches de bresaola.
Tailler les cèpes crus en tranches d’environ ¾ millimètres et les répartir sur la bresaola. A l’aide d’un économe, tailler le parmesan en copeaux et répartir ceux-ci sur le plat. Verser l’huile en filet, ajouter le vinaigre balsamique assaisonner avec une belle pincée de fleur de sel et quelques tours de poivre du moulin.
Déguster avec des tranches de pain de campagne grillé.

Fastoche et "buonissimo" !

dimanche 17 août 2025

Mozzarella di bufala farcita : c'est frais !



 J'ai testé pour vous cette délicieuse entrée toute fraîche pour vos repas d'été.
Ingrédients :
2 mozzarelle di bufala
1 ou 2 anchois au sel
2 cuillerées de câpres
3 cuillerées d'olives noires
1 poignée de feuilles de roquette
1 citron non traité
6 feuilles de basilic
huile d'olive extra-vierge
poivre
et quelques pétales de fleurs mauves (j'insiste !) de votre jardin comme sur la photo.



C'est facile et rapide :
on dessale l'anchois et les câpres (si ce sont des câpres au sel, on les fait tremper dans l'eau fraîche pendant une demi-heure en renouvelant l'eau fréquemment).
On hache grossièrement câpres, anchois, basilic et les feuilles de roquette préalablement débarrassées de leurs tiges.
On assaisonne avec le zeste de citron finement râpé, l'huile d'olive et le poivre, puis on ouvre nos boules de mozzarella en deux pour y déposer ensuite notre mélange. Pour faire joli, on pique deux feuilles de roquette et les pétales (mauves, vous dis-je !).
On réserve au frais 34 minutes (33 si vous avez trop faim) et on savoure avec un verre de vino bianco, les amateurs de rosé étant priés d'aller se faire griller quelques merguez chez le voisin.
Bon appétit.

dimanche 18 mai 2025

Quel est le plus beau film de monde ? *

 
Un cinéma parisien, doté de ce qui se fait de mieux techniquement (image et son), projette aujourd'hui, en 4K, ce film qui fait partie de mon "top 10". Dernière œuvre de Sergio Leone, c'est le film parfait : scénario, interprétation, photo. Et la musique d'Ennio Morricone, sans aucun doute l'une de ses plus belles partitions, aux multiples thèmes d'anthologie, accompagnera ma nuit, c'est certain. J'ai eu l'heur de faire connaître Il était une fois en Amérique à nombre de personnes qui, depuis, en ont fait, comme moi, un film mythique. Je le verrai pour la énième fois, sachant qu'il y a toujours du nouveau à découvrir dans ce chef-d'œuvre.


Le thème de Deborah d'Il était une fois en Amérique
au Circo Massimo de Rome. 
Le Maestro dirigeait l'Orchestre de la RAI.

* Ce sera toujours sous cette forme interrogative, que j'aurais pu formuler "Est-ce le plus beau film du monde ?". Toujours est-il que, sous ce titre de billet récurrent, figurent les œuvres qui ont leur place dans mon Panthéon cinéphile. Il y a aussi des films considérés comme des "nanars", qui méritent, pour moi, une place importante, notamment deux ou trois d'entre eux que je considère comme étant à la source de ma passion pour la musique.

L'un de mes élèves, brillant pianiste par ailleurs, est fou de cinéma. L'autre jour, à la maison, nous parlions justement de nos films préférés. Ce tout jeune homme (18 ans depuis quelques jours) me disait avoir vécu, la veille, une révélation : il venait de voir le  2001 de Stanley Kubrick et n'en était pas encore revenu, au vrai sens du terme !
Autre film évoqué par ce "gamin", sur lequel nous étions vraiment en accord, Les enfants du paradis, de Marcel Carné, l'un des plus beaux films du monde. Dix-huit ans, vous dis-je ! Ce "littéraire" a l'ambition de devenir scénariste.
Ça rassure sur l'avenir du septième art. 

vendredi 11 avril 2025

mardi 16 juillet 2024

mardi 10 janvier 2023

Les eaux de Saint-Jean et son Grand Café

 Dans le feuilleton du lundi, on a vu Jules et Claude se baigner (et plus) dans les eaux de la Dourbie, cette rivière qui, à Millau, se jette dans le Tarn. En auteur consciencieux, il me serait utile et agréable d'aller admirer les gorges de la Dourbie, l'un des haut-lieux touristiques de l'Aveyron.

