Le journal quotidien - non hétérophobe - de Silvano Mangana (nom de plume Louis Arjaillès). Maison de confiance depuis 2007.
"La gravité est le plaisir des sots"
(Alexandre Vialatte)
jeudi 23 août 2018
Elias
Couverture d'album très mezzo-mezzo
J'ai voulu savoir qui était ce garçon au physique androgyne dont la photo ci-dessus (signée... Tazzio, oui avec deux z !) tourne actuellement sur tumblr. Il s'agit d'un jeune chanteur français du nom d'Elias Dris dont l'album Gold In The Ashes révèle un véritable talent de "folk singer", comme en témoigne cette chanson qui en est extraite :
Elias sera au Café de la Danse, à Paris, samedi prochain 25 août
8 commentaires:
Anonyme
a dit…
Troublante féminité. Un petit partage que j'aimerais faire avec vous : j'ai entendu sur France Inter, il y a peu, le chant envoûtant d'un jeune homme belge qui a pris pour nom Tamino et qui nous élève avec sa voix. Il chantait là Habibi.Peut être le connaissez-vous, sinon je vous invite à l'écouter...ce ne sera, cependant pas, dans la Villa Cetinale... Marie
Comme j'ai non seulement aimé ce que j'ai vu, mais aussi ce que j'ai entendu, j'ai commandé le disque. Certes, le CD ne me parviendra par courrier que dans quelques semaines (livraison outre-mer à moindres frais oblige), mais avec la commande venait la possibilité de télécharger immédiatement les pistes, que j'écoute présentement avec beaucoup de bonheur. Merci pour cette belle découverte à tous égards.
À l'heure où la gauche identitaire en Amérique (et en Europe aussi, j'imagine) s'indigne de voir les enfants se déguiser en Amérindiens à l'Halloween, sous prétexte qu'il s'agit d'«appropriation culturelle» (concept nébuleux s'il en fût), je trouve qu'Elias a un sacré culot de porter la coiffe indienne les fesses à l'air...
@Gilbert : le concept de "gauche identitaire" m'est (voire nous) étranger en Europe. Nous ne connaissons que la droite identitaire. Ça ne m'aurait pas échappé, ou alors ma "sensibilité de gauche" m'aurait aveuglé ?
La gauche identitaire, qu'on appelle aussi gauche régressive, est issue des universités américaines et a entre autres donné naissance aux «Social Justice Warriors», qui se portent à la défense de minorités de plus en plus fragmentées portant chacune des intérêts distincts, au détriment de la majorité. Le communautarisme qui anime les tenants de cette idéologie atomise la solidarité sociale et nie les droits communs à tous. Elle est présente en Europe également. Je suis de gauche, l'ai toujours été, mais je ne me reconnais pas dans cette gauche idéologique qui a oublié le sens commun au détriment des particulatités individuelles.
On en voit les effets dans le mouvement de libération gay: le mot même de gay, au moment de Stonewall, qui désignait toutes les marginalités sexuelles (homosexuels des deux sexes, travestis, transsexuels, latinos, blacks, prostitués...) s'est subdivisé en gays et lesbiennes, à quoi on a ajouté les bisexuels, puis les trans. (À mon sens, la transsexualité est un tout autre combat que celui de l'homosexualité.) Désormais, l'acronyme LGBT ne suffit plus: il s'est étendu à LGBTQQIIP2SAA, sans parler de l'ajout des «races», chaque sous-groupe ayant sa propre idéologie, parfois revendiquée au détriment des autres. Un récent mouvement réclame même d'ajouter des bandes noire et brune au drapeau de la fierté gay pour représenter les minorités «racisées» qui y seraient depuis trop longtemps sous-représentées. C'est du délire.
Dans ce système essentialiste, être Blanc, mâle, hétérosexuel (cisgenre, selon leur terminonologie) et de culture catholique sont autant de privilèges qui placent l'individu qui en jouit en position d'opprimer, à son corps défendant, tous les autres groupes. Ainsi, la lesbienne musulmane noire vivant au Canada serait davantage opprimée que l'hétérosexuelle syrienne blanche sous la coupe de l'État islamique.
Donc, les gens appartenant à la société occidentale dominante se voient-ils accusés de spolier les autres de leur culture dès qu'ils tentent de prendre la parole en leur nom! Ça a été le cas avec le spectacle Kanata que devait produire le Théâtre du Soleil d'Ariane Mnouchkine mis en scène par le réputé Robert Lepage et qui a été annulé quand un groupe de Justiciers bruyant a accusé l'entreprise d'appropriation culturelle parce qu'il n'y avait pas d'Amérindiens dans la troupe qui devait monter sur scène.
D'où mon commentaire. C'est cette mouvance qui reproche à nos enfants d'enfiler des costumes d'Indiens ou d'Arabes ou de toute autre culture non blanche les soirs d'Halloween.
