Le journal quotidien - non hétérophobe - de
Silvano Mangana (nom de plume Louis Arjaillès). Maison de confiance depuis 2007.
Photo en-tête Mina Nakamura

"La gravité est le plaisir des sots"
(Alexandre Vialatte)


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lundi 13 janvier 2020

D'hiver ( 2020 /1)

Le monde d'aujourd'hui


Je m'évertue, jour après jour, à distribuer ici un peu de bienveillance, d'y souffler quelques bulles de savon, je m'y repose avec vous du climat délétère qui nous asphyxie crescendo, de ce mouvement que rien ne semble pouvoir arrêter. Alors, comme beaucoup sans doute, je freine comme je peux, des deux pieds, je trouve de-ci de-là un beau visage, une attitude, une oeuvre d'art, voire une paire de fesses rebondie à souhait. Je nous offre quelques petits bonheurs qui permettent d'estomper un moment ce qui nous agresse, j'écoute quelque musique céleste née de l'un de ces trop rares bienfaiteurs de l'humanité que l'on appelle génies pour oublier le fracas, les fantoches qui gouvernent et jouent à se faire peur jusqu'au moment où tout peut s'effondrer.
Stefan Zweig
Je m'accorde aujourd'hui d'être plus sombre qu'à l'accoutumée, tant l'entassement des problèmes de toutes sortes que nous vivons atteint à présent des sommets qu'on n'aurait pu imaginer à l'époque bénie où ceux de ma génération d'entre-deux vivaient une période en parenthèse enchantée - et l'expression revêt en l'occurrence toute sa signification.
Mais nous n'avons pas fait grand chose, voyez-vous : on regardait ailleurs, comme l'avait dit tel dont on peut douter des convictions en la matière, et quand on lit le mépris et les haussements d'épaules de nombre de ceux qui portent la parole médiatique devant la colère de cette gamine venue du froid - et l'on dira demain "du tiède" -, ça résume très exactement où nous en sommes.
On lira et relira Le monde d'hier de Stefan Zweig, qui parle tout d'abord des temps heureux pour nous faire assister au glissement progressif vers l'horreur.
Jamais écrits n'ont été autant d'actualité.

Un café, avant de retourner chez les fous ?


Vienne : le Café Central de nos jours
Le même au temps de S.Zweig . Très masculin, non ?


Il est peut-être une institution du monde de Zweig qui n'a pas changé : les cafés de Vienne. S''ils sont rafraîchis périodiquement, le temps semble s'y être arrêté, si ce n'étaient les smartphones des touristes qui traînent sur les tables quand ils ne sont pas rivés tels des prothèses à l’œil de leurs propriétaires.
Les Viennois s'en distinguent, qui les gardent dans leur poche intérieure en mode silencieux ou vibreur et sortent pour prendre un appel important : la politesse, quoi ; encore une notion disparue.
On sourira tristement, pensant à nos cafés d'ici où "faut consommer !", de leur description par l'écrivain dans le livre évoqué plus haut :
« Le Kaffeehaus représente une institution d'un genre particulier, qui ne peut être comparée à aucune autre au monde. C’est en fait une sorte de club démocratique ouvert à tous pour le prix abordable d’une tasse de café où chacun peut s’asseoir pendant des heures, discuter, écrire, jouer aux cartes, s’occuper de son courrier et surtout consulter un nombre illimité de journaux et de magazines. Chaque jour, nous étions assis pendant des heures, et rien ne nous échappait. »


