Le journal quotidien - non hétérophobe - de
Silvano Mangana (nom de plume Louis Arjaillès). Maison de confiance depuis 2007.
Photo en-tête Mina Nakamura

"La gravité est le plaisir des sots"
(Alexandre Vialatte)


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mercredi 7 février 2018

Le fond de l'air est frais -1-


Il fait froid et il neige : c'est l'hiver.
Voilà condensées en une petite phrase les actualités télévisées du jour.

J'ai eu l'idée absolument géniale de prendre cette photo.
Non pas celle du jeune homme, là- haut, mais celle de "mon" square parisien.
Je suis sûr d'être le seul à avoir eu le réflexe.




Lorenzo Pozzan
est un bel italien que Sean P. Watters a photographié à Harlem, chez lui.
C'est son concept.
J'y reviendrai, et vous constaterez que c'est un lieu de vie très bien fréquenté.
Pour l'heure, donc, Lorenzo (comment dit-on "fouloulou" en italien ?)  en noir et blanc et en couleurs, tout nu, tout cru.






C'est fou comme la "promo" télévisée ou radiodiffusée, peut vous détruire une icône.
C'est le violoncelliste Gautier Capuçon, dont on veut qu'il sache qu'il sort un nouveau disque, qui sacrifie actuellement à un rite qui nous permet de le découvrir jouant du violoncelle (normal) après qu'un hélicoptère l'a déposé en costume de ville sur les cimes enneigées, avé du vent dans les cheveux et tout et tout ; et que croyez-vous qu'il joue notre musicien en pleine Intuition (c'est le titre que sa maison de disques a trouvé pour son album) ?
Le cygne de Saint-Saëns !
Original, non ?
La pub passe une fois par heure sur Radio Classique, l'une des raisons pour lesquelles je suis retourné à mon bon vieux France Musique, qui m'évite heureusement La truite de Schubert que sa concurrente, audacieuse, distille entre deux reprises du concerto pour violon de Mendelssohn, au point qu'on se cotiserait pour qu'ils achètent des disques, les responsables de cette radio très très très commerciale.
Tiens, je vous insère le visuel (on voit un bout montagne en fond) de l'album du jeune Gautier. Vous pouvez également aller voir le clip montagnard, je vous laisse chercher.
Si vous trouvez que ça fait un peu andrérieuclaydermann sur les bords, vous avez mauvais esprit.

"Du coup", comme ils disent tous en ce moment, offrons-nous une pièce pour violoncelle sans neige ni effets spéciaux :




Je reviens.
En attendant, ne prenez pas froid.

lundi 6 mars 2017

D'hiver (et varié)

..on président !*


La campagne pour l'élection présidentielle en Gaule nous vaut chaque jour un incroyable festival de surprises.
À l'heure où je rédige, je ne peux savoir si le candidat issu de la primaire de la droite (et non "et du centre", vu le programme), sera toujours en lice lors de la publication de ce billet patchwork, mais il semble vouloir s’obstiner.
Je ne reviendrai pas sur l'incroyable feuilleton qui a fait d'une victoire annoncée une probable débâcle. L'obstination de cet homme politique, les manipulations, dans l'ombre, d'un ancien président doublement vaincu que d'aucuns consultent comme on prend l'avis d'un sage, les atermoiements du recours bordelais, les tractations dignes des recoins vaticanesques au temps des Borgia, tout contribue à offrir au spectateur éberlué un spectacle tragi-comique révélateur du climat délétère actuel, le pire étant que, face à ce genre de situation, ce sont les tenants de la droite extrême qui se frottent les mains.
Rien à voir, je sais. Mais ça aère.
Leur égérie, également (voire plus) compromise dans des affaires de gros sous détournés au préjudice du peuple, refuse de se rendre aux convocations de la justice, ce qui laisse augurer de ce qui deviendrait la République si ces gens-là venaient à hériter du pouvoir.
De l'autre côté, ce n'est guère mieux, où les ego - et le poids d'un parti à l'agonie - font obstacle à tout rassemblement des forces dites "de gauche".
Pour l'heure, ces sinistres péripéties semblent profiter à un freluquet venu d'un pouvoir que l'on croyait massivement rejeté, ce jeunot proposant au chaland un programme (il en a un) destiné à contenter tout un chacun, merci, c'est gentil.
Michel Onfray, lui, ne voit d'autre solution que l'abstention.
Pas con, mais l'abstention pourrait favoriser... etc. Vous voyez, on ne sort pas de ce sac de nœuds sans y laisser des plumes.
Je préfère celles des anges.

