Le journal quotidien - non hétérophobe - de
Silvano Mangana (nom de plume Louis Arjaillès). Maison de confiance depuis 2007.

"La gravité est le plaisir des sots"
(Alexandre Vialatte)


dimanche 31 juillet 2022

Merci la vie


Soirée imprévue.
Trois semaines sans nouvelles de ce séjour en pays lointain sans connexion.
La sonnette de l'entrée chante, mais pas comme d'habitude (il y a un code) : "Je voulais que ce soit une vraie surprise."
Il a des fleurs plein les bras. On communie toute la soirée sur le balcon. Linguine al pomodoro toutes simples faites en commun. On boit un peu trop. C'est le bonheur d'être ensemble. Il n'est pas question d'être raisonnables. Au moment du départ, une douce étreinte. Je souffle "Merci de m'aimer." Il dit "C'est que tu es tellement aimable." J'ai dormi comme un adolescent. Enfin. Il a repris sa course, mais il est là. 

Te regarder dormir

Bon
dimanche !

Ferveur

 



L'un des thèmes, magnifiques, d'Il était une fois en Amérique,
est enregistré ici en 2004 dans la Rome éternelle.

J'ai eu le bonheur d'assister à deux concerts du Maestro : en 2014 dans les arènes de Vérone et en 2017 au Foro Italico de Rome (photo) où je l'ai trouvé très affaibli.
Ce dernier lieu fut inauguré en 1932 sous le nom de Foro Mussolini. Les statues sont les vestiges de la période fasciste. 


Taormina

 

Taormina, Sicilia | Ph. Mattia Semperboni

C'est un bel et bon danseur de la Scala de Milan qui a pris cette photo.
J'espère y goûter quelque repos fin août, après le départ des foules touristiques. Hors saison, Taormine retrouve son calme et les chats reprennent possession de leur territoire sans crainte d'être dérangés par des éclats de voix intempestifs. Peut-être le saviez-vous, ce coin de Sicile fut fréquenté, à la fin du dix-neuvième et au début du vingtième siècles, par l'intelligentsia "gay" de l'époque. Les grands de ce monde (d'Oscar Wilde au "kaiser" Guillaume II) venaient s'y procurer les tirages argentiques du baron von Gloeden qui fixait pour l'éternité la nudité offerte de garçons siciliens souvent très (trop) jeunes, réputés alors peu farouches.

Le théâtre grec, souvenir d'un précédent séjour


Ragazzi de Taormina par W. von Gloeden. Kitsch, dites-vous ?

samedi 30 juillet 2022

Cavaragesque

 

Gabriele Servoli par Giuseppe Riserbato

Au commencement fut le Stonewall Inn


 Le 28 juin 1969 marque les débuts du militantisme homosexuel aux États-Unis : une nouvelle fois, la police new-yorkaise fait une descente au Stonewall Inn, club fréquenté essentiellement par les gays. Excédée par le harcèlement dont elle est victime, la communauté se révolte et tient tête à la flicaille pendant plusieurs jours. Ces émeutes sont à l'origine des "gay pride", appelées aujourd'hui "marches des fiertés". La première manifestation du genre a eu lieu le 28 juin 1970, jour du premier anniversaire de la révolte de Stonewall.
Le document présenté dernièrement sur France 5 est remarquable.
On peut (on doit !) le voir ici :
clic (jusqu'au 26 août)

Photos
1 : le Stonewall Inn de nos jours
2  : A la suite du raid policier dans la discothèque, 
la foule tente d'empêcher les arrestations policières à l'extérieur du Stonewall Inn sur Christopher Street à Greenwich Village.
(Photo NY
 Daily News - Archive via Getty Images)
3 et 4 : captures 





Objectivement

 

Brendan Mer photographié par Chris Fucile
Le petit oiseau...