L'homme est un loup pour l'homme


À l'assaut ! 
Et c'est peu de le dire !
Comme on le sait, ce sont les "parisiens-têtes-de-chiens, parigots-têtes-de-veaux" qui ont le plus à souffrir des grèves dans leur vie quotidienne.
Hormis les inconvénients subis par les usagers (qu'ils soutiennent ou non le mouvement actuel), ce sont les incivilités les plus crasses qu'ont à endurer ceux qui tentent d'emprunter un bus ou un métro, lesquels circulent rarement quand le trafic n'est pas carrément suspendu.
C'est la jungle, qui me fait penser à la catastrophe historique du "Bazar de la charité" dont on sait que la majeure partie des survivants furent des hommes qui piétinèrent sans vergogne femmes et enfants lors de l'embrasement.
Ces événements  permettent de constater le piteux état de notre société, dont cette "médiocratisation" galopante (le vocabulaire, par exemple, c'est effrayant !), en contrepoids malheureux  à l'extraordinaire progrès que devait permettre la révolution numérique et ce que l'on nomma autrefois "autoroutes de l'information" devenues pistes d'assaut en mode Mad Max virtuel tout aussi violent et néfaste... C'est à des pugilats qu'assistent à longueur de parcours les personnes qui ont choisi de se déplacer dans Paris à deux ou quatre roues (certains amis en font le compte quand ils me rejoignent à Vespa), c'est d'une mini-guerre civile que fut le spectateur cet ami devant absolument prendre un bus le jour de Noël, qui m'adressa en bout de parcours ces quelques mots clavés :  "je suis en larmes de ce que j'ai vu". 
Ainsi est, aujourd'hui, la "douce France" du poète, lequel, aujourd'hui, aurait droit au lynchage des réseaux "sociaux" pour cette affaire de prétendu mineur détourné qui lui valut quelques ennuis dans les années soixante...
Mais ce sera l'objet du prochain articulet.
Pour nous consoler quelque peu (tout n'est donc pas perdu ?), cet homme auquel on tendait un micro en région : "Non, ça va, les plus à plaindre, ce sont les Parisiens."
Sans ajouter "têtes de chiens".


Les moins de 16 ans



Je me souviens très bien de cette édition  d'Apostrophe où Denise Bombardier dit son fait à Gabriel Matzneff. Nous étions ce soir-là réunis chez un ami où nous avions l'habitude de regarder l'émission de Pivot-le-prescripteur grâce à laquelle nous pouvions établir nos listes de lectures à venir sans grand risque d'être déçus.
Je me rappelle notre réaction de jeunes gens modernes et libérés devant la colère teintée de stupéfaction de la Québécoise, qui pourrait se résumer à un "mais qui c'est, cette connasse ?".
Le temps a fait son oeuvre qui m'a rendu peut-être un peu moins con, un peu moins enclin à l'indulgence vers ce qui, étant transgressif, devrait mériter louanges ou, au pire, indifférence. 
Non, le comportement de Matzneff, prédateur s'affichant comme tel, n'est pas le moins du monde excusable et oui, on tombe des nues en découvrant que l'homme a encore aujourd'hui chronique ouverte dans un magazine à grande diffusion et reçoive encore des prix et les honneurs, sous forme de subsides, de la république.
Une couverture des années 30. Inconcevable aujourd'hui.
J'ai lu par ailleurs - mais je répugne à "balancer", comme le veut la mode du temps -, des lignes pour défendre cette "paroisse" des ogres, proclamant qu'un Tony Duvert, grand consommateur de chair fraîche était un grand écrivain, tout le reste n'étant, bien sûr, que... littérature.
Certes, l'attirance éprouvée jusqu'à consommation envers les mineur(e)s par de grands noms (Gide et Montherlant ne sont pas les moins illustres) et par d'autres de moindre importance (Peyrefitte et son enfant de "cœur" célébré dans Notre amour) n'est pas une révélation de nature à les mettre au ban de la littérature... du moins jusqu'à présent. Si le simple fait d'imaginer un homme mûr copulant avec un enfant me donne la nausée, je trouve toute forme de lynchage indigne d'une société civilisée. D'autre part, le retrait de la vente d'ouvrages sulfureux sans aucune forme de procès par des éditeurs qui les ont autrefois reçus, lus, publiés et promus et, soudainement, ces autodafés virtuels où l'on jette une oeuvre, si indigne soit-elle, sont (encore) un signe des plus inquiétants sur la tournure que prend l'esprit du temps. 



Lu hier dimanche

Les thèmes des "romans-jeunesse" évoluent de manière appréciable : ainsi, je suis le point de terminer Romance (!) d'Arnaud Cathrine (Robert Laffont), sorte de journal intime d'un adolescent gay de notre temps. C'est à la fois touchant, sincère, moderne. 
Une sorte de Tombe, Victor ! d'aujourd'hui... qui ne me rajeunit pas. 
Mais c'est grave passionnant !
Attention aux résumés sur les sites, qui divulgâchent à mort ! Cela dit,on se doute, à mi-parcours de ce qui va se produire. Le bouquin donne envie de mieux écouter et d'échanger avec de jeunes gays pour combattre "âgisme" et "jeunisme" (on peut combattre les barbarismes, aussi).
De plus, jolie couverture, objet agréable au toucher.