Près des gorges. Photo Anaïs Arnal
Ci-dessus, la Dourbie à Saint-Jean-du-Bruel.
(Photo R.Rocherieux pour Tourisme Aveyron)

Le Grand Café Moderne à Saint-Jean :
je viens de découvrir son existence.
Le Café Pichon du feuilleton est le
fruit de mon imagination, mais, voyant
le comptoir en bois, de facture ancienne,
je me dis que les esprits sont de la partie.

dimanche 31 juillet 2022

Merci la vie


Soirée imprévue.
Trois semaines sans nouvelles de ce séjour en pays lointain sans connexion.
La sonnette de l'entrée chante, mais pas comme d'habitude (il y a un code) : "Je voulais que ce soit une vraie surprise."
Il a des fleurs plein les bras. On communie toute la soirée sur le balcon. Linguine al pomodoro toutes simples faites en commun. On boit un peu trop. C'est le bonheur d'être ensemble. Il n'est pas question d'être raisonnables. Au moment du départ, une douce étreinte. Je souffle "Merci de m'aimer." Il dit "C'est que tu es tellement aimable." J'ai dormi comme un adolescent. Enfin. Il a repris sa course, mais il est là. 

jeudi 5 mai 2022

Merci pour "Mon amant..."

 Je constate avec un plaisir mêlé d'émotion que mon feuilleton du lundi recueille un certain succès. Il figure chaque semaine en bonne place (la première, parfois) dans la liste des billets les plus lus de ce journal.
Les commentaires me sont précieux et encore plus les courriels qui me signalent des erreurs, dont ceux de Ludovic, qui, sous son nom d'auteur, a écrit de belles pages qui font la part belle à la musique. Alexandre Glikine, dont il faut se procurer, au minimum, L'inconnu d'Aix (musique, quand tu nous tiens !) et le magnifique Alypios (tous deux aux éditions de La Différence) m'honore de son amitié et de son soutien, tout comme Antoine, professeur ès lettres, qui insuffle sa passion à des étudiants captivés. Je ne peux vous citer tous nommément, mais sachez que votre fidélité "m'oblige", comme dit l'autre. Si, avant que le sommeil n'arrive, mon imagination vagabonde et me souffle des idées qui me permettent de me projeter dans la suite de l'histoire, j'écris toujours dans l'urgence et il m'est arrivé, parfois, de réaliser le samedi que je n'avais pas écrit un mot de la livraison du surlendemain.
Je rassemble alors les notes écrites à mon chevet et laisse filer mes doigts sur le clavier. Mon plus jeune ami, qui ne lit pas Gay Cultes (il n'en a pas le loisir, car il a fort à faire, mais trouve toujours le temps, néanmoins, de me consacrer de beaux moments où nous nous écoutons avec tendresse, exigence et indulgence partagées) m'offre également des avis qui me sont précieux. Il freine ma boulimie : quand je lui dis que j'ai commencé à réécrire le début, il me conseille de continuer l'histoire et argue qu'il sera bien temps, après le mot "fin", de revoir ma copie, de mettre au propre ce qui n'est dans mon esprit qu'un brouillon où rien ne me satisfait vraiment, si ce n'est l'empathie que j'éprouve pour mes personnages et la conscience que j'ai de la difficulté de reconstituer l'une des périodes les plus tragiques et passionnantes de l'Histoire. Il y a aussi l'ami qui, bien que fidèle quotidiennement à ce blog, se refuse à lire cette œuvre, déterminé à lire l'ensemble quand j'y aurai mis le point final. C'est une manière de me dire "trace la route !" qui me responsabilise.
À eux, à vous qui avez pris le temps de lire ce billet, merci. Et rendez-vous lundi.
Silvano/Louis A.