jeudi 28 juillet 2022

"Mon amant..." Travail en progression

Ce pourraient être Claude et Jules, au début. (Will McBride)
 Les lecteurs assidus sont associés à l'évolution de ce feuilleton hebdomadaire, destiné, peut-être, à devenir un livre imprimé sur vrai papier. Cohabitant avec mes personnages, j'ai pratiqué, dans ce qui n'est encore qu'un brouillon, à quelques modifications.
Ainsi, j'ai débaptisé Jean/Jeannot : il est à présent Jules/Julot. Prévenus, vous n'en serez pas surpris. En cours de cheminement, les plus impliqués auront remarqué que le pote âgé (bio) de nos amis a, lui aussi, changé de patronyme, pour devenir Etienne Jacob, après s'être appelé "Epstein", ce qui m'aurait valu quelques problèmes avec les mouvements féministes toujours aux aguets. Je vais passer à la deuxième partie, celle des années sombres, en faisant l'impasse sur l'année 1938. Pour l'heure, ces divagations littéraires sont, chaque semaine, en tête des "pages vues", ce qui m'oblige. Vos commentaires, positifs ou négatifs, me stimulent : ne lâchez rien ! Merci.
 

Fululu !*

 

Gioele Borghello par Giuseppe Riserbato

Giuseppe Riserbato, Sicilien vivant à Milan, s'est spécialisé dans les photographies de jeunes hommes beaux comme l'antique. Son travail est souvent très inspiré des œuvres du Caravage, comme le montre la photo que j'ai insérée dimanche dernier. J'en transmettrai d'autres. En attendant, admirons le beau Gioele et apprécions ce qui semble, ci-dessus, être une aimable invitation au péché.

* Traduction italienne de "Fouloulou !"

De bon matin, ça fait du bien

mercredi 27 juillet 2022

De mèches avec vous (2)


Tim Harfield

Alex Ruygrok

Quand "Cisco" était jeune et beau

Il a fait battre notre coeur pendant les premières années de Gay Cultes, mais, dans le domaine des "top models" plus qu'ailleurs, on ne peut être et avoir été . Nostalgie.

lundi 25 juillet 2022

Mon amant de Saint-Jean | Chapitre II - Épisode 20 : Secrets de famille


Résumé
Septembre 1937
À seize ans, Claude, le narrateur, est accueilli à Montpellier chez son grand-oncle Octave Rochs. À Saint-Jean, son village aveyronnais, l'attend Jean Goupil, dévasté par son départ. L'espace d'un été, les deux amis d'enfance ont vu leurs sentiments évoluer vers ce qui est, en cette France profonde d'avant-guerre, considéré comme abominable. Dans la grande ville de l'Hérault, Claude fréquente deux garçons plus âgés, Marcel, étudiant en pharmacie, et son amant, André, artiste peintre. Il découvre un milieu clandestin où chacun s'efforce de vivre ses amours en usant de mille précautions. Pour Claude, le but à atteindre, dans un premier temps, est l'obtention du baccalauréat. Dans quelques jours, il va entrer au Lycée Clemenceau où se forment les futures élites de la région.
   

O Magali, ma tant amado,
Mete la tèsto au fenestroun !
Escouto un pau aquesto aubado
De tambourin e de vióuloun.
Es plen d'estello aperamount ! L'auro es toumbado ;
Mai lis estello paliran,
Quand te veiran ! (1)