Merci pour ces précisions, Gilbert Dion. C'est ahurissant, en effet ! Pour l'heure, ce phénomène semble encore contenu chez nous. Et, fréquentant ce blog de longue date, vous savez combien je me garde des communautarismes. Je suis heureux de vous avoir permis de découvrir ce bel (dans tous les sens du terme)artiste.
8 commentaires:
Troublante féminité.
Un petit partage que j'aimerais faire avec vous : j'ai entendu sur France Inter, il y a peu, le chant envoûtant d'un jeune homme belge qui a pris pour nom Tamino et qui nous élève avec sa voix. Il chantait là Habibi.Peut être le connaissez-vous, sinon je vous invite à l'écouter...ce ne sera, cependant pas, dans la Villa Cetinale...
Marie
Marie, je l'ai entendu également et beaucoup apprécié sa voix très douce et cette belle chanson.
à montrer à mes amis qui disent que j'ai un physique féminin !
Jules
Comme j'ai non seulement aimé ce que j'ai vu, mais aussi ce que j'ai entendu, j'ai commandé le disque. Certes, le CD ne me parviendra par courrier que dans quelques semaines (livraison outre-mer à moindres frais oblige), mais avec la commande venait la possibilité de télécharger immédiatement les pistes, que j'écoute présentement avec beaucoup de bonheur. Merci pour cette belle découverte à tous égards.
À l'heure où la gauche identitaire en Amérique (et en Europe aussi, j'imagine) s'indigne de voir les enfants se déguiser en Amérindiens à l'Halloween, sous prétexte qu'il s'agit d'«appropriation culturelle» (concept nébuleux s'il en fût), je trouve qu'Elias a un sacré culot de porter la coiffe indienne les fesses à l'air...
@Gilbert : le concept de "gauche identitaire" m'est (voire nous) étranger en Europe. Nous ne connaissons que la droite identitaire. Ça ne m'aurait pas échappé, ou alors ma "sensibilité de gauche" m'aurait aveuglé ?
La gauche identitaire, qu'on appelle aussi gauche régressive, est issue des universités américaines et a entre autres donné naissance aux «Social Justice Warriors», qui se portent à la défense de minorités de plus en plus fragmentées portant chacune des intérêts distincts, au détriment de la majorité. Le communautarisme qui anime les tenants de cette idéologie atomise la solidarité sociale et nie les droits communs à tous. Elle est présente en Europe également. Je suis de gauche, l'ai toujours été, mais je ne me reconnais pas dans cette gauche idéologique qui a oublié le sens commun au détriment des particulatités individuelles.
On en voit les effets dans le mouvement de libération gay: le mot même de gay, au moment de Stonewall, qui désignait toutes les marginalités sexuelles (homosexuels des deux sexes, travestis, transsexuels, latinos, blacks, prostitués...) s'est subdivisé en gays et lesbiennes, à quoi on a ajouté les bisexuels, puis les trans. (À mon sens, la transsexualité est un tout autre combat que celui de l'homosexualité.) Désormais, l'acronyme LGBT ne suffit plus: il s'est étendu à LGBTQQIIP2SAA, sans parler de l'ajout des «races», chaque sous-groupe ayant sa propre idéologie, parfois revendiquée au détriment des autres. Un récent mouvement réclame même d'ajouter des bandes noire et brune au drapeau de la fierté gay pour représenter les minorités «racisées» qui y seraient depuis trop longtemps sous-représentées. C'est du délire.
Dans ce système essentialiste, être Blanc, mâle, hétérosexuel (cisgenre, selon leur terminonologie) et de culture catholique sont autant de privilèges qui placent l'individu qui en jouit en position d'opprimer, à son corps défendant, tous les autres groupes. Ainsi, la lesbienne musulmane noire vivant au Canada serait davantage opprimée que l'hétérosexuelle syrienne blanche sous la coupe de l'État islamique.
Donc, les gens appartenant à la société occidentale dominante se voient-ils accusés de spolier les autres de leur culture dès qu'ils tentent de prendre la parole en leur nom! Ça a été le cas avec le spectacle Kanata que devait produire le Théâtre du Soleil d'Ariane Mnouchkine mis en scène par le réputé Robert Lepage et qui a été annulé quand un groupe de Justiciers bruyant a accusé l'entreprise d'appropriation culturelle parce qu'il n'y avait pas d'Amérindiens dans la troupe qui devait monter sur scène.
D'où mon commentaire. C'est cette mouvance qui reproche à nos enfants d'enfiler des costumes d'Indiens ou d'Arabes ou de toute autre culture non blanche les soirs d'Halloween.
Merci pour ces précisions, Gilbert Dion. C'est ahurissant, en effet ! Pour l'heure, ce phénomène semble encore contenu chez nous. Et, fréquentant ce blog de longue date, vous savez combien je me garde des communautarismes.
Je suis heureux de vous avoir permis de découvrir ce bel (dans tous les sens du terme)artiste.
Il va bientôt enregistrer :
Au clair de la lune.
Le texte est très Gay !
Roger
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