Note vers 14h45, lundi 
J'ai fini ma lecture pour le dessert.
Je m'attendais quelque peu à cette fin.
Elle n'a rien cependant de convenu, et
confirme que Romance est un roman 
exaltant, excitant voire, sur l'adolescence.



Si vous voulez commenter,
merci de citer le titre
du paragraphe concerné.




lundi 24 juillet 2017

On passe au salon ?


J'ai les moyens, voilà tout !
J'ai fait deux jolis présentoirs (l'un avec le résumé de Tombe, Victor !, l'autre avec des commentaires de lectrices et de lecteurs), embarqué quatre livres avec moi plus les trois que Les mots à la bouche m'ont gentiment prêtés, cela pour une question de droits, car j'enrage d'engraisser mon pseudo-éditeur : si je fais l'acquisition de livres, je ne touche aucun droit d'auteur, alors, ces trois-là, c'est toujours ça de pri(s)(x). Vous vous douterez bien que ce n'est qu'une question de principes, car je n'écris ni pour faire fortune ni pour mettre de l'huile d'olive dans mon pesto.
J'y suis allé un peu à reculons, avoué-je, sous la pluie de ce samedi matin ronchon, me disant que, vu la date et le peu de publicité, j'allais me morfondre huit heures durant.
Il en fut tout autrement mes amis !
La salle des fêtes de la mairie du quatrième est spacieuse, lumineuse (le soleil ayant daigné reprendre vigueur dès la fin de matinée), et l'accueil des organisateurs fort aimable ; les "confrères" sont chaleureux, dont mes voisins de table, François Harray et Patrick Lowie, venus en voiture de Bruxelles avec une cargaison d'ouvrages qui m'impressionne : je n'en ai écrit qu'un, que je sens tout petit petit à côté.
Photo Centre LGBT Paris Idf

À ma grande surprise, dès 14 heures, je suis obligé de faire appel à mon disciple préféré (qui me donne du "Maitre" devant des appariteurs médusés) pour qu'il s'en aille quérir en moult tours de roues de scooter des ouvrages que j'avais sciemment laissés en ma demeure !
Le bilan de ce premier salon est donc amplement positif, qui m'a permis de rencontrer des lecteurs assidus de ce blog*, de convaincre des inconnu(e)s d'acquérir le bouquin, de me rendre compte que, en bonne forme, je sais me "vendre", de rougir de fierté d'entendre un jeune homme volubile me dire "Ah oui, Tombe Victor !, j'en ai entendu parler !" (ou ? quand ? comment ? ou ça ? par qui ?), et m'annoncer que, désargenté à cette heure, il reviendra après une visite au Bancomat le plus proche. Je pense connement que mais oui, c'est ça, ah lalalalalala, ces jeunes, tous les mêmes, mais le garçon revient un peu plus tard avec ses quatorze euros, et j'en pleurerais presque.
Il y a Kriss, gaycultien fidèle, qui l'a déjà acheté, mais le prend à nouveau pour avoir mon paraphe, et là aussi, j'ai les yeux embués de gratitude.
Se présente une anglaise lesbienne qui vit à Rio de Janeiro, qui feuillette un exemplaire, l'acquiert : mon petit livre va voyager jusqu'au Brésil, dans une ville, me dit-elle, où le maire, évangéliste, est, en pléonasme, homophobe et a fait interdire la gay pride !
Vient aussi à ma table, une jeune asiatique qui le prend  pour, dit-elle, le traduire en chinois !
Un peu plus tard, deux jolis jeunes gens : je ne sais pas pourquoi, mais je sens que l'un des deux est totalement "Tombe, Victor !-compatible". Ils s'approchent, ressentent sans doute que je les aime beaucoup, ces inconnus auxquels je brosse un bref portrait de mes personnages qui les convainc de l'emporter avec eux. Il y a des ondes d'amour, et je leur dis "je le dédie à vos deux prénoms, n'est-ce-pas ?", et leurs yeux brillent quand le plus grand hoche la tête avec le plus beau sourire de la journée.
Il y a la gentillesse de Pedro (l'un des organisateurs) avec lequel je collaborerai peut-être un jour, la découverte de Patrick Cardon (qui a "bien aimé", ce qui, de sa part...), beau personnage qui éclaire cette manifestation de sa stature (dans les deux sens du terme).
Chantal Lauby m'envoie, par sms, un message d'une tendresse incroyable pour me soutenir, et j'aurais dû apporter des mouchoirs en papier.
Steevy, de la télévision, est resté une petite heure pour dédicacer son livre, m'apprenant par là même, qu'il est aussi écrivain. Il semble également très gentil, ce qui n'est pas la moindre de ses qualités.
Quand je rentre chez moi après ces huit heures si brèves, il y a des post-it partout que mon coursier d'un jour a laissés avec, dessus, des compliments et des boutades. Sur la porte de la cuisine : "quelle est cette pièce ?", sur celle de la chambre : "la chambre du mal(e)", sur l'ordinateur : "vive le maître !", et d'autres que je ne peux décrire ici.
"Salon du livre gay"c'était, journée d'amour ce fut.