C’est la chanson que me chantait ma mère, penchée le soir sur mon petit lit et chaque fois que j’avais un gros chagrin. J’ignorais alors que Magali était le prénom de cette cousine qui allait devenir ma meilleure amie, dont j’appris, bien des années après, qu’elle éprouvait pour moi des sentiments bien différents. Elle s'était résignée, affectant une attitude de tendre complicité à laquelle elle ne faillit jamais. Il m’avait suffi d’observer son comportement avec Marcel pour me convaincre que je pouvais lui confier mes tourments et tout lui dire de ce qui m’unissait au garçon qui se languissait au village. Nous avions pris l’habitude de converser longuement dans ma chambre après le souper, chuchotant pour ne pas éveiller l’attention, car nous étions censés nous coucher de bonne heure pour vaquer, frais et dispos, à nos occupations diurnes. En quelques nuits, Magali, que j’appelais tendrement « ma pipelette », tant elle se révélait loquace, m’en apprit de belles ! C’est par sa voix que je sus ce qu’il était advenu de Joseph, mon grand-père maternel, que je n’avais rencontré que rarement et qui avait totalement disparu de mon horizon quand je n’avais que six ans :  il avait subi l’emprise d’une passion adultérine pour une Parisienne en vacances à Montpellier et, n’y tenant plus, avait rejoint là-haut la jeune femme, abandonnant une existence confortable pour des lendemains de hasard. Cet homme, brillant au demeurant, avait sans plus d’explications « laissé en plan », selon ma cousine, son frère Octave avec lequel il gérait les domaines viticoles transmis de longue date dans cette branche de la famille. Marie, ma grand-mère, s’était retirée dans une maison de Saint-Drézéry où elle vivait désormais en recluse, entretenant toutefois une correspondance avec ma mère. Elle n’oubliait jamais de glisser un billet de cinquante francs dans la lettre qu’elle nous envoyait pour Noël. Quant à l’époux volage, il ne réapparut dans nos vies qu’après les années de plomb. Fut également évoqué, au cours de nos discussions nocturne, le secret de Polichinelle qu’étaient les mœurs dissolues de mon oncle Louis, ce prétendu demeuré, ce communiste inverti dont le nom n’était jamais prononcé dans la maison de Montpellier. Je compris pourquoi mon grand-oncle faisait preuve d’une telle générosité à mon égard : il voulait me prévenir du mal, me préserver des tentations, sauver l’honneur des Rochs, moi qui étais le fruit d’un mariage qu’il avait désapprouvé dix-sept ans auparavant, quand sa nièce avait donné son cœur à un vulgaire ouvrier agricole. Ayant eu à déplorer son départ pour Saint-Jean, qu’il qualifiait avec quelque mépris de « trou perdu », il avait gardé malgré tout pour sa nièce une affection mêlée de compassion qui nous avait valu sa mansuétude. J’étais l’heureux bénéficiaire de ses prodigalités et m’étais résolu à lui prouver ma gratitude en me hissant au niveau d’études qu’il attendait de moi, le plus haut. La relation de connivence que j’avais nouée avec ma cousine était de nature à éviter un drame s’il avait appris que j’avais en commun avec le neveu qu’il avait répudié le plus infâme des vices aux yeux des braves gens. Je n’osais imaginer sa réaction s’il avait su pour Marcel, le fils de son meilleur ami !
 
(1)  Ô Magali, ma tant aimée
Mets la tête à la fenêtre !
Écoute un peu cette aubade
De tambourin et de violon.
C’est plein d’étoiles, là-haut !
Le vent est tombé
Mais les étoiles pâliront
Quand elles te verront !

C’est le poète provençal Frédéric Mistral qui a écrit ce texte sur une très ancienne musique populaire. Frédéric Mistral (1830 – 1914) a reçu le Prix Nobel de Littérature en 1904 pour son œuvre "Mireio" comprenant la chanson "O Magali" à la fin du Chant Troisième.
Les langues régionales faisaient encore florès à cette époque. Si ces paroles sont écrites en authentique provençal, les idiomes se mêlaient allègrement en pays "frontaliers" : l'occitan venait souvent s'y marier aux patois locaux.
 

(À suivre) 
©  Louis Arjaillès - Gay Cultes 2022

Vincent et Mireille (Victor Leydet)


dimanche 24 juillet 2022

Italie de mes amours

Nacho Penin par Giuseppe Riserbato

 Visiter une nouvelle fois le magnifique Duomo de Florence
en compagnie de ce garçon ne me déplairait pas.
Cela-dit, attendre l'automne est plus sage
si l'on veut éviter les hordes estivales.
 
Firenze | Santa Maria del Fiore (Il Duomo)

Bon dimanche !

Malofeev à Verbier : ébouriffant !


Scriabine, Prokofiev, Medtner, Tchaïkovski, Rachmaninov et Liszt (cette Mazeppa !) : impressionnant récital que celui de ce cher Alexander Malofeev au Festival de Verbier (Suisse) le 18 juillet ! Le jeune prodige russe de 20 ans a subi maintes avanies depuis le début de la guerre en Ukraine. Ces aléas - annulations, prises de position, angoisse quant aux répercussions sur la situation de sa famille... - n'ont pas eu raison d'un talent qui ne cesse de s'affirmer. Au contraire, cette succession de malheurs semble l'avoir muri. Il a renoncé à sa coiffure de petit garçon sage et paraît plus habité encore par la musique, comme en témoigne ce récital que l'on peut voir dans son intégralité en créant un compte gratuit sur medici.tv, ici : clic

Le festival de Verbier accueillera une nouvelle fois le pianiste pour le concert de clôture dimanche 31 juillet, au cours duquel, sous la direction de Charles Dutoit, il interprétera avec l'orchestre symphonique du festival le Troisième Concerto de Prokofiev (une paille !). Alexander Malofeev mérite bien l'honneur qui lui est fait.