lundi 16 août 2021

Petits bonheurs d'été

Quand le temps le permet, un bon livre en mains (vendredi dernier, Anima de Wajdi Mouawad chez Babel), c'est l'un de mes lieux parisiens favoris :

mardi 25 mai 2021

L'inconnu dans le lac



Lors du pont de l'Ascension, je descendis jusqu'en Bourgogne, non loin d'une roche de Solutré pas assez proche, cependant, pour que j'en pratique... l'ascension.
Malgré la météo peu favorable - nous eûmes néanmoins quelques belles éclaircies - je trouvai en ce lieu un nouveau souffle ; je pus faire bonne chère et déguster de bons vins d'une région généreuse en la matière.
Un après-midi, comme je faisais quelques aller-retours sur les rives du lac tout proche, mon attention fut attirée par l'arrivée d'un jeune homme accompagné de ses parents ; le tout jeune adulte se débarrassa prestement de ses vêtements pour plonger dans le lac dont les eaux semblaient pourtant glaciales.
J'admirai la témérité du jeune nageur qui pratiqua quelques longueurs d'un crawl souple et délié.
Par un hasard malicieux, mon jeune "plus qu'ami" m'envoya, le même jour, une photo de lui tentant une incursion dans une Manche peu propice, en ce mois de mai qui joue à être mars, aux ébats aquatiques.
Terriblement frustrés, privés depuis plusieurs mois des libertés essentielles, les jeunes gens profitent de la moindre occasion de respirer ou d'enfin se rencontrer à l'air libre.
Comme dit l'autre, "avoir vingt ans en 2021 n'est pas facile".



Photos Silvano, Gay Cultes

mardi 8 décembre 2020

Ambiance(s)


Il fut un temps où les timbres...


Frédéric Chopin, encore

Les révélations sur la supposée homosexualité de Frédéric Chopin font un sacré ramdam, notamment en Pologne, pays où l'homophobie est quasiment comportement d'état.
J'ai écrit "supposée" : il convient de rester prudent. "Baiser" quelqu'un, à l'époque romantique, n'avait pas la même signification qu'aujourd'hui. 
Cela dit, on souhaite que la sexualité différente du compositeur soit avérée - il sera difficile de le prouver - ne serait-ce que pour hérisser les fachos à la barre en Pologne, où le compositeur fait figure de gloire nationale.
Bien embarrassant, les gars, hein ?!



Douce France

Les Français sont à cran.
Il suffit de faire les courses dans son quartier parisien pour le constater : comportements agressifs, névroses, paranoïa, incivilités se sont emparés d'une population qui vit très mal la crise sanitaire et ses conséquences économiques, lesquelles n'en sont pourtant qu'à leurs débuts.
La crise agit comme un révélateur exponentiel des tares de notre société.
Il existe heureusement une partie d'entre nous qui œuvre pour secourir ceux que la crise touche le plus cruellement. J'en avais fait un billet récemment.

Un "jeune" de la Croix Rouge en "maraude"

Les médias, et notamment les chaînes de "tout-info" font leur miel des violences qui émaillent les manifestations, le moindre feu de poubelle est diffusé en boucle, entretenant à loisir l'ambiance anxiogène qui règne sur le pays.
On peut renvoyer dos à dos (ou face à face) les exactions de l'ultragauche et celles d'une police qui n'a jamais été aussi violente, mal dirigée, mal formée, à bout de nerfs.
Des jeunes gens de mon entourage sont très impliqués dans ces manifs pour le moins désordonnées, mais dont on comprend l'utilité, ne serait-ce qu'en vertu du droit de manifester, de revendiquer, de dénoncer la crispation d'un pouvoir qui a à gérer au jour le jour une crise sanitaire sans précédent et glisse sur la pente dangereuse de l'atteinte aux libertés.
C'est un véritable casse-tête dont on se demande, vu l'impéritie des politiques de tous bords obnubilés par une élection présidentielle qui n'aura lieu qu'en avril-mai 2022 qui pourrait en résoudre l'équation. Ici se manifestent les égo qui relèveraient du comique si la situation n'était aussi grave.
Bref, rien ne va dans le sens d'une accalmie et d'un "monde d'après" illusoire.

Giscard

La France au fond des œufs (qu'il préférait avec des truffes).