* Il faut avoir un "on" en fin d'état-civil pour être candidat.

Blasphémons un peu


Il conto, Signore.*
L'addition doit être salée.
C'est valable pour les concurrents.
* L'addition, Monsieur

Adoucissant


Ce n'est pas moi, mais j'ai ce tee shirt.
Si je donne un jour une suite à mon unique chef-d’œuvre (j'écris ça pour deux "commentateurs" qui me font des misères), je raconterai que Paul, victime d'un accident, passe plusieurs semaines, plâtré, dans une chambre d'hôpital.
De retour chez ses parents, il fondra en larmes au moment où il posera ses mains sur son piano retrouvé.
Pour le coup, ce sera vraiment autobiographique.






Jean Yanne pour toujours

 



J'ai adoré Jean Yanne, qui était "gay friendly" bien avant l'heure : son sketch "Les routiers", ci dessus, véritable chef d’œuvre d'humour, en témoigne, de même que la vignette ci-dessous finalement d'actualité.
Celui que l'on pensait être un ours mal léché était en fait un homme raffiné qui jouait fort bien Bach sur l'orgue liturgique qui trônait dans son salon.
J'en veux pour preuve son attitude quand j'eus le plaisir de le rencontrer dans un restaurant parisien où je déjeunais un dimanche avec une amie qui œuvre dans le cinéma.
Très élégamment vêtu d'un costume de grande facture, il quitta sa table pour venir saluer la dame avec une déférence pleine d'humilité.
Après qu'il eût rejoint sa table, mon amie, déjà plus très jeune, me dit en rosissant avec une nuance de regret :
- Tu sais, je crois qu'à l'époque, il fut amoureux de moi. Je ne l'avais pas compris.




Peut-on être un génie et un salaud à la fois ?


« Je me sens très ami d'Hitler, très ami de tous les Allemands, je trouve que ce sont des frères, qu'ils ont bien raison d'être racistes. Ça me ferait énormément de peine si jamais ils étaient battus.»
ou
 Je le dis tout franc, comme je le pense, je préférerais douze Hitler plutôt qu'un Blum omnipotent. Hitler encore, je pourrais le comprendre, tandis que Blum c'est inutile, ça sera toujours le pire ennemi, la haine à mort, absolue.»
Louis-Ferdinand Céline

C'est fou, le "Voyage" est l'une de mes plus grandes émotions de lecteur, mais je ne parviens pas à "admirer" son auteur.
Le temps passe, tout s'oublie, et il se trouve des gens pour tenter d'amoindrir l'ignominie du personnage.
Ils s'expriment dans l'Obs de cette semaine.
On ne va pas tarder à arriver au négationnisme littéraire.

Bon, je ne veux pas vous laisser sur une mauvaise impression :