Images : captures d'écran.

samedi 23 juillet 2022

Vision baroque

Gioele Borghello | Photo Giuseppe Riserbato

Ils sont partout !

Dans Control Z, Patricio Gallardo est Gerry, garçon "compliqué".

 " Ils ne se reproduisent pas, mais ils se multiplient ! " Je ne sais plus qui a formulé, il y a déjà longtemps, cette spirituelle constatation sur la population gay. L'évolution des mœurs aidant, il n'est plus de série mettant en scène des lycéens qui ne compte dans sa distribution un ou plusieurs garçons homos. De Sex Education à Elite, maintes séries à succès intègrent des garçons à garçons dans leurs différents épisodes, quand ce n'est pas à la base même de l'argument principal (Young Royals ou Heartstopper). Et je mets de côté les séries LGBT à proprement parler. On notera que les personnages sont fort éloignés des caricatures qui sévissaient autrefois. Les scénaristes ont trouvé dans le comportement de nombreux garçons de quoi moudre leur grain : très souvent, l'homophobe primaire s'avère gay refoulé et finit par s'assumer pleinement. C'est le cas dans la saison 5 d'Elite où le personnage gay "libéré" interprété par l'aimable Manu Rios met dans son lit un parangon de virilité dans une scène torride qui est un véritable mode d'emploi des pratiques homosexuelles ! Ce n'est pas le moindre mérite de ces sagas que de banaliser l'orientation sexuelle de leurs jeunes gens. Elles doivent très certainement aider une multitude de garçons (et de filles, car elles ne sont pas ignorées) à se reconnaître comme tels et à s'assumer. La France reste frileuse en la matière, l'exemple venant des pays latins ou de la Scandinavie. Dernière trouvaille, Control Z (Netflix) provient du Mexique. Cette série relève du "n'importe quoi", certes, au scénario ridicule aboutissant à des situations grotesques (que d'hémoglobine, que de violence gratuite, de bassesses, de jeunes humains sans humanité !) où les réseaux sociaux semblent raison d'être pour les protagonistes, mais, là encore, la prise de conscience progressive de ce qu'il est, rachète Gerardo/Gerry de son comportement odieux du début de l'histoire. On finit donc par s'attacher à celui que l'on croyait être un salaud de la pire espèce. Dispensable, mais révélateur d'un nouvel état d'esprit que l'on ne désapprouvera certainement pas. 

Le même Gerry, attachant, finalement

Il y a plus hétéro.

lundi 18 juillet 2022

Mon amant de Saint-Jean | Chapitre II - Épisode 19 : Désiré, le mal nommé

Nos amours sont révolutionnaires !
Résumé

Septembre 1937
Claude, le narrateur, va entrer au lycée, à Montpellier.
Jean, son amour, ronge son frein au village, où il travaille, contraint et forcé, dans la menuiserie familiale. Accueilli chez son grand-oncle, un notable de la Préfecture de l'Hérault, Claude découvre la vie de citadin sous la protection d'un couple de garçons, Marcel Fabre et André Foulques, ces deux amants qu'il avait surpris s'embrassant passionnément à Saint-Jean quelques mois auparavant. Par un heureux hasard, Marcel est le fils d'un ami d'Octave Rochs, le grand-oncle.

 — Nos amours sont révolutionnaires ! Nous devons en être fiers, nous devons les cracher à la gueule de la bourgeoisie ! 