Les commentaires hagiographiques après le décès de l'ex-président ont fait florès sur les ondes de toute nature et dans la presse, à l'exception de Libération et de L'Humanité qui ont des archives de nature à raviver une mémoire occultée par les autres.
La mascarade orchestrée lors des années Giscard - ah "la France au fond des yeux", ah le "nouveau Kennedy", ah les repas chez les gens "du peuple" avec œufs brouillés imposés à de braves gens dont les patates sont l'ordinaire, jusqu'au tempo de la Marseillaise ralenti, et j'en passe - ne peut faire oublier la mise en œuvre, déjà (!) du délit de faciès et du délit de jeunesse, par des affidés dans le genre d'un Poniatowski ou d'un Bonnet, grands démocrates s'il en est !
Pour le courage d'une Simone Veil, combien d'affaires répugnantes (le "suicide" de Robert Boulin, les diamants de Bokassa entre mille) ont émaillé ce septennat, lesquelles ont été soigneusement écartées de l'encensement quasi général.
Je vous parle d'un temps où des publications étaient "interdites à l'affichages", où aller et venir avec Libé sous le bras pouvait valoir un contrôle d'identité, sans oublier le sort réservé aux magazines homo (on ne disait pas encore "gay") qu'il fallait acheter sous le manteau.
Quant aux radios et à l'ORTF, elles étaient "aux ordres" d'un Alain Peyrefitte de sinistre mémoire.
On retiendra tout de même l'abaissement de la majorité légale de 21 à 18 ans.
Les intéressés surent, en 1981, se rappeler au bon souvenir d'un pouvoir qui avait tant poursuivi la jeunesse d'alors de son mépris.
VGE (sans la particule orgueilleusement ajoutée), dit-on, vécut sa défaite comme la pire des humiliations.
Comprit-il un jour qu'il l'avait bien cherchée ?

Bonheur


Pour panser les blessures, et terminer ce billet, moments de grâce, samedi dernier, avec un tout jeune
homme déjà très cultivé parce que curieux, féru de musique et entre autres de contre-ténors, heureux d'avoir un voisin pas encore tout à fait "vieux con" (jamais, hein !), se contrefichant de l'identité sexuelle de ses contemporains, avide de découvertes, avec lequel les échanges de points de vue sont de vrais échanges où j'apprends autant que lui.
Musique en duo - piano et "vent" - tout l'après-midi autour d'un vieux "standard" de jazz, en balbutiements tout d'abord pour faire connaissance, en communion finale au crépuscule, et, le soir, découverte pour lui d'un Citizen Kane plus actuel que jamais.
Remerciements mutuels.
Bonheur ? Oui, c'est encore possible.


lundi 2 novembre 2020

"Automneries" d'un automne pas vraiment folichon

Chantage : " Un bonbon ou un sort ! "
Samedi, j'ai offert des bonbons à des enfants qui habitent mon immeuble.
Ne vous méprenez pas : il y avait parmi eux des élèves de la structure que j'ai à gérer acrobatiquement en ces temps de restrictions, et c'était jour d'Haloween, cette "fête" détestable importée des Etats Unis.
Les gosses étaient déguisés et m'ont apostrophé d'un "un bonbon ou un sort !" : je n'avais que des friandises mentholées à leur offrir. Je ne suis pas sûr d'avoir fait leur bonheur avec ces "Menthises" (pub gratuite).
Quoi qu'il en soit, j'ai été par le fait épargné et puis envisager l'avenir avec sérénité.
Pour le mauvais sort, j'ai eu mon compte l'été dernier : accident, escroquerie à la carte bleue heureusement compensée par ma banque, fautive en l'occurrence, et j'en passe.

Entendu dimanche, sur France Musique, un entretien avec l'écrivain Alain Mabanckou, dont le nouvel opus,  Rumeurs d'Amérique (chez Plon), vaste tour d'horizon des Etats Unis d'aujourd'hui, est sorti cette année. Américains, votez
exhorte-t-il !
Un long passage de l'entretien fut consacré à James Baldwin, qu'il admire, déplorant que La chambre de Giovanni, chef-d'œuvre s'il en est, se trouve relégué dans les rayons de "littérature gay", dont j'ai déjà dit ici (et je suis concerné) qu'il était inepte de cataloguer une œuvre sous prétexte qu'elle traite d'amours masculines ou, pire, que son auteur est réputé homosexuel.
Puisque le progrès, pour une fois heureux, en donne la possibilité, allez donc, je vous le conseille humblement, découvrir l'émission Musique émoi de dimanche dernier illustrée par les choix musicaux de Mabanckou, dont une extrait de la Rhapsody in blue jouée par J.-Yves Thibaudet (tiens, tiens !).
Je me procure Rumeurs d'Amérique dès que possible.
En librairie.