À refaire !


* Un merci tout particulier à Kriss (conversation constructive ô combien !), à Pepito-JL, à Michel qui vit si loin, là-bas, et à M. "Bibliothèque Gay" qui vit si près de chez moi, m'apprend-t-il.

Lisez, les gars, lisez !


mardi 7 mars 2017

La Piscine Deligny, un mythe parisien

Au début, il y eut un bateau, le Cénotaphe, qui fut construit pour rapporter les cendres de Napoléon (le premier) de Sainte-Hélène à Paris.
L'hiver ultra-rigoureux de l'an 1840 bloqua notre navire à quai, tout près du pont de la Concorde. Le maître-nageur Deligny, de l'école royale de natation, crée alors ce qui deviendra la piscine qui porte son nom. Stucs, colonnes en bois de diverses couleurs, décoration de palais mauresque, en font un lieu "branché" pour la haute société qui vient y faire timidement trempette.
Années 20, dites "Les années folles"
Ce n'est qu'après la seconde guerre mondiale que le lieu se démocratise et devient le lieu de rendez-vous où se mélangent stars (Audrey Hepburn aimait beaucoup) et citoyens lambda. 
Deligny devient aussi (surtout) un lieu de drague incontournable pour les hétéros et les homos parisiens, qui se retrouvent orphelins en ce funeste matin de 1993 où l'ex-Cénotaphe est englouti par la Seine.


Jour d'affluence. Il paraît que ça draguait à mort !


vendredi 27 janvier 2017

Bonheurs

Ladislav Sitensky
C'était le jour de mon anniversaire, un jour de semaine bien froid de plein hiver, dont j'aurais pu oublier la date si je n'avais reçu de bon matin les coups de téléphone rituels, les SMS, les messages sur facebook où j'ai ouvert un "mur" (quelle horreur !) à mon nom d'auteur.
Penché sur mon ouvrage, j'ai sursauté au coup de sonnette ; c'était GS, "monté" de son Ardèche pour me surprendre. Gagné !
C'est un vieil ami encore jeune qui est passé maître dans l'art de l'anniversaire-surprise ; l'an dernier, ce fut un summum. Cette fois, l'homme a réussi l'exploit de réunir toute ma petite bande. Si bien que, rentrant de mes cours, le soir, j'ai eu droit à un festival de carillon de porte : toute la "garde rapprochée" s'était mise en disponibilité pour me rendre visite : G., le petit nouveau, si joli, gentil, intelligent ; P., déjà installé dans son fauteuil à mon arrivée sur les lieux, E., mon "fils", et F., l'hétéro le plus "gay-friendly" de la planète...
Magistrales lasagnes de celui qui est chef de cuisine, vin capiteux, blagues en cataractes, tendresse, ivresse légère juste comme il faut, émotion, yeux embués : la vie.
J'ai mis la jolie photo, là-haut, car je nous imagine bien, tous, parcourant la campagne à vélo.