D’ordinaire placide, André, parfois, s’exaltait. Il vaticinait, prédisant un avenir où tous les interdits seraient mis à bas dans un maelström qui, du passé, ferait définitivement table rase. Son amant, plus tempétueux de nature, pourtant, s’efforçait de tempérer des ardeurs qu’il jugeait inconsidérées :

— C’est ça, l’ami, promenons-nous en ville main dans la main, bécotons-nous fougueusement sur un banc de l’esplanade, baignons-nous tout nus dans le bassin du Peyrou en beuglant l’Internationale ! Et tant que nous y sommes, envoyons une photographie de nos ébats à ton camarade, le petit père des peuples, celui qui envoie aux travaux forcés les homosexuels, qu’il soupçonne tous de fricoter avec des petits garçons, affirmant que ce « vice » est propre aux bourgeois et aux tsaristes !  

Dans ces discussions, souvent vives, entre le "socialo" et le "coco", je comptais les points et me forgeais peu à peu une conscience politique. Je m’en faisais un devoir, en cette période où le monde tournait cul par-dessus tête.

   Parmi les camarades d’amphithéâtre de Marcel, il y avait un certain Désiré Boisselier, qui nous avait abordés un matin au Café Riche, d’un « ces messieurs » lourd de sous-entendus. Le type inspirait d’emblée l’antipathie. C’était un petit homme rondouillard, falot, que la nature avait affligé d'un physique disgracieux. Livide, même quand le soleil régnait sans discontinuer sur la région, il plastronnait en costume trois pièces, aussi noir que l'étaient ses pensées. Ses cheveux outrancièrement gominés retenaient l’attention, où tournicotaient des accroche-cœurs qui évoquaient le Pierre Fresnay de Marius. À la différence près que l’acteur était beau, qu’aucune faute de goût n’eût ridiculisé. L’indésirable Désiré, ce jeune homme déjà vieux, nous avait collé aux basques pendant un interminable quart d’heure où, me détaillant, il demanda qui était ce garçon si mignon – il prononça ce « mignon » d’une voix soudainement flûtée - le « jeune protégé » de mes compagnons, supposa-t-il perfidement. À contrecœur, Marcel lui expliqua qui j’étais, s’en tenant cependant au strict minimum. Au seul nom de Rochs, l’attitude de l’importun se fit déférente. Il s’inclina grotesquement, sourire obséquieux aux lèvres et s’évanouit dans la foule qui se pressait sur la place. « Ordure fasciste » marmonna Foulques, s’il était besoin de m’informer davantage, tant le physique de l’étudiant me paraissait en adéquation avec son idéologie. De fascistes, il n’y en avait point à Saint-Jean. J’allais apprendre combien ces gens malfaisants, cagoulards, croix-de-feu et autres fanatiques, étaient prêts à surgir de l’ombre pour exercer leur malfaisance. Trois ans auparavant, presque encore un enfant, je n’étais pas averti que cette engeance avait failli renverser la République. Je ne mettrais guère de temps à m’en affranchir. Dans un futur proche, j’aurais à combattre ces gens au-delà de ce que je pouvais prévoir. Nous promenant tous trois, nous fîmes halte devant le Pathé Cinéma. L’acteur de la trilogie de Pagnol nous interpelait : une grande affiche, barrée d’un bandeau « Prochainement sur notre écran », annonçait un nouveau film intitulé La grande illusion.
(À suivre) 
©  Louis Arjaillès - Gay Cultes 2022

Pierre Fresnay dans Marius

Quand "l'État français" se déshonorait pour l'Histoire

Cabu

 Il est encore des pseudo historiens, dont un candidat à l'élection présidentielle, pour relativiser le comportement, pourtant avéré, du régime dit "État français" et de son chef.
Les 16 et 17 juillet 1942, la police française commettait cette abomination connue sous le nom de "rafle du Vél d'Hiv". Il a fallu des décennies pour que la vérité soit rétablie : l'occupant n'a pas mis la main à cette opération qui eut pour conséquence la déportation et l'assassinat de milliers d'êtres humains. Jusqu'au 7 novembre prochain, le Mémorial de la Shoah expose les dessins exécutés par Cabu pour Le nouveau Candide en 1967 lors de la sortie du livre de Claude Lévy et Paul Tillard La Grande Rafle du Vel d'Hiv
L'excellent documentaire La Rafle du Vel d'Hiv, les larmes et la honte de David Korn-Brzoza diffusé il y a quelques jours sur France 3, est toujours disponible gratuitement en "replay" sur france.tv jusqu’au 8 novembre 2022 : cliquer