Un concert sans public pour cause de pandémie, selon notre humeur, malgré la gaieté de l'œuvre (et du pianiste, avec un "y", c'est notoire et sans problème), ce peut être lugubre.
Ici, Thibaudet en complicité avec l'excellent chef Gustavo Dudamel et le Philharmonique de Los Angeles.



Sous les dais blancs, les militaires.
Depuis plusieurs années, les églises romaines (ci-contre, la basilique Santa Maria Maggiore) sont gardées nuit et jour par l'armée comme l'ont été pour les fêtes chrétiennes de Toussaint les lieux de cultes français.
Bien que non-croyant, j'ai été bouleversé par l'attentat de Nice et me désespère qu'on doive en arriver là.
Les récupérations politiques n'ont pas tardé, venant de la droite se prétendant "républicaine" et de son extrême.
S'il est une valeur intangible, c'est bien la laïcité.
Souhaitons que le pouvoir actuel ne cède pas aux sirènes fascisantes qui ne feraient qu'envenimer la situation.
C'est mon point de vue.
Merci de ne pas en débattre en commentaires : Gay Cultes n'est pas un forum.
Apaisons-nous avec de la bonne musique et... un ange : 

dimanche 4 octobre 2020

Un blog très enrichissant ?

DR Walt Disney & co
J'avais complètement oublié qu'on pouvait soutenir mon investissement (!) de cette manière.
Or (!), tout dernièrement, un lecteur allemand a fait un don via Paypal que j'ai reçu comme un signe de gratitude pour mon travail.
Ce n'est pas tant le crédit sur mon compte - je ne nage pas sur l'or comme Picsou, mais j'ai de quoi vivre - que le geste, qui m'a touché.
Je rappelle donc que la possibilité de soutien existe (colonne de droite), et que je vous enverrai de belles photos de jeunes marins triés sur le volet quand j'aurai affrété le yacht qui mouillera (après test PCR obligatoire) dans les eaux de l'Adriatique.
Merci d'avance.  


 

dimanche 20 septembre 2020

Eddy de Pretto est un garçon aimable

Jeudi soir, à quelques mètres de chez moi, Eddy de Pretto était attablé à la terrasse d'un bar où je prenais un verre avec un ami guitariste.
Je l'avais rencontré il y a peu dans le quartier et lui avais témoigné ma grande estime de son talent.
Une impulsion m'a fait monter à l'appartement, griffonner une courte phrase sur la page de garde, et lui offrir un exemplaire de Tombe, Victor ! .
L'interprète de Kid s'est montré heureux et visiblement touché de ce cadeau impromptu.

lundi 7 septembre 2020

Venise m'euphorise

Comme prévu, la Sérénissime, à cause de la pandémie (grâce à elle ?) m' est apparue telle que je ne l'avais jamais vue.
Et ce n'était que la quinzième fois que je l'aimais.
Comme dans notre pays, où les Français ont choisi, dans leur majorité, de passer leurs vacances, Venise a attiré une foule d'Italiens ravis de découvrir la cité des Doges rendue à elle même, sans ces touristes d'un jour irrespectueux de sa beauté : pas de bains de pieds dans la lagune, pas de beaufs ingurgitant leur pizza "al volo" assis sur les marches de San Marco ou sur celles des multiples "pontile", pas de grands bateaux de croisière déversant leurs foules d'un jour armées de perches-à-selfies, transformant cette ville éminemment baroque en parc d'attractions  au parcours balisé.
On entend donc essentiellement la langue-musique de Dante ; s'y égarent parfois, minoritaires, celles de Goethe ou de Molière.
Dans le vaporetto, qui, il y a peu, éveillait le souvenir du métro parisien aux heures de pointe, on entend râler, en toute logique, un couple de jeunes français se plaignant que les "bâtiments" (!) ne sont pas assez éclairés (on est au crépuscule) pendant que je jouis de la quiétude qui règne enfin sur le Grand Canal dont les eaux ont quasiment retrouvé leur pureté originelle.
Le soir, les places, les venelles, la "plage" qui jouxte le "Rialto mercato", où l'on déguste l'ultime "grappa" avant de rentrer au couvent (l'hôtel fut en des temps reculés un monastère), laissent entendre le silence que trouble à peine le clapotis des eaux du canal ou, parfois, le toussotement d'un vaporetto fatigué d'avoir subi tous les assauts.