Non, ça n'a pas fini comme ça !
Le dimanche précédent, rituel des "rois" : c'est à l'aimable G. qu'a échu la fève de céramique, lui qui fut adoubé par la bande dès sa première visite. Son fiancé, qui l'accompagnait, a toute les qualités, puisqu'il est Italien ! Petit concert improvisé : Chopin, interrompu par les hurlements du "fils" qui aime les entrées fracassantes, et se fait un devoir d'étreindre trop virilement le petit P., si frêle... qui adore ça !




Schubert convient à ce billet, non ?

vendredi 10 octobre 2014

La petite boutique au creux de l'église



C'est un minuscule magasin d'antiquités niché au creux de l'église St Roch, à Paris.
La maison fut fondée au 17ème siècle pour la vente d'objets religieux.
Roger, 80 ans, veille sur ces murs historiques, qui furent salon de coiffure pendant l'occupation (photo en noir et blanc).
La Mairie de Paris loue l'échoppe pour 750 euros par trimestre à Roger, qui aime à montrer au visiteur des photographies le représentant lors de la guerre d'Indochine.
En vitrine, des objets précieux pour attirer le chaland fortuné qui fait emplettes de produits de luxe dans la rue St Honoré toute proche.
Un lieu insolite à découvrir. 





Roger devant sa boutique

L'échoppe est lovée au creux de l'église.
Beau garçon, le Roger des années 50 !
Le salon de coiffure, à gauche : soldats allemands faits prisonniers à la libération de Paris.
Rarissime, 18 Rue Saint-Roch, Paris
Photos : MN Chic

mercredi 3 septembre 2014

Una buona pasta !

Le modèle "à la mode" Simone Nobili : on rêve d'une invitation à déguster sa "pasta" !

Pardon d'avance à mes lecteurs chéris de province ou de l'étranger : je parlerai de ce que je connais bien.
À Paris, les traiteurs italiens sont hors de prix : ainsi, les"pici"* toscans vous seront facturés - si vous avez la chance d'en trouver - plus ou moins 6 euros quand, en plein centre historique de Sienne ou de Florence, vous pourrez en dégoter pour la moitié de cette somme.
Fouinant sur cette toile qui nous réunit chaque jour, j'ai enfin mis la main sur une adresse que les italiens de Paris connaissent bien, et que je ne divulgue que parce que je vous veux du bien.
Là, vous trouverez de la mozzarella venue de Campanie, de divines charcutailles, des fromages de haute volée, des pâtes de toutes sortes, bien sûr, du vin soigneusement sélectionné, et une foultitude de produits introuvables ailleurs, ou vendus à prix prohibitifs.
L'endroit est ingrat aux parisiens pressés-stressés (pléonasme) : il vous faudra être patient, et savoir tendre l'oreille, car ici, la langue-musique est quasiment de rigueur. Le gérant, sicilien, est bavard, volubile, pousse le bel-canto à l'occasion, et il prend son temps, tout son temps, e basta !
J'en suis reparti vendredi avec un filet à provisions bien garni : gnocchi et trofie* frais, salami, mortadella, cantucci, pomodori, speck, et un divin pecorino sarde, délesté d'un peu moins de 20 euros quand, aux Abbesses, par exemple (s'il me lit, il me tue), j'en aurais eu pour le double de cette somme.
C'est la Cooperativa Latte Cisternino** : plusieurs adresses à Paris (et non "sur Paris", andouille !), dont celle de la rue Godot de Mauroy en question. Pour les autres, donnez-vous un peu de mal, gouguelisez !

* Dans les deux cas, pâtes fraîches exclusivement confectionnées avec de la farine et de l'eau : les pici sont longs comme des spaghetti (en plus épais), les seconds tout petits. Pour les pici, vous les préparez avec de l'huile d'olive et de l'ail, un ragù (improprement appelé "sauce bolognaise") ou avec des tomates (des qui ont un vrai goût de tomate, bon courage !), et les trofie... je vais improviser, mais je pense qu'avec juste un peu d'huile parfumée à la truffe, ce doit être tout à fait acceptable.

** Il y a tellement de margoulins surfant sur la vague péninsulaire que cette publicité gratuite me semble de bon aloi.

Je sais ce que vous pensez.
Mais personnellement, je ne grossis pas.

