Massimo Garon - Teatro alla Scala - Photo de Giuseppe Riserbato |
Avant l'été, un "tract Gallimard" intitulé Le français va très bien, merci, a alimenté la chronique et reçu un accueil critique enthousiaste, du Monde à Télérama, en passant par France Inter. Ma première réaction fut de m'en irriter. Je ne sus si je devais m'en flageller, trouver qu'elle était celle d'un"boomer" refusant une "évolution" du langage, si je devais me borner à constater placidement que, depuis les années 1980, les chercheurs en sciences cognitives semblent partager le constat d’une inversion de l’effet Flynn, et d’une baisse du QI moyen.
Or, cherchant à me déculpabiliser, je finis par tomber sur ce texte, écrit en 2019, qui anticipait une réponse au tract :
" La disparition progressive des temps (subjonctif, passé simple, imparfait, formes composées du futur, participe passé…) donne lieu à une pensée au présent, limitée à l’instant, incapable de projections dans le temps. La généralisation du tutoiement, la disparition des majuscules et de la ponctuation sont autant de coups mortels portés à la subtilité de l’expression. Supprimer le mot « mademoiselle » est non seulement renoncer à l’esthétique d’un mot, mais également promouvoir l’idée qu’entre une petite fille et une femme, il n’y a rien. Moins de mots et moins de verbes conjugués, c’est moins de capacités à exprimer les émotions et moins de possibilité d’élaborer une pensée. « Des études ont montré qu’une partie de la violence dans la sphère publique et privée provient directement de l’incapacité à mettre des mots sur les émotions. Sans mot pour construire un raisonnement, la pensée complexe chère à Edgar Morin est entravée, rendue impossible. Plus le langage est pauvre, moins la pensée existe. L’histoire est riche d’exemples et les écrits sont nombreux, de Georges Orwell dans 1984 à Ray Bradbury dans Fahrenheit 451 qui ont relaté comment les dictatures de toutes obédiences entravaient la pensée en réduisant et tordant le nombre et le sens des mots. Il n’y a pas de pensée critique sans pensée. Et il n’y a pas de pensée sans mots. Comment construire une pensée hypothético-déductive sans maîtrise du conditionnel ? Comment envisager l’avenir sans conjugaison au futur ? Comment appréhender une temporalité, une succession d’éléments dans le temps, qu’ils soient passés ou à venir, ainsi que leur durée relative, sans une langue qui fait la différence entre ce qui aurait pu être, ce qui a été, ce qui est, ce qui pourrait advenir, et ce qui sera après que ce qui pourrait advenir soit advenu ? Si un cri de ralliement devait se faire entendre aujourd’hui, ce serait celui, adressé aux parents et aux enseignants : faites parler, lire et écrire vos enfants, vos élèves, vos étudiants. Enseignez et pratiquez la langue dans ses formes les plus variées, même si elle semble compliquée, surtout si elle est compliquée. Parce que dans cet effort se trouve la liberté. Ceux qui expliquent à longueur de temps qu’il faut simplifier l’orthographe, purger la langue de ses « défauts », abolir les genres, les temps, les nuances, tout ce qui crée de la complexité sont les fossoyeurs de l’esprit humain. Il n’est pas de liberté sans exigences. Il n’est pas de beauté sans la pensée de la beauté. "
Baiser torride entre Gael Garcia Bernal et le chanteur Bad Bunny Sortie en septembre (Prime Video) De l'autre côté de l'Atlantique, on pourra aussi le voir en salles. Pourquoi pas chez nous ? |
Bad Bunny et Gael Garcia Bernal |
Raul Castillo |
Nicholas Clay |
Luciano Pavarotti à Bologne en 1997
C'est Henri Mancini qui dirige l'orchestre.
Tudieu !
Plus jeune (c'était hier), quand je vivais dans le sud de la France, j'aimais me vêtir de cette façon : un blazer de bonne coupe et une culotte courte (short pour les nombreux français anglophones*).
La photo ci-contre date d'une douzaine d'années : ce jeune homme est Robbie Wadge, modèle, poète et chanteur britannique.
Pour cette recette simplissime, utilisez des "rigatoni" ou, mieux, des "paccheri".
Les "paccheri" absorbent mieux la sauce ! |
À Pesaro (Marches) |
M., lecteur attentif depuis plusieurs années, a eu des pensées pour moi lors d'un séjour récent en Italie. Il m'a envoyé ses photos dédiées, dont cette bibliothèque, réalisée en polystyrène expansé !
Se souvenant peut-être que je collectionnais les petits sachets de sucre italiens (je bois mon café "nature"), il m'envoie celle-ci, symbolique. J'espère qu'il me les a gardés.
Détails subtils. Merci à M.A |