Quant aux vrais Vénitiens - il en reste quelques uns ! - on sait, l'expérience aidant, où les trouver, en population lassée des diverses invasions barbares d'hier et d'aujourd'hui ; on apprécie leur discrétion et l'orgueil qui se manifeste par leur refus de consommer, désormais, cet "Aperol Spritz" vendu à prix d'or sur les terrasses parisiennes : leurs spritz à eux sont maintenant rouges de Campari, signe de résistance au marketing de la maison Barbieri devenue, grâce à son breuvage orangé, firme internationale florissante.
Autour des "cicheti"  - ah, parmi ceux-ci, cette sorte de brandade de morue sur toasts ! - ils se retrouvent dans d'obscurs "bacari" connus d'eux-seuls, quand le visiteur lambda se laisse gruger par des "aperitivi" sans générosité sur l'artère principale du Cannaregio, celle où le touriste harcèle l'autochtone de "San Marco, please ?". Excédés, mais non sans humour, des petits malins ont tracé à la craie des indications fantaisistes destinées à égarer le passant qui tourne et vire sans jamais aboutir à la fameuse place aux pigeons (dans les deux sens du terme).
Je pense, ayant relu Taine à la faveur de ce séjour, à l'émerveillement qui le saisit lors de sa découverte de la Sérénissime lors de l'avant-dernier siècle (comme le temps passe), et, comme lui et tant d'autres visiteurs sachant la regarder, en savourer toute splendeur, j'ai, à chaque fois, le cœur serré quand il me faut la quitter.

Je vous le promets : ce sera mon seul coucher de soleil. Mais, reconnaissez que ce n'est pas laid.

En guise de carnet de voyage, j'ai choisi de publier, ci-dessous, des photos (avec ou sans légende) qui, à mes yeux, racontent ce bref séjour.
Je ne vous apprendrai sans doute rien, internautes chevronnés, en rappelant qu'il suffit de cliquer sur les photos pour les afficher en très très grand :



















dimanche 2 août 2020

Avec une tendresse infinie



Un auditeur sans doute pressé comme tant et tant, se croit obligé de signaler en commentaire, sous cette vidéo où Alexandre Tharaud sublime Satie, qu'il s'agit d'une pièce facile à recommander aux débutants.
Le texte est simple, certes.
Mais tout le reste ?

dimanche 15 décembre 2019

Faites tourner

Lancez pour une heure de bonheur : l'enregistrement (2001) des Nouvelles Suites du génie Rameau par Alexandre Tharaud demeure l'un de mes trésors musicaux, un disque de chevet pour se lever ou se coucher royalement :

mardi 15 octobre 2019

Automneries 2019, numéro 4

Voir la musique

Quand j'étais adolescent, l'un de mes voisins, un veuf vénérable d'une soixante d'années, me recevait chez lui pour des séances d'écoutes de disques sur un matériel ultra sophistiqué de très haute fidélité.
Deux fauteuils Voltaire nous accueillaient entre les bras desquels nous écoutions, les yeux clos, les grandes œuvres du répertoire jouées à fort volume : en poussant les décibels, mon hôte semblait vouloir me convaincre de la qualité de la chaîne qu'il avait savamment constituée. C'était le temps où les amplis étaient "à lampe", qui envoyaient leurs signaux à de volumineuses enceintes suffisamment espacées pour que l'on jouisse pleinement de la stéréophonie. Le programme comportait, je m'en souviens, des pièces particulièrement adaptées, du Sacre du printemps à Shéhérazade en passant par la 6e de Tchaïkovski dite Pathétique dirigée par Monteux, et je me souviens que la marque "Living Stereo" constituait l'essentiel de la discothèque de mon audiophile : c'était, affirmait-il, la garantie des meilleures prises de son et de pressages de même niveau.
Ces moments me revenant, je pense inévitablement à l'immense pianiste que fut Sviatoslav Richter qui, de son temps, réunissait un petit cercle de proches pour écouter des disques dans son salon, religieusement, comme on écoute un concert.
C'était à une époque où l'on ne regardait pas la "télé" en guise de veillée.
J'ai déjà écrit dans ces mêmes chroniques d'automne, la première, que ce type de cérémonie se produisait parfois chez moi avec un ami non-musicien qui adore que je lui fasse écouter une oeuvre pour piano en la suivant du doigt sur la partition. Il adore ça, il dit qu'ainsi je lui permets de "voir la musique".