Non, je ne légenderai pas "en voiture, Simone !"


vendredi 9 décembre 2011

Emotions suburbaines

Il est monté à "Bonne Nouvelle"*, et c'en fut une !
Je rentrais du spectacle vers onze heures du soir ; j'allais m'assoupir quand il s'est assis en face de moi, vision stupéfiante: il ne devait guère avoir plus de 18 ans, un peu moins peut-être.
Cheveux mi-longs d'un blond vénitien, bouche gourmande aux lèvres juste assez épaisses, yeux bleu-marine, nez aquilin, le garçon était harmonie, rehaussée par une recherche vestimentaire de bon aloi : pantalons étroits, anthracite, très "mode", chaussures en nubuck d'un gris à peine plus clair soigneusement entretenues, parka "de marque", noire, à col de fourrure, qui mettait en lumière un beau visage dénué d'imperfections.
A "Madeleine"* (la pécheresse !) où je devais, hélas, descendre, j'ai presque honte d'avoir arrêté sur lui, quelques  courtes secondes, mon regard, comme pour m'imprégner de sa bouleversante beauté.
A peine surpris, il m'a adressé un demi-sourire qui disait "eh oui, quelle beauté, hein ! ".
Son image m'a accompagné jusqu'à mon premier sommeil.
S.

Ce garçon est nettement moins beau, malgré tout.

* Stations du métro parisien.

lundi 27 juin 2011

Paris fier

La chaleur, la foule et le bruit des systèmes de son, c'est beaucoup pour le gay cultivateur.
On a fait quelques pas Place de la Bastille, admiré quelques beaux garçons et léché les vitrines à défaut...
On a été impressionné par le nombre de participants qui croît d'année en année grâce au renfort de nombreux hétéros heureux de pouvoir s'amuser... en bonne compagnie.
C'était la Marche des fiertés LGBT à Paris samedi dernier 25 juin 2011.
Pierre Alivon a rapporté des photos, dont celles-ci :
.


Devinez pourquoi GC a choisi celle-là...


mardi 24 août 2010

Marais marrant

Quand on met les pieds deux ou trois fois l'an dans le Marais, c'est qu'un détour par le Bazar de l'Hôtel de Ville s'est imposé : où trouver, en août, dans un Paris déserté de ses habitants, les "Marie Louise" (ou "passe-partout") nécessaires à la confection des cadres destinés au mur du salon ?
On en profite pour acquérir, après tout le monde, un maillot de bain dont l'acquisition s'avère indispensable à l'approche de quelques jours de vacances en Grèce (mais pas à Mykonos !).
Vient l'heure du déjeuner pour lequel on choisit l'endroit le plus mixte possible de la rue des Archives.
Et là, en ces lieux où tout est habituellement prévisible, et notamment dans les attitudes, les tenues vestimentaires, les conversations, les petits chiens à yeux globuleux, on tombe sur une carte dont le rédacteur s'est lâché en mode humoristique.
Ici, oui !
Sur la carte de ce café qui porte un nom d'arbre à confiture (à crème, voire), on découvre quelques perles qu'on se fait un devoir de partager avec ses lecteurs francophones (ils sont la majorité des lecteurs de ce "blog", même si, on le voit sur le petit globe, là-bas, colonne de droite, ils sont talonnés par les américains du Nord).

Florilège :

Salades :
-Fessebouc (avec du fromage de chèvre !) (bel effort, même si le "fesse" pour "face" est devenu courant.)
-"22, les v'la" (avec... du poulet !)
- "Yapasachéiquéa" (club sandwich suédois, si tu comprends pas, je peux rien pour toi !)
Viandes :
-José Bové's Burger (avec du Cantal, même si la Tome de Laguiole eût été mieux appropriée !)
Moins bien venue, mais pas inepte, on pourra opter pour une tartine Cot Cot (à l'oeuf, course !).
On notera enfin que le Tartare est "tranché à l'Opinel (TM)", ce qui change tout.

Bref, dans un territoire où le top du top de la branchitude est de faire la gueule, on aura souri en attendant de passer commande.
Et in this city-marécage, c'est pas tous les jours !

L'homme à la pipe se retrouve sur la carte d'un resto du pays gay.

Chien parisien en vogue.