Auteur et modèle inconnus




lundi 13 février 2017

Hivernales chic

Pas chic : Venise va mourir


En 58, déjà, les publicitaires... Photo Nino Migliori
J'ai souvent écrit, ici-même, sur l'angoisse qui m'étreint quand je quitte Venise, évoqué, aussi, ce bon mot d'un proche qui, la découvrant, la qualifia de "Disneyland baroque" : dur, certes, mais pas si éloigné de la réalité, la Sérénissime prenant l'eau sous l'assaut des masses touristiques déversées par les monstrueux navires de croisière qui créent de véritables tsunamis dans la lagune, lesquels ont pour effet d'éroder chaque jour un peu plus les trésors architecturaux du Canale Grande. La voracité des promoteurs chasse hors de la cité ses habitants, transformant les palazzi en hôtels, le moindre appartement en "B&B", rejetant la jeunesse étudiante sur la terre ferme, dans la triste Mestre où se sont réfugiés également ces employés qui ne peuvent assumer les loyers exorbitants de la Cité des Doges.
Ces employés, qui, d'ailleurs, pour peu qu'ils aient à effectuer une course dans les étroites ruelles, doivent affronter les hordes irrespectueuses qui n'ont pas conscience qu'il y a aussi, ici, des laborieux dont la configuration particulière des lieux rend la tâche plus ardue qu'ailleurs.
Venise perd un peu plus chaque année de ses Vénitiens, poursuivant une agonie moins lente qu'on ne le croit.
Tapant le mot Venise sur "votre canal" (!), j'ai trouvé cette belle chanson d'une chanteuse oubliée qui savait chanter. Dans les années 70, déjà, comme un cri d'alerte.



Paroles: Eddy Marnay. Musique: S. Cipriani 1970 Adaptation française de la bande originale du film "L'adieu à Venise". Titre original ''Anonimo Veneziano '',  drame psychologique d'Enrico Maria Salerno, avec Florida Bolkan, Tony Musante.

Chic, l'élection présidentielle !

 

Bien embêté, votre serviteur, dans la perspective de le prochaine élection présidentielle : à l'heure actuelle, aucun(e) des candidat(e)s ne me donne envie de m'investir.
Comme beaucoup, si je vote, ce sera "contre" et non "pour", ce qui fut le cas lors des deux derniers scrutins.
L'offre, en effet , a de quoi inciter à deux dimanches à la campagne : une néo-fasciste au programme économique abracadabrant, parangon de démagogie, un droitier pur et dur  dont la batterie de cuisine ne cesse de croître chaque jour d'une nouvelle casserole, un sémillant jeune homme en candidat "attrape-tout", adoubé par les pontes du Cac40, un hypothétique centriste, plus à gauche que le précédent (c'est dire !), un candidat soutenu par un parti en état de mort clinique, dont le programme est très proche de celui d'un mégalomane qui, jamais, ne fera alliance avec son voisin tant son ego est démesuré, et c'est à peu près tout, sachant qu'il y a aussi un gentil écrivain rigolo un peu barré, un pseudo-centriste surveillé de près par les psychiatres, une ancienne chef des armées qui pleure encore le départ de Ben Ali, un souverainiste qui trouve que "machine" est un peu trop à gauche... Ouf !
Ah oui, tous dénoncent, à longueur de matinales et d'émissions (j'aime bien ce mot) de télévision, le système médiatique, sans oublier les "élites", terme qui, pour moi (mais je me trompe peut-être) désigne pêle-mêle les écrivains, les chercheurs, les philosophes, les intellectuels, les artistes-à-succès (ah les salauds !) : ceusses qui ont aimé à cultiver leurs neurones gros mots sodo, quoi !
Heureusement, il nous reste l'humour : 

Pour les presbytes : montage avec M. Macron

Chic, bientôt L'Eurovision de la chanson !


" Mdr, lol, ptdr, etc. "
" Fais-moi sourire au milieu d'un Requiem !" : c'est l'un des vers (au sens propre ?) de la chanson Requiem  qui représentera la France au prochain concours de l'Eurovision de la chanson. Ayant un profond respect pour mon lectorat, je ne vous infligerai pas la diffusion du vidéoclip dans cette rubrique. Mais je n'ai rien contre les tendances sado-masochistes, et les personnes concernées pourront trouver sans peine ce chef-d’œuvre dans le supermarché numérique habituel.
Outre que le titre de la chanson est lourdement prémonitoire, on se rassurera de prévoir que le concours 2018 n'aura pas lieu en France.
Quant à cet intitulé, toujours, on plaint Mozart, Verdi, et autres rigolos : leurs œuvrettes finiront, nul n'en doute, en cul de basse fosse dès lors que le genre est (enfin !) renouvelé par la douce Alma. Allez les bleus (au cerveau) !