Alexandre le (déjà) grand, de Milan(o) à Pékin




Je me suis inscrit à la "page Facebook" du tout jeune pianiste russe Alexander Malofeev pour lequel, ici-même, j'ai tenté de partager mon engouement. J'avais notamment relaté la formidable ovation qui avait salué son interprétation du Concerto pour piano et orchestre de Grieg en conclusion des folles journées de Nantes. Le gamin (18 ans) parcourt allègrement le monde pour porter le flambeau de la jeune garde du piano. Les mélomanes ont pu l'applaudir lors d'une récente tournée italienne - je l'ai manqué de peu à Bologne -, il a joué avec le même succès à La Roque d'Anthéron cet été, parcourt la Russie de long en large, et on l'attend à Paris au cours de l'hiver.
Dimanche dernier 6 octobre, il était à la Scala de Milan(o) pour jouer le périlleux Concerto n°3 de Rachmaninov sous la baguette du grand Riccardo Chailly avec l'Orchestre du Festival de Lucerne désormais fameux.
Alexandre, le maestro Chailly et l'orchestre ont quitté l'Europe et se produisent actuellement en Chine.
Ils ont fait un triomphe au National Centre for the Performing Arts de Beijing (Pékin) où ils commençaient leur périple dans l'immense pays, où la musique classique est plus qu'appréciée.*

Pékin (Beijing) après "Rachma"

Fin de concerto à la Scala, 8 octobre 2019

Page fb d'Alexander Malofeev : clic


Notre douleur, notre gloire


Antonio et Pedro en couverture de Variety, plus gloire que douleur

Avec tout ça (la rentrée, l'adieu au farniente...), il m'avait échappé que les DVD et Blu-ray de Dolor y Gloria (Douleur et gloire) étaient enfin dans le commerce.
J'insérai ici la scène la plus "caliente" du film la semaine dernière sans me douter que l'on pouvait (enfin !) la voir à loisir à la maison, autour de laquelle, tout de même, un film bouleversant, sans doute le meilleur Almodovar depuis la grande époque de Tout sur ma mère, Parle avec elle, et autres Volver.
Le disque est accompagné de quelques suppléments sur les coulisses du tournage.
Ayant beaucoup apprécié Parasite
Un placement sûr. (C'est chez Pathé)




"Pacifiques" ou "Pacifistes" ?


Le monsieur, là, au milieu, est un pacifiste

C'est une vue (partielle, seulement, hélas !) de l'état des lieux en matière de vocabulaire.
Il a suffi qu'un péquin, lors des premières manifestations du mouvement appelé "des gilets jaunes" proclame "nous, on est des gens pacifistes" pour que tout le monde emboîte le (faux) pas, médias en tête.
Personne n'a rectifié, personne n'a cru bon d'expliquer que le pacifisme est une idée, un mode de pensée, que je peux me déclarer "pacifiste" (un nom commun) si je refuse tout conflit armé, ou "pacifique" (un adjectif) pour signifier que je n'ai pas d'intention belliqueuse.
Ainsi, un adjectif est quasiment rayé du langage avec la complicité des journalistes (vous savez, les "cékoi" et autres "vousenditeskoi" etc. !) et un substantif qui n'avait rien demandé est privé de son sens.

Ici tout est pacifique.
Même l'océan.
* Alexander Malofeev donnera un récital à Paris, le mardi 19 novembre Salle Gaveau.
J'y reviens prochainement.